51:49
Turenne
5674
LA LITURGIE POUR LES NULS : LA FÊTE DU CHRIST ROI Les textes sont affichés sur la vidéo au moment où ils sont lus. Vous pouvez aussi les retrouver dans le blog à cette adresse : LA FÊTE DU CHRIST …Plus
LA LITURGIE POUR LES NULS : LA FÊTE DU CHRIST ROI

Les textes sont affichés sur la vidéo au moment où ils sont lus. Vous pouvez aussi les retrouver dans le blog à cette adresse :
LA FÊTE DU CHRIST ROI - le blog de l'abbé laguérie

J’ai toujours été frappé par l’extraordinaire harmonie de l’ordonnancement des textes liturgiques d’une même messe qui composent ce qu’on appelle le « propre ». La sagesse qui préside au choix et à la disposition de ces morceaux choisis (presque toujours tirés de l Ecriture Sainte) est bien plus divine qu’humaine. C’est plutôt, à n’en pas douter, l’effet du Saint Esprit à l’oeuvre dans l Eglise de Jésus Christ que le génie, pourtant manifeste, des Pontifes et des Saints. Si, selon l’adage célèbre du pape saint Célestin « Lex orandi lex credendi » la règle de la prière établit celle de la Foi, on comprend que l’Eglise ne fut pas moins assistée de son Maître dans l’ordonnance de la liturgie que dans les définitions dogmatiques. La liturgie est bien ce point culminant de la Tradition Catholique, source de la Révélation… Avis aux apprentis sorciers, de tous les temps et de toutes les latitudes, qui ont prétendu substituer leurs dérisoires élucubrations aux divines mélopées de l’Esprit Saint !

Mon propos sera donc, tout en brassant, malaxant et ruminant les textes les plus sublimes de l’Ecriture Sainte, de dégager l’harmonie non moins sublime de leur ordonnance. Ils n’y sont pas juxtaposés mais bien organiques et délivrent ensemble un message, une présence, une communion unique.

Car attention ! La liturgie ne nous délivre pas une idée, une thèse ou même une doctrine. Horresco referens : ce serait la mort immédiate de la liturgie ! La liturgie est une rencontre, un contact, une communion avec le Père de Notre Seigneur Jésus Christ « Per Ipsum, cum Ipso et in Ipso ». C’est TOUT, au sens non restrictif de l’expression mais bien au sens de plénitude. Or la présence de l’être connu et aimé est double : c’est le contact physique de l’Eucharistie dans et par le Sacrifice rédempteur (essentiellement réalisé en l’offertoire et le canon de la messe qui constituent l’ordinaire, dont je ne parlerai pas) et le contact du verbe, avec cette singularité étonnante et surpuissante, propre exclusivement à Jésus Christ Verbe de Dieu, que sa parole et Lui ne font qu’un. La parole de Notre Seigneur est « magique ». Elle ne nous dit pas seulement ce qu’Il pense, elle nous livre directement ce qu’IL est, Lui-même. Comprenne qui pourra : Jésus Christ, et Lui seul, est tout entier en chacune de ses paroles…

Ce « dit » du Verbe que l’Eglise nous propose en chaque liturgie de la messe compose le propre. Ces textes qui changent chaque fois tandis que la « règle » ou canon est immuable. Ce propre n’est pas monolithique et uniforme mais parfaitement ventilé, organique et tectonique.

...

Lire la suite : LITURGIE POUR LES NULS - le blog de l'abbé laguérie
apvs
JEAN ABSENT DE JEAN, L'HYPOTHÈSE IMPOSSIBLE
( par Olivier Bonnassies, polytechnicien, co-auteur du livre : "Dieu, la science, les preuves - l'aube d'une révolution" )
...et en réponse à l'abbé Laguerie, certes excellent dans son catéchisme, mais gravement défaillant sur cette question précise :
L'Evangile à bras-le-corps - Épisode 2 : Saint Jean
La thèse développée par le livre "Jésus l’enquête …Plus
JEAN ABSENT DE JEAN, L'HYPOTHÈSE IMPOSSIBLE

( par Olivier Bonnassies, polytechnicien, co-auteur du livre : "Dieu, la science, les preuves - l'aube d'une révolution" )

...et en réponse à l'abbé Laguerie, certes excellent dans son catéchisme, mais gravement défaillant sur cette question précise :
L'Evangile à bras-le-corps - Épisode 2 : Saint Jean

La thèse développée par le livre "Jésus l’enquête" de Jean Staune qui part de l’idée que l’auteur de l’Évangile de Jean et de l’Apocalypse ne serait pas l’apôtre Jean, fils de Zébédée, l’un des Douze, comme l’affirme la Tradition de l’Église, est saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique, et elle empêche de voir la vraie raison spirituelle de l’expression énigmatique « disciple de Jésus aimait » indéniablement voulue par Jean.

Cédant au drame de l’exégèse moderne, de la gloire humaine et de la logique médiatique qui ont toutes un besoin impérieux de nouveauté pour exister, une thèse farfelue, née dans le monde protestant à la fin du XIXe siècle et assez répandue aujourd’hui dans l’univers exégétique, conteste l’idée classique et traditionnelle que l'auteur du quatrième Évangile, qui se désigne sous le nom de « disciple que Jésus aimait » (DJA) est l’apôtre Jean, fils de Zébédée, frère de Jacques le Majeur, l’un des Douze choisis par le Christ pour fonder son Eglise.

Le livre de Jean Staune reprend cette thèse et a le mérite d’aller au bout des implications de cette hypothèse ; cela aboutit à des conclusions saugrenues, complotistes, et même blasphématoires et hérétiques en différents sens et il a aussi le grand défaut de passer complètement à côté du sens profond de la désignation énigmatique « disciple que Jésus aimait » que Jean a délibérément choisie pour des raisons spirituelles, et non pour « préserver son anonymat » (p.82) ou « par prudence » (quel intérêt en 100 après. J-C ?) parce qu’elle nous concerne tous à cause de sa grande portée spirituelle. Par cet artifice, en effet, tous ceux qui veulent être des « disciples bien aimés » du Christ sont invités à se mettre à la place du disciple en 5 moments-clés de la vie de Jésus.

- Thèse saugrenue d’abord parce qu’on ne voit pas pourquoi il faudrait inventer un DJA qui serait en fait un clone parfait de l’apôtre Jean de Zébédée : selon la thèse nouvelle, il devrait en effet avoir exactement le même âge (p.106 et 187), le même rapport avec Jésus, devenir son disciple au même moment et au même endroit, avoir le même tropisme galiléen contre les juifs (les Judéens), la même place d’honneur dans la toute première Église et le même lien avec l’apôtre Pierre. Il doit aussi porter le même nom, Jean, sans que les auteurs sacrés, les premiers chrétiens ou les Pères de l’Eglise n’éprouvent à aucun moment le besoin de le distinguer du fils de Zébédée alors même que des distinctions claires sont faites pour tous les autres (Jean Baptiste, Jean-Marc, les différentes Marie, les différents Jacques, Judas, etc). Par ailleurs, si le DJA - personnage clé de l’Évangile de Jean - n'est pas Jean, fils de Zébédée, comment expliquer qu’il soit totalement absent du reste du Nouveau Testament et de toute la Tradition ? Inversement, si l'apôtre Jean, fils de Zébédée - personnage considérable lui aussi dans tout le Nouveau Testament - n'est pas le DJA, pourquoi n’est-il pas présent dans l'Evangile qui porte son nom, à l’exception d’une mention furtive au chapitre 21 qui a un statut particulier ? Comment imaginer enfin que celui qui a le mieux compris Jésus ne serait pas l’un des Douze que le Christ « choisis » (Jn 6,70), « appelés » (Mt 10,1), « institués » (Mc 3,14) et « établis » (Mc 3,16) « pour être avec lui » (Mc 3,14) tout au long de ses trois années de vie publique afin de les enseigner, de les former, de les organiser en un corps qui va devenir l’Eglise, et de les envoyer en mission pour être ses « témoins » (Lc 24,48) mais un disciple caché qui ne le verrait que de temps en temps à Jérusalem ? Qui peut croire des choses aussi illogiques ?

- Thèse complotiste ensuite parce que si le DJA n’est pas l’apôtre Jean de Zébédée, c'est donc qu'il a été totalement et injustement oublié dans l'Histoire. La raison avancée est que l’Église de Pierre et des Douze a, en fait, comploté non seulement contre cette Église de Jean mais aussi contre celle de Jacques ; toutes deux auraient dû effectivement exister, mais elles ont été scandaleusement éliminées et liquidées par l’Église officielle qui a procédé à une « réécriture de l’Histoire » impossible (!)

- Thèse blasphématoire de surcroît, car elle conduit directement à manquer de respect envers Jésus et sa sagesse. En effet, le Christ se serait montré très imprudent et fort malhabile car des trois Églises qu'il souhaitait (cf. 1h09’18), une seule a subsisté et serait donc composée de bandits ayant de lourds forfaits sur les bras (!)

- Thèse hérétique enfin, dans tous les sens du terme, car elle conduit d’abord à dire que la vérité n’est pas gardée et conservée par l’Eglise de Pierre mais par un autre Magistère, celui d’une « Eglise intérieure » censée exister, tandis que le Magistère de l’Eglise catholique et ses dogmes, appelés par Jean Staune « le package », disent n'importe quoi. Fort heureusement, Jean Staune le « gnostique » assumé qui sait ce que l’Église ne sait pas est là pour réparer les erreurs et bévues de Jésus et créer un nouveau Magistère (p.267-273 ; 300) qui lui est absolument divin, le « catholicisme 3.0 » (voir de 23’00 à 24’00). Par ailleurs, la thèse se développe comme une hérésie au sens étymologique par tous les « choix » effectués sans cesse de manière partiale. Elle multiplie les interprétations biaisées et tourne les faits dans un sens faux et contraire à la vérité par des arguments absurdes sur toute une série de sujets (changement, maquillage, minimisation ou critique d’Irénée de Lyon, Origène, Justin, Tertullien, Clément, Denys, Eusèbe de Césarée, du Canon de Muratori, des apocryphes, etc. dont les témoignages vont tous dans le sens de l’identification classique entre le DJA et Jean de Zébédée ; redéfinition capillotractée du terme « Apôtre » ; critique marxiste sur l’impossibilité pour un pêcheur de Galilée de devenir le plus grand des théologiens alors qu’il a eu les 3 plus grands maîtres de l’Histoire, - Jean-Baptiste pendant 2 ou 3 ans, Jésus pendant 3 ans, et Marie pendant 20 ans -, alors que Jésus était un simple charpentier et que Paul tissait des tentes ; vision « gnostique » assumée alors que Jésus « exulte de joie » parce que le Père se révèle aux tout petits cf. Lc 10,21 ; psychologie imaginée et monolithique des personnes alors que Pierre peut passer d’un instant à l’autre d’inspiré du Père à Satan cf. Mt 16,16, etc.)
apvs
( suite )
La logique évidente de l’action du Christ est contredite par la thèse farfelue. Il est absolument clair pour toute la Tradition que Jésus a fondé le « Nouvel Israël » (Ga 6,16) sur les Douze apôtres en lien avec le fait que l’Ancienne Alliance était fondée sur les Douze tribus d’Israël. Ceux qui sont appelés « Apôtres » (c’est-à-dire « envoyés » par le Christ, lui-même « envoyé »…Plus
( suite )
La logique évidente de l’action du Christ est contredite par la thèse farfelue. Il est absolument clair pour toute la Tradition que Jésus a fondé le « Nouvel Israël » (Ga 6,16) sur les Douze apôtres en lien avec le fait que l’Ancienne Alliance était fondée sur les Douze tribus d’Israël. Ceux qui sont appelés « Apôtres » (c’est-à-dire « envoyés » par le Christ, lui-même « envoyé » par le Père au sens fort dans toute la Tradition, ce sont les Douze et personne d‘autre, à l’exception de saint Paul, qui revendique le titre en disant qu’il est « le plus petit des Apôtres » (1 Co 15,9) après son chemin de Damas. On arrive ainsi à 13 Apôtres, comme il y a 13 tribus d’Israël, en comptant les deux tribus de Benjamin et Manassé issues de Joseph et la tribu de Levi qui a un rôle sacerdotal particulier. Les autres (Barnabé, Andronicos, Junias, les « super-apôtres » de 2 Co 11,5 et 2 Co 12,11 ou encore Marie-Madeleine, « apôtre des Apôtres ») ne sont nommés « apôtres » que dans un sens faible et dérivé, parce qu’ils sont envoyés non pas directement par le Christ, mais par d’autres. C’est si vrai qu’après la mort de Judas, Pierre et les Apôtres ressentent l’urgente nécessité de le remplacer afin qu’ils soient à nouveau Douze : on procède ainsi à l’élection de Matthias qui est alors « associé par suffrage aux onze Apôtres » (Ac 1,23-26). Le rôle des Douze est évidemment central et unique. C’est sur eux que Jésus fonde l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique et ce sont eux et eux seuls qui reçoivent des missions du Christ et qui vivent tous les moments les plus importants :

- A la Cène, les Douze et uniquement les Douze sont réunis, comme l’affirme explicitement l’Evangile (Mt 26,20) : il n’y a donc évidemment pas de place pour un treizième qui serait différent.
- Après la Résurrection, les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc se concluent par les consignes de Jésus aux Onze seuls, avec qui il promet d’être « tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,16-20 ; Mc 16,14-20) en leur enjoignant d’être ses « témoins » (Lc 24,33-53) comme Jean affirme l’être.
- A la Pentecôte, le Christ envoie son Esprit Saint uniquement sur les Douze qui sont listés et nommés précisément (cf. Ac 1,13) ; de fait, l’idée qu’il y ait un autre « apôtre » à ce moment-là n’a aucun sens.
- A la fin des temps, la Jérusalem céleste ne reposera que sur ces Douze et sur personne d’autre (cf. Ap 21,14) comme saint Jean lui-même l’affirme clairement.

Par ailleurs, aucune trace d’une « Eglise de Jean » ne figure chez les Pères de l’Eglise ou dans la Tradition.

A l’inverse, l’ensemble de l’Adversus hæreses de saint Irénée a pour principal objet de rappeler qu’il n’existe qu’une seule Tradition apostolique et qu’il ne saurait y avoir de tradition initiatique parallèle à la grande Tradition. Jamais aucun des Pères de l’Eglise n’évoque une quelconque omerta des Douze contre des traditions valables concurrentes. De fait, cette idée de trois « traditions indépendantes » (p.53 et 1h09’18) ne peut honnêtement pas être considérée autrement que comme un délire et une absurdité.

En réalité, le binôme Pierre-Jean est partout : dans les Synoptiques, dans les Actes, chez saint Paul, dans toute la Tradition … et aussi bien sûr dans l’Evangile de Jean. Dans les synoptiques et les Actes, comme dans l’Evangile de Jean, Jean est toujours associé à Pierre et il est absolument le seul à avoir cette proximité permanente avec le premier des Apôtres :

Le DJA est nommé 12 fois dans le « Livre de l’Heure » (Jn 13-21) : sur ces 12 fois, il est à 10 reprises en compagnie de Pierre ou en relation avec lui (Jn 13,23 montre Pierre passer par le DJA pour interroger Jésus ; Jn 20,2.3.4.5.8 ; 21,7.20.23.24). Si l’on ajoute « l’autre disciple » (Jn 18,15.16), on arrive à 12 fois sur 14. Le seul moment où il n’est pas avec Pierre, c’est au pied de la Croix (Jn 19,26.27).

Dans les Synoptiques, la vocation de Pierre et André est toujours associée à celle des fils de Zébédée (Mt 4 ; Mc 1 ; Lc 5). Or en Jn 1, la vocation de Pierre est associée à celle d’un autre disciple de Jean-Baptiste qui conserve l’anonymat. Tout porte donc à croire qu’il s’agit du même groupe, les Galiléens disciples de Jean-Baptiste, à deux moments différents du début de leur parcours avec Jésus, et que le disciple anonyme de Jn 1 est bien Jean, fils de Zébédée, puisque cet anonymat est la caractéristique constante du DJA. Penser autrement n’est pas du tout logique.

Encore une fois, si le DJA n’est pas le fils de Zébédée, cela signifie qu’il est totalement absent des synoptiques, et inversement que le fils de Zébédée est quasiment absent de Jean. Comment les Synoptiques et les Actes auraient-ils pu ignorer totalement ou cacher avec succès un protagoniste aussi important dans la communauté chrétienne des origines ? En particulier Luc, qui atteste avoir enquêté auprès des « témoins oculaires » (Lc 1,1-4), suivant les règles de l’historiographie gréco-romaine. Peut-on envisager qu’il ait négligé de consulter le disciple bien-aimé, pourtant présenté avec insistance dans le 4ème Evangile comme un témoin incontournable et parfois unique ? Cela n'est pas sérieux et n’a clairement aucun sens. Qui peut imaginer ça ?

Dès lors que reste-t-il de la thèse farfelue et sur quoi a-t-on pu échafauder de telles hypothèses ?

La confusion repose sur trois éléments : 1°/ sur deux phrases sibyllines de Papias et de Polycrate relues dans un sens orienté et partial ; or, Eusèbe lui-même, le seul à nous faire connaître les textes de Papias, attribue clairement l’Evangile à l’apôtre Jean de Zébédée. Tirer son témoignage en sens contraire est absolument impossible. 2°/ sur le fait que Jean a de très nombreux titres qui font qu’on peut s’y perdre et être « fils de Zébédée » n’est pas la première appellation qui vient à l’esprit quand on veut parler de lui ; 3°/ sur le fait que Jean lui-même a choisi cette expression énigmatique pour se désigner ; or, cela demeure incompréhensible tant qu’on n’a pas résolu la raison de ce dernier point capital : ce que Jean a vécu en 5 moments privilégiés n’était pas que pour lui, mais pour tous ceux qui veulent être comme lui des « disciples bien aimés du Christ » (cf. supra note n°1).
apvs
Ces confusions s’accompagnent d’une liste impressionnante d’autres erreurs ou partis pris, auxquels nous ne répondrons qu’en quelques mots, pour ne pas lasser et faute de place :
· Les psychologies ne sont pas monolithiques : Jean peut tout à fait être à la fois le fougueux fils du tonnerre et le grand disciple et héraut de l’amour. Aucune incompatibilité à cela …
· Il n’est pas Judéen : …Plus
Ces confusions s’accompagnent d’une liste impressionnante d’autres erreurs ou partis pris, auxquels nous ne répondrons qu’en quelques mots, pour ne pas lasser et faute de place :

· Les psychologies ne sont pas monolithiques : Jean peut tout à fait être à la fois le fougueux fils du tonnerre et le grand disciple et héraut de l’amour. Aucune incompatibilité à cela …
· Il n’est pas Judéen : imposer cette idée est absurde alors que Jean raconte heure par heure les débuts en Galilée, Cana, etc. et qu’il parle souvent des « juifs » c’est-à-dire des Judéens, de manière très dure et distanciée.
· Le fait que l’Evangile de Jean oublie de citer Jacques et de multiples événements se comprend très bien si l’on accepte l’idée traditionnelle et de bon sens que Jean écrit en complément des Evangiles synoptiques en les connaissant bien mais sans sentir le besoin de tout répéter.
· Le fait que sa mère Marie Salomé soit au pied de la Croix quand Jésus lui confie Marie ne pose aucun problème si l’on accepte que ce testament est spirituel. Et de la part de Jésus qui doit être « chez son Père » (Lc 2, 49), qui appelle sa mère « femme » (Jn 2, 4) et qui demande « qui est ma mère et qui sont mes frères ? » (Mt 8, 48), ce n’est pas étonnant du tout.
· L’histoire des calendriers différents s’explique très bien par la « règle de Badu » : pour les pharisiens, les trois grandes fêtes juives de Pâque (15 Nisan), des Expiations (10 Thisri) et des Tabernacles (15 Thisri) ne doivent jamais être célébrées un vendredi, et le jour de la préparation (« parascève ») ne doit jamais être un Sabbat (cf. document séparé sur demande).
· La question du disciple qui connaît le grand prêtre et sa servante (Jn 18, 16) ne pose aucun problème. Il y a mille raisons de connaître des gens : ce peut être en vendant à Jérusalem le poisson séché de Galilée ; il est aussi possible que ce disciple ne soit pas le DJA.
· Le fait de connaître les échanges entre Jésus et Nicodème, entre Jésus et Pilate, ou d’affirmer que « le Verbe s’est fait chair » peut se faire par témoignage direct ou indirect (notamment par Marie).
· Le fait de « porter le pétalon », l’insigne du grand prêtre, ne peut pas être pris au sens usuel juif. En effet, aucun des grands prêtres de l’époque ne peut évidemment être l’auteur de l’Évangile de Jean qui, dans toutes les hypothèses, est âgé de 20 ans au temps du Christ. Il s’agit bien évidemment du sacerdoce de la Nouvelle Alliance, dans lequel les Apôtres ont la dignité la plus élevée, au niveau de l’ancienne du grand prêtre d’Israël, et Jean l’a de manière très particulière, lui qui, par Marie, était si proche du mystère de l’Eucharistie et qui a été formé par Jean-Baptiste, descendant d’Aaron et fils de Zacharie, prêtre au Temple de Jérusalem. Donc, si Jean a porté le pétalon, ce n’était pas au titre de l’Ancienne Alliance, mais dans une réappropriation chrétienne des symboles vétérotestamentaires.
· Le témoignage de Papias ne peut pas être interprété dans un unique sens et placé au-dessus de l’ensemble des éléments du dossier ; non seulement Papias n’est pas spécialement fiable, mais Eusèbe de Césarée, qui est la seule source par laquelle nous connaissons les opinions de Papias, affirme de surcroît que le DJA est Jean de Zébédée. En effet, si l’on analyse les textes qu’Eusèbe rapporte de Papias, celui-ci n’a été auditeur ni des Apôtres ni de celui qu’on appelle « Jean le Presbytre » ; enfin, le monde réel est rempli de gens qui mentent, nous trompent ou se trompent. Il n’est pas raisonnable de vouloir tirer des conclusions absolues et absurdes à partir de textes qui ne sont pas du tout « paroles d’Évangile ». Le Da Vinci Code adopte cette attitude en reposant sur un texte apocryphe qui, effectivement, existe, et selon lequel Jésus embrassait souvent Marie-Madeleine sur la bouche ; mais la majorité des sources antiques non fiables n’ont aucun poids, tout comme les martyrologes éthiopiens qui, très souvent, disent vraiment n’importe quoi (ceux qui les ont lus quelque peu savent de quoi on parle !)...
· Le martyre de Jean à Rome dans l’huile bouillante n’est pas qu’une légende : il est rapporté par cinq Pères de l’Église différents (Tertullien, Ambroise, Jérôme, Polycarpe, Bède) et par bien d’autres textes (Abidias, Actes de Jean par Prochore, Mirabilia Urbis Romae, etc.).
· La thèse des deux tombeaux à Éphèse ne repose sur rien d’autre qu’une rumeur, mais le « miracle de la manne » sur le tombeau de saint Jean à Éphèse est une antique tradition.
· Polycrate ne mentionne pas Jean par le titre d’« apôtre », mais par celui de « disciple » ; être « le disciple bien-aimé » avec tout ce que cela signifie – notamment « reposer sur la poitrine du Seigneur » – est le titre le plus important de Jean, et celui par lequel on a pris l’habitude de le désigner, avant de parler plus tard d’« Ancien » dans ses vieux jours.
· Il n’y a aucune raison d’écrire que Jésus est sans doute né à Nazareth, alors que les Évangiles de Matthieu et Luc disent qu’il est né à Bethléem. Remettre en cause le parti pris de vérité des Évangiles, qui est tellement clair, est une attitude incompréhensible (p. 106).
· Il n’est pas possible non plus d’affirmer que le Coran est un texte révélé (p. 258).
· Le lieu de la Cène pourrait appartenir à Lazare, comme le rapporte Maria Valtorta.
· Jean-Baptiste ne pense pas qu’il se soit trompé (p. 239), lui qui est le plus grand des prophètes et qui a connu d’emblée la divinité du Christ : « Avant moi il était » (Jn 1, 15).
· La vraie foi éloigne de l’ésotérisme chrétien (p. 265), du « savoir ésotérique » (p. 266) et des références ésotériques en dehors de la Tradition, comme Karl von Eckartshausen cité comme référence (« théosophe qui influencera profondément l’occultisme », selon Wikipedia).
· Que l’auteur n’ait « pas une grande sympathie pour saint Paul » (p. 265) n’a aucun intérêt.
· L’instrumentalisation de Padre Pio et Mère Yvonne-Aimée est ridicule et non sourcée.
· Nathanaël est surnommé « Barthélemy », « fils de la jarre » en araméen. Dans le contexte antique, cela signifie qu’il avait certainement une bibliothèque et qu’il était lettré, mais il s’agit de la même personne et il fait partie des Douze.
· De même, Jacques d’Alphée (de Aleph, le maire) ou de Clophas (l’épicier) est celui que le Nouveau Testament appelle « Jacques le Mineur », « frère de Jésus », membre des Douze, pris dans la 2e fournée après les 6 premiers (Pierre et son frère André, Jacques et son frère Jean, Philippe et Nathanaël). Le fait que l’Évangile dise à un moment « ses frères ne croyaient pas en lui » (Jn 7, 5) ne doit pas être pris de manière pharisienne, littérale et absolue. Car si l’on raisonne ainsi sur les phrases de l’Évangile qui est écrit dans un monde araméen, on n’y comprend plus rien. Parmi 1 000 exemples, Jésus dit à un moment : « À celui qui n’a pas, on retirera même ce qu’il a » (Mt 13, 12). Or, littéralement c’est impossible car, s’il « n’a pas », que pourrait-on donc lui retirer ?
· Affirmer que le chef de l’Église après l’Ascension est Jacques le Mineur est tout bonnement ridicule, car cela contredit tous les Évangiles, les Actes et toute la Tradition (p. 138-141 et 1h10’10).
· Enfin, après avoir indiqué de manière sibylline à Pierre de « quel genre de mort il glorifierait Dieu » (Jn 21, 19), Jésus annonce le destin de Jean en disant qu’il doit « demeurer jusqu’à ce que je vienne » ; il ne s’agit pas de « demeurer jusqu’à la fin des temps » (p. 297), mais bien « jusqu’à ce que je vienne ». Car Jésus avait fixé un autre et dernier rendez-vous : celui de la vision de l’Apocalypse qui clôt la Révélation (à noter que si Jean de Zébédée n’est pas le DJA, la Révélation est close après que les Douze sont tous morts, sans eux, en leur absence, par la publication de l’Évangile, les lettres de Jean et de l’Apocalypse de la main d’un autre !).

En résumé, redisons-le : l’hypothèse farfelue est capillotractée et conduit à une vision saugrenue, complotiste, blasphématoire, hérétique et dangereuse qu’on ne peut suivre en aucune façon et il n’y a aucune raison de remettre en cause l’identification du DJA au fils de Zébédée qui est unanimement reconnue de l‘origine à nos jours dans toutes les Églises apostoliques.
1 autre commentaire de apvs
apvs
PS : les 3 écrits johanniques (Évangile, Lettres, Apocalypse) sont du même auteur. Ils ont à l’évidence une grande parenté de style, thèmes, vocabulaire. Par exemple les expressions « Verbe de Dieu », « Au commencement », « Je suis », « Garder les commandements », « Femme », le diable, menteur ou homicide « dès l’origine » sont dans les 3 écrits johanniques et nulle part ailleurs.
Pour finir,…Plus
PS : les 3 écrits johanniques (Évangile, Lettres, Apocalypse) sont du même auteur. Ils ont à l’évidence une grande parenté de style, thèmes, vocabulaire. Par exemple les expressions « Verbe de Dieu », « Au commencement », « Je suis », « Garder les commandements », « Femme », le diable, menteur ou homicide « dès l’origine » sont dans les 3 écrits johanniques et nulle part ailleurs.

Pour finir, le Concile de Tolède a définitivement clos le débat en 633 : « L’autorité de beaucoup de conciles et les décrets synodiques des saints évêques romains établissent que le livre de l’Apocalypse est de Jean l’Evangéliste et statuent qu’il doit être rangé au nombre des divins Livres. Or, il en est beaucoup qui ne reçoivent pas son autorité et refusent de la proclamer dans l’Eglise de Dieu. Si quelqu’un désormais ne la reçoit pas et ne la reconnaît pas publiquement dans l’Eglise au temps des messes entre Pâques et Pentecôte, il sera frappé d’une sentence d’excommunication. » (ch 17, Denz 486).

Comme Jean nous sommes invités à nous reposer sur le Cœur Sacré de Jésus (Jn 13,25), à prendre Marie pour Mère (Jn 19,25-27), à vivre de foi à partir des signes que Dieu donne (Jn 20,8), à reconnaître le Christ dans le quotidien de nos vies (Jn 21,7) et à demeurer en Dieu en se souvenant de ses merveilles (Jn 21,21-24)
La thèse farfelue suppose que le DJA a été volontairement éliminé de l’histoire par les Douze : pas dans la liste des saints, pas de fête à son nom, rien dans la Tradition, « règle du silence » (p.136), « vérité cachée » (p .138) qu’on « fait disparaître » (p.148), « occultations » (p.143), apôtre « escamoté » et « supprimé » (p.150), « œil mauvais » (p.158) à son propos. Pierre était donc un grand bandit et un stalinien avant l’heure ! (p.130)
Les Actes de Jean et l’Epitre des Apôtres, qui sont tous deux du IIème siècle, confirment explicitement eux aussi l’identification entre l’Apôtre Jean, fils de Zébédée et l’évangéliste, « disciple que jésus aimait ».
Dans la tradition talmudique, le lac de Kinnereth (Harpe) est le lieu parfait pour l’étude de Dieu.
Le verbe « choisir » utilisé pour les Apôtres (Jn 6,70) renvoie au terme utilisé dans l’Ancien Testament pour signifier l’élection du peuple d’Israël (Dt 4,37 ; 7,7 ; 10,15)
L’idée que Jésus est « envoyé par le Père » est omniprésente (40 fois) chez Jean : Jn 3,17 ; 3,34 ; 4,34 ; 5,23 ; 5,24 ; 5,30 ; 5,36 ; 5,37 ; 5,38 ; 6,29 ; 6,38 ; 6,39 ; 6,44 ; 6,57 ; 7,16 ; 7,28 ; 7,29 ; 7,33 ; 8,16 ; 8,18 ; 8,26 ; 8,29 ; 8,42 ; 9,4 ; 10,36 ; 11,42 ; 12,44 ; 12,45 ; 12,49 ; 13,20 ; 14,24 ; 15,21 ; 16,5 ; 17,3 ; 17,8 ; 17,21 ; 17,23 ; 17,25 jusqu’à ces paroles finales : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 17,18 et 20,21)
Comme pour beaucoup de mots (Dieu, foi, anges, fils, martyrs, tribus, …) le mot « apôtre » qui signifie « envoyé » peut être employé dans un sens fort ou dans un sens dérivé, analogique.
A l’inverse de Marc ou Luc, Jean affirme qu’il est un témoin direct, un témoin fiable, un témoin oculaire attestant des faits relatés et garant de la tradition dans l’Evangile : « Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez » (Jn 19,35) ou « C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai » (Jn 21,24) de même que dans ses lettres : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous » (1 Jn,1-3). Il prétend fonder son autorité de témoin sur sa participation aux événements relatés, il y joue un rôle de premier plan et il est le bien-aimé du Christ qui lui donne une mission spécifique. S’il n’était pas un des Douze, il y aurait donc une autre tradition légitime voulue par le Christ, mais cette tradition aurait été écrasée et éliminée par les Douze (cf. supra note n°2) : un scénario complotiste évidemment complètement invraisemblable.
Les listes de noms des Apôtres que les Synoptiques et les Actes rapportent très précisément ne sont pas du tout anecdotiques : il apparait en effet de la plus haute importance de préciser nominativement le cercle des disciples que Jésus avait appelés, choisis, établis, institués et envoyés afin de diffuser l’Evangile. C’est sur eux et eux seuls que repose la responsabilité de transmettre de façon autorisée l’annonce de la bonne nouvelle. Cette liste répétée d’un bout à l’autre de l’Evangile fournit une critique implicite de tout mouvement chrétien qui voudrait se fonder sur un autre « apôtre » ou « super apôtre » (2 Co 11,5 ; 12,11)
Irénée cite « les Douze » qui sont évidemment les Douze apôtres appelés, choisis, établies et institués par le Christ, mais il parle volontiers de « disciples » et n’écrit jamais « l’apôtre Pierre » ou « l’apôtre Matthieu ». Papias aussi parle d’André, Pierre, Jean ou Matthieu comme « disciples » et non comme « apôtres ». Dans leur suite, la tradition ecclésiastique orale, liturgique et magistérielle identifiera unanimement et naturellement l’Apôtre Jean et « le disciple que Jésus aimait » et personne ne réagira jamais contre cette identification. La question ne faisait pas débat jusqu’à la fin du XIXème siècle et la contestation d’exégètes protestants.
En Ga 2,9, Paul mentionne Jacques, Pierre et Jean comme les « colonnes de l’Eglise » sans ressentir le besoin de les présenter tant cela semble évident et sans possibilité de confusion avec d’autres Apôtres.
C’est d’autant moins possible que les commentateurs ont, depuis longtemps, souligné les affinités et liens qui existent entre Jean et certaines données spécifiques de Luc.
L’utilisation large de Jean à partir du IIème siècle atteste de sa réception dans l’ensemble des Eglises, sans difficulté, alors que le récit johannique diffère beaucoup des Synoptiques. Pour que l’Evangile de Jean n’ait ainsi fait l’objet d’aucun rejet sérieux, il fallait que dès l’origine la figure du « disciple bien-aimé » corresponde, selon les informations disponibles alors, à un personnage bien identifié et reconnu comme témoin privilégié. Ce qui, pour nous, se présente sous forme d’énigme constituait probablement pour eux une sorte d’évidence.
Décrit par Eusèbe de Césarée comme « un tout petit esprit » (p.183)
Jean de Zébédée est clairement le plus grand après Pierre étant appelé à la fois « disciple que Jésus aimait », « apôtre », « évangéliste », auteur de l’Evangile qui est au-dessus des autres, « auteur de l’Apocalypse », « Aigle de Patmos », « fils de Marie », « disciple de Jean-Baptiste », « frère de Jacques », « fils du tonnerre », « fils de Marie Salomé », « compagnon de Pierre », « martyr / témoin », « l’Ancien », « le théologien », prêtre, inspirateur des contemplatifs, le seul qui révèle que « Dieu est amour », le plus jeune des Douze, le seul à être au pied de la Croix, le seul ne pas mourir de mort violente, l’Ancien qui est le dernier apôtre vivant et celui qui clôt la Révélation donc il ne faut pas s’étonner qu’on l’appelle rarement « fils de Zébédée ».
AveMaria44
Il n'y a que les Alpes qui sont mobiles.......La fête du Christ-Roi est principalement contre le laïcisme.....