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Joyeux anniversaire à Benoit XVI 94 ans interview montrant comment il ne s'est pas laissé enfermer curé d Ambarès abbé Da Rocha Daniel J. Ratzinger craignait que le "renouveau" serait tenu pour …Plus
Joyeux anniversaire à Benoit XVI 94 ans interview montrant comment il ne s'est pas laissé enfermer curé d Ambarès abbé Da Rocha Daniel
J. Ratzinger craignait que le "renouveau" serait tenu pour synonyme de "dilution et banalisation" la quatrième et dernière session du concile, dont l'œuvre principale allait être Gaudium et Spes, la constitution pastorale sur l'Église dans le monde « de ce temps ». Comme il ressort clairement du commentaire de Joseph Ratzinger, c'est à ce moment que commença à s'effondrer l'alliance entre francophones et germanophones parmi les théologiens et les évêques, alliance qui avait été si vitale pour le succès des travaux sur les trois précédentes constitutions dogmatiques - sur la liturgie, sur la révélation divine, sur l'Église. Les choses allaient de telle façon qu'il fut inévitable que J. Ratzinger se tînt à distance. L'ébauche du texte de Gaudium et Spes, dans son désir louable de s'adresser au monde moderne par delà les murs des facultés de théologie, avait complètement manqué sa cible. Joseph Ratzinger se sentit obligé de demander aux architectes du document, majoritairement français : Dans ces conditions, de quoi est-il question quand on parle de salut ? Que peut donc bien signifier pour l'homme sa totalité, s'il peut parfaitement être défini sans elle, et qu'on puisse ainsi en faire un portrait juste et satisfaisant ? (ibidem.) Ou bien la foi dans le Christ touche au cœur de l'existence humaine, et alors quiconque a cette foi ne peut décrire l'homme autrement que sur cette base; ou bien elle appartient à quelque autre monde, et elle finira alors tôt ou tard par être démasquée et tenue pour ce qu'elle est : une idéologie. le projet de constitution forgeait son propre mode de dialogue avec le monde. Il s'agissait d'un langage où la foi apparaît comme une sorte de philosophie obscure qui traite de choses sur lesquelles à vrai dire l'homme ne sait rien, alors qu'il désirerait - et même devrait - en savoir quelque chose, puisque, après tout, ces choses concernent son propre destin. (Idem, p. 35-36.) Or, l'essence de la foi, protesta J. Ratzinger, consiste à fournir aux gens le terrain solide sur lequel ils peuvent se tenir et vivre, précisément en ces matières où les autres voies de connaissance aboutissent au mieux à des probabilités. Le texte risquait donc de faire douter du contenu de la foi plutôt que de son contraire, et de plus il formulait des exigences, émettait des ordres sur des questions toutes profanes, là même où, en fait, la certitude est rarement vue d'un bon œil. J. Ratzinger s'opposa aussi à l'utilisation dans ce contexte du terme « peuple de Dieu ». Cela donnait l'impression que ceux qui sont dans l'Église comprennent les problèmes humains par pure empathie, et non parce qu'ils appartiennent eux-mêmes à l'espèce humaine ! En outre, il semblait qu'ils dussent se conduire comme n'importe quel groupe sociologique cherchant à établir des liens avec ses voisins ; c'était rabaisser les exigences de la foi à un niveau tout à fait inapproprié à leurs dimensions réelles. ) En d'autres termes, l'ecclésiologie sous-jacente à ce texte était à la fois trop « haute » d'un côté, et trop « basse » de l'autre. Tout ce que l'on pouvait dire pour la défense de l'approche générale du document - car Joseph Ratzinger était tout à fait favorable à certaines de ses affirmations, comme par exemple le personnalisme accru de son enseignement sur le mariage, ou son souci de limiter les conflits et, dans la mesure du possible, d'humaniser la guerre -, c'est que ses artisans manquaient de modèles. Jusqu'alors, les conciles avaient mesuré leurs formulations à l'aune des grands Credo. C'étaient des explorations autorisées du monde de la foi ; ce n'étaient pas de joviales ouvertures aux non-croyants. J. Ratzinger était d'accord sur l'importance de trouver une manière ecclésiale et cependant « non autoritaire » de s'adresser au monde séculier, mais demandait qu'on le dispense de croire que cette manière, en l'occurrence, fût la bonne. Il s'opposait en particulier à la présence d'un teilhardisme vulgarisé pour lequel progrès humain et espérance chrétienne, libération technologique et rédemption chrétienne sont placés sur une ligne de continuité linéaire, quand ils ne sont pas tout simplement tenus pour synonymes. En dernière analyse, il est toujours vrai que le monde est sauvé par l'amour, et non par la technique. [...] Le service que la technologie peut rendre est christianisé lorsqu'il se soumet à une éthique qui n'a d'autre but que de rendre l'homme plus humain, et qu'il se voue au service de l'amour.
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Benoit XVI