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Simple curieux
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Mgr de Ségur, la Révolution. Sur le point de mourir, un de nos plus illustres évêques dévoilait naguère la haine et les projets de la Révolution contre le Souverain Pontife. “Le pape, écrivait-il …Plus
Mgr de Ségur, la Révolution.

Sur le point de mourir, un de nos plus illustres évêques dévoilait naguère la haine et les projets de la Révolution contre le Souverain Pontife. “Le pape, écrivait-il de sa main défaillante, le pape a un ennemi: la Révolution. Un ennemi implacable, qu’aucun sacrifice ne saurait apaiser, avec lequel il n’y a point de transaction possible. Au début, on ne demandait que des réformes. Aujourd’hui, les réformes ne suffisent pas. Démembrez la souveraineté temporelle du Saint-Siège; jetez aux mains de la Révolution, morceau par morceau, tout le patrimoine de saint Pierre, vous n’aurez pas satisfait la Révolution, vous ne l’aurez pas désarmée. La ruine de l’existence temporelle du Saint-Siège est moins un but qu’un moyen, c’est un acheminement vers une plus grande ruine. L’existence divine de l’Eglise, voilà ce qu’il faut anéantir, ce dont il ne doit rester aucun vestige. Qu’importe, après tout, que la faible domination dont le siège est à Rome et au Vatican soit circonscrite dans des limites plus ou moins étroites? Qu’importent Rome même et le Vatican? Tant qu’il y aura sur terre ou sous terre, dans un palais ou dans un cachot, un homme devant lequel deux cent millions d’hommes se prosterneront comme devant le représentant de Dieu, la Révolution poursuivra Dieu dans cet homme. Et si, dans cette guerre impie, vous n’avez pas pris résolument contre la Révolution le parti de Dieu, si vous capitulez, les tempéraments par lesquels vous aurez essayé de contenir ou de modérer la Révolution n’auront servi qu’à enhardir son ambition sacrilège et à exalter ses sauvages espérances. Forte de votre faiblesse, comptant sur vous comme sur des complices, je ne dis pas assez, comme sur des esclaves, elle vous sommera de la suivre jusqu’au terme de ses abominables entreprises. Après vous avoir arraché des concessions qui auront consterné le monde, elle aura des exigences qui épouvanteront votre conscience.”