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Guillaume Zeller, La baraque des prêtres.

Guillaume Zeller présente La baraque des prêtres - vidéo du Jeudi La Procure. Camp de concentration de Dachau
Prisonniers chrétiens
Courant 1940, les évêques allemands et l'Église catholique obtiennent des autorités du Reich que les membres du clergé en détention soient regroupés à Dachau, ce qui est entériné en décembre 1940. Les prêtres sont alors placés dans le bloc 26 en bordure du camp, séparés des autres détenus. L'autorisation de construire une chapelle dans le camp est accordée. Près de 900 prêtres arrivent au camp en décembre 1940, répartis dans deux blocs supplémentaires5 L'accès à la chapelle est dès le départ réservé aux membres du clergé. Les conditions de vie des prêtres s'améliorent rapidement. Ils disposent de lits individuels et de rations supplémentaires, et à partir du 15 mars 1941 ils sont exemptés de travail5. Cette différence de traitement crée des tensions avec les autres détenus qui persistent bien après la libération6.

En octobre 1941, certains privilèges des religieux sont supprimés, ou réservés aux prêtres allemands qui sont seuls autorisés à dire la messe. Le bloc 26 est réservé aux religieux allemands. Les conditions sont par la suite variables, par exemple avec des périodes où toute célébration religieuse est interdite. À partir de la fin 1942, les prêtres peuvent recevoir des colis de nourriture. En mars 1943, les prêtres étrangers, notamment polonais, sont à nouveau autorisés à officier5. Quelques religieux disposent toutefois d'un régime dérogatoire, avec pour principal avantage une cellule individuelle, mais aussi la possibilité de lire et écrire, et l'absence de violence physique, comme en témoigne J. Neuhäusler, évêque auxiliaire de Munich.

Dachau est le camp central où sont envoyés les prisonniers chrétiens, essentiellement des catholiques bavarois et polonais, mais aussi des protestants, essentiellement en raison de leur résistance spirituelle ou active. Dans ce "Bloc des prêtres" se trouvent 2 720 prêtres (dont 2 579 catholiques). La majorité est polonaise (1 780) ; 1 034 sont morts au camp.

Selon les archives de l'Église catholique romaine, plus de 3 000 de ceux-ci périssent dans le camp, surtout pendant l'année 1942 qui est la plus dure, dont Albert Eise et le bienheureux Gerhard Hirschfelder. Parmi ceux-ci, Karl Leisner, ordonné prêtre, clandestinement, derrière les barbelés par l'évêque de Clermont Mgr Gabriel Piguet, et béatifié par Jean-Paul II en 1996. Le théologien protestant Martin Niemöller et l'écrivain franciscain Éloi Leclerc sont également internés à Dachau. Josef Kentenich, fondateur du Mouvement de Schönstatt, est interné de 1942 à 1945. Il y fonde deux nouvelles branches de ce mouvement.

Himmler avait demandé d’y regrouper les prêtres dispersés jusque-là dans différents camps, afin de diminuer leur influence “nuisible” sur les autres prisonniers10. Il y a donc des baraques pour les prêtres, les méconnus Priesterblock 26, 28 et 30, où ont été rassemblés de nombreux prêtres et religieux de toutes nationalités, surtout allemands et polonais. D'abord mélangés, les Allemands sont regroupés exclusivement dans le Block 26 et sont les seuls autorisés à accéder à la chapelle. À la suite d'un ordre de Berlin, le commandant du camp doit tolérer un coin chapelle dans la première des quatre sections du baraquement no 26, où est célébrée quotidiennement la messe, à partir du 22 janvier 1941. Seul l’aumônier polonais Pawel Prabucki (pl) (auparavant aumônier du camp de Sachsenhausen) est autorisé à célébrer. Après sa mort en 1942, son successeur enfreint le règlement et laisse célébrer par d'autres prêtres.

En septembre 1944 s'ouvre un camp réservé aux femmes. Certaines viennent d'Auschwitz et de Birkenau.
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