Montfort AJPM
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Les moutons de Panurge, tu connais ?

Mardi, 13 février 2018 (Chine) :
Alors qu’en Chine le pape François souhaite évincer les évêques fidèles à Rome et donner une plus grande place à ceux qui sont nommés par le gouvernement communiste de Pékin, on apprend que ce même gouvernement a sommé les parents catholiques de ne plus amener leurs enfants à l’église, sous peine de provoquer la fermeture des édifices religieux où l’on contreviendrait à cette règle.
Dans certaines provinces, les autorités locales ont déjà demandé aux prêtres d’afficher sur les portes des églises des avis allant dans ce sens.

Telle est la “liberté religieuse” en Chine qui fait aujourd’hui l’admiration de François et suscite l’enthousiasme de Mgr Sorondo.

Vendredi, 16 février 2018 (dynamique de groupe) :
Au cours de certaines célébrations liturgiques, on est étonné de voir des fidèles d’un certain âge et d’une certaine culture se comporter comme des gamins passablement simplets. On arrive à leur faire chanter n’importe quoi, à leur faire faire n’importe quoi, à leur faire accepter n’importe quoi... C’est le fruit de l’effet de groupe c’est-à-dire du “conformisme”. Il se produit lorsque le jugement personnel risque d’entrer en conflit avec celui du groupe. Votre jugement personnel vous indique qu’il vaudrait mieux chanter le “Credo” plutôt que “Je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie”... Oui mais, l’assemblée dans laquelle vous êtes chante “Je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie”, alors vous finissez par susurrer au moins les paroles du refrain. Votre jugement personnel vous indique que, pour vous conformer à la liturgie par laquelle le fidèle est éduqué à la foi et exprime sont respect envers Dieu, vous devriez vous agenouiller au moment de la consécration. Mais, dans l’église où vous êtes, plus personne ne s’agenouille. Alors, pour ne pas afficher un comportement singulier qui pourrait vous faire entrer en conflit avec l’assemblée - et le célébrant -, vous finissez par vous dire qu’il vaut mieux rester debout. Idem pour la communion...

Plus surprenant, lorsqu’un jugement s’est conformé à celui du groupe, il a tendance à “s’internaliser”, c’est-à-dire à subsister même en l’absence du groupe. C’est ainsi que se fixent pour longtemps des comportements et des jugements erronés.

On voit les dégâts que ça peut faire en liturgie et les difficultés que rencontreront les pasteurs qui voudront rectifier le tir dans telle communauté, dans telle paroisse.

Le principe du “conformisme” a été étudié grâce aux expériences menées par Solomon Asch (1907-1996) et qui visaient à comprendre les effets de la pression d’un groupe social sur les comportements individuels.

L’explication la plus sérieuse permettant de comprendre pourquoi les gens ont tendance à se conformer à l’avis d’un groupe est que cela leur permet d’échapper au jugement du groupe qui les mettrait dans une situation embarrassante. Une question se pose : les gens qui se conforment à l’avis du groupe par peur d’en être exclu ou d’être jugés se forcent-ils à modifier leur jugement ou bien finissent-ils par percevoir réellement la même chose que le groupe ? Autrement dit : la pression d’un groupe parvient-elle à altérer la perception d’un individu ?

En 2005, des chercheurs ont utilisé l’IRM pour observer les mécanismes neurologiques de personnes placées dans les conditions d’une pression sociale. Grâce aux imageries du cerveau, les chercheurs ont alors observé que les participants à l’expérience finissaient par voir effectivement la situation comme tous les membres du groupe la voyaient. Autrement dit, la pression d’un groupe peut altérer la perception que l’individu peut avoir de son environnement et peut le pousser à agir d’une façon qui contredit les valeurs auxquelles il est ordinairement attaché.

En liturgie, le “conformisme” peut avoir deux effets : l’un est positif, l’autre négatif.

Effet positif : la préservation de références sans lesquelles la liturgie se désagrège et finit par devenir une proie pour l’ignorance intellectuelle et spirituelle qui gouverne nos sociétés modernes.

Effet négatif : le façonnage de fidèles résignés qui pensent que l’attachement d’une communauté paroissiale à telle ou telle messe incongrue oblige à se plier à ce qui constitue à l’évidence une aberration liturgique.

Source : www.proliturgia.org

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