France Fidele
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Le reniement et la chute des dominicains de Chéméré

La Fraternité Saint Vincent Ferrier poursuit-elle vraiment le combat de la Foi ?

Cette communauté (dite communauté des dominicains de Chéméré) est actuellement basée en Mayenne et reconnue par l'église conciliaire depuis 1988 après un passage dans le sédévacantisme. L'évêque du lieu leur a donné la permission de célébrer la Messe traditionnelle. Mais nous savons que la Messe ne résume pas tout le combat traditionnel puisque les évêques réformateurs au concile Vatican II célébraient eux-mêmes cette messe ! Ce qui fait la Fidélité à la Tradition est davantage doctrinale et plus particulièrement dans la réaffirmation des vérités dogmatiques qui s'opposent aux erreurs de notre temps (Le Christ-Roi contre le laïcisme ou la liberté religieuse par exemple).

Or les Pères de Chéméré, s'ils célèbrent sans doute la messe traditionnelle, ne partagent pas du tout ce combat de l'Eglise contre l'apostasie actuelle dans la mesure où ils acceptent désormais les décrets modernistes du concile et plus spécialement celui sur la "liberté religieuse" qui est l'un des pire décrets conciliaires.

Pour comprendre notre jugement, il est nécessaire de rappeler que la déclaration sur la "liberté religieuse" de Vatican II est la clé de voûte de toute la réforme conciliaire. Schéma dont tous les franc-maçons et juifs se félicitèrent universellement car il signifiait la fin de la prétention de l'Eglise Catholique de s'affirmer comme la Seule voie de salut ("Hors de l'Eglise point de salut" disait-on avant le concile) puisque Celle-ci déclarait (par ce décret) que l'état n'avait aucun droit à réprimer publiquement les manifestations publiques des fausses religions. On ne s'étonnera donc pas de voir ensuite les papes Paul VI et Jean Paul II demander aux états Catholiques de supprimer de leurs constitutions la référence à l'Eglise Catholique (Espagne - Colombie).

Les Pères dominicains de Chéméré, en justifiant ce décret révolutionnaire et pire encore, EN DEMANDANT PARDON (cf document ci dessous) d'avoir condamné ce décret conciliaire, deviennent de facto les défenseurs de cette liberté religieuse que Grégoire XVI dans son encyclique "Mirari Vos" nommait à juste titre "liberté de damnation".

Le biais des Pères de Chéméré pour ne pas se trouver en contradiction avec la magistère d'avant le concile est de dire que ce décret est seulement "ambiguë ", "faible", équivoque" etc.... voici ce qu'écrit le RP de Blignières en 2005: "La Déclaration du Concile sur ce sujet est « faible, équivoque, dangereuse, mais non pas erronée en son enseignement principal ». On peut, sans dissidence et sans néo-modernisme, être en communion avec le Magistère authentique de l'Église. Le Catéchisme de l'Église Catholique, des encycliques de Veritatis splendor à Ecclesia de Eucharistia confirment une continuité substantielle."

Or rien n'y fait le décret sur la liberté religieuse, tel qu'il fut rédigé dans Dignitas Humanae est en contradiction radicale avec le magistère constant de toute l'Eglise Catholique.

On peut à la rigueur excuser de simples prêtres de paroisses de ne pas avoir tout saisi l'enjeu de ce décret qui mène toutes les nations à l'apostasie en rejetant le Règne Public du Christ sur les sociétés et préparent l'avènement de l'antéchrist. Mais peut-on excuser de "savants" dominicains de revenir sur une position qui a toujours été défendue par l'Eglise, par la sainte Ecriture, par le magistère jusqu'à Pie XII ? Je ne le pense pas. Cette justification est impardonnable. La chose est d'une gravité extrême puisque la chute d'un très grand nombre d'âmes dépendra bien souvent de ce Règne public du sauveur.

Prions pour que les tenants de cette fausse liberté religieuse ouvrent les yeux sur l'état du monde et des âmes et comprennent enfin que la grande raison de apostasie des nations et de la tyrannie socialo-covido- communiste n'est que l'amer fruit de cette "liberté de perdition" proclamée par le concile et partagé par la presque totalité de l'épiscopat mondial.

Abbé Matthieu Salenave

Extrait du livre " à la droite du Christ" sur l'histoire de la communauté de Chéméré -




Le RP de Blignières, actuel supérieur de la communauté.
France Fidele
Autre entretien avec le RP de Saint Laumer qui rejoint le premier : Le service de la vérité - La Nef
"Les premières années furent exaltantes et difficiles. Seul le P. de Blignières était prêtre ; les jeunes frères faisaient leur noviciat et leurs études, quelques apostolats (camps, retraites, sessions…). Nous nous lançâmes aussi dans un important travail sur les questions doctrinales controversées …Plus
Autre entretien avec le RP de Saint Laumer qui rejoint le premier : Le service de la vérité - La Nef

"Les premières années furent exaltantes et difficiles. Seul le P. de Blignières était prêtre ; les jeunes frères faisaient leur noviciat et leurs études, quelques apostolats (camps, retraites, sessions…). Nous nous lançâmes aussi dans un important travail sur les questions doctrinales controversées du concile Vatican II, notamment la Déclaration sur la liberté religieuse (Dignitatis Humanæ). Après de nombreux contacts avec des théologiens et des évêques, ce travail aboutit en 1987, à une révision de notre position initiale et à un changement de position publique. Partis de la conviction qu’il y avait une contradiction formelle entre Dignitatis Humanæ et la doctrine traditionnelle, nous avons découvert qu’il y avait une possibilité de lire le concile dans une herméneutique de continuité, au moins sur l’essentiel, malgré les ambiguïtés et les carences. Je précise que cette Déclaration est encore très souvent mal interprétée, comme si elle remettait en cause la doctrine sur la royauté sociale du Christ sur les sociétés, comme si l’État, par principe, devait être neutre (neutralité qui est d’ailleurs impossible et qui n’est qu’une vaste hypocrisie : elle permet de modeler la société selon d’autres idéologies). Nous reconnûmes notre erreur et nous demandâmes à Rome une reconnaissance canonique. Celle-ci vint providentiellement en 1988, grâce à l’appui du cardinal Ratzinger rencontré plusieurs fois. La Fraternité fut reconnue, le 28 octobre 1988, directement comme Institut religieux de droit pontifical, alors que nous n’étions que neuf frères. Plusieurs frères purent être ordonnés rapidement."
Anthony R
Avoir les idées spéculatives claires, mais refuser les conséquences d'ordre morale, dans l'action. Comme en tout ralliement, il y a une dichotomie entre le spéculatif et la prudence, qui ne répondent plus aux même principes... De là l'inefficacité du combat. On regarde tout s'écrouler et on s'en étonne, parce que tout est théoriquement réglé... C'est bien triste.
Anthony R
Interessant. Y a-t-il un ouvrage où ils présentent leur démarche, les documents consultés, les raisonnements qui les amènent à ce changement étonnant? L'étude pourrait en être passionnante...
Elie M.
L'erreur du document sur la "liberté religieuse" n'est pas nécessairement là où l'on croit : créer un droit positif. L'idée de certains Pères conciliaires était d'affirmer un "droit" face au totalitarisme des Etats communistes, comme si l'exercice de la liberté était de n'être pas contraint par l'Etat.
Et comme si les médias aux mains de la grande finance n'étaient pas davantage conditionnants …Plus
L'erreur du document sur la "liberté religieuse" n'est pas nécessairement là où l'on croit : créer un droit positif. L'idée de certains Pères conciliaires était d'affirmer un "droit" face au totalitarisme des Etats communistes, comme si l'exercice de la liberté était de n'être pas contraint par l'Etat.
Et comme si les médias aux mains de la grande finance n'étaient pas davantage conditionnants encore, et pervers.
En fait, il eut fallu définir non pas un droit positif (un droit de croire et d'enseigner n'importe quoi) mais un droit négatif : le droit à n'être pas trompé. En d'autres termes, il eut fallu exiger que les messages publics, spécialement ceux à grande diffusion, soient obligés de pouvoir justifier leur contenu de manière rationnelle. Bref, un droit anti-fakenews !
Si ce texte conciliaire avait dit cela, on aurait pu dire qu'il était bienvenu. Mais hélas ...
France Fidele
oui c'est cela , le texte sur la liberté religieuse affirme que toute opinion (bonne ou mauvaise en soi) a un droit positif. Or seule la vérité a un droit.
Catholique et Français
Sauf définition infaillible pour le moins improbable, le document conciliaire sur le "Droit à la Liberté Religieuse" ("Dignitatis Humanae"), acmé et résumé de Vatican II, est hérétique et absolument incompatible avec le catholicisme, comme avec les Écritures. Comme vous le dites et comme le rappelait le pape Jean-Paul Premier, seule la vérité, y compris en matière religieuse, a des droits; …Plus
Sauf définition infaillible pour le moins improbable, le document conciliaire sur le "Droit à la Liberté Religieuse" ("Dignitatis Humanae"), acmé et résumé de Vatican II, est hérétique et absolument incompatible avec le catholicisme, comme avec les Écritures. Comme vous le dites et comme le rappelait le pape Jean-Paul Premier, seule la vérité, y compris en matière religieuse, a des droits; car elle tire son origine de Dieu Créateur, Maitre, Arbitre et Mesure de toutes choses. L'erreur, y compris religieuse, ne peut se réclamer d'aucun droit; elle ne peut qu'être tolérée dans certains cas (nécessité de paix sociale, Justice, interdiction du viol de l'intimité des consciences etc...). Mais en aucun cas l'erreur, y compris religieuse, ne peut revendiquer un quelconque droit à la "Liberté" de prosélytisme, de publicité, d'enseignement ou d'expansion face à un état, à des autorités ou à des institutions catholiques (fidèles à Dieu). Quand on se dit catholique, admettre le "Droit à la Liberté Religieuse", quelle que soit la religion, c'est faire de l'"Homme" la mesure et le juge de toute chose, et non plus Dieu comme jadis. Le document conciliaire est entortillé, vicieux et en certains endroits contradictoire parce que son élaboration à suscité de vives controverses et qu'il a fallu ajouter quelque correctif, environ 70 pères conciliaires ayant catégoriquement refusé d'approuver le document d'abord présenté. Il n'en reste pas moins que c'est l'abominable interprétation hérétique, maçonnique, qui est présentée et proclamée partout, urbi et orbi depuis Vatican II et de nos jours admise de tous (y compris la plupart des "catholiques"). C'est ainsi que l'Église (conciliaire) et l'État (maçonnique), diaboliquement concertés, ont mis fin depuis 1965 aux derniers états authentiquement catholiques de la planète (Espagne, Portugal, Monaco, Liechstentein, etc... et, sauf erreur de ma part Haïti et Philippines). J'ajoute enfin que les diaboliques (maçonnisés ou catholiques apostats) se font un malin plaisir de défigurer la position traditionnelle de l'Église sur cette question afin de la rendre odieuse et insupportable à nos contemporains, par exemple en l'assimilant aux agissements des adeptes du mahométisme. Vivent le Christ-Roi et sa Très Sainte Mère, première Dame de France !
juristecatholique
Le Christ n'était pas "coincé" sur sa Croix pour avoir dit la vérité face aux autorités religieuses de l'époque ! Le petit peuple Fidèle ne s'est pas trompé en se détournant des pharisiens !