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natale07
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Sacris Solemniis. 1. Sacris solemniis iuncta sint gaudia, et ex praecordiis sonent praeconia; recedant vetera, nova sint omnia, corda, voces, et opera. 1. Sainte solennité, touche et réjouis l’âme; …Plus
Sacris Solemniis.

1. Sacris solemniis iuncta sint gaudia, et ex praecordiis sonent praeconia;
recedant vetera, nova sint omnia, corda, voces, et opera.

1. Sainte solennité, touche et réjouis l’âme; Arrière le passé, que la céleste flamme
Des grâces de ce jour renouvelle à la fois Les cœurs, les œuvres et les voix.

2. Noctis recolitur cena novissima, qua Christus creditur agnum et azyma
dedisse fratribus, iuxta legitima priscis indulta patribus.

2. Rappelons-nous la nuit des augustes mystères Où le Christ consomma la Pâque avec ses frères;
Même à sa dernière heure, il veut encor remplir La loi qu’il venait abolir.

3. Post agnum typicum, expletis epulis, Corpus Dominicum datum discipulis,
sic totum omnibus, quod totum singulis, eius fatemur manibus.

3. Après avoir mangé l’agneau qui le figure, Il daigne à ses amis s’offrir en nourriture.
Se donnant tout à tous et tout à chacun d’eux, De ses propres mains, pain des Cieux,

4. Dedit fragilibus corporis ferculum, dedit et tristibus sanguinis poculum,
dicens: Accipite quod trado vasculum; omnes ex eo bibite.

4. Sa Chair sainte à la chair fragile par faiblesse, Son Sang au pauvre cœur qu’égare la tristesse;
Il leur dit: le calice est préparé pour vous, Venez y boire, venez tous.

5. Sic sacrificium istud instituit, cuius officium committi voluit
solis presbyteris, quibus sic congruit, ut sumant, et dent ceteris.

5. Seul, le prêtre ordonné pour ce sublime office A droit de célébrer le divin Sacrifice;
Après avoir pour tous commencé par l’offrir, Avant tous il doit s’en nourrir.

6. Panis angelicus fit panis hominum; dat panis caelicus figuris terminum;
O res mirabilis: manducat Dominum pauper, servus et humilis.

6. Pain des Anges que l’homme aura pour viatique, Pain du Ciel qui met fin à la figure antique.
O merveille! L’infime et pauvre serviteur Se nourrit du Corps du Seigneur.

7. Te, trina Deitas unaque, poscimus: sic nos tu visita, sicut te colimus;
per tuas semitas duc nos quo tendimus, ad lucem quam inhabitas.

7. O Dieu, Trinité sainte, entends notre prière: Visite notre cœur, éternelle lumière,
Par tes sentiers d’amour, dans l’ombre de la foi, Fais-nous remonter jusqu’à toi.
dvdenise
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Même à sa dernière heure, il veut encore remplir La loi qu’il venait abolir.
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« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir la Loi »
« On vous a dit… Moi, je vous dis. » Cette année, pendant les périodes de l'Avent et du Carême, « La Croix » propose de décrypter la nouveauté des paroles de Jésus. Cette semaine, ce que Jésus …Plus
Erreur dans cette prière au #2 où il est écrit:
Même à sa dernière heure, il veut encore remplir La loi qu’il venait abolir.
....................

« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir la Loi »

« On vous a dit… Moi, je vous dis. » Cette année, pendant les périodes de l'Avent et du Carême, « La Croix » propose de décrypter la nouveauté des paroles de Jésus. Cette semaine, ce que Jésus a vraiment dit des juifs.

Jésus a-t-il rompu avec le judaïsme?

Longtemps, les chrétiens ont oublié combien Jésus était juif, combien l'étaient aussi les premiers disciples. Le Nouveau Testament décrit pourtant Jésus comme un juif bien enraciné dans sa tradition. Il est né dans une famille juive; il est circoncis; il observe la Torah qu'il connaît parfaitement; il enseigne dans les synagogues; il monte en pèlerinage au Temple de Jérusalem, prie les Psaumes, célèbre la Pâque selon le rituel. Jésus ne cesse pas d'être juif. Il a d'ailleurs affirmé: « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis: Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise » (Matthieu 5, 17-18).

Il n'abolit pas la Loi. Il la radicalise en lui restituant sa visée originelle. Il en donne plusieurs exemples: « Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens: Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien, je vous dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal (…). Vous avez appris qu'il a été écrit: Tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien! moi, je vous dis: Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5, 21-22).

Comment comprendre les relations conflictuelles entre Jésus et les autorités juives?

Jésus a des paroles dures à l'égard des pharisiens. Cette élite spirituelle est très attachée à la pratique des commandements divins. Jésus est proche d'eux quant à l'enseignement, mais il critique sévèrement leur comportement légaliste, les qualifiant même d'hypocrites à diverses reprises. Il leur reproche de s'attacher parfois à des choses secondaires au détriment de l'esprit de la Loi dans son ensemble. « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi: la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu'il fallait pratiquer sans négliger le reste »(Matthieu 23, 23).

Jésus s'oppose aussi aux sadducéens, qui refusent toute tradition orale, ne croient pas à la résurrection des morts, tiennent le Temple de Jérusalem, centre de la vie religieuse d'Israël, sous le contrôle de l'occupant romain avec lequel ils collaborent. En chassant les vendeurs du Temple, Jésus met le comble à leur animosité contre lui (Matthieu 21, 12).

Jésus a-t-il inventé une autre religion?

Non. De fait, le message de Jésus, profondément enraciné dans sa tradition, touche des non-juifs. Les Évangiles rapportent cet épisode où Jésus fait une incursion en terre païenne, dans la région de Tyr et Sidon, dans ce qui est aujourd'hui le Liban. Il est harcelé par une femme, une Cananéenne, qui le poursuit, lui et ses disciples, de ses gémissements: « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David! Ma fille est tourmentée par un démon. »Jésus commence par repousser sa demande: « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. (…) Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Il exprime la foi de son peuple en attente du Messie qui doit venir rassembler le peuple de Dieu comme un berger le fait avec son troupeau. Un rassemblement qui doit s'étendre par la suite à l'ensemble des nations. Devant l'insistance de cette femme, Jésus cède pourtant et se montre même admiratif devant sa foi: « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux! » « Et, à l'heure même, sa fille fut guérie », précise l'évangéliste (Matthieu 15, 21-28).

Jésus n'est pas le fondateur d'une nouvelle religion à vocation universelle. Il a manifesté à travers ses enseignements et ses guérisons que la promesse de salut faite à Israël s'étendait à tous les peuples. La place de cet épisode dans l'Évangile de Matthieu n'est d'ailleurs pas anodine. Il vient après le récit d'une nouvelle dispute avec les pharisiens. L'évangéliste montre ainsi Jésus accomplissant la Loi sans en rien annuler, et que l'heure vient où les païens sont admis à la même table.

Quand les chrétiens se sont-ils séparés des juifs?

Après la résurrection de Jésus, ses disciples se perçoivent comme ceux qui suivent « la Voie » tracée par le Christ. Ils fréquentent le Temple et prient dans les synagogues. Mais les tensions vont aller croissant jusqu'à ce que ceux qui reconnaissent en Jésus le Christ, le Messie, soient exclus de ces lieux de prière. Les Évangiles en portent la trace. Ainsi l'Évangile de Jean évoque des juifs qui s'étaient « mis d'accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ »(Jean 9, 22).

L'accueil de non-juifs dans les premières communautés accélérera la rupture. Non sans provoquer de vifs débats au sein de la première communauté chrétienne: les non-juifs qui se convertissaient devaient-ils être circoncis? respecter les interdits alimentaires de la Loi juive? Le moment de la séparation définitive entre juifs et chrétiens reste discuté: pour certains, elle serait intervenue dès la destruction du Temple de Jérusalem en 70; pour d'autres, le divorce daterait plutôt du début du IVe siècle, avec le concile de Nicée en 325.Il est probable que la rupture ait été progressive et plus ou moins rapide selon les communautés.

L'Église est-elle antisémite?

Au IVe siècle apparaît pour la première fois dans un texte chrétien la mention de « peuple déicide » pour qualifier le peuple juif, le désignant tout entier et pour les siècles coupable du pire. C'est le signe d'un étrange oubli de l'identité chrétienne! Les Églises n'ont-elles pas gardé précieusement les lettres de l'Apôtre Paul, et parmi elles sa Lettre aux Romains? L'ancien pharisien y consacre trois chapitres (9-11) pour dire solennellement combien le salut des païens et des juifs est indissociablement lié, pour dire la permanence de l'élection d'Israël par Dieu et prévenir les chrétiens d'origine païenne de tout orgueil par rapport aux juifs: ne sont-ils pas comme des branches d'olivier sauvage greffées sur la racine de l'olivier – Israël – à l'huile duquel ils ont part?

Au tournant du XXe siècle, ce sont des laïcs chrétiens (Charles Péguy, Jacques Maritain) qui prennent d'abord conscience du « mystère d'Israël » inscrit dans la Bible chrétienne. En 1947, au lendemain de la Shoah, l'historien juif Jules Isaac participe à la rencontre judéo-chrétienne de Seelisberg où il propose dix points de redressement de l'enseignement chrétien concernant Israël. L'année suivante est créée l'Amitié judéo-chrétienne de France.

Le concile Vatican II, avec la déclaration Nostra aetate, reconnaît le lien théologique unissant chrétiens et juifs. Jean-Paul II à son tour accumule les gestes et les déclarations vers les juifs, parmi lesquels la rédaction de la Prière universelle pour la confession des fautes commises dans les relations avec Israël et demande de pardon dont il glissera un exemplaire dans les interstices du Mur, à Jérusalem, en 2000, sous les regards du monde entier.
CHALAND Christophe
La Croix