"Sans le latin..." : Un livre à lire !

Article de "Riposte Catholique"

On connaît la chanson de Georges Brassens, Tempête dans le bénitier, dans laquelle il chante la disparition du latin dans la liturgie de l’Église. Reprenant les premières paroles du refrain de cette chanson (« Sans le latin, la messe nous em… »), Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit, de l’association « Le latin dans les littératures européennes » viennent de faire paraître un livre collectif de défense du latin (Sans le latin, Mille et une nuits, 424 pages, 19€).
Car ce n’est pas seulement dans l’Église que le latin a disparu, c’est aussi à l’école, « au point, écrivent les auteurs, que c’est le sens même de notre langue qui finit par se perdre ». Ils définissent le latin comme « la langue mère du français et la conscience de l’Europe ». Ils dénoncent donc avec vigueur (« on liquide, avec une logique soft de taliban ») la mise à l’écart du latin au moment même où l’on exalte « le patrimoine avec fébrilité ».
Un peu plus de logique serait donc bien utile pour retrouver ce chemin de notre « roman familial » et envisager notre avenir, français et européen, d’une manière plus sereine. Mais, voilà ! On a organisé la disparition des filières d’enseignement qui permettaient de transmettre tout un patrimoine littéraire, historique et philosophique.
C’est dans l’espérance de revoir le latin insérer à l’intérieur même de l’enseignement du français que les directeurs de cet ouvrage ont mobilisé seize auteurs, poètes, professeurs, écrivains, lesquels soulignent, chacun à leur manière et selon leur compétence, que le latin est une langue vivante, en poèsie et en littérature, mais aussi en médecine, en science , en droit et en philosophie. En France, bien sûr, mais aussi dans tous les pays européens.
Ces auteurs, qui sont-ils ? Souvent des personnalités de renom :

– Yves Bonnefoy,
– Frédéric Boyer (dont nous sommes loin d’apprécier l’iconoclaste traduction des Confessions d’Augustin),
– Rémi Brague,
– Jean Canavaggio,
– Michel Deguy,
– Vincent Descombes,
– Michael Edward,
– Yves Hersant,
– François Hartog,
– Denis Kambouchner,
– Jacques Le Rider,
– Pierre Manent,
– Jackie Pigeaud,
– John Scheid,
– Romain Vignest

À cette liste, Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit ont tenu à ajouter un représentant du Saint-Siège, Mgr Waldemar Turek, docteur en lettres chrétiennes et classiques, qui travaille à la Secrétairerie d’État et enseigne la langue et la littérature latines à la Pontificia Universita Urbaniana à Rome. Soulignons que la majorité des contributions de ce livre est issue des conférences prononcées dans le cadre de l’association « Le latin dans les littératures européennes ». Les avis sont finalement divers, et certains ne semblent pas partager la pensée de l’association. Il suffit de faire son choix. Au fond, il n’est pas si difficile. C’est juste une question de cohérence…
Sainte Croisade
Je ne suis pas lefebvriste pour deux sous, nombre de mes commentaires peuvent en témoigner.
Je pense cependant qu'aucun Catholique honnête, sectateur ou non de Marcel Lefebvre, ne pourra me vouer aux gémonies pour rajouter à cet article, sur le sujet du latin, cet extrait d'un sermon de 1976 de cet Evêque :
"Alors on nous dira que nous en faisons une question de latin et de soutane. Evidemment,…Plus
Je ne suis pas lefebvriste pour deux sous, nombre de mes commentaires peuvent en témoigner.
Je pense cependant qu'aucun Catholique honnête, sectateur ou non de Marcel Lefebvre, ne pourra me vouer aux gémonies pour rajouter à cet article, sur le sujet du latin, cet extrait d'un sermon de 1976 de cet Evêque :

"Alors on nous dira que nous en faisons une question de latin et de soutane. Evidemment, c'est facile de discréditer ceux avec lesquels on n'est pas d'accord de cette manière-là. Certes, le latin a son importance et quand j'étais en Afrique, il était magnifique de voir toutes ces foules africaines qui avaient une langue différente. Nous avions parfois cinq, six tribus différentes qui ne se comprenaient pas, assistant à la messe dans nos églises et chantant les mêmes chants en latin avec une ferveur extraordinaire. Allez maintenant voir: ils se disputent dans les églises parce qu'on dit la messe dans une langue qui n'est pas la leur et ils demandent qu'il y ait une messe dans leur langue. C'est la confusion totale. Alors qu'autrefois, cette unité était parfaite. C'est un exemple. Sans doute vous avez bien vu, nous avons lu en français l'épître et l'évangile, nous n'y voyons absolument aucun inconvénient, et même si on y ajoutait quelques prières communes en français, nous n'y verrions aucun inconvénient. Mais il nous semble tout de même que le corps de la messe, l'essentiel de la messe qui va de l'offertoire à la communion du prêtre devrait rester dans une langue unique, afin que tous les hommes de toutes les nations puissent assister à la messe ensemble et se sentir unis dans cette unité de la foi, dans cette unité de la prière. Aussi nous demandons vraiment, nous adressons un appel aux évêques et nous adressons un appel à Rome: qu'ils veuillent bien prendre en considération le désir que nous avons de prier comme nos ancêtres, le désir que nous avons de garder la foi catholique, le désir que nous avons d'adorer Notre-Seigneur Jésus-Christ et de vouloir son Règne. C'est ce que j'ai dit au Saint-Père dans ma dernière lettre - et je croyais vraiment que c'était la dernière car je ne pensais pas que le Saint-Père m'aurait encore adressé d'autres lettres - je lui ai dit: "Très Saint Père, rendez-nous le droit public de l'Eglise, c'est-à-dire le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; rendez-nous la vraie Bible et non pas une Bible oecuménique, mais la vraie Bible qu'était la Vulgate autrefois et qui a été tant et tant de fois consacrée par des conciles et par des papes ; rendez-nous la vraie messe, une messe hiérarchique, une messe dogmatique qui défend notre foi et qui a été celle de tant et tant de siècles et qui a sanctifié tant de catholiques ; enfin, rendez-nous notre catéchisme suivant le modèle du catéchisme du concile de Trente, car sans un catéchisme précis, que seront nos enfants demain, que seront les générations futures? Elles ne connaîtrons plus la foi catholique, et nous le constatons déjà aujourd'hui."