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François serait-il un manipulateur ?

LE CREDO DE BERGOGLIO. UN RAPPORT CLINIQUE ?

Maurizio Blondet
15 septembre 2017
Traduction de "Benoit-et-moi"

* * *

Bergoglio, rapportent certaines sources pro-bergogliennes, écrivit cette "profession de foi" peu avant d'être ordonné prêtre.

CREDO

« Je veux croire en Dieu le Père, qui m'aime comme un fils, et en Jésus, le Seigneur, qui a insufflé son impulsion dans ma vie pour me faire sourire et me faire entrer ainsi dans le royaume de la vie éternelle.

Je crois en mon histoire, imprégnée du regard bienveillant de Dieu qui, le premier jour du printemps, le 21 septembre, est venu me rencontrer et m'a invité à le suivre.
Je crois en ma douleur, stérile par la faute de l'égoïsme, où je me réfugie.
Je crois en la mesquinité de mon âme, qui veut prendre sans jamais donner.... sans jamais donner.
Je crois que les autres sont bons, et que je dois les aimer sans crainte et sans jamais les trahir pour chercher une sécurité pour moi.
Je crois en la vie religieuse.
Je crois que je veux aimer beaucoup.
Je crois en la mort quotidienne, brûlante, à laquelle j'échappe mais qui me sourit et m'invite à l'accepter.
Je crois en la patience de Dieu, accueillante, douce comme une nuit d'été.
Je crois que papa est au ciel aux côtés du Seigneur.
Je crois que le père Duarte, mon confesseur, est aussi au ciel pour intercéder pour mon sacerdoce.
Je crois en Marie, ma mère, qui m'aime et qui ne me laissera jamais seul. Et j'attends la surprise de chaque jour où se manifesteront l'amour, la force, la trahison et le péché, qui m'accompagneront jusqu'à la rencontre définitive avec ce visage, merveilleux [au point que] que je ne sais pas comment il est, que je fuis continuellement, mais que je veux connaître et aimer.
Amen. »


La source (www.ilsacerdote.com/…/538-25-credo-di… ) note avec adulation que «le Saint-Père» conserve «jalousement» ce Credo sur «une feuille de papier décolorée par le temps». Et elle le définit comme «une profession de foi sincère», écrite «en un moment de grande intensité spirituelle».
Mais se peut-il qu'une source catholique ait à ce point oublié la vie de foi vécue qu'elle voie dans cet écrit «une grande intensité spirituelle»? Qu'il s’agisse d'une «profession de foi sincère», c'est certainement le cas: la foi en soi-même, en son «je», la référence obsessionnelle à «mon»: je crois en mon histoire, en «ma» douleur, en «mon» âme, tout «pour moi», même la Sainte Vierge «ma» mère qui «m'aime». A Dieu le Père, «je veux croire».

Je dis plus: dans quelle mesure l'adulation combinée avec le modernisme idéologique rendent-ils aveugles au point de ne pas voir dans ce Credo un rapport clinique? Il nous a dit lui-même qu'il a été soumis à une psychanalyse pendant six mois, alors qu'il avait 42 ans. Évidemment, après sa gestion désastreuse du provincialat jésuite, qui s'est terminée par la perte d'une centaine de prêtres et peut-être des pénuries d'argent (je vais en parler plus tard); un «succès» à la suite duquel Bergoglio a été envoyé «en exil» par ses supérieurs en tant qu'individu dangereux, poursuivi par des rumeurs selon lesquelles «il était fou, malade».

Laissons tomber la parenthèse psychanalytique: se soumettre à cette pseudo-gnose - et à cette pseudo-thérapie qui ne soignait rien et qui a été abandonnée par les thérapeutes - était alors la grande mode idéologique chez les prêtres progressistes (toujours prêts à suivre l'avant-dernière mode du «monde») au mépris de l'interdiction du Saint-Office. Les médias adulateurs et laïques ont salué dans le psychanalysé «un pape qui cesse d'être une autorité de sedia gestatoria» (surtout cela: qu'il cesse d'être une autorité), «un catholicisme, certes plus ouvert à l'influence du monde mais aussi moins sûr de lui»: comme Pigi Battista, le vice-directeur du Corriere, majordome très respectueux des pouvoirs forts. Mais n'êtes-vous pas suffisamment laïcs, ou laïcistes, que vous ne remarquiez pas combien de fois dans les récits de Bergoglio, dans son histoire personnelle, et dans les témoignages de ceux qui l'ont connu, des termes psychiatriques émergent?

A de nombreux yeux, entraînés et rendus attentifs par l'expérience, souvent douloureuse, les symptômes sont évidents.
Par exemple, un lecteur perçoit chez Bergoglio un «trouble narcissique de la personnalité».

C'est, écrit-il, parce que «j'ai eu un chef souffrant de ce désordre et il nous a fait une vie d'enfer. La pire chose à propos de ces gens, c'est qu'ils font en sorte que ceux qui sont à côté d'eux se sentent mal, alors qu'ils sont convaincus qu'eux-mêmes n'ont rien qui cloche. Les caractéristiques particulières sont la présomption d'avoir toujours avoir raison, la présomption d'avoir "une plus grande valeur" que les autres et la prétention qu'elle soit toujours reconnue; la tendance à sombrer dans la dépression ou à des accès de rage incontrôlés (la réalité environnante, en effet, résiste aux désirs narcissiques); la rancune envers tous ceux qui ne suivent pas leur narcissisme, avec pour conséquence la culpabilisation ses autres, jusqu'à une véritable persécution et manipulation affective.
(....) Mon chef, ces symptômes, il les avait tous: c'est un type qui prétend avoir toujours raison, retourne et renverse les situations pour se retrouver toujours du "bon côté", il culpabilise les autres pour ce qui ne va pas, il a des accès soudains de rage.
Mon ex-chef, aux yeux de ceux qui ne le connaissaient pas encore, ou qui ne le connaissaient pas plus intimement, semble bon et même joyeux. (....)

QUAND LE TROUBLE PROFITE À VOTRE CARRIÈRE
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Souvent, les hauts dirigeants, les hommes politiques et les gouvernants qui rencontrent le succès trahissent ces traits sociopathes ou psychopathes. Steve Jobs avait semble-t-il le syndrome d'Asperger; c'était un cauchemar pour ses employés, qu'il humiliait et insultait. Donald Trump est accusé chaque jour de troubles narcissiques par des médias hostiles. Chez Berlusconi, comme chez Bill Clinton, les symptômes de l'hypomanie sont très évidents: vie sexuelle débridée, activisme, optimisme, extraversion. Ce sont des personnalités qui dorment 4 heures par nuit et se réveillent alertes et énergiques, pleins de projets, bouillonnant d'idées Ce sont les «qualités» (les symptômes) auxquelles ils doivent leurs succès - jusqu'au jour où ils ruinent leur carrière avec un scandale sexuel, facilement prévisible à l'œil clinique. Des gouvernants affectés de narcissisme pathologique dévastent les États et provoquent des guerres civiles ou externes.
En tant que fidèle catholique, j'ai le sentiment d'avoir non pas le droit mais le devoir, sans aucune intention calomniatrice, de poser le problème. Bergoglio a donné suffisamment de signes «étranges» d'irresponsabilité impulsive, depuis qu'il a fait projeter des images de bêtes sauvages et de singes sur Saint-Pierre, pour que je pose la question respectueuse: ce n'est pas l'esprit de Bergoglio qui est en cause, mais le gouvernement de l'Église qui me concerne en tant que croyant apostolique romain. Le risque de schisme menace. Bergoglio est-il capable d'accomplir la tâche que Jésus a confiée à Pierre: confirmer ses frères dans la foi?

Le sujet est épineux. «Trouble de la personnalité» est ce que l'on appelle, en termes moins politiquement corrects, «maladie mentale»: non pas un défaut de caractère, mais une déformation axiale de la personne dans toutes ses capacités cognitives, affectives et interpersonnelles. "Narcissismee" est (je citer le Manuel de diagnostic statistique) la déformation de la personnalité essentiellement caractérisée par

- Une idée grandiose de soi (minée chez le patient par des sentiments intimes d'infériorité, de vulnérabilité qui conduisent à la peur de la confrontation et à l'hypersensibilité à la critique.
- Besoin constant d'admiration (qui pousse à des gestes opportunistes pour arracher les applaudissements).
- Exploitation des relations interpersonnelles (càd tirer profit des autres à ses propres fins).
- Manque d'empathie surtout: autrement dit incapacité de "se mettre à la place des autres", de reconnaître et de respecter les sentiments et les besoins des autres; il ne désire pas s'identifier à leurs désirs. Le narcissique est un "manipulateur", il profite des autres sans scrupules pour atteindre ses objectifs, le piétine et ne ressent pas de remords. Il ressent souvent de l'envie, et il est convaincu que les autres l'envient.
- Il croit qu'il est "spécial" et unique et ne peut être compris que par d'autres personnes (ou institutions) spéciales ou de classe sociale ou élevée.

Ceux qui ont vu le film "La Pazza Gioia" (La joie folle) de Virzì, ont pu avoir une idée de la maladie mentale narcissique dans le personnage joué par Valeria Bruni Tedeschi. "Béatrice", c'est son nom, est dans la clinique psychiatrique où elle est hospitalisée comme si elle était la directrice, elle donne des ordres à d'autres patients qu'elle méprise et considère comme ses domestiques, fouille secrètement dans leur dossier médical pour voir comment elle peut l'utiliser; séduit son ex-mari - un riche avocat qu'elle a quitté pour partir avec un criminel - et pendant qu'il dort vide son portefeuille pour s'adonner à "la joie folle" avec son amie Donatella, une dépressive suicidaires. Pour sa propre famille, pour sa mère, Béatrice est une immorale, sans scrupules, dévastatrice des vies et des biens des autres. Un portrait parfait d'un "trouble narcissique de la personnalité".

QUE DIRE DE "FRANÇOIS"?
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A relire les témoignages de ceux qui l'ont connu en Argentine, on est frappé par la fréquence avec laquelle émergent spontanément sur leurs lèvres des termes psychiatriques, et à leur insu souvent descriptifs, des troubles mentaux que nous avons décrits ci-dessus.

«Ne faites pas confiance à Bergoglio, c'est un grand acteur», écrivait en 2013 Horacio Verbitsky, le journaliste qui l'a accusé de ne pas avoir défendu (voire d'avoir livré aux bourreaux) les prêtres dissidents pendant la dictature, dénonçant le côté double et histrionique. Et il ajoutait, prophétique: «Lorsqu'il célébrera sa première messe dans une rue du Trastevere ou à la Stazione Termini de Rome, et qu'il parlera des gens exploités par les insensibles qui ont fermé leur cœur au Christ, il y en aura qui se déclareront enthousiastes devant le renouveau ecclésial tant invoqué». Mais ne vous laisser pas piéger par les mots d'un "professionnel". La sœur d'un des jésuites qu'il n'aurait pas défendu [affirme]: «Il a obtenu ce qu'il voulait. Mon frère m'avait prévenu, "Il veut devenir Pape: c'est la personne la plus apte, et c'est un expert en dissimulation"».

Quand en 1990, la compagnie de Jésus l'éloigna de Buenos Aires pour l'exiler à Cordobà, 800 kilomètres plus au nord, la rumeur fut qu'il était «malade, fou». L'autre voix: Bergoglio continua à exercer un leadership personnel fort sur une fraction de la Compagnie, même après qu'il n'eut plus de fonctions dirigeantes, il agissait «comme un supérieur parallèle», influençant de nombreux jésuites en une décennie où plus d'une centaine d'entre eux ont quitté l'ordre et le sacerdoce: et la plupart des sortants appartenaient au groupe de ceux qui n'étaient pas du côté de Bergoglio mais voulaient plutôt se libérer de lui.

Il leur avait visiblement fait vivre la même vie d'enfer que celle qu'il inflige aujourd'hui à la Curie romaine. Et pire encore: il a dévasté la Compagnie de Jésus en Argentine, l'a scindée en un schisme, a incinéré une centaine de vocations sacerdotales.

MANQUE D'EMPATHIE
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L'un de ces anciens jésuites est Miguel Ignacio Mom Debussy, 67 ans, ex-jésuite, qui a pratiquement vécu avec lui pendant 11 ans: «C'était mon supérieur direct, d'abord comme maître des novices, puis comme Provincial des Jésuites en Argentine et plus tard comme recteur du Colegio Máximo de San Miguel... Bergoglio était très manipulateur, il manipulait les personnes, tant en les séduisant qu'en les menaçant, de façon subtile ou très directement. Il voulait contrôler les gens selon sa convenance ou essayer de les coopter selon sa ligne de pensée et d'action pastorale et avait une soif évidente de pouvoir. C'est pour cette raison que j'ai dit un jour "qu'il avait des traits psychopathiques"».

Il y a des dizaines d'épisodes sur son manque d'empathie, ou plutôt son insensibilité pathologique.

Dans la vulgate adulatoire, Bergoglio se serait prodigué auprès de la junte militaire, à ses risques et périls, pour libérer deux jésuites qui avaient été pris et risquaient de finir disparus. Mais l'un d'entre eux, Orlando Yorio (il est mort en 2000) pendant le procès à la Junte (juillet 1985) a déclaré: «Je n'ai pas d'indices que Bergoglio nous ait libérés, au contraire. Il a informé mes frères que j'avais été fusillé - je ne sais pas s'il l'a dit comme une chose possible ou certaine - pour qu'ils puissent préparer ma mère.

Insensibilité inhumaine. Confirmé par Mom Debussy, qui se trouvait dans le bureau de provincial de Bergoglio quand Yorio, le confrère qui venait d'être libéré par les militaires de la Marine (qui l'avaient torturé) appela Bergoglio. «Je parlais avec lui quand il reçut l'appel téléphonique - s'est souvenu l'ex-jésuite - et j'ai écouté les réponses tranchantes et irritées qu'il donnait à son interlocuteur - à ce moment, je ne savais pas qui il était - dans une conversation qui ne dura même pas une minute. Quand il eut fini, il me dit, gêné: «C'était Yorio, ils l'ont libéré de l'ESMA. «C'est fait», ajouta-t-il, «qu'il ne me cause plus d'ennuis, qu'il s'arrange». Et il poursuivit, très tranquillement :«De quoi parlions nous?»

Il parlait ainsi d'un confrère qui avait été torturé et, effrayé, à peine sorti de prison, lui demandait de l'aide au téléphone.

«En ce qui concerne le Père Yorio et le Père Jálics [l'autre arrêté], je sais directement et personnellement que Bergoglio les discréditait publiquement et continuellement parmi nous; mais il le faisait aussi avec d'autres jésuites qui refusaient de suivre sa ligne pastorale ou la remettaient en cause».

Cela aussi est un trait typique et constant des troubles mentaux, décrit dans les manuels de diagnostic. Au lieu d'avoir de la compassion pour les personnes en état de faiblesse, qui ont besoin d'aide, le narcissique pathologique les maltraite parce qu'il les ressent comme un handicap; des poids morts, des obstacles à la réalisation de ses objectifs.

En outre: «Pour [arriver à] ses fins, il fait en sorte que les autres se sentent déroutés, coupables ou dans l'erreur. Il cherche à obtenir la confiance des autres pour recueillir des informations sur eux. Il utilise les informations personnelles recueillies pour mettre dans l'embarras, blesser ou manipuler les autres.
Il n'a pas peur de faire du mal aux autres, ni de regret» .

De plus, «il aime voir que son humeur a de l'effet sur les autres et peut rendre les autres de méchante humeur». Chacun des collaborateurs de François peut juger ce trait de caractère mieux que nous.

Nous pouvons seulement chercher dans son passé. Parce que c'est là que les manuels de diagnostic conseillent de regarder. La personne «donne-t-elle l'impression d'avoir coupé des ponts avec des personnes de son passé? A-t-elle une liste de "méchants" qu'elle méprise?»

La coupure de ponts dans le passé de Bergoglio est gigantesque: il l'a faite avec rien de moins que l'ordre des Jésuites dont il fait partie. «Son passé comme provincial d'Argentine fait que beaucoup de gens ne l'aiment pas», reconnaît sa biographe et adulatrice officielle elle-même, la journaliste Elisabetta Piqué: au point que «quand il venait à Rome comme évêque, ils ne l'invitaint pas à loger à la Maison générale de Borgo Santo Spirito». Qu'il aille dormir à l'hôtel Sainte Marthe.

Comme est-ce possible, nous l'avons vu: il a «mis de l'ordre» dans la Compagnie, la réduisant en morceaux. Quand Arrupe (le général) le fait provincial d'Argentine, «Bergoglio est très jeune et il affronte d'une poigne ferme son premier défi de gouvernement; il fait certainement des erreurs». Lui-même a admis à la Civiltà Cattolica: «Ma façon autoritaire et rapide de prendre des décisions m'a conduit à avoir de sérieux problèmes, me créant l'accusation d'être un ultraconservateur». Et ce n'est pas tout: «ils l'ont accusé d'avoir vendu plusieurs propriétés de la Compagnie, qui se trouvait dans d'immenses difficultés financières», écrit Piqué. Ignacio Mom Debussy précise: «Au cours d'une réunion interne, après le provincialat de Bergoglio, on a eu la preuve qu'il manquait environ 6 millions de dollars qui devaient être enregistrés dans les livres et dont il n'y avait aucune trace».

Attention: le provincial ne les a certainement pas mis dans sa poche. Il n'est pas malhonnête au sens habituel du terme. C'est qu'une personnalité qui a une idée grandiose d'elle-même, se sent rapetissée si on l'oblige au modeste devoir de tenir des livres comptables. Un narcissique pathologique, lit-on dans le manuel de diagnostic: «pense que le respect des règles et des lois le rend ordinaire et sous contrôle». Et par ailleurs, les manuels [de psychatrie] avertissent: celui qui est affecté de cette psychopathie «peut mentir, voler ou falsifier des informations au détriment d'une institution. Il peut saboter, cacher ou faire du tort aux biens de ses partenaires pour qu'ils n'aient pas les moyens de faire quoi que ce soit.

Bergoglio a-t-il de son passé «une liste de méchants qu'il méprise»? Au moment de son élection, les journaux argentins publiaient des listes de «méchants» évêques argentins avec lesquels il avait été en conflit pour des raisons idéologiques, et dont - jurait la presse - Bergoglio se vengerait. Et c'est ce qui s'est passé: renvois et démissions. La biographe-violoniste Piqué a recueilli de vive voix de son héros d'autres "méchantes personnes" au Vatican: «Un groupe qui a commencé à lui faire la guerre à Rome l'accusant d'hétérodoxie». Le secrétaire d'Etat Angelo Sodano, le nonce à Buenos Aires Adriano Bernardini, l'ambassadeur argentin auprès du Saint-Siège Esteban Caselli, tous en ont après lui: parce qu'ils sont «conservateurs» alors qu'il est «progressiste (bien que, comme provincial, il était ultra-conservateur ...). En réalité, on comprend que ces personnalités ont essayé de freiner son irrésistible ascension, car elles en avaient subodoré le danger et la soif de pouvoir. Dans les biographies adulatoires (écrites, comme nous le verrons, sous sa dictée), on parle d'une «campagne de discrédit martellante» contre Bergoglio, qui à Rome trouva une oreille chez préfet général de la Société de Jésus lui-même, à l'époque le hollandais Peter Hans Kolvenbach, comme si elle était inexplicable et injustifiée.

Le fait est que de la charge de supérieur provincial d'Argentine qu'il a occupée de 1973 à 1979 - et qui selon ses biographes, fut en fin de compte un succès («un boom de vocations», écrit Piqué), il est ensuite rétrogradé pour faire ce qu'il faisait auparavant, recteur de la faculté de théologie de San Miguel; puis ses supérieurs l'en enlèvent: «Une contre-réforme dans la direction opposée de ce que j'avais accompli était en cours», raconte-t-il à la biographe - et ils l'envoient en Allemagne: pour qu'il se fasse une culture avec une thèse sur le théologien Romano Guardini que lui - en presque deux ans - ne finira jamais. Après quoi, dès son retour en Argentine sur sa demande pressante, ils l'envoient à Cordobà, à mille kilomètres de la capitale. Il est clair qu'ils font tout leur possible pour l'éloigner de la capitale, où il a créé son propre centre de pouvoir.

En effet, son successeur comme provincial, le père Andrés Swinnen, a expliqué l'éloignement de Bergoglio en ces termes: «Il a continué à exercer un leadership personnel fort sur une fraction de la Compagnie, même après qu'il n'ait plus de rôles dirigeant». Il se comportait comme un «supérieur parallèle», agissant sur la clique de ses adeptes, principalement des jeunes qu'il a séduits (psychologiquement) au séminaire.

Un comportement prévaricateur typique du trouble et destructeur d'institutions et de personnes. Dans mon enquête en Argentine sur le miracle eucharistique [Maurizio Blondet y a consacré un livre "Un Cuore per la vita eterna", non traduit en français, ndt], j'ai rencontré beaucoup de prêtres, jésuites et non, qui léchaient encore les blessures psychologiques infligées par Bergoglio: ils se plaignaient principalement d'avoir été traités comme des collaborateurs intimes de Bergoglio avant d'être jetés, vidés et froissés comme un paquet de cigarettes vide.

L'EXIL À CORDOBÀ
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A Cordoue, il fut envoyé «en isolement». Poursuivi par la rumeur qu'il était «malade et fou». Lui a toujours parlé de «châtiment» (sous-entendu: injuste), d'«exil», de «temps de ténèbres, d'ombres»: la souffrance du trouble narcissique loin de son centre de pouvoir.

Mais il n'a jamais voulu lever le voile sur cet exil. Au contraire, il a essayé de le faire oublier, comme s'il n'avait jamais existé: ce n'est pas d'un tel caractère, qui cultive une idée grandiose et exceptionnelle de lui-même, de reconnaître un revers personnel.

Ainsi, lorsqu'en 2013 l'évêque de Cordoue, en visite à Rome, l'informa que deux journalistes (Javier Camara et Sebastian Pfaffen) enquêtaient sur ces mois obscurs, interrogeant des témoins locaux de son «exil», voici ce qu'il a fait: «Le Pape François appela les deux journalistes au téléphone non pas une fois mais plusieurs fois et il ne lâcha plus prise. Il noua avec eux une épaisse correspondance via mail. Il donna une substance à ses souvenirs et transforma le livre en une sorte d'autobiographie cordobaine, avec de nombreux jugements de son crû et des récits entre guillemets.

CQFD: intrusif, rusé et obsessionnel, il les a manipulés tous les deux, il les a "séduits" avec ses "informations", les empêchant de mener une enquête indépendante. Le livre, "Aquel Francisco", porte les signatures des deux, mais l'auteur, c'est lui, Bergoglio, qui l'a écrit et rempli avec sa version des faits. Évidemment, ses "ennemis" en sortent diminués et mis sous une lumière défavorables par ses "jugements entre guillemets"; il en ressort grandi, martyrisé et saint.

Et érudit. «A Cordoue - révèle Bergoglio dans 'Aquel Francisco' - j'ai recommencé à étudier pour voir si je pouvais continuer un peu à écrire la thèse de doctorat sur Romano Guardini. Je n'ai pas réussi à la terminer...».

Sa «thèse de doctorat sur Romano Guardini», voilà un autre mythe sur lequel Bergoglio a beaucoup manoeuvré et fait broder - pour cacher la réalité. Sur le site officiel du Vatican, il a fait écrire: «En mars 1986, il va en Allemagne pour terminer sa thèse de doctorat...», presque comme s'il l'avait terminée.
L'Avvenire: «Le Pape François a passé presque deux ans en Allemagne à lire et étudier Guardini...».
Quant à L'Espresso, il va plus loin:....«C'est précisément sur Romano Guardini que le jésuite Jorge Mario Bergoglio écrivit sa thèse de doctorat en théologie, à Francfort en 1986».

Faux - a corrigé Sandro Magister - . Bergoglio n'a ni écrit cette thèse ni obtenu son doctorat. C'était plutôt un projet, auquel il consacra quelques mois en Allemagne en 1986, à la Faculté de Philosophie et Théologie Sankt Georgen de Francfort. Mais ensuite, il a laissé tomber [voir ici: benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/bergoglio-doctorant-mais-pas-docteur].

La faculté Sankt Georgen de Francfort, a fait savoir que le futur Pape «a passé quelques mois à la faculté pour prendre conseil de plusieurs professeurs sur un projet de doctorat qui n'est pas arrivé à sa conclusion». Note laconique, qui laisse deviner que les professeurs l'ont vu peu ou pas du tout; ce qui est certain, c'est que la thèse de doctorat est restée un «projet» non conclu, que de Guardini, Bergoglio n'a probablement jamais lu une page [ce n'est pas ce que semble croire le P. Scalese]. En effet, dans l'interview historique du Pape François à "La Civiltà Cattolica", dans laquelle il consacre beaucoup d'espace à ses auteurs de référence, Guardini ne figure pas.

Du reste, quand ils l'envoient en Allemagne pour terminer sa thèse, il a 50 ans. Un jésuite de 50 ans sans thèse de doctorat, sans culture supérieure! A Francfort, il le dit lui-même, il se rendait au cimetière où l'on voit l'aéroport, «pour saluer les avions qui partent vers l'Argentine».

Le faible niveau de curiosité intellectuelle est typique du narcissisme pathologique. Lui comprend le savoir comme un moyen de pouvoir; raison pour laquelle (énumèrent les manuels diagnostico-statistiques) il envie ceux qui le détiennent: «Si d'autres personnes reçoivent des louanges et pas lui, il se sent amer - Parfois, il essaie de discréditer les gens qui ont obtenu des reconnaissances, ou il quitte la scène si quelqu'un reçoit des fatteries, parce qu'il est contrarié».
C'est le type d'homme qui s'irrite profondément dans un environnement où les autres lui sont manifestement supérieurs intellectuellement: «Il se sent furieux et contrarié s'il voit les autres réussir ou faire de bonnes actions. Il se sent furieux et contrarié de voir le bonheur des autres».

De plus, il est incapable de solitude. «Il est de mauvaise humeur s'il ne reçoit pas d'attention ou s'il passe du temps seul». Ce qui explique à la perfection pourquoi il a choisi de vivre à l'hôtel Sainte Martthe plutôt que dans les salles papales.....

Mais l'échec du projet de thèse sur Guardini révèle un trait encore plus important et fatal de cette maladie mentale: son inaptitude à aller au bout. Activiste volcanique en apparence, quand il affronte des projets sérieux, il ne parvient pas à les mener à leur terme. Ceci est particulièrement préjudiciable quand le malade réussit à atteindre des positions de leadership.

D'autres malades mentaux finissent dans des hôpitaux psychiatriques ou comme clochards sans domicile fixe, pour inadaptation sociale. Au contraire, il est fréquent que celui qui est affecté du trouble narcissique, "réussisse" et "fasse carrière". La raison en est claire: pour les autres, ces personnes semblent «très sûres d'elles, autoritaires et fascinantes, elles réussissent à être suivies par les autres; elles n'ont pas peur de piétiner, mais pas non plus de prendre des risques».

Ce sont - dans notre monde malade - les personnages "idéaux" pour gravir les échelons et réussir politiquement.

Le problème, c'est quand ils arrivent au sommet. Car alors leur «style autoritaire de commandement», leur rage impérieuse et punitive, ne suffisent pas à cacher leur incapacité à conclure leurs projets, grandioses mais sans construction, impossibles à porter à terme et inefficaces.

Ce qui est maintenant évident pour les observateurs objectifs des prétendues "réformes" du Pape François, tant applaudi (par les médias) comme réformateur "révolutionnaire" de l'Église.
Mais ce chapitre nécessitera un autre épisode.

BERGOGLIO : UNE CARRIÈRE ET SES DÉCOMBRES

«Je suis un peu fourbe, je sais me mouvoir», a dit un jour Bergoglio de lui-même. «Il sait très bien gérer les fils du pouvoir», confirme le Père Eduardo de la Serna, du Secrétariat de l'Assistance aux pauvres, qui l'a bien connu. Comment et par quelles méthodes, c'est Alejandro Brittos, un journaliste argentin qui a mené une enquête sur le passé de François sous le titre: «Comment l'humble Bergoglio prépara l'ascension vers le sommet de l'Église», qui nous l'explique. C'est un article à lire dans son intégralité, car c'est aussi à sa manière un rapport.
En voici l'essentiel:

En tant que provincial de la Société des Jésuites et recteur du Colegio Màximo de Buenos Aires, «en très peu de temps, le futur Pape a pu exhiber ses succès au reste de la Société et de l'Église: tandis que dans le monde le nombre des jeunes qui adhéraient aux études sacerdotales diminuait, dans la province argentine, il augmentait».

Sauf que «certains des novices d'alors se souviennent avec douleur de cette étape». Dans une lettre inédite, écrite récemment par deux d'entre eux, on peut lire: «Il y a eu clairement une politique de recrutement des jeunes. On avait besoin d'eux pour fonder une nouvelle province. On profita de l'âge vulnérable de ces garçons, en réalité à peine plus que des enfants, pour des fins personnelles». Avec des méthodes de «manipulation des affections dans le but d'influencer les comportements», des garçons, souvent âgés de treize ans, étaient dirigés vers le sacerdoce de la façon suivante: «Dans la pratique, on cherchait à faire en sorte que les novices perdent leurs liens affectifs avec leur famille, leurs amis et de façon générale avec toutes les relations privées».

Des méthodes de Scientologie, dirions-nous.

Qui incluaient le culte de la personnalité de Bergoglio, que les fidèles considéraient comme «un saint», subjugués par les auto-exhibitions de son «humilité» et de son ascétisme. «Durant les conversations, il cherchait toujours à nous impressionner par sa grande humilité et sa simplicité, mais en même temps il nous démontrait son pouvoir. Comme en passant, il nous racontait que telle ou telle personne qui occupait un poste important dans la hiérarchie ecclésiastique ou dans son propre Colegio avait été placée là par lui»: celui qui parle ici, c'est Alejandro Perez Esquivel, Prix Nobel de la Paix en 1980, pacifiste argentin, qui à été étudiant au Colegio Maximo dans les années où il n'était déjà plus recteur.

Même quand ses supérieurs réussirent à l'éloigner de ce poste, «bien que formellement, il ne fût plus directeur, il continua pendant de nombreuses années à exercer une très forte influence par l'intermédiaire de ses partisans», explique encore Pérez: «nous nous rendions tous compte que c'était encore Bergoglio qui commandait parce que lui-même le faisait remarquer».

Après tous ces succès, «certains des novices qui étaient passés par l'expérience éducative [de Bergoglio] s'éloignèrent du sacerdoce. Plusieurs ont même dû faire appel à un psychologue à cause des dommages subis» (Typique: le narcissique laisse derrière lui non seulement des institutions dévastées, mais aussi des vies psychiquement annihilées). Mais lui était déjà lancé vers sa prochaine carrière.


COMMENT IL SE COMPORTE AU POUVOIR
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Cela suffit à expliquer comment Bergoglio a continué à faire carrière, malgré son trouble de la personnalité, les désastres évidents produits par son leadership et son inadéquation, y compris culturelle. Limitons-nous à rappeler que le narcissique pathologique, d'une part peut adopter, pour [arriver à] ses fins, une attitude «paternelle, serviable, sympathique»; de l'autre, il a l'assurance (poussée à l'invraisemblable), la capacité de se faire des adeptes, et de prendre des risques, qui sont les qualités qui, dans notre monde, sont précisément celles qui servent à "avancer".

Le problème est qu'une fois au sommet du pouvoir, gouverner est une toute autre paire de manches. Aussi parce qu'il n'a pas recherché le pouvoir pour «accomplir quelque chose de grand» avec les autres. Il l'a voulu parce que «être en position d'autorité assure au narcissique un flux ininterrompu de satisfactions narcissiques. Nourri par la crainte déférente, la subordination, l'admiration, l'adoration et l'obéissance de ses sujets, le narcissique s'épanouit». C'est le célèbre psychologue Sam Vaknin - qui a écrit des livres sur le danger que représente pour les entreprises l'ascension de leaders souffrant de ce désordre - qui le dit. (Sam Vaknin, Malignant Self-Love, Barnes & Noble, 1995).

Le psychiatre Otto Kernberg, la plus haute autorité en matière de narcissisme pathologique, a également signalé le même danger:

«Des individus qui entretiennent des relations interpersonnelles autoréférencées et égocentriques à l'excès, dans lesquelles grandiosité et surévaluation de soi se combinent à des sentiments d'infériorité, qui sont excessivement dépendants de l'admiration extérieure, émotionnellement peu profonds, intensément envieux, et en même temps méprisants et profiteurs dans leurs relations avec les autres. La grandiosité et l'extrême égocentrisme des narcissiques contrastent étonnamment avec la facilité avec laquelle ils deviennent envieux. L'incapacité d'une juste évaluation de soi-même et des autres les rend incapables d'empathie, de faire des choix justes dans leurs relations avec les gens, ce qui peut devenir dangereux lorsqu'ils occupent des postes élevés.
[...]. Une autre conséquence du narcissisme pathologique est l'impulsion à exiger la soumission du personnel. Comme les leaders narcissiques ont tendance à s'entourer de béni-oui-oui et de manipulateurs habiles qui exploitent leurs besoins narcissiques, les plus honnêtes, mais aussi les plus critiques parmi les membres du personnel sont écartés».

Chacun - en particulier ses subordonnés au Vatican - peut évaluer par lui-même à quel point Bergoglio a créé sa propre cour de béni-oui-oui, de sycophantes, adulateurs et délateurs; de dévots souvent admirateurs sincères de «son humilité et sa charité»; des gens qui ont sa confiance, à qui le narcissique-en-chef confie «les politiques d’organisation, les campagnes de rumeurs et de désinformation», maintenant avec ces «sous-fifres un degré de séparation tel que s'ils sont pris sur le fait, le narcissique les abandonnera à leur propre destin (Richard Boyd, Narcissistic Leaders and their Manipulation in Group Dynamics, Perth)

Ces «favoris» sont aussi les premiers paratonnerres des décharges irrépressibles de rage, sous forme de maltraitance verbale ou physique, auxquelles le narcissique s'abandonne lorsqu'il est confronté d'une quelconque façon à des critiques ou à des contestations de sa supériorité. Mais ces accès de colère ne sont rien comparés à celle qu'il déchaîne contre les personnalités «les plus honnêtes mais aussi les plus critiques» dans l'organisation qu'elles commandent, qu'il «a écartées» mais qui le contestent sur le plan intellectuel ou moral.

Voir le Cardinal Burke, et les cardinaux qui lui ont demandé de répondre à leurs dubia.

«Les critiques et la désapprobation sont interprétées par ces personnalités», écrit Vaknin, «non pas comme un débat légitime dans un différend intellectuel, mais plutôt «comme le détournement sadique de la satisfaction narcissique, dont ils sont dangereusement dépendants. Ce sont des personnalités dont l'existence même dépend de la perception que les autres ont d'eux».

Il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'individus qui, selon les critères diagnostiques qui permettent de distinguer ce malade d'autres personnes atteintes de dérangement, sont souvent envieuses des autres ou croient que les autres les envient (critère 8). Ils peuvent envier aux autres leurs réussites et leurs propriétés, estimant qu'ils méritent davantage [qu'eux] ces résultats, cette admiration ou ces privilèges. Ils peuvent dévaloriser âprement les contributions des autres, surtout lorsque ces personnes ont été reconnues ou louées pour leurs succès.

Pire:
«[Critère]13: Ils se sentent furieux et contrariés s'ils voient les autres obtenir des succès ou accomplir de bonnes actions.
[Critère 14]: Ils se sentent furieux et contrariés en voyant le bonheur des autres. Si d'autres personnes reçoivent des compliments et pas eux, il en ressentent de l'amertume.
[Critère 11]: Parfois, ils essaient de discréditer les gens qui reçoivent des reconnaissances ou ils quittent la scène si quelqu'un reçoit des compliments, parce qu'ils ressentent de la contrariété.

Ceci parce qu'il [Bergoglio] se sent dépouillé, par la vague de respect et de considération que reçoivent les personnes meilleures; il a besoin d'avoir tout pour lui seul, insatiable. Il «n'existe» littéralement que s'il se reflète dans l'admiration, ou même la peur, des gens qui l'entourent - ou des journalistes, ou des fidèles. A cause de cela, il ne peut pas vivre dans les appartements papaux: «Il devient de mauvaise humeur s'il passe du temps seul (critère 31).

IL VIT À L'HÔTEL «POUR DES MOTIFS PSYCHIATRIQUES»
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Il l’a admis lui-même dans un entretien où il a expliqué pourquoi il refuse de vivre dans les appartements papaux, et vit à l'hôtel Sainte Marthe:

Le Pape a dit: «J'ai besoin de vivre parmi les gens, et si je vivais seul, peut-être un peu isolé, ça ne me ferait pas de bien. Cette question m'a été posée par un professeur: "Pourquoi n'allez-vous pas habiter là-bas?". J'ai répondu: "Mais, écoutez-moi, professeur: pour des motifs psychiatriques". C'est ma personnalité. Même l'appartement, celui-là n'est pas si luxueux, du calme... Mais je ne peux pas vivre seul, vous comprenez?"»

Le narcissique maléfique (malignant narcissist) veut le pouvoir et le contrôle; il veut gagner même si cela signifie l'anéantissement de la victime. Ce n'est qu'alors qu'il se calme, parce qu'«il pense que tout le respect, l'amour, l'attention, la valeur et l'appréciation qu'il vous a pris lui appartiennent désormais».

Nous assistons justement aux phases d'anéantissement d'un adversaire, Burke, même au prix de dévaster l'Ordre de Malte, de le briser avec l'aide de sycophantes internes, d'en piétiner la souveraineté millénaire.

Et en revanche, nous assistons aux phases finales du calvaire des Frères Franciscains de l'Immaculée, et de la branche féminine du même nom (qui) est sur le point d'être enrichie de nouveaux chapitres. Selon des indiscrétions, la Congrégation pour les Religieux, et en particulier le Préfet, le Brésilien Braz de Aviz, avec le Secrétaire, le franciscain espagnol Carballo, auraient l'intention de conclure le chapitre épineux et jamais vraiment expliqué de la nomination d'une commission avant la fin de l'année. «Il est opportun de rappeler que la mise sous tutelle de ce qui fut l'un des ordres les plus florissants et les plus riches en vocations dans le panorama catholique des dernières décennies n'a jamais été clairement motivée. Ce manque de transparence a été compensé par une campagne médiatique, pour le moins discutable, dans laquelle le fondateur, le père Stefano Manelli, un nonagénaire, a été accusé de pratiques et de comportements déplacés, y compris sexuels. Ce qui a provoqué le dépôt d'une plainte pour association de délinquants, diffamation et calomnie contre les responsables d'un site jugé par Manelli et d'autres comme le responsable de la campagne, auprès du Tribunal d'Avellino» (Marco Tosatti, dans un article où on peut apprendre les noms de divers sycophantes et sidekick du Narcissiste Suprême. [NDT: cet article a été publié sur la Bussola en mars 2017. L'article a disparu, je l'ai retrouvé dans le cache de Google, et sur ce site, où l'on trouve également un dossier sur l'affaire des FFI]

Mais dans cet article, nous soulignons une nouvelle symptomatique inquiétante: les nouvelles Constitutions des Franciscains de l'Immaculée, écrites par les Commissaires de Bergoglio «contiennent fort probablement sinon l'abolition du vœu illimité de consécration à l'Immaculée, du moins son caractère facultatif. Ce qui serait un geste très fort contre la principale caractéristique identitaire de l'Institut et contre l'inspiration du Père Kolbe».

Cet acte maléfique de véritable meurtre spirituel d'une spiritualité spécifique (qui a attiré des centaines de vocations) n'a pas d'explication rationnelle - sauf à la lumière du trouble mental bergoglien. Pourquoi un pape devrait-il interdire aux soeurs et aux frères «la consécration illimitée à l'Immaculée»?

Il ne suffit pas de se référer au critère 13 : « Il se sent fâché et contrarié s’il voit les autres atteindre le succès ou accomplir de bonnes actions ». A quelqu’un d’aussi perturbé, les formes de contemplation profonde sont totalement inaccessibles ; à l’évidence, il souffre d’une cécité complète envers les manifestations du mysticisme. Ce qui veut dire qu’il perçoit celles-ci comme une simulation du Fondateur (dans ce cas, le pauvre P. Manelli, toujours gardé prisonnier), comme un simulacre de piété à des fins de domination ; en somme un instrument que lui-même ne maîtrise pas, qu’il envie et doit faire disparaître de l’Eglise.

A partir de là, on perçoit la raison pour laquelle la « religiosité » du pape Bergoglio est toute centrée sur le « social », sur des « gestes » extérieurs et médiatiques (comme laver les pieds à des femmes immigrées, aller chez les luthériens…) et, surtout, sur le « faire » : c’est le pape des « réformes », le pape qui veut renverser l’Eglise de fond en comble, la rendre moderne…

« LE LEADER D’UNE SECTE, UN JÉSUS MONSTRUEUSEMENT INVERTI ».
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Sam Vaknin, le psychologue d'entreprise mentionné plus haut, a écrit en 1995 ce que je vais citer ci-dessous. A cette époque, il ne pouvait même pas imaginer un pape François à la tête de la plus noble et plus vénérable institution de l’Histoire. Il rapportait sa propre expérience d’observateur des dynamiques de groupe dans les entreprises et les organisations ; et il notait spécialement les sectes et les cultes à la tête desquels se trouve souvent un narcissique pathologique.

« Le leader narcissique prend une posture artificielle de rébellion contre ‘les vieilles méthodes’, contre la culture hégémonique, contre les religions institutionnelles […]. Les « autres », souvent arbitrairement choisis, sont accusés d’être des décadents « dépassés », coupés de la réalité ; ils sont accusés eux-mêmes d’être narcissiques ».

N’est-ce pas exactement ainsi que se comporte Bergoglio ? On a même publié une liste d’insultes qu’il a adressées aux catholiques qui s’opposent à sa révolution cléricale et à ses hérésies. Elles sont si nombreuses qu’on a sélectionné celles qui sont le plus « symptomatiques » de la grande Miséricorde papale :

o Chrétiens au visage de vinaigre
o Chrétiens « perroquets »
o Chicaneurs moralisateurs
o Propagateurs de coprophagie
o Spécialistes du Logos
o Egreneurs de chapelets
o Fonctionnaires
o Monsieur et Madame pleurnicheurs
o Momies de musée
o Evêque d’aéroport
o Tête d’enterrement
o Evêque carriériste
o Pessimistes geignards et désabusés
o Tristes chrétiens
o Petits monstres
o Chrétiens battus
o Idéologues de l’abstrait
o Pourris dans leur cœur
o Malades jusqu’à la pourriture
o Chrétiens ennemis de la Croix du Christ
o Chicaneurs moralisants
o Contemplatifs distants.

Donnons à nouveau la parole à Vaknin, à propos des leaders de sectes et de cultes qui s’avèrent les plus atteints par le trouble narcissique : « En ce sens, les leaders sont post-modernistes et relativistes sur le plan moral. » […]

C’est précisément ce relativisme moral de François qui provoque les applaudissements des médias et des laïcs, alors qu’il effraie et blesse les fidèles catholiques. La volonté de donner la communion aux divorcés civilement remariés, qui fut à l’origine des dubia des quatre cardinaux, est une illustration parfaite du relativisme moral de 266. L’indifférence qu’il manifeste envers les thèmes de l’avortement, du divorce et de l’euthanasie (ce que l’on appelle les valeurs non négociables) en est un autre exemple flagrant. De même que sa neutralité sur le « mariage gay » : « Je ne me mêle pas des unions civiles », etc. Mais on trouve, dans tous ses discours, des assertions relativistes. Choisissons au hasard : l’affirmation selon laquelle « il y a des fondamentalismes des deux côtés », pas seulement dans l’islam mais aussi dans le catholicisme (qui fait du prosélytisme), jusqu’à la négation (dans la bouche d’un pape !) des racines chrétiennes de l’Europe : « Il faut parler de racines au pluriel parce qu’il y en a beaucoup. Quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, je redoute parfois un ton qui peut être triomphaliste ou vindicatif. Alors, cela devient du colonialisme. Jean Paul II en parlait sereinement ».

Reprenons le texte de Vaknin : le narcissique, quand il est au sommet, « encourage et nourrit un culte de la personnalité (la sienne), qui a tous les traits caractéristiques de la religion institutionnelle : prêtres, rites, temples, dévotions, catéchismes, mythologie. Le leader est le saint ascète de ce culte. Lui-même se refuse, d’une manière monacale, les plaisirs terrestres (ou, du moins, l’affirme) pour se consacrer entièrement à sa tâche [nous avons vu comment il a manifesté sa ‘sainteté’ ; novice, il baisait les pieds de ses supérieurs et se livrait à des mortifications exagérées …] Le leader narcissique – ajoute Vaknin – est un Jésus monstrueusement inverti […] Le narcissisme est nihiliste, non seulement du point de vue de l’action ou de l’idéologie. Son langage lui-même et son discours sont nihilistes ».

« … Ce qu’ils ne peuvent pas avoir, ils cherchent à le détruire. Leur capacité pour manipuler, humilier ou dominer fait qu’ils se sentent d’autant plus puissants que tout ce qu’ils ressentent n’est rien et que se sentir puissants est mieux que ce rien ».

L’EXERCICE DU POUVOIR N’EST PAS CONCLUANT.
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Une fois au sommet, une telle personne n’est absolument pas capable de « commander », ou d’appeler des individus à « faire ensemble quelque chose de grand ». Mentalement, il n’est pas à la hauteur ; les objectifs qu’il annonce vouloir réaliser dépassent son niveau intellectuel. Tous ses projets de grandes réformes organisationnelles de la pléthorique bureaucratie vaticane, où en sont-ils ? « Il a beaucoup de fers au feu », me dit le secrétaire d’un dicastère, « peut-être trop, mais les résultats se font attendre. Il y a des commissions au travail, il y a des groupes d’étude, on consulte, mais personne ne sait quand on verra quelque chose de concret et même si on verra quelque chose » (Aldo Maria Valli, 266, LiberiLibri, p. 106).

Et la critique ne vient pas de « traditionnalistes » qu’on peut supposer hostiles, mais de Noi Siamo Chiesa, une association clairement progressiste. Qui a mis en lumière l’inefficacité de la « junte » des 9 cardinaux, « choisis pour élaborer le projet de réforme de la curie. Après trois ans et quinze longues réunions, les résultats sont tout à fait inférieurs aux attentes, non seulement pour la lenteur des décisions, mais aussi pour la teneur de celles qui ont été adoptées à ce jour. La parole de Jésus, tellement présente dans les messages du pape, n’apparaît que peu ou même pas du tout lorsqu’il parle, rarement, de la réforme de la Curie […]. Il semble qu’il en ait parlé, si l’on en croit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, mais, pour l’instant, il n’y a rien de clair ni de défini » (Noi siamo Chiesa, Riforma della Curia senza riforma. Non siamo sulla strada giusta, 14 giugno 2016)

« Au Vatican la confusion est grande », conclut Valli. « Et le manque de décisions s’accompagne de réprimandes continuelles adressées au personnel de la curie. Entendons-nous bien : celles-ci sont méritées dans certains cas, mais dans beaucoup d’autres, elles semblent injustes et gratuites. Quand on dit et on répète, même durant les homélies du matin à Sainte-Marthe, que prêtres, évêques et cardinaux ne doivent pas s’attacher à l’argent et au pouvoir, le message qui risque d’arriver à l’opinion publique est que seul le pape et une poignée d’autres sont bons et honnêtes, alors que le reste de l’Eglise est infesté par les marchands du temple ».

Il n’est rien qui ne soit déjà indiqué dans les critères de diagnostic de la psychiatrie : « Le sujet atteint de ce trouble de la personnalité, interagit avec autrui à travers deux opérations défensives : 1° l’omnipotence, 2° la dévaluation de l’autre.

L’omnipotence consiste dans le fait de s’estimer toujours dans le bon, et ce au-delà de tout doute rationnel, avec une massive ‘imperméabilité’ à l’égard des contributions critiques, des observations et d’une éventuelle mise en discussion.

La dévaluation de l’autre se manifeste dans le fait que l’interlocuteur est systématiquement placé à un niveau inférieur, alors que ses opinions et ses éventuelles divergences sont considérées comme indignes d’attention.

En outre : « Ils se considèrent comme spéciaux, uniques, ‘les meilleurs’. Cela les conduit à penser devoir fréquenter des personnes aussi spéciales ou de condition sociale élevée » ou à se sentir compris seulement par ce type de personnes (serait-ce la raison pour laquelle il parle si volontiers avec Scalfari et les puissants de ce monde ?). Pour les inférieurs : coups de colère, humiliations et annihilations (selon Vaknin, le « narcissique impute aux autres son comportement, les accuse de provoquer ses propres éclats de colère et croit fermement qu’ ‘ils’ doivent être punis pour leur ‘mauvais comportement’. Les excuses ne suffisent pas, à moins qu’elles ne soient accompagnées d’une humiliation »).

Pour le grand public et les « grands » journalistes, il montre un visage paternel, sentimental, bon, humain (pour Vaknin, c’est « Docteur Jekill et Mister Hyde »). « Le narcissique se voit lui-même comme le bienfaiteur des pauvres, le champion des dépossédés contre l’élite corrompue… Mais le masque pacifique se lézarde quand le narcissique acquiert la conviction que les gens pour lesquels il parle, ses fans de la base, les sources primaires de la satisfaction narcissique, se sont éloignés de lui. Alors […] la rage narcissique conduit à une terrifiante démonstration d’agressivité effrénée ».

La vérité, conclut le psychologue, c’est « que son règne n’est qu’un écran de fumée et un jeu de miroirs, du théâtre et non pas la vie, une manipulation de symboles et de faux, « apparence sans substance » […].

C ‘est pour cela que dans « l’après » de son régime, quand le leader a été déposé ou chassé, « tout se défait. Quand cesse l’infatigable et constante prestidigitation, l’édifice entier tombe en morceaux. Ce qui semblait un miracle économique se révèle être une bulle qui ne tenait que par des fraudes. Les empires se désintègrent. Les conglomérats d’affaires, laborieusement rassemblés, s’effritent. Les découvertes scientifiques ‘révolutionnaires’ et les théories ‘très audacieuses’ sont discréditées. Les expérimentations sociales finissent dans le chaos. » (..) Son unique héritage sera (dans le chef des adeptes) un désordre gigantesque de stress post-traumatique.

C’est à cela que le pape Bergoglio est en train de réduire l’Eglise

Je laisse de côté la question – débattue dans les ouvrages psychiatriques – de savoir si ce « malignant leader » peut être purement et simplement appelé un méchant du point de vue moral. Ou bien une victime, innocente, de son propre psychisme. Cela, je pense comme simple fidèle, que c’est aux coteries de le dire, à la « mafia de Saint-Gall », aux cardinaux progressistes qui, pendant des années de réunions secrètes, ont préparé et voulu l’ascension sur le trône de Pierre d’un tel homo signatus.

Prions pour lui. Et pour eux..

Source : benoit-et-moi.fr/…/trouble-narciss…
& benoit-et-moi.fr/…/trouble-narciss…

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gerard57
Pas mal du tout. Il est bon que des faits soient cités et les références avec. La théorie paraît tout à fait défendable dans l'état actuel de nos connaissances...