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Savoir mourir 2/2. Pour un membre du Christ, la mort nest pas lépilogue malheureux de lexistence ou un accident irréparable. Elle a une tout autre signification. La mort est pour lui sa principale …Plus
Savoir mourir 2/2.

Pour un membre du Christ, la mort nest pas lépilogue malheureux de lexistence ou un accident irréparable. Elle a une tout autre signification. La mort est pour lui sa principale participation à la Passion du Christ. Chaque chrétien est en effet appelé à « actualiser dans sa chair la Passion du Christ » pour le salut du monde (Col. 1.24).
En mourant, Notre Seigneur a offert son Corps mystique dans ses moindres détails jusquà la fin du monde, cest à dire la vie et la mort de tous les membres de lEglise. Notre mort, dans lacte rédempteur du Christ, nous donne une part dans le rachat du monde... La mort dun chrétien lui permet dachever doffrir sa vie en communion avec le Sacrifice de Jésus et dans Ses intentions : la glorification de Dieu par amour parfait puisquil va jusquau don total de soi, et lexpiation des péchés afin de pouvoir en implorer dignement le pardon. Aucune langue ne peut dire la beauté dune mort dans le Christ puisquelle sidentifie à celle du Maître dont la valeur est infinie
La mort du Christ ne sest pas accomplie au hasard, mais selon un rite minutieusement déterminé par son Père, de toute éternité. Les Prophètes en avaient annoncé chaque détail... Dans le dessein divin, la mort du Christ et les nôtres ne faisaient quun tout et constituaient lHommage complet de lHumanité régénérée. Chacune de nos morts, comme celle du Christ, était présentée avec son rite. La grande disposition pour mourir dans le Christ, cest donc lacceptation totale et sans arrière pensée des détails de notre fin. Quand on sait comment et par qui ils ont été décidés, peut-on avoir de la peine à les accepter ? Notre mort ainsi envisagée dans sa sublime réalité prend un aspect de grandeur et de dignité qui la rend enviable. Collaborer à lœuvre rédemptrice du Christ, en jouant, dans cette grande harmonie universelle de Sa mort, la note quIl veut, nest-ce pas un honneur immense, dont nous devons être fiers ?
Une acceptation nest sincère que si elle est totale. Si en souscrivant au genre de mort que Dieu a voulu pour lui le chrétien reste attaché aux choses quil quitte, son acceptation du rite de sa mort nest que verbale, mais non pas réelle. Il veut bien mourir... mais sans quitter... Illogisme suprême, qui annule la beauté du geste ! Comment se fait-il que le mourant a tant de peine à sourire au Christ qui lui tend les bras ? Pourtant, lallégresse est à ce moment la plus grande marque damour
Il faut constater que les morts joyeuses sont rares. La crainte, et le plus souvent une espèce dindifférence à légard du Christ, empêche lallégresse. On veut bien aimer le Christ, mais pour les biens quIl nous donne, non pour Lui-même. On Le sait capable de nous béatifier, mais on Lui demande que ce soit le plus tard possible. Aucun empressement à courir vers Lui. On répond à ses bras tendus par des bras croisés, quand ce nest pas encore en Lui tournant le dos ! Cette attitude nest pas flatteuse pour le Maître. Et sIl peut la pardonner parce quIl sait lemprise …
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