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Catéchisme du Concile de Trente (suite 54)

DU SACREMENT DE PÉNITENCE

La faiblesse et la fragilité de la nature humaine sont assez connues, et chacun en éprouve assez les effets en soi-même, pour que personne ne puisse ignorer combien le sacrement de pénitence est nécessaire. Si donc le zèle que les pasteurs sont obligés d’apporter dans leurs explications, doit se mesurer sur la grandeur et l’importance de la matière qu’ils traitent, nous conviendrons volontiers qu’ils ne pourront jamais paraître assez empressés à faire connaître le sujet que nous abordons. Le sacrement de pénitence demande même à être expliqué avec plus de soin que le baptême, car le baptême ne s’administre qu’une seule fois et ne peut se réitérer, tandis que le sacrement de pénitence devient nécessaire, et veut être renouvelé, toutes les fois que l’on tombe dans le péché après le baptême. C’est ce qui a fait dire au concile de Trente que la pénitence n’est pas moins nécessaire pour le salut à ceux qui pèchent après le baptême, que le baptême à ceux qui ne sont pas encore régénérés. De là aussi cette parole si remarquable de Saint Jérôme, parole approuvée ensuite sans réserve par tous ceux qui ont écrit sur cette matière : « la pénitence est une seconde planche . » en effet, lorsque le vaisseau se brise, l’unique ressource pour sauver sa vie, c’est de pouvoir saisir une planche au milieu du naufrage ; ainsi, quand on a perdu l’innocence baptismale, si on n’a pas recours à la planche de la pénitence, il n’y a plus de salut possible. Et ce que nous disons ici ne s’adresse pas seulement aux pasteurs, mais aux fidèles eux-mêmes qui ont besoin qu’on excite leur zèle, afin qu’on n’ait jamais à blâmer en eux d’incurie pour une chose aussi nécessaire. Pénétrés de la fragilité humaine, leur premier et plus ardent désir doit être de marcher dans la voie de Dieu, avec le secours de sa grâce, sans faux pas et sans chute. Mais cependant s’ils viennent à tomber quelques fois, qu’ils tournent alors leurs regards vers l’infinie bonté de Dieu, qui, comme un bon pasteur, daigne panser les plaies de ses brebis et les guérir, et qu’ils comprennent que le remède si salutaire du sacrement de pénitence ne doit pas être renvoyé à un autre temps.