La couronne d'épine du Coeur de Jésus.
C'était le jour de l'Assomption. Une célèbre duchesse dit à ses deux filles : "Mettez vos plus beaux habits et vos couronnes d'or, descendons dans la ville ensemble entendre la sainte Messe à l'église Notre Dame. "
Les deux princesses se parèrent selon l'ordre de leur mère. Etant entrées dans l'église, elles s'agenouillèrent en face d'un crucifix. A la vue du Sauveur sur la croix, dépouillé, ensanglanté et mourant, la plus jeune ôta sa couronne, toutes ses parures et s'agenouilla sur les dalles. Comme sa mère en était très surprise et paraissait désapprouver, sa fille lui dit avec un accent admirable de conviction :
" Voici devant mes yeux mon Dieu et mon Roi, le doux miséricordieux Jésus qui est couronné d'épines aiguës, dépouillé et tout ensanglanté. Et moi, pauvre pécheresse, je resterais devant lui couronnée d'or et de pierreries ? Ma couronne serait une dérision en face de la sienne. "
Aussitôt, elle se mit à pleurer amèrement, car l'amour du Coeur de Jésus avait déjà blessé son tendre coeur. L'enfant grandit, préférant toujours la couronne d'épines qu'offre Jésus aux couronnes d'or et de pierreries que donne le monde. Elle devint
sainte Elisabeth, reine de Hongrie.
Comprenons que pour méditer la couronne de gloire dans le ciel, il faut d'abord accepter ici-bas la couronne d'épines : l'une après l'autre.
Prions.
O Jésus couronné d'épines ! Je recevrai désormais avec patience toutes les peines intérieures ou extérieures qu'il vous plaira de m'envoyer, la nature pourra murmurer et je dirai peut-être comme vous, au jardin des oliviers : "Père, que ce calice s'éloigne de moi ! " Mais l'amour me fera vite ajouter : " Non ma volonté, mon Dieu, mais la vôtre. "
Ainsi soit-il.
Si vous considérez attentivement l'image du Coeur de Jésus, vous le verrez entouré d'une couronne d'épines. C'est ainsi qu'il se montre à Marguerite-Marie. Au jour de la Passion, ses bourreaux tressèrent une couronne d'épines et l'enfoncèrent avec violence sur sa tête sacrée. Ce fut là sans doute un des plus cruels supplices, un des plus sanglants outrages.
Le prophète s'écria : "Nous l'avons vu et nous ne l'avons pas reconnu." Mais croyez-le bien, tous ces tourments partaient du Coeur de Jésus et y retombaient comme un poids écrasant. Car le siège de la souffrance comme de l'amour, c'est le coeur. La couronne d'épine déchirait donc son Coeur avant de pénétrer cruellement dans sa tête sacrée.
Les épines, c'étaient, d'une part, nos innombrables péchés dont il avait pris sur lui l'effroyable expiation et, d'autre part, la multitude de ceux qui devaient se perdre malgré tous ses efforts pour les sauver.
Oui, tous les péchés, tous les crimes du monde entier sont autant d'épines acérées qui percent et déchirent cet adorable Coeur. Quel abîme de souffrance ! Quel douloureux martyr ! Néanmoins, Jésus accepte avec résignation cette sanglante couronne par amour pour nous.
Qu'il est beau ce Coeur ainsi couronné d'un diadème royal, ainsi déposé sur l'autel de la croix, ainsi consumé comme victime perpétuelle par le feu sacré de son amour ! Comme cette couronne d'épines parle plus éloquemment à mon âme qu'une couronne de roses et m'apprend à connaître la brûlante charité de ce Coeur adorable ! Avec quel transport je m'écrie :
" Coeur de Jésus, déchiré par les épines, ayez pitié de moi ! "
Jésus nous apprend par ce mystère que la dévotion à son divin Coeur n'est pas une dévotion de sentiment, mais une dévotion qui doit produire l'amour de la croix et de la souffrance.
Saint Bernard dit : " C'est une honte d'être un membre délicat sous un Chef couronné d'épines. C'est un contraste révoltant que le Saint des Saints soit dans la douleur et moi dans les délices ; que Jésus livre sa tête et son Coeur aux épines et que moi, je ne cherche que les plaisirs et les joies de ce monde. "
Ce mystère nous apprend aussi L'HUMILITE. Car la couronne d'ignominie que porte Jésus est la condamnation de cette couronne d'orgueil et d'ambition qui suscite nos convoitises. Il a voulu nous montrer combien il aime les âmes humbles qui font le bien en secret et ne recherchent plus le regard de la créature et la renommée humaine, parce que la vertu leur suffit.
Jésus, mon amour, Jésus couronné d'épines, gravez profondément ces sublimes leçons dans mon coeur et dans mon âme.
abbé Berlioux 1880, Un mois avec le Sacré Coeur
Les deux princesses se parèrent selon l'ordre de leur mère. Etant entrées dans l'église, elles s'agenouillèrent en face d'un crucifix. A la vue du Sauveur sur la croix, dépouillé, ensanglanté et mourant, la plus jeune ôta sa couronne, toutes ses parures et s'agenouilla sur les dalles. Comme sa mère en était très surprise et paraissait désapprouver, sa fille lui dit avec un accent admirable de conviction :
" Voici devant mes yeux mon Dieu et mon Roi, le doux miséricordieux Jésus qui est couronné d'épines aiguës, dépouillé et tout ensanglanté. Et moi, pauvre pécheresse, je resterais devant lui couronnée d'or et de pierreries ? Ma couronne serait une dérision en face de la sienne. "
Aussitôt, elle se mit à pleurer amèrement, car l'amour du Coeur de Jésus avait déjà blessé son tendre coeur. L'enfant grandit, préférant toujours la couronne d'épines qu'offre Jésus aux couronnes d'or et de pierreries que donne le monde. Elle devint
sainte Elisabeth, reine de Hongrie.
Comprenons que pour méditer la couronne de gloire dans le ciel, il faut d'abord accepter ici-bas la couronne d'épines : l'une après l'autre.
Prions.
O Jésus couronné d'épines ! Je recevrai désormais avec patience toutes les peines intérieures ou extérieures qu'il vous plaira de m'envoyer, la nature pourra murmurer et je dirai peut-être comme vous, au jardin des oliviers : "Père, que ce calice s'éloigne de moi ! " Mais l'amour me fera vite ajouter : " Non ma volonté, mon Dieu, mais la vôtre. "
Ainsi soit-il.
Si vous considérez attentivement l'image du Coeur de Jésus, vous le verrez entouré d'une couronne d'épines. C'est ainsi qu'il se montre à Marguerite-Marie. Au jour de la Passion, ses bourreaux tressèrent une couronne d'épines et l'enfoncèrent avec violence sur sa tête sacrée. Ce fut là sans doute un des plus cruels supplices, un des plus sanglants outrages.
Le prophète s'écria : "Nous l'avons vu et nous ne l'avons pas reconnu." Mais croyez-le bien, tous ces tourments partaient du Coeur de Jésus et y retombaient comme un poids écrasant. Car le siège de la souffrance comme de l'amour, c'est le coeur. La couronne d'épine déchirait donc son Coeur avant de pénétrer cruellement dans sa tête sacrée.
Les épines, c'étaient, d'une part, nos innombrables péchés dont il avait pris sur lui l'effroyable expiation et, d'autre part, la multitude de ceux qui devaient se perdre malgré tous ses efforts pour les sauver.
Oui, tous les péchés, tous les crimes du monde entier sont autant d'épines acérées qui percent et déchirent cet adorable Coeur. Quel abîme de souffrance ! Quel douloureux martyr ! Néanmoins, Jésus accepte avec résignation cette sanglante couronne par amour pour nous.
Qu'il est beau ce Coeur ainsi couronné d'un diadème royal, ainsi déposé sur l'autel de la croix, ainsi consumé comme victime perpétuelle par le feu sacré de son amour ! Comme cette couronne d'épines parle plus éloquemment à mon âme qu'une couronne de roses et m'apprend à connaître la brûlante charité de ce Coeur adorable ! Avec quel transport je m'écrie :
" Coeur de Jésus, déchiré par les épines, ayez pitié de moi ! "
Jésus nous apprend par ce mystère que la dévotion à son divin Coeur n'est pas une dévotion de sentiment, mais une dévotion qui doit produire l'amour de la croix et de la souffrance.
Saint Bernard dit : " C'est une honte d'être un membre délicat sous un Chef couronné d'épines. C'est un contraste révoltant que le Saint des Saints soit dans la douleur et moi dans les délices ; que Jésus livre sa tête et son Coeur aux épines et que moi, je ne cherche que les plaisirs et les joies de ce monde. "
Ce mystère nous apprend aussi L'HUMILITE. Car la couronne d'ignominie que porte Jésus est la condamnation de cette couronne d'orgueil et d'ambition qui suscite nos convoitises. Il a voulu nous montrer combien il aime les âmes humbles qui font le bien en secret et ne recherchent plus le regard de la créature et la renommée humaine, parce que la vertu leur suffit.
Jésus, mon amour, Jésus couronné d'épines, gravez profondément ces sublimes leçons dans mon coeur et dans mon âme.
abbé Berlioux 1880, Un mois avec le Sacré Coeur