FLORILEGE « Saint PAUL VI »

RETOUR SUR UN IMMENSE SCANDALE

Il ne fait aucun doute que la « canonisation » du pape Paul VI est, par elle-même, un acte ayant tous les caractères d’un scandale gravissime.

Les moralistes enseignent que le scandale est une occasion de péché.

En « canonisant » un tel homme, le pape François a manifestement abusé de son autorité : par un simulacre de procédure canonique, il scandalise les fidèles qui croient normalement au caractère infaillible de toute canonisation.

En effet, Paul VI a objectivement agi, non pour l’édification de l’Eglise, mais au contraire pour sa destruction. De ce fait, aucun croyant un tant soit peu informé de l’histoire antérieure à la période « conciliaire » ne peut admettre, d’instinct catholique, qu’un tel pape puisse se trouver inscrit au catalogue des saints avec les Grégoire le Grand, Grégoire VII, Pie V ou Pie X.

Son pontificat n’a été qu’une suite de réformes scandaleuses (voir ci-après une liste non exhaustive !), et pour imaginer seulement l’éventualité d’une procédure en canonisation le concernant, il aurait fallu au minimum qu’il manifestât une repentance publique et de longues réparations, accompagnées de vertus héroïques et vérifiables avant sa mort, ce qui est loin d’avoir été le cas !

Sinon, pourquoi ne pas canoniser Judas ?

L’enseignement le plus constant de la tradition catholique, à la suite des paroles du Christ lui-même (« Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne soit pas né » – Mc. 14, 21) atteste du sort tragique de ce malheureux apôtre.

De même, pour Paul VI, ce sont plutôt des suffrages d’intenses prières, et une surnaturelle inquiétude qui auraient dû et devraient saisir l’Eglise toute entière à la pensée du jugement de son âme, sachant que l’état ecclésiastique ne protège nullement de la damnation éternelle !

Quel honnête catholique, en ce dimanche 14 octobre 2018, pourrait ne manifester que des "réserves", même "sérieuses" à l’évocation de la mémoire de ce pape, et s’abstienne de toute protestation scandalisée ?

Nous sommes pourtant dans la triste obligation de constater que les supérieurs de l'actuelle Fraternité Saint-Pie X n'ont pas su trouver d’autres mots que "sérieuses réserves", et de faire part de leur "perplexité", face à un tel événement qui constitue un contre-exemple et une caricature de sainteté catholique.

Si l’on y pense, l’emploi de ce terme de "réserves" laisserait supposer que la sainteté de Paul VI puisse au moins être probable, à défaut d’être certaine, alors que l’évidence plaide en sens inverse.

Même en concédant que la procédure a été bâclée – ce qui a au moins l’avantage de disqualifier l'infaillibilité de la sentence !- la seule considération objective des actes publics et scandaleux de ce pape suffit à affirmer qu’il n'a rien d'un saint catholique.

Il est lamentable que les actuels supérieurs de la FSSPX n’aient pas osé le dire.

De cette abstention, ils portent la responsabilité devant l’Eglise, et devant Dieu.

Quelques faits révélateurs :

1°) Evolution doctrinale et disciplinaire de l’Eglise :

- Poursuite, achèvement, et application du Concile Vatican II, dont proviennent la plupart des maux qui affligent actuellement la Sainte Eglise.

- Intervention contre le Coetus internationalis Patrum (qui regroupait les prélats d’esprit traditionnel), et soutien aux initiatives des prélats représentatifs de l’aile libérale (Liénart, Lercaro, Döpfner, Frings, Suenens, etc).

- Pour la première fois dans l’histoire, participation d’observateurs d’autres religions aux séances d’un Concile oecuménique.

- Réconciliation avec le Patriarche Athénagoras et levée de l’excommunication historique frappant le schisme orthodoxe. Première rencontre entre un pape et un patriarche depuis le concile de Florence (1439). A l’initiative du pape, ils bénissent ensemble l’assistance.

- Remise de l’anneau papal au Dr Ramsey, primat de la Communion anglicane, à Saint-Paul-hors-les-murs : bien que simple laïc (et franc-maçon), au surplus hérétique, il a été invité à « bénir » le clergé et l’assistance avec le pape (23 mars 1966).

- A l’occasion de son voyage en Terre Sainte, contact avec le Grand Rabbin d’Israël.

- Dispositions régissant les mariages mixtes, sans exigence du baptême catholique des enfants.

- Hospitalité eucharistique permettant à des protestants de recevoir la sainte communion.

- Création d’un Secrétariat pour l’unité, et déclarations philo-luthériennes ; création d’un Secrétariat pour les non-chrétiens,

- Suppression du serment anti-moderniste.

- Traductions hétérodoxes et/ou « œcuméniques » de la Sainte Écriture.

- Laxisme à l’égard de la prolifération des nouveaux catéchismes, et notamment du catéchisme hollandais, hérétique.

- Nombreuses mesures de relâchement de la discipline ecclésiastique : suppression de fêtes d’obligation, réduction du jeûne eucharistique à un niveau symbolique, suppression de l’abstinence, messe dominicale anticipée au samedi, autorisation pour l’incinération, etc.

- Nombreuses réduction de clercs à l’état laïc,

- Profonde réforme de la liturgie (nouvel Ordo missae de 1969) et du rituel des sacrements.

- Réforme des séminaires, abolition des ordres mineurs et du sous-diaconat.

- Démocratisation des institutions : synode des évêques à Rome ; conférences épiscopales ; conseils presbytéraux diocésains.

- Réforme de la Curie romaine et spécialement du Saint-Office.

- Réforme de la nomination des évêques.

- Révision et modernisation des Constitutions des ordres et sociétés religieuses.

- Démission obligatoire des évêques à 75 ans.

- Exclusion de la participation au Conclave des cardinaux de plus de 80 ans.

- Etc…

2°) Relations avec le monde contemporain :

- Visite à New York au siège des Nations-Unies le 4 octobre 1965 : Paul VI a apporté l’appui de l’Eglise à cette organisation d’essence maçonnique. Discours humaniste : « ce que vous proclamez ici, ce sont les droits et les devoirs fondamentaux de l’homme, sa dignité, sa liberté, et avant tout la liberté religieuse. Nous sentons que vous êtes les interprètes de ce qu’il y a de plus haut dans la sagesse humaine » – et pacifiste – « jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! ».

- Visite au « temple des méditations » dans l’édifice de cette organisation, où il s’est « recueilli » (malgré un autel « au Dieu sans visage »).

« Dépôt » solennel de la tiare (qui lui avait été remise en cadeau par les catholiques américains à l’occasion de son élévation au trône de Pierre). Par ce geste, effectué le 13 novembre 1964, en plein Concile et devant les évêques du monde entier, il entendait renoncer au pouvoir temporel du souverain pontife.

- Refus de la condamnation du communisme par le Concile.

- Le 20 mars 1965, Paul VI a reçu en audience des dirigeants du Rotary Club, une organisation proche de la maçonnerie, et a dit que « la formule » (« amitié et culture ») de ce groupe était bonne, ainsi que « sa méthode » (rencontres périodiques conviviales), et « ses fins » (exigence professionnelle, progrès de la culture, relations amicales entre les hommes et entre les nations).

- Paul VI a voulu que Giordano Gamberini (1915-2003), Grand Maître du Grand Orient d’Italie, un fondateur et membre de l’église gnostique italienne, fasse partie du comité directeur de la Bibbia concordata. Gamberini y a assuré la traduction de l’Évangile selon saint Jean. Il écrivit plus tard l’éloge funèbre de Paul VI dans La Rivista Massonica.

- Selon cet éloge, « pour nous, c’est la mort de celui qui a fait tomber la condamnation de Clément XII et de ses successeurs. C’est-à-dire que c’est la première fois – dans l’histoire de la Franc-maçonnerie moderne – que meurt le Chef de la plus grande religion occidentale sans qu’il soit en état d’hostilité avec les francs-maçons. […] Pour la première fois dans l’histoire, les Francs-Maçons peuvent rendre hommage à la tombe d’un pape, sans ambiguïté ni contradiction ».

- Le 2 juin 1971, Paul VI reçut en audience publique, au Vatican, des membres des B’nai B’rith (organisation affiliée à la maçonnerie), et il s’adressa à eux ainsi : « Chers amis, c’est avec joie que nous souhaitons la bienvenue dans Saint-Pierre à votre groupe distingué de leaders de l’Anti-Defamation League of B’nai B’rith »

- C’est sous Paul VI qu’a été préparée la suppression de l’excommunication des francs-maçons. En août 1972, le cardinal Seper, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, communiquait au père Riquet que l’interprétation du Canon 2335 restreignant l’excommunication aux membres des associations qui agissent contre l’Église pouvait être admise (en faveur des francs-maçons).

- Restitution aux musulmans du drapeau de Lépante, et remise du chef de saint Jacques aux orthodoxes.

- Etc. .. etc… etc…

Au vu d’un tel bilan, les quelques actes ou textes tendant à une correction doctrinale ou à la réaffirmation des normes morales (Profession de foi du 30 juin 1968, Encycliques Humanae vitae et Mysterium fidei, notamment) ne sauraient masquer, ni permettre d’oublier, les ruines laissées par ce désastreux pontificat.