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Glas mérité du novus ordo

La nouvelle Messe et la liturgie au centre d’une bataille entre le cardinal Sarah et le pape François
par Francesca de Villasmundo — 23 octobre 2017

Le nouvel Ordo Missae de Paul VI se retrouve au centre d‘une bataille entre le cardinal Sarah et le pape François.
Animé par son souhait de changer le visage de l’Église post-concile pas encore assez ouverte et avant-gardiste, le pape François, après avoir touché à la morale et à la discipline sacramentelle avec Amoris Laetitia, poursuit cette fois-ci ses initiatives progressistes dans le domaine liturgique.

Le 9 septembre dernier le Saint-Siège a rendu public un Motu Proprio, Magnum Principium, concernant les traduction des livres liturgiques du latin à la langue vernaculaire et entérinant le rôle plus important dévolu sur ce sujet aux conférences épiscopales de chaque pays. Ce Motu Proprio établit, selon certains, le principe d’un droit à l’interprétation, qui est une forme extrême de l’inculturation prônée pendant et après le concile Vatican II, revendiqué par des évêques locaux et ceux qui ont travaillé sur ce texte pontifical pour promouvoir ces changements dans les critères de traduction. Le but serait ainsi de rendre la liturgie plus compréhensible aux populations locales.

Face à une telle liberté laissée aux traducteurs, le cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, qui avait été écarté de la rédaction de ce Motu Proprio, est intervenu personnellement en publiant, le 12 octobre dernier, un « Commentaire » en exclusivité sur le site du quotidien italien La Nuova Bussola Quotidianna. Il ne s’agit pas d’un document officiel mais d’une « contribution pour la correcte compréhension de Magnum Principium ». La préoccupation du cardinal africain est que « la distinction qui est faite dans Magnum Principium entre traduction (le rendu en langue vernaculaire à partir de l’original « type » latin) et l’adaptation (un nouveau texte ajouté, un nouveau rite ou la modification d‘un rite existant) » ne devienne pas le prétexte pour absoudre toutes les dérives révolutionnaires en liturgie qui auront un impact sur la doctrine : lex orandi, lex credenti.

L’Église officielle rejoue le scénario d’Amoris laetitia ! Un texte pontifical se retrouve interprété de deux manières : restrictive ou libérale.

Le cardinal Sarah émet donc différentes clarifications pour limiter les pouvoirs des Conférences épiscopales et pour laisser à la Congrégation pour le Culte divin le soin de vérifier les traductions. L’objectif du cardinal est de maintenir une « unité » dans l’Église conciliaire dans le domaine de la liturgie tout en respectant l’autonomie des évêques de chaque pays dans l’élaboration de la liturgie locale.

Mais déjà certaines conférences se sentent déliées vis-à-vis du Saint-Siège, particulièrement celle allemande qui a déjà annoncé que toutes les dispositions antérieures à ce nouveau Motu Proprio sont caduques. Donc également celle édictée par Benoît XVI concernant le “pro multis” latin traduit par beaucoup d’épiscopats en « pour tous ». Benoît XVI avait demandé à tous les épiscopats du monde de corriger la traduction en « pour beaucoup ». Aujourd’hui la voie est libre pour toutes les innovations doctrinales au sein des traductions liturgiques, même des paroles les plus sacrées du culte catholique.

Et cette voie le pape argentin vient de la confirmer personnellement en répondant au cardinal Sarah et en lui demandant de « prévoir la divulgation de cette réponse » sur tous les sites web qui avaient fait paraître le « Commentaire » du cardinal guinéen. Le pape François fait ainsi savoir au préfet de la Congrégation pour le Culte divin, et au monde entier par médias interposés, que son interprétation du Motu Proprio Magnum Principium est rejetée : ce texte ouvre réellement la porte à une véritable « dévolution » liturgique aux Conférences épiscopales qui auront beaucoup plus de liberté qu’auparavant. Le droit à l’interprétation souhaité par les progressistes est justifié par le pontife actuel car cela favorisera selon son point de vue une plus grande harmonie entre liturgie et culture locale. Pour le pape « le Magnum Principium ne soutient plus que les traductions doivent être conformes en tous points aux normes du Liturgiam Authenticum comme cela était dans le passé ». « La tendance générale sera de parvenir à des Missels nationaux, écrit La Nuova Bussola, toujours plus différents entre eux, vers « un esprit liturgique » toujours plus désuni » au nom de l’inculturation, c’est-à-dire l’adaptation de l’annonce de l’Évangile dans une culture donnée. Mais que représente cette inculturation dans les vieilles chrétientés si ce n’est la soumission à l’esprit religieux pluraliste, relativiste et indifférentiste contemporain !

Ce Motu Proprio pousse donc vers un processus généralisé d’inculturation dans tous les diocèses et d’émancipation des Conférences épiscopales qui se voient attribuer « une authentique autorité doctrinale » (cfr. Evangelii Gaudium no. 32) à égalité avec le Saint-Siège. Ce double mouvement progressiste qui semble lancé par le pape François ne doit cependant pas nous étonner : il a été allègrement amorcé par le concile Vatican II qui a promu la collégialité, concept égalitariste démocratique, et l’inculturation considérée comme de « l’intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines». De même la messe Paul VI porte en elle tous ces abus liturgiques, que regrette le cardinal Sarah. Ils ont existé dès l’introduction brutale de ce rite nouveau qui « rompait de façon brutale avec la pratique liturgique et l’esprit des siècles précédents. […] Depuis 1969, ce n’est pas un nouveau rite qui est célébré dans les églises, mais une variété interminable de rites fantaisistes, chaque prêtre agrémentant à son goût une liturgie déjà humaniste et dépourvue de transcendance. » (La messe traditionnelle : obscurantisme moyenâgeux ou renouveau de l’Eglise ? )
Le nouvel Ordo Missae de Paul VI est la cause première qui a détruit l’unité liturgique de l’Église. Le Motu Proprio bergoglien ne vient que renforcer un peu plus la désunion mais n’en est pas la source principale comme semble le croire le cardinal Sarah, qui reste attaché au concile Vatican II et à la nouvelle Messe. Sans vouloir railler ce prélat conciliaire qui essaye, il faut lui reconnaître ses efforts, de limiter les dégâts, les traductions erronées et les scandales liturgiques, il n’en est pas moins vrai que le mot célèbre de Bossuet s’accorde avec ses états d’âmes : “Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.”

Cette bataille entre le cardinal Sarah et le pape François démontre, au final, que seul un retour à la messe tridentine œuvrera à la véritable unité de l’Église en supprimant tous ses désordres liturgiques qui éloignent les âmes de la foi catholique : lex orandi, lex credendi.

Source : www.medias-presse.info/…/81966

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LE PAPE "CORRIGE" LE CARDINAL SARAH

Et il le fait très officiellement à travers une lettre qu'il demande expressément à la Nuova Bussola de publier. Une démarche inouïe! Et qui laisse augurer d'autres modifications substantielles pour l'avenir (22/10/2017, mise à jour)


L'éditorial du directeur Riccardo Cascioli. ("Benoît-et-moi")
François réfute l'interprétation donnée (dans les colonnes de La Nuova Bussola, sous le titre "Le Cardinal Sarah freine la dérive") par le Préfet de la Congrégation pour le Culte divin du récent Motu Proprio Magnum Principium sur les traductions liturgiques.
Il y a tout un aspect très technique - nécessaire, même s'il ne peut être compris que par les initiés et peut passer pour une querelle picrocholine -, mais au delà du jargon de spécialistes, il reste une inquiétude qui peut être comprise par tous les catholiques, même moi (!!), et que formule parfaitement Riccard Cascioli :


[Le motu proprio] "Magnum Principium" [peut être] compris comme le début d'un processus qui peut conduire très loin.
Il ne fait aucun doute en effet qu'avec "l'esprit" de Magnum Principium, précisé et accentué par la lettre papale, la tendance sera de s'orienter vers des Missels nationaux de plus en plus différents, vers un "esprit liturgique" de moins en moins partagé.

La question va au-delà de l'aspect purement liturgique et, comme le cardinal Joseph Ratzinger, et ensuite Benoît XVI, l'a répété à maintes reprises, elle concerne la conception de l'Église et la compréhension que l'Église a d'elle-même. Ce qui est en jeu, c'est avant tout le rôle et le pouvoir des Conférences épiscopales, auxquelles le Pape François entend donner «aussi une authentique autorité doctrinale» (cf. Evangelii Gaudium n. 32).


Par ailleurs, François donne la preuve qu'il peut donner une réponse officielle à une lettre qui lui est adressée par un haut dignitaire ecclésiastique. Son absence de réponse aux "dubia" des quatres cardinaux (désormais réduits à deux), reste donc un mystère. La publication de cette lettre - de surcroît dans les colonnes d'un journal habituellement ouvertement snobé par son entourage - révèle-t-elle son exaspération? Est-ce une affirmation de son pouvoir? Ou bien l'inquiétude, voire la nervosité, de quelqu'un qui se sait dans une impasse?
Autre question: le faible intérêt du Pape pour la liturgie (et ses modestes compétences sur le sujet, cela dit sans aucune offense) sont de notoriété publique, et permettent de penser qu'il n'est pas l'auteur du texte très technique publié ici. Alors: qui a écrit ce texte pour lui?

Ici, l'original de la lettre du Pape au cardinal Sarah: lanuovabq.it/storage/docs/lettera-papa.pdf
Elle se conclut par ce qui est indubitablement un manifeste d'autorité:

Enfin, Éminence, je réitère mes remerciements fraternels pour votre engagement et, notant que la note "Commentaire" a été publiée sur certains sites web, et par erreur attribuée à votre personne, je vous prie d'assurer la diffusion de ma réponse sur les mêmes sites et de l'envoyer à toutes les Conférences Épiscopales, Membres et Consultants de ce Dicastère.

On observera la signature. François, curieusement, ne signe pas en tant que Pape, mais de son nom en italien (Benoît XVI signait les documents officiels ou les lettres "Benedictus PP XVI")

Liturgie: "Correctio Paternalis" du Pape au Cardinal Sarah
Riccardo Cascioli
22 octobre 2017
www.lanuovabq.it/it/liturgia-correc…
Ma traduction ("Benoît-et-moi")

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L'interprétation du motu proprio "Magnum Principium" par le Cardinal Robert Sarah n'est pas correcte; l'esprit du document pontifical est précisément celui d'accorder aux Conférences épiscopales, pour les traductions liturgiques, cette large autonomie et cette confiance que le Cardinal Sarah voudrait limiter.
C'est le Pape François lui-même qui le dit dans une lettre autographe adressée au Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements - le Cardinal Sarah - que nous publions ici dans son intégralité à la demande expresse du Pape lui-même. C'est en effet la Nuova Bussola Quotidiana qui a publié le 12 octobre la note du Cardinal Sarah, lequel, compte tenu de certaines des réactions déjà exprimées, proposait une interprétation correcte du Motu Proprio.

Le Pape qui demande que la Nuova Bussola Quotidiana publie sa lettre après avoir publié la note du Cardinal Sarah: c'est un geste sans précédent. Et au-delà des questions sur le fond que nous mentionnerons, nous sommes certainement honorés et reconnaissants de cette attention du Saint-Père qui confère objectivement à la Nuova Bussola Quotidiana l'autorité d'héberger un débat sur des thèmes fondamentaux pour la vie de l'Église, dont il est le protagoniste avec plusieurs cardinaux.

Mais venons-en au sujet de la controverse: l'argument est celui des traductions du latin des textes liturgiques en usage dans les différents pays. Les traductions (versions et adaptations éventuelles) sont préparées par les différentes Conférences épiscopales, qui demandent ensuite l'approbation du Saint-Siège. L'examen du Saint-Siège se fait à travers deux instruments: la confirmatio et la recognitio, que le Motu Proprio veut redéfinir.

A ce stade, voici les différentes interprétations: selon le Cardinal Sarah, confirmatio et recognitio sont différentes par l'effet produit (confirmatio: seulement la traduction de l'édition latine typique; recognitio: ajout de nouveaux textes et modifications rituelles évidemment non substantielles), mais ce sont deux actes identiques du point de vue de la responsabilité du Saint-Siège. Et donc, dans les deux cas, une analyse détaillée du tout est possible et nécessaire: nouveaux textes, modifications rituelles, traductions de l'original latin.

La préoccupation du Cardinal Sarah en tant que Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin est évidente: maintenir l'unité de l'Église aussi dans la liturgie, tout en respectant l'autonomie des évêques de chaque pays dans l'élaboration de la liturgie locale.

Pourtant, le Pape nous fait aujourd'hui savoir que ce n'est pas là l'esprit du Motu Proprio qui va plutôt dans la direction d'une authentique "dévolution" liturgique. Il souligne, en effet, que les deux procédures - confirmatio et recognitio - ne sont pas identiques et que dans l'exercice de ces deux actions, il est donné une responsabilité «différente» à la fois de la part du Saint-Siège et de la part des Conférences épiscopales:

a) La recognitio «indique seulement la vérification et la sauvegarde de la conformité au droit et à la communion de l'Église». Il s'agit d'une phrase un peu hermétique, mais qui doit probablement être interprétée selon les mots du commentaire avec lequel Mgr Artur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin, a accompagné la publication de "Magnum Principium": «La recognitio (...) implique le processus de reconnaissance par le Siège Apostolique des légitimes adaptations liturgiques, y compris les plus "profondes", que les conférences épiscopales peuvent établir et approuver pour leur territoires, dans les limites consenties. Sur ce terrain de rencontre entre liturgie et culture, le Siège Apostolique est donc appelé à recognoscere, c'est-à-dire à revoir et à évaluer ces adaptations, afin de sauvegarder l'unité substantielle du rite romain».
b) La confirmatio est l'acte sur lequel la lettre papale se concentre le plus. Il est clairement indiqué que le jugement sur la fidélité des traductions à la langue latine originale appartient aux Conférences épiscopales, «également en dialogue avec le Saint-Siège». Lequel Saint-Siège, en accordant la confirmatio, n'effectuera plus «un examen détaillé mot à mot», sauf dans des cas évidents de formules importantes comme les prières eucharistiques ou les formules sacramentelles. Bref, beaucoup plus de liberté aux conférences épiscopales.

Dans sa lettre au Cardinal Sarah, le Pape explique ensuite que certaines parties de Liturgiam Authenticam (2001), le document normatif pour les traductions actuellement en vigueur, «doivent être réexaminées ou abrogées. Les paragraphes 79-84, qui concernent l'approbation de la traduction et la recognitio du Siège Apostolique doivent être soigneusement réexaminés; en revanche, les n°76 et 80 «sont caducs». Ce dernier est centré sur la recognitio et a évidemment été reformulé, tandis que le n°76 demandait à la Congrégation de participer «plus étroitement au travail de préparation des traductions dans les principales langues».

Un autre passage de la lettre du Pape doit être pris en considération. Il dit en effet que «Magnum Principium ne prétend plus que les traductions doivent être conformes en tout point aux normes de Liturgiam Authenticam, comme c'était le cas dans le passé». Cette affirmation, avec l'autre, selon laquelle une traduction liturgique "fidèle" «implique une triple fidélité» - au texte original, à la langue de la traduction, à la compréhensibilité des destinataires - laisse entendre que Magnum Principium est compris comme le début d'un processus qui peut conduire très loin.

Et c'est là que réside l'importance de cette controverse qui voit le Pape démentir le Cardinal Sarah, lequel ne fait que suivre la ligne tracée par Benoît XVI. Il ne fait aucun doute en effet qu'avec "l'esprit" de Magnum Principium, précisé et accentué par la lettre papale que nous publions ici, la tendance sera de s'orienter vers des Missels nationaux de plus en plus différents, vers un "esprit liturgique" de moins en moins partagé.

Ce qui est en jeu, c'est avant tout le rôle et le pouvoir des Conférences épiscopales, auxquelles le Pape François entend donner «aussi une authentique autorité doctrinale» (cf. Evangelii Gaudium n° 32).

Source : benoit-et-moi.fr/…/le-pape-corrige…

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Album ACTU
Benjamin Beno DEHOUE
LE CHARISME DE PAROLE DE CONNAISSANCE SELON LE PERE EMILIANO TARDIF ET JEAN PLIYA LE CHARISME DE PAROLE DE CONNAISSANCE SELON LE FRERE JEAN PLIYA ET EMILIANO TARDIF
Psaume 62
Eh bien non, désolé pour vous cher @AJPM, le Novus ordo missae n'est pas mort du tout pour cette raison. Le Dieu trois fois Saint continuera, sans demander la permission et son avis à quelque traditionaliste séparé que ce soit, d'envoyer l'Esprit Saint sur les Saintes Espèces afin qu'elles soient Corps et Sang salivifiques du Seigneur, comme Il le fit de manière très visible en faisant léviter …Plus
Eh bien non, désolé pour vous cher @AJPM, le Novus ordo missae n'est pas mort du tout pour cette raison. Le Dieu trois fois Saint continuera, sans demander la permission et son avis à quelque traditionaliste séparé que ce soit, d'envoyer l'Esprit Saint sur les Saintes Espèces afin qu'elles soient Corps et Sang salivifiques du Seigneur, comme Il le fit de manière très visible en faisant léviter l'Hostie au moment même où le chef des évêques de France Lui demanda en 1999 à Lourdes de répandre sur elles l'Esprit Saint.
Ne nous laissez pas sucomber
La foi en ses lieux est morte suite a Jean XXIII .
AveMaria44
Le cardinal Sarah n'est qu'un demi-vendéen, conservateur conciliaire qui ne remonte pas aux causes........François achève de démolir le seul élément d'unité.......cela prouve amplement qu'il n'a pas la foi.
blanche52
Très bien vu !
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