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22 ) Trouverait-on du docétisme dans l'EMV ? Réfutation de l'article de M. Guillaume Chevallier

réponse à l'article : "ÉVALUATION DE TROIS ÉLÉMENTS DE DOCTRINE DE L’ÉVANGILE TEL QU’IL M’A ÉTÉ RÉVÈLE DE MARIA VALTORTA"
communautesaintmartin.org/…LIER-MV-II-EVALUATION-DES-ELEMENTS-DE-DOCTRINE.pdf

Qui est le mentor de dom Guillaume Chevallier ?

Voir aussi la réponse de F.M.Debroise à ces articles,

celle du docteur psychiatre D.Gloppe

et celle du collectif Marie de Nazareth: Réponse à Don Guillaume Chevallier : il n’y a aucune erreur doctrinale dans les écrits de Maria Valtorta

Cela se complique oui, mais pour DGC. Car à force de jouer comme lui au jeu du chat et de la souris avec ses sophismes, il est arrivé ce qui devait arriver : il s’est fait repérer, et démasquer pour ce qu’il est : un simple illusionniste. Et le voilà ainsi acculé à changer de statégie : il va à présent essayer de frapper plus fort, en dénonçant de prétendues hérésies notoires dans l’œuvre. Sauf qu’au lieu d’être enfin payante, cette nouvelle stratégie va se révéler désastreuse pour DGC, car, tout en étant dans la pleine continuité de ses précédents sophismes, elle va achever de mettre à nu le vide théologique sidéral que l’auteur répute comme étant sa propre culture.

Une interrogation sans doute légitime va surgir ici : comment est-il possible que l’auteur, professeur de séminaire, puisse enchaîner comme cela un nombre aussi impressionnant de faussetés ? Et ne serait-ce pas tout bonnement moi qui caricature son travail, au lieu que cela soit lui qui caricature l’oeuvre ? La réponse est évidente :
- Non, c’est bien DGC qui caricature l’œuvre, et non pas moi qui m’en prend bassement à ses articles, la lecture du texte de l’EMV en faisant foi : rien de ce qu’il y dénonce ne présente en réalité le moindre problème.
- La cause de cette pantalonnade surréaliste de l’auteur est qu’il cherche avant tout par son travail non pas la vérité, mais à faire plaisir à son mentor J.Bouflet, farouchement opposé à ce Don du Ciel qu’est l’EMV, et pour cause ( cf son Curriculum Vitae ).

…lorsqu’il s’agit pour Jésus d’expliquer les nuances qu’implique sa double nature. Ce que la théologie appelle communication des idiomes,
et qui permet, en vertu de l’Incarnation, d’attribuer certaines actions à la nature humaine et d’autres à la nature divine de Jésus, est fréquemment illustré, mais le plus souvent dans des formules fortement dualistes.
Par exemple :
« Je trouvais ici, parmi vous, assez pour consoler l'Homme de toutes ses amertumes d’homme. À Nazareth, c’était le Dieu qui se consolait auprès de l’Unique délice de Dieu. Ici, c’était l'Homme." (IX, 6, 29).


Pour racheter la faute des hommes, c’est l’Homme-Jésus avec un grand H, étant toujours inséparablement le Verbe cependant, qui est venu souffrir toutes les dérélictions sur la terre d’exil. Alors qu’Il aurait pu revendiquer ses prérogatives divines pour exiger de notre part des consolations divines, au contraire, pour les tortures qu’Il subissait en tant qu’Homme Il permet à ses proches et amis fidèles de Le consoler humainement. L’Évangile le confirme bien :

« J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger, J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, J’étais nu et vous m’avez vêtu, en prison et vous m’avez visité. (…) Du moment que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui croient en Moi, c’est à Moi que vous l’avez fait. » ( Matt 25,35-40 )

Et oui, Jésus parle bien d’actes concrets, humains, et non pas seulement de bons sentiments. Car c’est en tant qu’Homme incarné et souffrant qu’Il a voulu se mettre à la portée de notre charité, pour en être consolé. C’est sans ambiguïté ce que l’on trouve, dans le texte de l’EMV :

EMV 587.6 : Jésus parle en privé à Lazare, pour lui annoncer sa prochaine mort, et de quel genre elle sera.

(…)
– Oh ! Maître ! Tu pleures ? Je sais que tu as pleuré aussi devant mon tombeau parce que tu m’aimais. Mais maintenant… Tu pleures de nouveau. Tu es glacé. Tu as les mains froides comme celles d’un cadavre. Tu souffres… Tu souffres trop !
Je suis homme, Lazare, je ne suis pas seulement Dieu. De l’homme, j’ai la sensibilité et les affections. Et mon âme s’angoisse quand je pense à ma Mère… Je t’assure même que j’éprouve une torture monstrueuse de subir la proximité du traître, la haine satanique de tout un monde, la surdité de ceux qui, même sans haïr, ne savent pas aimer activement : aimer activement, c’est arriver à être tel que la personne aimée le désire et l’enseigne, or je vois le contraire ! Oui, beaucoup m’aiment. Mais ils sont restés eux-mêmes. Ils n’ont pas changé par amour pour moi. Sais-tu qui, parmi mes plus intimes, a su modifier sa nature pour appartenir au Christ, comme le Christ le veut ? Une seule personne : ta sœur Marie. Elle est partie d’une animalité complète et pervertie pour atteindre une spiritualité angélique. Et cela par l’unique force de son amour.
– Tu l’as rachetée.
– Je les ai tous rachetés par la parole. Mais elle seule s’est changée totalement par activité d’amour. Mais je disais que la souffrance qui me vient de tout cela est si monstrueuse que je n’aspire qu’au moment où tout sera accompli. Mes forces fléchissent… La croix sera moins lourde que cette torture de l’esprit et du sentiment…
– La croix ? ! Non ! Oh ! non ! C’est trop atroce ! C’est trop infamant ! Non ! »
Lazare, qui tenait depuis un moment les mains glacées de Jésus dans les siennes, debout en face de son Maître, les lâche. Il s’affaisse sur le banc de pierre qui se trouve près de lui, cache son visage dans ses mains, et pleure désespérément.
Jésus s’approche de lui, pose la main sur ses épaules secouées par les sanglots, et dit :
« Eh quoi ? C’est à moi — qui meurs — de te consoler, toi qui vis ? Mon ami, j’ai besoin de force et d’aide. C’est ce que je te demande. Je n’ai que toi qui puisses m’en donner. Les autres… il vaut mieux qu’ils ignorent tout, car s’ils savaient… il coulerait du sang. Or je ne veux pas que les agneaux deviennent des loups, même par amour pour l’Innocent. Ma Mère… ah ! comme j’ai le cœur transpercé de parler d’elle !… Ma Mère est déjà tellement angoissée ! Elle aussi est une mourante exsangue… Voilà trente-trois ans qu’elle meurt, elle aussi. Aujourd’hui, elle n’est qu’une plaie, elle est la victime d’un atroce supplice. Je te jure que cela a été un combat entre mon esprit et mon cœur, entre l’amour et la raison, lorsqu’il m’a fallu décider s’il était juste de l’éloigner, de la renvoyer chez elle, où elle ne cesse de rêver à l’Amour qui l’a rendue Mère, où elle goûte la saveur de son baiser de feu, tressaille dans l’extase de ce souvenir, et ne cesse de revoir, avec les yeux de son âme, souffler l’air frappé et remué par la lueur angélique. En Galilée, la nouvelle de ma mort arrivera presque au moment où je pourrai lui dire : “ Mère, je suis le Victorieux ! ” Mais je ne puis pas, non, je ne puis pas faire cela. Le pauvre Jésus, chargé des péchés du monde, a besoin d’un réconfort, et ma Mère me l’offrira. Le monde encore plus pauvre a besoin de deux victimes. Parce que l’homme a péché avec la femme, la Femme doit racheter, comme l’Homme rachète. Mais tant que l’heure n’aura pas sonné, je montre à ma Mère un sourire plein d’assurance… Elle tremble… Je le sais. Elle sent que la Torture s’approche. Je le sais. Et elle la repousse par un dégoût naturel et par un saint amour, comme moi je repousse la mort parce que je suis un “ vivant ” qui doit mourir. Mais malheur, si elle apprenait que dans cinq jours… Elle n’arriverait pas vivante à cette heure, or je la veux vivante pour tirer de ses lèvres la force, comme j’ai tiré la vie de son sein. Et Dieu veut qu’elle soit présente au Calvaire pour mêler l’eau de ses larmes virginales au vin du sang divin et célébrer la première messe. Sais-tu ce que sera la messe ? Non, tu l’ignores, tu ne peux pas le savoir. Ce sera ma mort appliquée perpétuellement au genre humain vivant ou souffrant. Ne pleure pas, Lazare. Elle est forte. Elle ne pleure pas. Elle a pleuré pendant toute sa vie de Mère. Maintenant, elle ne pleure plus. Elle a crucifié un sourire sur son visage… As-tu vu quelle figure elle fait, ces derniers temps ? Elle a crucifié un sourire sur son visage pour me réconforter. Je te demande d’imiter ma Mère. 587.8 Je ne pouvais plus garder pour moi seul mon secret. J’ai regardé autour de moi à la recherche d’un ami sincère et sûr. J’ai rencontré ton regard loyal. J’ai dit : “ A Lazare. ” Quand tu avais un poids sur le cœur, j’ai respecté ton secret, et je l’ai défendu contre la curiosité, même naturelle, du cœur. Je te demande le même respect pour le mien. Plus tard… après ma mort, tu en parleras. Tu raconteras cet entretien, pour que l’on sache que Jésus est allé consciemment à la mort, et à des tortures connues, et aussi qu’il n’avait rien ignoré, ni des personnes ni de son destin. Pour que l’on sache que, alors qu’il pouvait encore se sauver, il s’y est refusé, car son amour infini pour les hommes ne brûlait que de consommer son sacrifice pour eux.
– Ah ! sauve-toi, Maître ! Sauve-toi ! Je peux t’aider à t’enfuir, cette nuit même. Tu as déjà fui en Egypte, autrefois ! Fuis de même aujourd’hui. Viens, partons ! Prenons avec nous ta Mère et mes sœurs, et partons. Aucune de mes richesses ne me retient, tu le sais. Ma richesse comme celle de Marie et de Marthe, c’est toi. Partons !
– Lazare, j’ai fui autrefois car l’heure n’était pas encore venue. Maintenant, elle est venue. C’est pourquoi je reste.
– Alors, je viens avec toi. Je ne te quitte pas.
– Non. Tu restes ici. Puisqu’il est permis de consommer l’agneau chez soi, si l’on habite à la distance autorisée pour le Sabbat, tu consommeras ici ton agneau, comme tu le fais toujours. Pourtant, laisse venir tes sœurs… A cause de Maman… Ah ! que te cachaient, ô Martyr, les roses de l’Amour divin ! L’abîme ! L’abîme ! Et de là, maintenant s’élèvent et s’élancent les flammes de la Haine pour te mordre le cœur ! Tes sœurs, oui. Elles sont courageuses et actives… et Maman, penchée sur ma dépouille, vivra une agonie. Jean ne suffit pas. Jean est l’amour, mais il manque encore de maturité. Certes, le déchirement de ces prochains jours va le faire mûrir et devenir un homme. Mais la Femme a besoin de femmes pour ses terribles blessures. Me les donnes-tu ?
– Je t’ai toujours tout donné, absolument tout, avec joie, et je souffrais seulement que tu me demandes si peu !
– Tu le vois : de nul autre que de mes amis de Béthanie je n’ai tant accepté. Cela a été plus d’une fois un motif d’accusation de l’injuste contre moi. Mais je trouvais ici, parmi vous, assez pour consoler l’Homme de toutes ses amertumes d’homme. À Nazareth, c’était le Dieu qui se consolait auprès de l’unique Délice de Dieu. Ici, c’était l’Homme. Et, avant d’aller à la mort, je te remercie, mon ami fidèle, affectueux, gentil, empressé, réservé, savant, discret et généreux. Je te remercie de tout. Mon Père, plus tard, t’en récompensera… »
( « Tout ce que vous aurez fait… » )

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1 .
Les amis de Béthanie consolent doublement l’Humanité souffrante de Jésus : non seulement directement, mais aussi en Lui assurant qu’ils seront là pour consoler la Reine des martyrs lors de sa Passion.

2 . En tant que Dieu, le Verbe n’avait nul besoin d’être consolé de sa Joie divine de pouvoir racheter l’humanité par les souffrances de son Humanité ! Mais seule Marie pouvait consoler le Verbe de Dieu de l’inutilité de sa Passion pour un si grand nombre de pauvres damnés volontaires parmi ses créatures, en étant la parfaite des sauvés justifiant toutes les peines prises par le Sauveur.

3 . Et nul autre que Marie ne pouvait consoler le Dieu exilé sur la terre en Lui offrant le parfait Amour, la parfaite adoration de son Cœur Immaculée. Alors que l’Homme qu’Il était avait besoin de l’amitié humaine, sincère comme l’or, des habitants de Béthanie pour un peu moins souffrir du rejet des bénéficiaires de sa Bonté infinie durant trois années de Vie publique, seule Marie fut réellement le « Paradis de Dieu sur la terre », et cela tout spécialement à Nazareth, durant la Vie cachée.

4 . Bien sûr que Marie aurait pu suffire à la consolation divine et humaine de Jésus : cependant, l'Evangile nous apprend qu'Il voulut avoir d’autres amis qu’elle sur la terre. Ne pas en avoir d’autres qu’elle, L’aurait rendu d’autant moins humain, puisqu’on sait très bien que tout homme qui souffre a besoin d’amis, d’autant plus que ses ennemis sont nombreux, ce qui était le cas pour notre Seigneur. Or Il voulut être en tout semblable aux hommes, excepté le péché.

Et donc ici, DGC imagine un problème, et tente ensuite d'en justifier l'existence en le plaquant sur des arguments qui n’en sont pas, puisque précisément, la communication des idiomes qui permet, en vertu de l’Incarnation, d’attribuer certaines actions à la nature humaine et d’autres à la nature divine de Jésus, entraine naturellement une certaine forme de langage dualiste, ce qui permet par exemple à saint Ephrem de dire :
« Jésus est le Fils unique du Père et le fils unique de Marie. Ses miracles enseignent qu’Il est Dieu véritable et ses souffrances révèlent qu’Il est Homme véritable ».

---> Or : si Jésus a fait des miracles en touchant des malades, en prenant des pains dans ses mains, en criant de sa voix humaine « Lazare, sors dehors ! », et jusqu’en sortant corporellement du tombeau en ressuscitant d’entre les morts, ses miracles ne nous enseignent-ils pas également qu’Il était vraiment Homme ?

---> Et ses souffrances horribles, qu’Il endure sans même une plainte, dans un amour absolu pour ses bourreaux à qui Il pardonne, et constamment en lien avec son Père Éternel à qui Il se remet tout entier jusqu’à son dernier souffle, ne nous enseignent-elles pas également qu’Il est vraiment Dieu ?

Faut-il donc en conclure que saint Éphrem doit être critiqué pour le dualisme avec lequel il s’exprime pour parler des deux Natures du Christ ? Nous en laisserons l’entière responsabilité à DGC.

La double nature de « Jésus » ne se laisse pas représenter dans l’unité de la personne, mais dans une sorte de division. Les quatre citations suivantes se trouvent sur les lèvres de « Jésus »:

« Je vous bénis tous au nom du Dieu Un et Trin et au nom du Verbe qui s’est incarné afin d’être le salut pour les hommes de bonne volonté » (VIII, 41, 357)


La pantalonnade continue : je ne vois pas comment appeler cela d’un autre nom. DGC sait-il ou non que tout prêtre est au moins censé connaître l’Évangile et le Crédo ?

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1,1)

« Croyez en Dieu, croyez aussi en Moi » ( Jean 14,1)

« Je crois en Dieu, le Père Tout Puissant, Créateur du ciel et de la terre, et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur (…) » ( Crédo de Nicée-Constantinople )

(Jésus au Père, première prière de l’Agonie :) « // Passage savamment coupé par DGC : « Cesse tout besoin d'aide à ton Verbe… » // Fais que l’Homme te satisfasse comme Rédempteur, comme la Parole t’a été obéissante… » (IX, 21, 201)

La savante omission de la phrase qui précède sa citation permet à DGC de vider opportunément celle-ci de son sens profond :

Durant la première prière de son Agonie, le Verbe demande à son Père de Lui supprimer toute aide, de telle sorte que cela ne soit plus que l’Homme qui se retrouve seul à lutter contre Satan, privé de ses forces divines, afin de racheter la faute de celui qui en tant qu’homme n’avait pas voulu lutter pour ne pas succomber à la tentation ( Adam ). Il n’y a donc ici aucun dualisme, mais toujours une pleine unité entre le Verbe et l’Homme, en la Personne du Christ : mais Il va subir l’abandon de Dieu, indescriptible agonie pour Lui, se laissant broyer par nos péchés qui pèsent sur Lui ( Isaïe 53,5 ). Les souffrances de l’Agonie, plus courtes, ne sont en rien inférieures à celles de la Passion ( cf la méditation de l’Agonie du Christ, par saint padre Pio )

EMV 602.12 : première prière de Jésus, durant son Agonie au Gethsémani
(…) De temps en temps il pousse un soupir et fait entendre quelque parole plus nette. Ce n'est pas un psaume, ni le Pater. C'est une prière faite du jaillissement de son amour et de son besoin. Un vrai discours fait à son Père.
Je le comprends par les quelques paroles que je saisis :
"Tu le sais... Je suis ton Fils... Tout, mais aide-moi... L'heure est venue... Je ne suis plus de la Terre. Cesse tout besoin d'aide à ton Verbe... Fais que l'Homme te satisfasse comme Rédempteur, comme la Parole t'a été obéissante... Ce que Tu veux... C'est pour eux que je te demande pitié... Les sauverai-je ? C'est cela que je te demande. Je les veux ainsi : sauvés du monde, de la chair, du démon... Puis-je te demander encore ? C'est une juste demande, mon Père. Pas pour Moi. Pour l'homme qui est ta création, et qui voulut rendre fange jusqu'à son âme. Je jette dans ma douleur et dans mon Sang cette boue pour qu'elle redevienne l'incorruptible essence de l'esprit qui t'est agréable... Il est partout. C'est lui le roi ce soir : au palais royal et dans les maisons, parmi les troupes et au Temple... La ville en est pleine, et demain ce sera un enfer..."
Jésus se tourne, appuie son dos au rocher et croise ses bras. Il regarde Jérusalem. Le visage de Jésus devient de plus en plus triste. Il murmure :
"Elle paraît de neige... et elle n'est que péché. Même dans elle, combien j'en ai guéris ! Combien j'ai parlé !... Où sont ceux qui me paraissaient fidèles ?"...
Jésus penche la tête et regarde fixement le terrain couvert d'une herbe courte et que la rosée rend brillante. Mais bien qu'il ait la tête penchée je comprends qu'il pleure car des gouttes brillent en tombant de son visage sur le sol. Puis il lève la tête, desserre ses bras, les joint en les tenant au-dessus de sa tête et en les agitant ainsi unis."

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---> La Parole a été obéissante au Père, en s’incarnant. Et de la même manière, c’est véritablement celui que Pilate désigne prophétiquement par l’« Ecce Homo » , « Voici l’Homme », qui accomplit la Rédemption, non pas avec la toute-puissance de sa divinité, mais dans la faiblesse de son Humanité souffrante et méprisée. Et l’union de toutes ses souffrances avec sa Divinité leur confère des mérites infinis.

Dans le même passage ( juste avant l’entrée au Gethsémani ) :
Jésus à Jean :
"Je me sauve, en fait, je me sauve. Si je n'obéissais pas au Père, je me perdrais. J'obéis, donc je me sauve. Mais ne pleure pas ainsi ! Tu es moins brave que les disciples de ce philosophe grec dont je t'ai parlé un jour. Eux restèrent près de leur maître que faisait mourir la ciguë, pour le réconforter par leur virile douleur. Toi... tu sembles un enfant qui a perdu son père."

(à Judas :) « Tu ne veux pas m’obéir à Moi, je ne dis pas à Moi-Homme, mais même pas à Moi-Dieu, tu as obéi à Satan. » (VIII, 28, 260)

La pantalonnade continue donc comme elle a commencé.

Petit « rappel théologique pour les nuls », à l’usage de DGC :
- 1 . Le Christ a deux volontés distinctes.
- 2 . Le Christ se manifeste tout au long de sa Vie terrestre selon ses deux Natures, humaine et divine. De sorte qu’Il peut être connu et aimé en tant qu’Homme, en tant que Dieu, et en tant qu’Homme-Dieu, selon les personnes et les circonstances.
- 3 . Si certains actes sont à rapporter plus à son Humanité, et d’autres plus à sa Divinité, il en est donc ainsi des ordres qu’Il donne. De sorte que par exemple : « Prenons notre repas, et partons » est plutôt un ordre humain, venant du Moi-Humain de Jésus, alors que « Aimez-Moi qui suis votre Dieu » est plutôt un ordre divin, venant du Moi-Divin de Jésus.
- 4 . Cependant, ces deux Volontés dans le Christ sont unies dans un seul et même but : mener à bien la Mission que le Père Lui a confié de sauver les hommes pécheurs, dont Judas était le premier.
- 5 . Et donc, si Judas refusait d’obéir non seulement à la très douce et humble Humanité du Christ, qui voilait sa Divinité fulgurante par Miséricorde pour ses frères pécheurs, mais également à sa Divinité intimant le respect par sa Majesté et sa Justice, alors s’en était fini de lui, il était à jamais irrécupérable, aucune autorité supérieure a celle de Jésus ne pouvait plus lui inspirer l’obéissance.

(à Jacques d’Alphée : ) « Si le Jésus-Homme pleure avec toi, le Jésus-Verbe jubile pour toi. » (II, 60, 327)

Privant cette phrase de son contexte, DGC espérait poursuivre sa pantalonnade sans encombre, mais c’était sans compter sur le fait que nous cherchons nous, la vérité, et n’avons strictement rien à faire de son enfumage.

EMV 95.1 – Jacques d’Alphée reçu parmi les disciples. Jésus prêche à côté du comptoir de Matthieu.

C'est un matin de marché à Capharnaüm. La place est pleine de marchands d'objets les plus disparates. Jésus qui arrive, venant du lac, voit venir à sa rencontre les cousins Jude et Jacques. Il se hâte vers eux et, après les avoir embrassés affectueusement, il demande avec empressement :
"Votre père ? Qu'en est-il ?" ( note : Leur père est bloqué dans son opposition à Jésus, comme le reste de leur famille )
"Rien de nouveau qui intéresse sa vie" répond Jude.
"Et alors, pourquoi es-tu venu ? Je t'avais dit : reste."
Jude baisse la tête et se tait, mais celui qui explose, maintenant, c'est Jacques :
"C'est ma faute s'il ne t'a pas obéi. Oui, c'est ma faute. Mais je n'ai pu continuer de les supporter. Tous contre nous. Et pourquoi ? Est-ce que j'agis mal en t'aimant ? Le faisons-nous, peut-être ? Jusqu'à présent j'étais retenu par le scrupule de mal faire. Mais maintenant que je sais, maintenant que tu m'as dit que même au-dessus du père, il y a Dieu, alors je n'ai pu continuer de supporter. Oh ! j'ai essayé d'être respectueux, de faire entendre raison, de redresser les idées. J'ai dit : "Pourquoi me combattez-vous ? Si c'est le Prophète, si c'est le Messie, pourquoi voulez-vous que le monde dise : ‘Sa famille lui fut hostile. Au milieu d'un monde qui Le suivait, elle seule devait-elle manquer' ?
Pourquoi, si c'est le malheureux que vous dites, ne devons-nous pas, nous de la famille, l'assister dans sa démence pour empêcher qu'elle ne soit pas nuisible pour Lui, et pour nous ?" O Jésus, je parlais ainsi pour raisonner humainement comme eux raisonnent. Mais tu sais bien que Jude et moi, nous ne te croyons pas fou. Tu sais bien que nous voyons en Toi le Saint de Dieu. Tu sais que toujours nous t'avons regardé comme notre Grande Étoile.
Mais, ils n'ont pas voulu nous comprendre et ils n'ont pas voulu même nous écouter. Et je suis parti. Mis en demeure de choisir : Jésus ou la famille, c'est Toi que j'ai choisi. Me voici, si du moins, tu me veux. Si après cela tu ne veux pas, alors je serai le plus malheureux des hommes parce que je n'aurai plus rien. Plus d'amitié de ta part et plus d'amour du côté de la famille."
"Nous en sommes là ? O mon Jacques, mon pauvre Jacques ! Je n'aurais pas voulu te voir souffrir ainsi, car je t'aime. Mais si le Jésus-Homme pleure avec toi, le Jésus-Verbe jubile pour toi. Viens. Je suis certain que la joie de porter Dieu parmi les hommes augmentera d'heure en heure jusqu'à atteindre la pleine extase, à la dernière heure de la terre et à l'heure éternelle du Ciel."
Jésus se retourne et appelle ses disciples qui s'étaient arrêtés par délicatesse quelques mètres plus loin.
"Venez, amis. Mon cousin Jacques fait maintenant partie de mes amis et par conséquent il est aussi le vôtre. Oh ! comme j'ai désiré cette heure, ce jour pour lui, mon parfait ami d'enfance, celui qui fut mon frère pendant notre jeunesse !"
Les disciples font fête au nouveau venu et à Jude qu'ils ne voyaient plus depuis quelques jours.
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1 . Exactement de la même façon, en tant qu’Homme, Jésus pleurait sur le tombeau de Lazare, et tout en même temps, Il se réjouissait en sa Divinité de n’avoir pas été là, afin que la gloire de son Père éclate au grand jour par la magnificence du miracle de la résurrection d’un mort de quatre jours.

2 . De même, en tant qu’homme doué d’affection et donc capable de souffrir, Jésus souffrait un martyr anticipé à la pensée de devoir bientôt faire souffrir l’Innocente et Toute Pure Mère de Dieu, sa Mère ; et cependant, en tant que Dieu, sa joie était infinie d’accomplir bientôt par sa Croix le salut de l’humanité entière, et de donner à Marie la palme du Martyr.

3 . Et ici dans ce passage, Jésus est vraiment capable de compatir en tant qu’Homme aux souffrances qu’endurent ses cousins Jacques et Jude, rejetés par les leurs qui Le haïssent, car Lui-même endure ce rejet depuis sa venue au monde : et en ce sens, Il ne minimise pas les larmes de ses chers cousins, mais s’attriste sincèrement avec eux, par compassion humaine ; mais en tant que Dieu, Il les invite à jubiler avec Lui, car ce rejet provoque leur départ à sa suite, parmi ses plus proches amis.

C’est vraiment une « explication de texte pour les nuls » tant la plupart n'en ont pas besoin, mais l’auteur, lui, en est là.

« Jésus » recourt le plus souvent à l’image du vêtement pour évoquer les relations de son humanité avec sa divinité ; les personnages aussi confessent leur foi par le recours à la même image.

« Oh! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. » (II, 102, 606)


DGC est friand de l’Évangile, certes, mais par contre il ne le connaît pas vraiment. Peut-être n’a-t-il jamais eu d’intérêt particulier à l’approfondir ? Sinon :

1 . il aurait naturellement pensé à ce passage où Jésus dit :
«En vérité, en vérité Je vous le dis : avant qu’Abraham fut, Je suis ». (Jean 8,58) Jésus ne dit pas qu’une partie de Lui était, mais QU’IL ÉTAIT, avant que fut Abraham : or c’est bien Lui, Jésus, qui parle ainsi, et « en vérité » ! Et il est clair et évident pour tous qu’avant qu’Abraham fut, Il n’était pas encore le Dieu-fait-Homme, mais Dieu le Verbe Éternel du Père, ce qui veut bien dire que dans ce passage évangélique, Jésus considère sa très sainte Humanité comme un vêtement pour sa Divinité, sans que ce dernier ne change rien à son Être Divin.

2 . Dans le cas contraire, Jésus aurait dû dire : « Avant qu’Abraham fut, une partie de Moi existait déjà. Ce n’était pas Moi, mais la partie supérieure de Moi. » Mais non : son JE, c’est sa Divinité, et pourquoi ? Parce que sa Divinité dépasse infiniment en importance, en dignité, en grandeur, son Humanité aussi sainte et parfaite que soit cette Dernière, et que sa Divinité a pleinement assumé son Humanité.

Pour faire une très pâle comparaison, infiniment éloignée de la réalité :
deux bateaux naviguent de conserve, exactement comme un seul, rivés l’un à l’autre bord contre bord ( figure de l’Être du Christ ). Mais l’un est une minuscule barque de pêcheur, quand l’autre est un gigantesque paquebot, plus grand que tout ce qu’on peut s’imaginer. Les deux forment un seul esquif, sans confusion ni division, mais le plus important est de vraiment très loin le paquebot.

Et maintenant, jouons à DGC notre bon tour habituel, qui va réduire à rien ses efforts illusoires : remettons dans son contexte ce passage.

EMV 135.3 L’arrivée à Béthanie. Marie-Madeleine écoute un discours de Jésus.

( Jésus arrive chez Lazare et Marthe, et Marie-Madeleine, belle et méprisante car encore inconvertie, s'y trouve aussi par un heureux hasard, elle qui est la profonde souffrance de sa famille. Jésus décide donc de ne pas dormir chez Lazare par soucis de convenance. )
(…)
"Maître, lui dit Lazare, maintenant qu'ils sont seuls; les disciples les suivent de quelques mètres en arrière, ils parlent avec Maximin. Maître... Marthe est toute en larmes. C'est pour cela qu'elle n'est pas venue, mais elle viendra après. Pour moi, je ne pleure qu'au fond de mon cœur. Mais nous disons : c'est juste. Si nous avions pensé qu'elle venait... Mais elle ne vient jamais pour les fêtes... Mais... quand vient-elle ? ...Moi je dis : c'est le démon qui aujourd'hui l'a poussée ici."
"Le démon ? Et pourquoi pas son ange sur l'ordre de Dieu ? Mais, tu dois me croire, même si elle n'avait pas été là, je serais allé dans la maison de Simon."
"Pourquoi, mon Seigneur ? N'as-tu pas trouvé de paix dans ma maison ?"
"Une grande paix, après Nazareth, c'est l'endroit qui m'est le plus cher. Mais, réponds-moi : pourquoi m'as-tu dit : "Quitte La Belle Eau ?" C'est pour le piège qu'on y prépare, n'est-ce pas ? Et alors, je vais sur les terres de Lazare, mais je ne mets pas Lazare dans les conditions d'être insulté dans sa maison. Tu crois qu'ils te respecteraient ? Pour me fouler aux pieds, ils passeraient même sur l'Arche Sainte... Laisse-moi faire. Pour l'instant du moins. Puis je verrai. Du reste, rien ne m'empêche de prendre les repas chez toi et rien n'empêche que tu viennes chez Moi. Mais fais en sorte qu'on dise : "Il est dans la maison de l'un de ses disciples"
"Et moi, ne le suis-je pas ?"
"Tu es l'ami et plus que disciple pour l'affection. Ce n'est pas la même chose pour les méchants. Laisse-moi faire, Lazare, cette maison t'appartient... mais ce n'est pas ta maison. La belle et riche maison du fils de Théophile. Et, pour les pédants, cela a beaucoup d'importance."
"Tu dis cela... mais c'est parce que... c'est à cause d'elle, voilà. J'allais me décider à lui pardonner... mais, si elle t'éloigne, vive-dieu, je la haïrai..."
"Et tu me perdras tout à fait. Quitte cette pensée, immédiatement, ou tu me perds tout de suite...
Voici Marthe. Paix à toi, ma douce hôtesse."

"Oh! Seigneur !" Marthe pleure à genoux. Elle a descendu son voile posé sur sa coiffure en forme de diadème, pour ne pas trop faire voir ses pleurs aux étrangers. Mais elle ne pense pas à les cacher à Jésus.
"Pourquoi ces larmes ? En vérité tu gâches ces larmes ! Il y a tant de motifs de pleurer et de faire des larmes un objet précieux. Mais, pleurer pour ce motif ! Oh ! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l'homme, tu le sais, je n'ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. Allons, lève-toi et viens à la maison... et elle... laissez-la faire. Même si elle venait se moquer : laissez-la faire, je vous le dis. Ce n'est pas elle. C'est celui qui la tient qui en fait un instrument de trouble. Mais, ici, il y a Quelqu'un qui est plus fort que son maître. Maintenant, la lutte passe entre Moi et lui, directement. Pour vous, priez, pardonnez, patientez et croyez. Et rien de plus."

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1 . Marthe pleure et se lamente, à cause de l’état de sa sœur possédée. Ce faisant, c’est comme si elle minimisait la puissance du Christ Maître de tout, en doutait de son pouvoir d’expulser les démons. Elle a devant elle le Dieu des miracles, et elle pleure comme s’Il était incapable d’en accomplir, car elle semble ne voir en Lui qu’un simple homme.

2 . Jésus la secoue, pour ranimer sa foi en Lui qui est bien plus fort que l’adversaire : ici, Il aurait très bien pu dire à Marthe : « Avant qu’Abraham fut, Je suis », la signification aurait été rigoureusement la même, c’est-à-dire que son Humanité n’en faisait pas une sorte de « Dieu au rabais », mais que celle-ci ne diminuait ni ne changeait en rien le fait qu’avant toute chose, Il était réellement le Dieu Tout Puissant qui fait trembler les démons : pourquoi donc pleurer sur sa sœur Marie, comme si la victoire n’était pas assurée ? De la même manière, aux disciples apeurés sur la mer démontée, Il s’écriera : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » (Matt 8,26)

3 . On ne sait pas si DGC est aussi friand de saint Irénée qu’il l’est de saint Bernard : quoi qu’il en soit, il semble méconnaître autant les écrits de l’un que ceux de l’autre.

Saint Irénée ( texte établi par M. de Genoude, Sapia, 1838, Tome troisième, chap. 14, p. 533-536)

« (…) C’est afin de sauver l’homme dans sa chair que le Verbe s’est revêtu de notre propre chair, et qu’il s’est fait le ministre de notre réconciliation avec Dieu.
( Note : exactement comme Jésus dans l’EMV, saint Irénée décrit l’Humanité du Christ comme « un vêtement dont Il s’est revêtu » )
Ne considérons donc que ce qui a eu lieu réellement : nous voyons que le Verbe, qui venait pour notre salut, s’est fait semblable à l’homme, qui était dévoué à la mort par le péché ; c’est en prenant ainsi notre humanité qu’il s’est communiqué à nous et qu’il a recherché notre salut ; il avait donc revêtu la chair et le sang de l’homme déchu par le péché. Le premier homme avait été formé par Dieu du limon de la terre ; et c’est dans ce premier fait qu’il faut étudier le mystère de l’avènement du Christ en ce monde.
(…) car ce qui est susceptible de réconciliation est ce qui auparavant se trouvait en inimitié. Mais si notre Seigneur a revêtu une chair d’une autre nature que la nôtre, ce n’est donc plus en faveur de notre chair, qui avait mérité l’animadversion (blâme, réprobation) de Dieu, que se serait opérée la réconciliation. Cependant il résulte de l’autorité des Écritures que c’est bien à notre chair que le Sauveur a daigné s’unir pour nous réconcilier avec son Père par les souffrances de son corps et par l’effusion de son sang ; et comme le dit saint Paul aux Éphésiens : « En son Fils nous trouvons la rédemption par son sang, et la rémission de nos péchés. »

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---> Saint Irénée, docteur de l’Église, parle exactement le même langage que le Christ dans l’EMV.
---> Et on comprend fort bien que, revêtu ou non de notre chair, le Verbe Éternel du Père, qui était au commencement auprès du Père, ne change pas : Il reste le même, hier, aujourd’hui et pour l’éternité.

---> C’est pour nous, pour pouvoir se montrer à nos yeux, pour nous laisser Le toucher et L’entendre, pour être réellement notre frère en tout, qu’Il a voulu revêtir bien réellement notre chair, et afin d’avoir sa propre Chair et Sang à offrir en parfait sacrifice au Père en rachat de nos fautes. Mais pour Lui, cela ne change rien à son Être.
« Dieu s'est fait Homme, afin que mettant nos pas dans les traces d’un Homme - ce que nous pouvons - , nous parvenions ainsi jusqu'à Dieu - ce que nous ne pouvions pas - » ( saint Augustin )

« Voilà ce que fut la chair pour nous [Jésus et sa mère].
Moins lourde et moins sensible qu’un vêtement de lin, une substance légère mise entre le monde et la splendeur du moi surhumain, un moyen pour faire ce que Dieu voulait. Rien d’autre. » (IX, 26, 251)


Et oui : la chair des deux Purs, un pur moyen pour leur âme de servir la Volonté du Père, et non une pesanteur liée à la matière, toujours attirée vers le bas, comme est la chair pour les pécheurs que nous sommes, ce qui suscite chez saint Paul ce cri tellement lucide, d’une déchirante sincérité :

« Nous savons bien que la Loi est une réalité spirituelle : mais moi, je suis un homme charnel, vendu au péché. En effet, ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais.
Or, si je ne veux pas le mal que je fais, je suis d’accord avec la Loi : je reconnais qu’elle est bonne. Mais en fait, ce n’est plus moi qui agis, c’est le péché, lui qui habite en moi.
Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir.
Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.
Si je fais le mal que je ne voudrais pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi. Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi : ce qui est à ma portée, c’est le mal.
Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps.
Malheureux homme que je suis ! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ?

Mais grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! Ainsi, moi, par ma raison, je suis au service de la loi de Dieu, et, par ma nature charnelle, au service de la loi du péché. »
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--->
Ce fut tout l’inverse pour les Deux Immaculés, pour qui la chair fut une parfaite servante de l’Esprit qui était en elle : voilà ce que dit Jésus dans l’EMV.

(À Marie de Magdala :) « Qui suis-je ? » « Celui qui est. C’est cela que tu es. L’autre chose, la personne humaine, c’est le vêtement, le vêtement nécessaire mis sur ta splendeur et sur ta sainteté pour venir parmi nous et nous sauver. » (VIII, 44, 381)

Cf saint Irénée, saint Augustin, saint Paul, cités précédemment.

Le vêtement, image qu’emploie parfois la tradition, présente le risque de suggérer une extranéité de l’humanité par rapport à la divinité ;

DGC invente ici carrément sa propre théologie, en prétendant expurger du véritable enseignement théologique ce qui le dérange : ici, l’image du vêtement, tellement courante dans le Nouveau Testament ! Bienvenu dans les « nouvelles écritures » selon DGC… Très peu pour nous.

Or la vie est un risque !
Et toute image comporte effectivement un risque :
- L'image du bon vin, dans l’Évangile, risque d’inciter certains à l'ivresse
- De même, l'image de la brebis et du bon Berger risque de conduire certains auditeurs à cultiver la bêtise profonde, à fuir toute prise de responsabilité - et pourquoi pas, à se mettre à brouter l'herbe fraîche, à pousser des bêlements !? -
- L'image de l'enfance, comme modèle du parfait disciple, expose certains à choisir les enfantillages, à croire que rire en faisant des châteaux de sable, ou se déguiser en clown à la Messe en faisant la danse des canards, est le moyen idéal pour s’approcher sûrement de Dieu ( toute ressemblance avec le réel serait ici purement fortuit ).

Le Seigneur fait donc appelle à notre bon sens, ce qui n’est certainement pas hors de notre portée.

mais ici la formule négative « je n’ai que le vêtement » minore si bien la nature humaine dans la réalité de l’union hypostatique qu’elle relève du docétisme gnostique qui nie la pleine réalité de l’Incarnation.

1 .
L’analyse que fait ici DGC est fausse : « De l’homme, Je n’ai que le vêtement » désigne bien l’Humanité en Jésus comme réelle, mais contingente. En effet, on peut ou non mettre un vêtement : cependant on reste fondamentalement le même, avec ou sans ce vêtement. De même, le Verbe de Dieu pouvait ou non s’incarner et devenir bien réellement Homme, mais dans les deux cas : cela ne changeait rien à ce qu’Il était de toute éternité, c’est-à-dire l’Un de la sainte Trinité, consubstantielle, indivisible et vivifiante.

En rejetant cette image, DGC se sépare donc de la vraie théologie, celle des saints docteurs de l’Église, tel saint Irénée de Lyon.

2 . Le docétisme (du grec dokein, paraître) est un ensemble de tendances christologiques du début du christianisme, relevant du courant christologique sarx ( du grec ancien : chair ), pour lequel le Christ se faisant « chair » ne signifie pas qu'il se fait « homme », mais prend une simple apparence humaine dénuée de réalité.
Selon eux (les docètes), Jésus n'a pas de corps physique, à l'instar d'un Esprit, et que, de ce fait, la crucifixion est une illusion. En d'autres termes, l'aspect humain du Christ est simple illusion et n'a pas de réalité objective.

3 . Or toute l’œuvre de Maria Valtorta est un hymne à la véritable incarnation du Christ, à la vérité de son Corps, de ses actions de toucher, de sourire, de se déplacer, de manger etc… de souffrir toutes nos peines comme nous, et les détails implacables sur la Passion du Christ ne laissent pas la moindre place au doute sur la réalité de ses souffrances. Dire après cela que le Jésus de Maria Valtorta n’aurait en fait pas de Corps réel serait aussi profondément stupide que de prétendre que DGC appartiendrait en réalité aux reptiliens ( quoi que cela puisse vouloir dire )… Sur la base de quoi fonder une telle bêtise ? DGC tire donc ce problème de docétisme dans l’œuvre, tel un illusionniste tire un lapin de son chapeau.

Mais que dit le principal Accusé pour répondre à son accusateur ?

EMV 207.11 À Bethléem, Marie évoque la naissance de Jésus.
( Jésus répond à une insinuation de Judas au sujet de la réalité de son Incarnation )

"Voilà" interrompt l'Iscariote qui, encore sous l'impression de la veille, parle peu tout en cherchant à retrouver la liberté qu'il avait auparavant. "Voilà, je voudrais comprendre pourquoi devait vraiment se produire l'Incarnation. Dieu seul peut parler de façon à vaincre Satan. Dieu seul peut avoir le pouvoir de racheter et je n'en doute pas. Cependant, voilà, il me semble que le Verbe pouvait se dégrader moins qu'il ne l'a fait en naissant comme tous les hommes, en s'assujettissant aux misères de l'enfance et au reste. N'aurait-il pas pu apparaître sous une forme humaine, déjà adulte, sous les apparences d'un adulte ? Ou, s'il voulait vraiment avoir une mère, en choisir une, mais adoptive comme il a fait pour le père ? Il me semble qu'une fois, je le Lui ai demandé mais il ne m’a pas répondu longuement, ou bien je ne me souviens pas."
"Demande-le-Lui ! Puisque nous sommes dans le sujet..." dit Thomas.

"Moi, non. Je l'ai fâché et je ne me sens pas encore pardonné. Demandez-le-Lui pour moi."
"Mais excuse-nous ! Nous acceptons tout sans tant d'explications et c'est à nous de poser des questions ? Ce n'est pas juste !" riposte Jacques de Zébédée.
"Qu'est-ce qui n'est pas juste ?" demande Jésus.
Un silence, et puis le Zélote se fait l'interprète de tous et répète les questions de Judas de Kérioth et les réponses des autres.

"Moi, je ne garde pas rancune. C'est la première chose que je dois dire. Je fais les observations que je dois faire, je souffre et je pardonne. Ceci dit pour qui éprouve la peur qui est encore le fruit de son trouble.
En ce qui concerne mon Incarnation réelle, je dis : "Il est juste qu'il en ait été ainsi". Dans l'avenir, beaucoup et beaucoup tomberont dans des erreurs au sujet de mon Incarnation. Ils me prêteront précisément 1es formes que Judas voudrait que j'eusse pris. Un homme dont le corps était en apparence formé de matière, mais fluide en réalité, comme un jeu de lumière, grâce auquel je serais et ne serais pas une chair. Et elle existerait, sans vraiment exister la maternité de Marie. En vérité, je suis une chair, et Marie est la Mère du Verbe fait Chair. Si l'heure de ma naissance ne fut qu'extase, c'est parce qu'Elle est la nouvelle Ève qui ne porte pas le poids de la faute ni l'héritage du châtiment. Mais cela n'a pas été pour Moi une dégradation de reposer en Elle. Est-ce que par hasard la manne était avilie du fait qu'elle était dans le Tabernacle ? Non, elle était au contraire honorée de se trouver en ce lieu. D'autres diront que Moi, n'étant pas une Chair réelle, je n'ai pas enduré la souffrance ni la mort durant mon séjour sur la terre. Oui, ne pouvant nier mon existence, on niera la réalité de mon Incarnation ou la vérité de ma Divinité. Non, en vérité, je suis Un éternellement avec le Père et je suis uni à Dieu en tant que Chair car l'Amour peut avoir rejoint ce qui ne peut être rejoint dans sa Perfection en se revêtant de Chair pour sauver la chair. À toutes ces erreurs répond ma vie entière qui donne son sang depuis ma naissance jusqu'à ma mort et qui est assujettie à tout ce qu'elle partage avec l'homme, à l'exception du péché. Né, oui, d'Elle. Et pour votre bien. Vous ne savez pas à quel point s'adoucit la Justice du moment qu'elle a la Femme comme collaboratrice. Es-tu satisfait, Judas ?".
"Oui, Maître."
"Fais-en sorte que toi aussi tu me satisfasses."
L'Iscariote baisse la tête, confus et, peut-être est-il réellement touché par tant de bonté.
La halte se prolonge sous l'ombre fraîche du pommier. Certains dorment, d'autres somnolent. Mais Marie se lève et retourne dans la grotte et Jésus la suit...

En regard, citons les mots pesés du Catéchisme de l’Église Catholique et du IIème Concile du Vatican, qui contemplent la profondeur de la divinité dans le réalisme de l’humanité assumée par le Verbe.
Parce que dans l’union mystérieuse de l’Incarnation « la nature humaine a été assumée, non absorbée » (GS 22, § 2),


Petite « leçon de théologie pour les nuls », à l’intention de DGC :
---> Ce n’est pas parce que la nature humaine n’a pas été absorbée mais assumée, qu’elle est tout d’un coup devenue l’égale de la Nature Divine.
---> C’est donc en fait DGC qui nie la réalité du contraste, dans cette incroyable union : celle de la goutte d’eau et de l’océan. Si la goutte d’eau subsiste bien dans l’océan, si par un prodige incompréhensible l’océan ne la dissout pas en lui, elle n’en demeure pas moins extrêmement inférieure à l’océan.

l’Église a été amenée au cours des siècles à confesser la pleine réalité de l’âme humaine, avec ses opérations d’intelligence et de volonté, et du corps humain du Christ. Mais parallèlement, elle a eu à rappeler à chaque fois que la nature humaine du Christ appartient en propre à la Personne divine du Fils de Dieu qui l’a assumée. Tout ce qu’il est et ce qu’il fait en elle relève « d’Un de la Trinité ». Le Fils de Dieu communique donc à son humanité son propre mode d’exister personnel dans la Trinité.

DGC ne pouvait pas mieux redire à son insu, en d’autres termes, ce qu’il a tout à l’heure décrié dans les paroles adressées par Jésus à Marthe :
« Oh! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. » (II, 102, 606)

1 . Ce n’est donc pas l’humanité qui retient prisonnière la Divinité, dans le Christ, mais la Divinité qui assume et meut l’humanité, laquelle accomplit sa Volonté à chaque instant.
2 . Le Cœur du Christ est UN avec le Cœur divin du Père : Il est donc Lui-même tout Divin
3 . Et si ce Cœur tout divin du Christ assume bel et bien en Lui un parfait Cœur humain, cela n’enlève en rien à ce Cœur son caractère tout divin : ici, le Christ parle de « son Cœur » sans parler de « ses deux Cœurs », puisqu’ils sont un, grâce à l’unité de sa Personne.

Ainsi, dans son âme comme dans son corps, le Christ exprime humainement les mœurs divines de la Trinité (cf. Jn 14, 9-10): « Le Fils de Dieu a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (GS 22, § 2)

Il est évident que le propos du catéchisme est ici d’insister – tout comme l’EMV avec constance - sur l’Incarnation du Verbe, donc sur son Humanité. Cependant, une fois que l’on a bien saisi cette très sainte Réalité, les Écritures nous entrainent plus loin, jusqu’au cœur de l’Éternel Mystère Trinitaire, sans commettre en cela la moindre hérésie,

1 ---> ce que chante la liturgie orientale chaque matin à trois reprises : « Le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu ! Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur ! » (Introduction des matines)
On ne dit pas ici : « Le Seigneur est le Dieu-fait-Homme », mais : « Le Seigneur est Dieu », ce qui suggère bien l’Incarnation, mais sans s’appesantir sur elle, et sans docétisme.

2 ---> « Dieu est Amour » dit saint Jean dans sa première épitre (4,16), nous laissant comprendre que Jésus est Amour, puisqu’Il est Dieu. Saint Jean ne parle pas ici directement de l’Incarnation du Verbe, mais du fait qu’Il soit l’Amour, et l’accuser de docétisme pour cela serait la dernière des idioties.

3 ---> « En vérité, en vérité je vous dis, avant qu’Abraham fut, Moi, Je Suis. » (Jean 8,58) : pas de plus bel exemple d’un langage que l’on pourrait à tort accuser d’être celui d’un docète niant la réalité de l’Incarnation ! Puisque le Christ est le Même, hier aujourd’hui et pour l’éternité.

4 ---> « Vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ, en Dieu » : ici, saint Paul n’insiste pas vraiment sur notre dimension incarnée, c’est le moins que l’on puisse dire : puisqu’au contraire, il insiste sur le fait que nous soyons déjà morts à notre vie terrestre, et vivants uniquement pour les affaires célestes. Or, qui plus que Jésus mit en œuvre ce précepte durant toute sa Vie terrestre, son Cœur tout divin étant tout entier aux affaires de son Père ? (Luc 2,49)

5 ---> « Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. » (Jean 3,6) : ici, on n’entend pas vraiment le Christ se définir avant tout comme chair ( sarx en grec ancien ), mais bien plutôt comme étant avant tout Esprit né de l’Esprit, alors qu’Il était pourtant bien né Lui-aussi d’une mère de chair et de sang : faut-il donc accuser ici le Jésus de l’Évangile de docétisme ? Non, car on sait très bien qu’Il ne parle pas ainsi pour nier la réalité de son Incarnation, c’est l’évident même. Mais Il nous entraîne au-delà.

6 ---> « Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
( Jean 3,7-8) : au minimum, on va convenir qu’ « être une voix que l’on entend, et dont on ne sait ni d’où elle vient ni où elle va », cela ne fait pas explicitement référence à l’incarnation, ni à la nôtre, ni à celle du Christ ! Est-ce là pour autant le langage d’un docète ? Assurément pas, pour les mêmes raisons que ci-dessus.

Et l’on pourrait encore continuer ainsi :
« Si vous ne comprenez pas lorsque je vous dis les choses de la terre, comment comprendrez-vous lorsque je vous parlerai des choses du Ciel ?
« Mes Paroles sont Esprit et elles sont Vie »
( Jean 3, 9)
« Celui qui a soif, qu’il vienne à Moi, et qu’il boive, celui qui croit en Moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » (Jean 7,38)

Paradoxalement, le « Jésus » de Valtorta qui s’exprime en docète s’oppose magistralement ailleurs au docétisme.

Paradoxalement, DGC, qui nie avec raison tout docétisme dans l’Évangile, en voit dans l’EMV pour les mêmes raisons qu’il n’en voit pas dans les Évangiles. Vous y comprenez quelque chose, vous ? Non ? et bien c’est que vous êtes parfaitement normal.

J’ai précédemment cité un des passages de l’EMV ( 207.11) s’opposant si « magistralement » au docétisme, évoqué ici avec une telle admiration par DGC, et on peut au moins l’applaudir pour ce compliment qui s’est comme échappé de sa plume par mégarde. Cela contrebalance un tout petit peu son article dont les démonstrations sont elles, si peu magistrales, et complètement inexactes.

Mais il peut aussi, comme on le verra, enseigner sur la chasteté tout en manquant lui-même.

Quelle cohérence bien au contraire, dans l’EMV, entre ce que dit le Christ, et ses actes où ne se trouvent pas la moindre trace d'abus, d’égoïsme, de la moindre petite déviance, de non-respect de la femme, des enfants ou des hommes, et pas non plus la moindre trace de refroidissement de son Amour Divin pour l’humanité pécheresse, ou pour celle, parfaite, de sa sainte Mère !
Un équilibre parfait qui ne peut venir que du Ciel, pleinement conforme aux Évangiles, et que DGC ose bien vouloir salir par de très honteuses caricatures, comme nous le verrons en détail.

Ces textes fautifs justes du point de vue de l’expression de la foi car justifiés par le moyen : et de la Tradition, et de la raison éclairée par la foi, montrent que la probabilité que le Seigneur ait dicté lui-même ces formules est nulle que tout porte à croire que ce soit bien le Seigneur qui ait dicté ces formules. Même si Maria Valtorta avait reconnu avoir composé elle-même son «évangile », ce qui est rigoureusement impossible, tout aussi probable que de gagner du premier coup le Jackpot d’un jeu de hasard, avec seulement une chance sur : 1 milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de gagner !!! (authentique) on aurait pu malheureusement encore lui reprocher des formulations impropres ou inacceptables, que DGC ne sait pas nous citer, sauf de manière impropre et inacceptable, caricaturale et sophistique, en un mot, de manière mensongère, même pour un effet de style littéraire, dès lors que dans ce domaine, le langage théologique a suffisamment été précisé, suffisamment pour attester la parfaite intégrité théologique de l’œuvre, même par ses plus acharnés détracteurs que furent les membres du Saint Office, aux méthodes plus que douteuses, qui furent incapables d’y déceler la moindre erreur.

Le passage suivant mérite notre attention. ( Ici encore une fois, le piège que tend fort maladroitement DGC va se refermer sur lui, et littéralement pulvériser ses raisonnements, car nous allons encore une fois tout citer ( j’en jubile !), et vous en verrez par vous-même la vérité resplendir, et que cela ne peut vraiment pas être appelé « trop long à lire ») « Jésus » y raconte à ses disciples ce qui s’est passé après les tentations au désert et y assortit des réflexions sur son être et sa mission.

« L’homme avait remporté la triple victoire. L’Homme savait ce que voulait dire être homme et il avait vaincu. Il était épuisé. La lutte avait été plus épuisante que le jeûne prolongé… Mais l’esprit dominait… Je crois que les Cieux ont tressailli à mon affirmation complète de Créature douée de raison. Je crois que, de ce moment est venu en Moi le pouvoir du miracle. J’avais été Dieu. J’étais devenu l’Homme. Maintenant, triomphant de l’animal conjoint à la nature humaine, voilà que j’étais l’Homme-Dieu. Je le suis. Et comme Dieu, je puis tout. Et comme Homme j’ai l’expérience de tout. Agissez, vous aussi, comme Moi, si vous voulez faire ce que je fais. Faites-le en souvenir de Moi. » (II, 44, 243)

Il faut reconnaître qu’on trouve difficilement une seule affirmation correcte dans ce paragraphe. On y entend, en même temps qu’une curieuse anthropologie (« l’animal conjoint à la nature humaine »), une profonde dualité entre l’humanité et la divinité en « Jésus », ainsi que la double suggestion du devenir de Dieu en son Incarnation et d’un devenir de sa divinisation au cours de son existence terrestre.


Et maintenant, fini les mensonges, place à la Vérité :
Toutes les affirmations de ce paragraphe sont on ne peut plus correctes, et cela pourra même se passer de commentaire lorsqu’on lira l’ensemble dans un instant.

1 . Ce que DGC invente dans sa tête, afin de mieux accuser ensuite le texte de l’EMV, c’est une sorte d’Incarnation statique du Christ, figée dans l’instant de son commencement, et arrivant telle qu’elle jusqu’au moment de la Résurrection, comme plongée dans une sorte de « paraffine divine », afin que le très savant DGC puisse La disséquer à loisir devant ses pauvres élèves déboussolés.
2 . Mais dans la réalité, il n’en est pas ainsi : l’Incarnation du Verbe de Dieu, parfaite cependant dès le premier instant de l’Oeuf humain dans le sein de la Vierge, fut bien au contraire dynamique. Car le fait, pour le Verbe, d’assumer un Oeuf humain puis un fœtus, était infiniment différent que d’assumer un petit Enfant Nouveau-Né, que d’assumer un jeune bambin marchant à peine, puis un jeune Enfant, un Adolescent apprenant son travail, un jeune Adulte encore sous le toit paternel, puis un Adulte quittant sa Mère pour sa Mission, et enfin, d’assumer le Christ pleinement adulte, rendu parfaitement prêt, par les épreuves qu’il avait enduré, à assumer enfin sa Mission publique comme le Messie qu’Israël attendait, comme le Dieu des miracles descendu jusqu’à nous, dans notre humble condition d’esclave.
3 . Et ainsi, le Dieu-fait-Homme ne voulut pas brûler les étapes, ce qui aurait rendu d’une certaine manière déloyal le combat qu’Il était venu mener et remporter contre Satan. Certes, c’était déjà une grande victoire que d’être parvenu à la perfection de l’âge adulte en tant qu’Homme, mais cela ne suffisait pas encore pour qu'Il puisse se lancer dans sa Carrière de Sauveur, car Il n’avait pas encore tout enduré des tentations auxquelles un homme est forcément confronté durant sa vie.
4 . Cela aurait été donc trop facile pour Jésus de se comporter en Dieu sans avoir connu auparavant toutes les rigueurs que l’humanité impose : et Jésus combattit dans les règles. Il savait ce que c’était que d’être Dieu, puisqu'Il l’était depuis toute éternité ! Il voulut donc humblement expérimenté d'être l’Homme, le Fils de l’Homme, combattant dans l’arène comme un Homme véritable, acceptant sans cesser d’être Dieu les modalités du combat à mort contre Satan, acceptant la faiblesse corporelle extrême due au jeûne long et rigoureux, à la chaleur et la soif, rendant d’autant plus rude la lutte contre les tentation de la chair, de la vanité et du pouvoir : et sa complète victoire Le conduisit à la pleine maturité de son Être d’Homme-Dieu. Comme Dieu Il pouvait tout, et comme Homme Il avait l’expérience de tout : c’étaient bien là les aptitudes requises pour être le Sauveur des hommes.
5 . Jésus était Dieu depuis le « Fiat » donné par Marie au Message de saint Gabriel archange : Il aurait pu donc s’emparer du pouvoir des miracles depuis sa Naissance ! Or Il n’en fit rien, et préféra le mériter et le recevoir au terme de sa lente et parfaite Initiation, qui culmina et s’acheva par la Tentation au désert.

Petite « leçon d’antropologie pour les nuls », à l’usage de DGC :

- L’humain, surtout dans l’état où il est après la chute, possède une part instinctive en lui, notamment dans son irascible et son concupiscible. Il est bon de se rappeler à ce sujet que nous avons dans les entrailles autant de neurones qu’il s’en trouve dans le cerveau d’un petit animal domestique, comme un chien par exemple. Et oui, c’est scientifiquement prouvé.
- Et à moins de savoir dominer son irascible et son concupiscible par l’intelligence, la mémoire et la volonté - cette « petite trinité » rendant l’homme à l’image et ressemblance de Dieu – alors l’homme peut devenir aussi sauvage et cruel qu’une bête fauve. Alors qu’en les dominant, et en en faisant ses alliés, il devient vraiment un digne fils de Dieu, capable de Le connaître et de Lui obéir en tout, comme au Paradis terrestre.

Cette petite leçon finit de justifier pleinement ce paragraphe, que nous allons maintenant découvrir dans toute la splendeur de son contexte :

EMV 80.9 : Jésus à la montagne du jeûne et au massif de la tentation avec trois apôtres.
(…) Maintenant Judas a levé le visage et regarde Jésus qu’il a en vis-à-vis. La lumière des étoiles fait briller les yeux de Jésus comme si c’était deux étoiles éclairant son pâle visage.
"Pour se préparer à être Maître, il faut avoir été écolier. Moi, je savais tout comme Dieu. Mon intelligence pouvait aussi me faire comprendre les luttes de l’homme par mon intelligence et intellectuellement.
Mais un jour, quelque pauvre ami à moi, quelque pauvre fils à moi, aurait pu dire et me dire : “Tu ne sais pas ce que c’est que d’être un homme et d’avoir sentiments et passions“. Ç'aurait été un reproche juste. Je suis venu ici-même, là, sur ce mont, pour me préparer... non seulement à la mission... mais à la tentation. Voyez-vous ? Là où vous êtes assis, Moi je fus tenté. Par qui ? Par un mortel ? Non. Trop faible aurait été sa puissance. J’ai été tenté par Satan, directement.

J’étais épuisé. Depuis quarante jours, je ne mangeais plus... Mais tant que j’avais été perdu dans l’oraison, tout s’était anéanti, dans la joie de parler avec Dieu, plus qu’anéanti : devenu supportable. Je le ressentais comme un amoindrissement matériel, qui se bornait à la matière seule... Puis, je suis revenu au monde... sur les routes du monde... et j’ai ressenti les besoins de qui vit en ce monde. J’ai eu faim. J’ai eu soif. J’ai senti le froid piquant de la nuit du désert. J’ai senti mon corps brisé par le manque de repas, de couche, et du long chemin accompli dans de telles conditions d’épuisement qu’elles m’empêchaient d’aller plus loin...

Car j’ai une chair, Moi aussi, amis. une vraie chair. Et elle est sujette aux mêmes faiblesses qu’éprouvent toutes les chairs. Et avec la chair, j’ai un cœur. Oui. De l’homme j’ai pris la première et la seconde des trois parties qui constituent l’homme. J’ai pris la matière avec ses exigences et la sensibilité avec ses passions. Si par l’effet de ma volonté j’ai réduit dès avant leur naissance toutes les passions qui ne sont pas bonnes, j’ai laissé croître, puissantes comme des cèdres centenaires, les saintes passions de l’amour filial, de l’amour de la patrie, des amitiés, du travail, de tout ce qui est excellent et saint. Et ici, j’ai senti la nostalgie de la Maman lointaine, j’ai ressenti le besoin de ses soins sur ma fragilité d’homme. Ici, j’ai senti se renouveler la souffrance de m’être séparé de l’unique qui m’aimât parfaitement. Ici, j’ai ressenti la souffrance qui m’était réservée et la douleur de sa douleur, pauvre Maman, qui n’aura plus de larmes, tant elle devra en répandre pour son Fils et à cause des hommes. Ici, j’ai ressenti la lassitude du héros et de l’ascète qui, en une heure de prémonition, se rend compte de l’inutilité de son effort... J’ai pleuré... La tristesse.. appel magique pour Satan. Ce n’est pas péché d’être triste si l’heure est torturante. C’est péché de s’abandonner à la tristesse et de tomber dans l’inertie ou le désespoir. Mais Satan s’amène tout de suite quand il voit quelqu’un qui tombe dans la langueur spirituelle.

Il est venu, en habits de voyageur serviable. Il prend toujours un aspect sympathique... J’avais faim.., et j’avais mes trente ans dans le sang. Il m’a offert son aide et il a commencé par me dire : “Dis à ces pierres qu’elles deviennent des pains“. Mais, avant encore... oui... encore avant, il m’avait parlé de la femme... Oh ! il sait en parler. Il la connaît à fond. Il a commencé par la corrompre pour s’en faire une alliée dans son oeuvre de corruption. Je ne suis pas seulement le Fils de Dieu. Je suis Jésus, l’artisan de Nazareth. À cet homme qui me parlait alors, me demandant si je connaissais la tentation et m’accusait presque d’être injustement heureux parce que je n’avais pas péché, à cet homme j’ai dit : “L’acte s’apaise dans la satisfaction. La tentation quand on la repousse ne tombe pas, mais se fait plus forte surtout parce que Satan l’excite“. J’ai repoussé la double tentation de la faim de la femme et de la faim du pain. Et sachez que Satan me proposait la première et il n’avait pas tort, d’après le jugement des hommes, comme la meilleure alliée pour m’imposer dans le monde.

La Tentation, qui n’était pas vaincue par mon : “Ce n’est pas seulement des sens que vit l’homme“, me parla alors de ma mission. Elle voulait séduire le Messie après avoir tenté l’homme jeune. Elle me poussa à annihiler les indignes ministres du Temple par un miracle... Le miracle, flamme du Ciel, ne se prête pas à se faire cercle d’osier pour qu’on s’en fasse une couronne... Et on ne tente pas Dieu en Lui demandant des miracles à des fins humaines. C’est cela que voulait Satan. Le motif présenté était un prétexte; la vérité était : “Glorifie-toi d’être le Messie“, pour m’amener à l’autre concupiscence, celle de l’orgueil.

Pas vaincu par mon : “Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu” il chercha à me circonvenir par la troisième force de sa nature: l’or : Oh ! l’or. Grande chose que le pain et plus grande la femme pour qui est affamé de pain ou de jouissance. Très grande chose l’acclamation des foules pour l’homme... Pour ces trois choses que de fautes se commettent ! Mais l’or... mais l’or... Clef qui ouvre, moyen de corruption, c’est l’alpha et l’oméga de quatre vingt dix neuf actions sur cent pour les hommes. Pour le pain et la femme, l’homme devient voleur. Pour la puissance il va jusqu’à l’homicide. Mais, pour l’or, il devient idolâtre. Le roi de l’or : Satan, m’a offert son or pour que je l’adore... Je l’ai transpercé avec les paroles éternelles : “Tu n’adoreras que le Seigneur ton Dieu ”
C’est ici, ici que cela est arrivé."
Jésus s’est levé. Il paraît plus grand qu’à l’ordinaire dans la plaine qui l’entoure, dans la lumière légèrement phosphorescente qui tombe des étoiles. Les disciples se lèvent aussi. Jésus continue a parler en fixant intensément Judas.

"Alors sont venus les anges du Seigneur... L’Homme avait remporté la triple victoire. L’Homme savait ce que voulait dire être homme et il avait vaincu. Il était épuisé. La lutte avait été plus épuisante que le jeûne prolongé... Mais l’esprit dominait... Je crois que les Cieux ont tressailli à mon affirmation complète de créature douée de raison. Je crois que, de ce moment est venu en Moi le pouvoir du miracle. J’avais été Dieu. J’étais devenu l’Homme. Maintenant, triomphant de l’animal conjoint à la nature humaine, voilà que j’étais l’Homme-Dieu. Je le suis. Et comme Dieu, je puis tout. Et comme Homme j’ai l’expérience de tout. Agissez, vous aussi, comme Moi, si vous voulez faire ce que je fais. Et faites-le en souvenir de Moi.

Cet homme s’étonnait que j’eusse demandé l’aide du Père et que je l’eusse prié de ne pas m’induire en tentation. De ne pas m’abandonner donc au risque d’une tentation qui dépasserait mes forces. Je crois que cet homme, maintenant qu’il sait, ne s’étonnera plus. Agissez vous aussi de même en souvenir de Moi, et pour vaincre comme Moi et ne doutez jamais en me voyant fort dans toutes les épreuves de la vie, victorieux dans la bataille des cinq sens, de la sensibilité et du sentiment, sur ma nature de véritable Être humain, et en plus d’Être divin. Rappelez-vous de tout cela. »

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DGC est vaincu. Mais vous allez le voir, il est loin encore d’avoir rendu les armes.