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Conférence sur le pontificat de François.

Conférence sur François - Miles Christi - 15/08/2016
[1]

« L'Eglise, épouse de l'Agneau Immaculé, la voici saturée d'amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés » [2] (Léon XIII)

Introduction [3]

Lorsqu’on m’a proposé de donner une conférence sur François [4], j’avoue que je n’étais pas très enthousiaste. Car, que dire de plus à propos d’un homme dont les blasphèmes et les hérésies sont connues de tout le monde? Parler de François pourrait s’avérer non seulement un exercice particulièrement désagréable, mais, surtout dangereux, pour une double raison, qui regarde et le passé et l’avenir. Concernant le passé, il y a le risque de se focaliser excessivement sur la personne de Bergoglio et d’oublier ainsi d’où vient la crise actuelle, qui, pour l’essentiel, n’est pas le fait de François, car il ne fait que l’exacerber et la conduire à ses ultimes conséquences.

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Concernant l’avenir, le risque est de perdre de vue le sens de cette crise effroyable, en restant en quelque sorte « prisonniers » du cauchemar présent, et oubliant que, si Dieu le permet, c’est pour mieux faire éclater la gloire de Notre Seigneur lorsqu’Il daignera intervenir pour punir les méchants, récompenser les justes et restaurer toutes choses. Le premier risque consiste donc à perdre de vue le tableau d’ensemble et à surestimer une personne au détriment d’un système dont il n’est qu’une pièce interchangeable. Le deuxième risque, plus grave encore, réside dans l’affaiblissement de la vertu théologale d’espérance, oubliant que Notre-Seigneur est déjà vainqueur du mal et que nous prendrons part à sa victoire, par la grâce de Dieu, si nous Lui restons fidèles.

Voir aussi: "2013-2022: Neuf ans avec François"

L'archive audio:
catholicapedia.net/audio/2016-08-15_conf-bergoglio.mp3

Voici les sujets qui seront abordés: l’homosexualisme, le laïcisme, hérésies et blasphèmes, la destruction du mariage, l’écologisme, l’islam et l’immigrationnisme, le judaïsme, le panthéisme et l’œcuménisme.

1. L’homosexualisme

A une époque où la tyrannie du lobby homosexuel s’exerce quasiment sans restriction sur la planète, François a fait des déclarations et a posé des gestes renforçant l’idéologie homosexualiste. On se souvient de la phrase choc qu’il avait prononcée dans sa conférence au retour des JMJ au Brésil: « Qui suis-je pour juger ? » en parlant des homosexuels. Cette phrase avait fait le tour de la planète et avait valu à François d’être élu Homme de l’Année 2013 par le magazine LGBT américain The Advocate. Il y avait eu ensuite l’appel téléphonique à un transsexuel espagnol, une femme devenue « homme », Diego Neria, l’invitant à venir le voir en audience privée à Rome, avec sa « fiancée », aux frais du Vatican. François se fit prendre en photo avec le duo lesbien et le cliché avait fait le tour du monde. Selon « Diego », François, lors de son appel, lui avait dit que:

« Dieu aime tous ses enfants, quelle que soit leur situation, et tu es un enfant de Dieu, c’est pourquoi l’Eglise t’aime et t’accepte tel que tu es. »

Le 21 mars 2014 François marchait main dans la main avec le prêtre homosexualiste italien Luigi Ciotti, sous les caméras de la télévision italienne. Le 6 mai il concélébrait au Vatican avec un autre prêtre homosexualiste, Michele de Paolis, dont il embrassa les mains après la Messe, devant les journalistes chargés d’immortaliser la scène. Le Jeudi Saint 2015 il lava les pieds d’un transsexuel dans une prison, lequel, par la suite, reçut la sainte communion. Lors d’un entretien avec le Père Antonio Spadaro il déclara ceci:

« Un jour quelqu’un m’a demandé d’une manière provocatrice si j’approuvais l’homosexualité. Je lui ai alors répondu avec une autre question: “Dis-moi: Dieu, quand il regarde une personne homosexuelle, en approuve-t-il l’existence avec affection ou la repousse-t-il en la condamnant ?”»

François se refuse à dire qu’il condamne l’homosexualité et il prétend faire croire que l’amour que Dieu porte aux homosexuels vaudrait approbation de leur péché. Finalement, voici ce qu’a dit François le 16 juin dernier, lors du vol de retour d’Arménie. Un journaliste lui avait demandé ce qu’il pensait des propos du Cardinal Marx, selon lequel l’Église catholique devrait demander pardon aux homosexuels pour les avoir « discriminés ». Voici sa réponse:

« Je crois que l’Église doit demander pardon non seulement aux personnes gays qu’elle a offensées, mais elle doit aussi demander pardon aux pauvres, aux femmes et aux enfants exploités dans le travail; elle doit demander pardon d’avoir béni tant d’armes […] les chrétiens doivent demander pardon de ne pas avoir accompagné tant de choix, tant de de familles. Je me rappelle la culture de Buenos Aires, la culture catholique fermée, quand j’étais enfant […]: on ne pouvait pas entrer dans la maison d’une famille divorcée! Je parle d’il y a 80 ans. La culture a changé, grâce à Dieu. »

2. Le laïcisme

En juillet 2013, lors d’un discours au Brésil, François a fait l’éloge de la laïcité de l’Etat et du pluralisme religieux:

« Je considère fondamentale […] la contribution des grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie. La laïcité de l’État […] est favorable à la cohabitation entre les diverses religions. »

François met ainsi en valeur le prétendu apport social de toutes les « grandes traditions religieuses », ainsi que la fallacieuse « neutralité » de l’Etat vis-à-vis de la révélation divine et de l’enseignement de l’Eglise. Il y a de nombreux documents du magistère d’avant Vatican II qui réfutent ses propos. A titre d’exemple, je cite l’encyclique Quas Primas, par laquelle Pie XI instituait la solennité du Christ-Roi, en 1925:

« Les Etats, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles, car sa dignité royale exige que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse. »

En mars dernier François reçut les Poissons Roses, des socialistes français prétendument d’ « inspiration chrétienne ». Voici ses paroles:

« Votre laïcité est incomplète. La France doit devenir un pays plus laïc […] Une laïcité saine comprend une ouverture à toutes les formes de transcendance, selon les différentes traditions religieuses et philosophiques. D’ailleurs même un athée peut avoir une intériorité ».

François revendique toutes les formes de « spiritualité », quelles qu’elles soient, allant même jusqu’à revendiquer celle des athées, le rôle de l’Etat se bornant à être celui du garant de cette prétendue « liberté religieuse », qui serait une source de richesses pour la société.

3. Le judaïsme

L’attitude de François envers le judaïsme s’inscrit en continuité parfaite avec la nouvelle théologie de la déclaration conciliaire Nostra Aetate sur la relation de l’Eglise avec les religions non chrétiennes. Par souci de brièveté, je me bornerai à citer un seul exemple, mais amplement suffisant pour illustrer la situation. En septembre 2015, lors de son voyage aux USA, François bénit une statue appelée Synagogue et Eglise dans notre temps, qui présente deux femmes assises l’une à côté de l’autre, comme deux soeurs. L’une tient un livre, l’autre un rouleau, tandis qu’elles regardent les textes de l’autre avec beaucoup de respect. Dans le piédestal se trouve inscrite une citation de François, tirée du § 249 d’Evangelii Gaudium:

« Il existe une riche complémentarité qui nous permet de lire ensemble les textes de la Bible hébraïque et de nous aider mutuellement à approfondir les richesses de la Parole. »

A titre de rappel historique, voici les paroles prononcées par le rabbin Abraham Skorka, grand ami de François, en novembre 2012, quatre mois avant son élection au pontificat, à l’occasion de la réception du doctorat honoris causa que lui décerna la Université Catholique Argentine, des mains précisément de Jorge Bergoglio, à l’époque archevêque de Buenos Aires et cardinal primat de l’Argentine, qui écouta attentivement le discours du rabbin et l’applaudit chaleureusement:

« Je demande à Dieu que se multiplient ceux qui se battent pour la vérité, au-delà des explications et des points de vue théologiques […]. Nous devons […] construire une réalité humaine différente. Nous attendons le messie, mais pour qu’il arrive, nous devons lui préparer le terrain […] Je crois qu’il va venir quand Dieu le voudra, Dieu se révélera à l’humanité quand il le jugera opportun. »

Voici enfin un passage d’Evangelii Gaudium dans lequel François explique que l’Eglise doit s’enrichir des « valeurs » du judaïsme talmudique:

« Dieu continue à œuvrer dans le peuple de la première Alliance et fait naître des trésors de sagesse qui jaillissent de sa rencontre avec la Parole divine. C’est pourquoi l’Église aussi s’enrichit lorsqu’elle recueille les valeurs du Judaïsme. » § 249

On reste pantois devant de telles paroles. Quelles sont ces « valeurs du judaïsme » susceptibles d’enrichir l’Eglise? Est-ce leur rejet obstiné de leur seul Messie et Sauveur, Jésus-Christ? Ou bien leur internationalisme subversif et antichrétien, prélude au règne mondial de l’Antichrist?

4. Des hérésies caractérisées

François affirme que: « vivre et laisser vivre est le premier pas vers la paix et le bonheur. » Pour lui, donc, ce n’est pas la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ qui constitue le premier pas vers la paix et le bonheur, mais le fait de vivre sa vie comme on l’entend et en laissant les autres libres d’en faire autant. Il est en train de nous dire que la paix et le bonheur véritables ne sont pas un don de Dieu, mais une construction humaine. Cette phrase fait partie des Dix commandements du bonheur, qu’il a énumérés dans un entretien avec un magazine argentin en juillet 2014, durant lequel François n’a pas daigné nommer une seule fois Dieu ni Notre Seigneur Jésus-Christ. Voici maintenant une phrase tirée d’Evangelii Gaudium:

« Il ne faut pas penser que l’annonce évangélique doive se transmettre toujours par des formules déterminées et figées, ou avec des paroles précises qui expriment un contenu absolument invariable. » § 129

Vous avez bien entendu: pas de paroles précises, pas de contenu invariable. C’est la quintessence de l’hérésie moderniste, condamnée par Saint Pie X. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’encyclique Pascendi. Voici une autre citation, extraite de son entretien avec Antonio Spadaro:

« Dans le fait de chercher et trouver Dieu en toutes choses, il reste toujours une zone d’incertitude. Elle doit exister. Si quelqu’un dit qu’il a rencontré Dieu avec une totale certitude et qu’il n’y a aucune marge d’incertitude, c’est que quelque chose ne va pas. »

Est-il nécessaire de rappeler que la vertu théologale de la foi requiert la certitude, l’acquiescement sans faille aux vérités que Dieu a révélées et qu’entretenir un doute volontaire à leur égard constitue un péché grave? Voici ce qu’en dit le Catéchisme de Saint Pie X:

« 866. Sommes-nous sûrs des choses que la sainte Église nous enseigne? Nous sommes absolument certains des choses que la sainte Église nous enseigne, parce que Jésus-Christ a donné sa parole que l’Église ne se tromperait jamais. 867. Par quel péché perd-on la foi? On perd la foi par la négation ou le doute volontaire, quand l’objet n’en serait même qu’un seul des articles proposés à notre croyance. »

François a insisté sur ce point lors d’un dialogue avec les jeunes italiens de la Villa Nazareth à Rome, où il s’est rendu le 18 juin dernier. A quelqu’un lui ayant demandé s’il avait connu des crises de foi, voici ce qu’il a répondu:

« Je traverse souvent des crises de foi et, parfois, j’ai eu le toupet d’en faire le reproche à Jésus: ‘‘Mais, pourquoi permets-tu cela?’’; et j’ai eu des doutes aussi: ‘‘Mais, cela est-il vrai, ou tout n’aura été qu’un rêve?’’. J’ai traversé ces crises lorsque j’étais jeune, séminariste, prêtre, religieux, évêque et pape. ‘‘Mais, pourquoi le monde est-il ainsi, si Tu as donné Ta vie? Mais, n’est-ce pas une illusion, un alibi pour nous consoler ?” Au chrétien qui n’a pas connu ça, qui n’a jamais eu de crise de foi, il manque quelque chose: c’est un chrétien qui se contente d’un peu de mondanité et avance dans la vie comme ça. »

Ce que François dit aux jeunes est que douter des vérités de la foi est bien et que ceux qui ne le font pas sont des chrétiens médiocres et mondains. Imaginez un catéchiste qui dirait à ses élèves qu’il ne cesse de douter à propos de ce qu’il leur transmet et que cela lui paraît non seulement bénéfique mais même nécessaire pour pouvoir devenir un bon chrétien. Eh bien, ici nous avons un prétendu pape, docteur suprême de la foi, qui dit aux fidèles à peu près ceci:

« Chers frères et sœurs, afin de devenir des chrétiens authentiques je vous encourage à ne pas hésiter à remettre en question votre foi, en prenant exemple sur moi, qui n’ai pas cessé de le faire à chacune des nombreuses étapes de ma longue vie, et qui continue de le faire même maintenant que je suis devenu le Vicaire de Jésus-Christ. Par ailleurs, je tiens à vous faire remarquer que, si vous refusiez de le faire, vous seriez de ces chrétiens mesquins et mondains qui sont incapables de s’avancer vers les ‘‘périphéries existentielles’’ et de pratiquer la ‘‘culture de la rencontre’’. »

Voici un autre extrait: « Dialoguer signifie être convaincu que l'autre a quelque chose de bon à dire, faire de la place à son point de vue, à ses propositions. Dialoguer ne signifie pas renoncer à ses propres idées et traditions, mais à la prétention qu’elles soient uniques et absolues. »

Pour François, le catholicisme n’est qu’une « tradition » parmi d’autres, pas la vérité révélée par Dieu. La foi catholique se résumerait ainsi à « nos propres idées et traditions ». Tout est affaire d’opinion. La vérité religieuse n’est pas conçue comme absolue, certaine et invariable. Puis, il nous apprend que: « La religion a le droit d’exprimer son opinion au service des personnes mais Dieu, dans la création, nous a rendu libres: l’ingérence spirituelle dans la vie des personnes n’est pas possible. »

C’est toujours la même chose: la vérité religieuse, « unique et absolue », n’existe pas, on ne peut atteindre la vérité avec certitude, il n’y a que des « opinions », et elles sont toutes respectables, dans la mesure où elles sont respectueuses de la « dignité inaliénable de la personne humaine ». Pour François, le chrétien qui chercherait la clarté et la sûreté doctrinale ferait fausse route et celui qui resterait attaché au passé manquerait le train du progrès, s’enfermant dans une vision statique des choses. Pour surréaliste que cela puisse paraître, c’est bel et bien ce que François a dit à Antonio Spadaro en 2013:

« Si le chrétien est légaliste ou cherche la restauration, s’il veut que tout soit clair et sûr, alors il ne trouvera rien. La tradition et la mémoire du passé doivent nous aider à avoir le courage d’ouvrir de nouveaux espaces à Dieu. Celui qui aujourd’hui ne cherche que des solutions disciplinaires, qui tend de manière exagérée à la “sûreté” doctrinale, qui cherche obstinément à récupérer le passé perdu, celui-là a une vision statique et non évolutive. »

5. La destruction du mariage et l’abolition du péché par la fausse miséricorde

Par sa deuxième Exhortation Apostolique, Amoris Laetitia, François a franchi un nouveau palier dans l’iniquité. Tout d’abord, il abolit le rôle du magistère au profit du relativisme doctrinal érigé en règle unique:

« En rappelant que ‘‘le temps est supérieur à l’espace’’, je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent. » § 3

Après nous avoir rappelé le principe absurde selon lequel « le temps est supérieur à l’espace », François explique que dans l’Eglise on a besoin de garder « l’unité de doctrine », mais que « cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ». Pour comprendre comment il peut tenir allègrement ces propos contradictoires dans une même phrase, il ne faut pas perdre de vue que le principe de non contradiction n’a aucun sens pour celui qui adhère au principe de l’évolution, dans laquelle les conflits, les crises et, justement, les contradictions, constituent le véritable moteur du progrès, le dynamisme dialectique qui rend possible l’ascension progressive de l’esprit humain vers la conscience absolue, c’est-à-dire, vers la divinisation.

Ensuite, François profite pour saper l’autorité du chef de famille, expliquant que l’enseignement de Saint-Paul n’est qu’un « revêtement culturel »:

« […] il faut éviter toute interprétation inappropriée du texte de la Lettre aux Éphésiens où il est demandé que ‘‘les femmes soient soumises à leurs maris’’. Saint Paul s’exprime en catégories culturelles propres à cette époque; toutefois nous ne devons pas prendre à notre compte ce revêtement culturel. » § 156

Puis, François plaide pour la réintégration à la vie ecclésiale de tous ceux qui se trouvent dans une situation « irrégulière »:
« Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde imméritée, inconditionnelle et gratuite. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile! Je ne me réfère pas seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent. » § 297

« Tous », veut bien dire « tous », n’est-ce pas? C’est-à-dire, concubins, divorcés-« remariés », homosexuels, partisans de l’avortement et du « mariage » gay, etc. Or, personne n’est exclu « pour toujours » de l’Eglise, à condition qu’on se décide à changer de vie! Le problème est que, pour lui, il faudrait intégrer tout le monde, quelle que soit sa situation, y compris ceux qui n’ont pas l’intention de mettre un terme à leur vie déréglée. Et puis, dire que ce n’est pas dans la logique de l’Evangile de condamner pour toujours est assez cocasse, lorsqu’on pense à ces paroles de Notre-Seigneur:

« Ensuite il dira à ceux qui sont à sa gauche: retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Mt. 25, 41)

François explique ensuite que si on vit son adultère avec une « fidélité éprouvée » et un « don de soi généreux », même si ce n’est pas la situation « idéale », on peut tout de même être réintégré, moyennant le « discernement » et le « regard différencié » des pasteurs:

« Les divorcés engagés dans une nouvelle union peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié. Une chose est une seconde union consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien […] Il doit être clair que ceci n’est pas l’idéal que l’Évangile propose pour le mariage et la famille. Les Pères synodaux ont affirmé que le discernement des Pasteurs doit toujours se faire en distinguant attentivement les situations, d’un regard différencié. Nous savons qu’il n’existe pas de recettes simples. » § 298

Or, ceci relève de l’éthique de situation, qui dissout la morale dans un relativisme subjectiviste: il n’y a plus que les circonstances à considérer, il n’y a plus d’actes objectivement mauvais, purement et simplement, quelle que soit la circonstance. Le mariage chrétien, avec l’indissolubilité qu’il implique, n’est plus normatif mais devient un « idéal » qui n’est pas à la portée de tout le monde. Aussi s’efforcera-t-on de mettre en exergue les « valeurs positives » qui se trouvent dans les situations « irrégulières » (concubinage, adultère, duos homosexuels, etc.): « fidélité prouvée, don de soi généreux, engagement chrétien », etc. A-t-on besoin de préciser que de tels propos ne sont que d’affreux mensonges et qu’ils ne peuvent provenir que du père du mensonge?

En juin dernier, à l’occasion du Congrès ecclésial du diocèse de Rome, François est revenu sur le sujet, dont voici trois courts extraits:

1. « Ils préfèrent vivre ensemble, et cela est un défi […] Il ne faut pas dire tout de suite: ‘‘Pourquoi est-ce que tu ne te maries pas à l’église?’’ Non. Les accompagner: attendre et […] faire mûrir la fidélité. »

2. « Je dois dire que j’ai vu une grande fidélité dans ces concubinages, une grande fidélité; et je suis certain que c’est un véritable mariage, ils ont la grâce du mariage, précisément en raison de la fidélité qu’ils vivent. »

3. « C’est la culture du provisoire. Et cela se produit partout, même dans la vie sacerdotale […] C’est pourquoi la plus grande partie de nos mariages sont nuls, car ils disent: ‘‘Oui, pour toute la vie’’, mais ils ne savent pas ce qu’ils disent […].»

Mais alors, à quoi bon se marier si la plupart des mariages sont invalides et que les concubinages vécus dans la « fidélité » ont la grâce du mariage? Arrive-t-on à imaginer les effets délétères que les paroles de François peuvent avoir sur les couples qui traversent des moments difficiles et qui font de leur mieux pour rester fidèles à leurs engagements? A quoi bon continuer de se battre? N’est-il pas plus raisonnable de faire une demande de reconnaissance de nullité matrimoniale, puisque la plupart des mariages sont invalides, et de « refaire sa vie »? En définitive, ce que François est en train de dire aux concubins est de ne pas se marier et, aux mariés, que leurs mariages n’ont aucune valeur.

6. Le mondialisme et la « conversion écologique »

Au moment où l’humanité a abandonné totalement Dieu et où le mal est devenu la règle morale universelle, François a décidé que la priorité de notre temps doit être accordée à la préservation de l’environnement et au combat contre le « réchauffement climatique ». Voici un passage de son discours d’avril dernier à l’occasion d’un rassemblement pour célébrer le Jour de la Terre:

« Et comment on réalise cela? Tout simplement en sachant que nous avons tous quelque chose en commun, nous sommes tous des humains. Dans cette humanité nous nous rapprochons pour travailler ensemble. ‘‘Mais moi, je suis de telle religion, moi de telle autre…’’ Peu importe! Allons tous de l’avant pour travailler ensemble. Se respecter, se respecter! Alors nous verrons ce miracle d’un désert qui devient forêt. »

Jetons maintenant un coup d’œil à l’encyclique Laudato Si’, le manifesto écologique dans lequel François fait sienne une double imposture scientifique: celle du réchauffement climatique et celle de sa supposée causalité humaine. Le document repose donc sur des données scientifiquement contestables, ce qui lui enlève à la racine sa raison d’être. Si à cela on ajoute le fait que les débats d’ordre scientifique ne relèvent pas du magistère, on prend la mesure de l’absurdité de ce texte. Voici un passage où il préconise l’humanitarisme planétaire:

« J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. […] Il nous faut une nouvelle solidarité universelle. » § 14

Ailleurs, François se fait le chantre de la Charte de la Terre, document écolo-mondialiste d’initiative onusienne lancé en 2000, et à ce jour devenu une référence juridique internationale moralement contraignante pour les gouvernements, en attendant qu’il ne devienne contraignant politiquement. Il s’agit d’un pur produit des loges illuministes, mélange de socialisme, panthéisme, laïcisme et féminisme, autant dire, un outil totalement corrosif, dans la ligne des différentes déclarations des Droits de l’Homme. Lisons ce qu’en dit François:

« La Charte de la Terre nous invitait à tourner le dos à une étape d’autodestruction et à prendre un nouveau départ, mais nous n’avons pas encore développé une conscience universelle qui le rende possible. Voilà pourquoi j’ose proposer de nouveau ce beau défi: “Comme jamais auparavant dans l’histoire, notre destin commun nous invite à chercher un nouveau commencement [...] Faisons en sorte que notre époque soit reconnue dans l’histoire comme celle de l’éveil d’une nouvelle forme d’hommage à la vie, d’une ferme résolution d’atteindre la durabilité, de l’accélération de la lutte pour la justice et la paix et de l’heureuse célébration de la vie”. » § 207

Nouveau départ pour une humanité sans Dieu et célébration de la vie sans Jésus-Christ, devrait-on ajouter. Voilà donc une sorte de nouvel « évangile » en vue d’établir le Nouvel Ordre Mondial qui garantira la « justice » et la « paix » pour une humanité ayant définitivement tourné le dos à son Rédempteur et tombée dans les filets de Satan, dont François est incontestablement un serviteur dévoué et un insigne représentant.

7. Des blasphèmes effroyables

S’il y a un trait distinctif dans le pontificat de François, une marque de fabrique dans son style, un dénominateur commun donnant une cohérence à ses paroles et à ses actions, c’est bel et bien le blasphème. Voici quelques morceaux choisis:
« Je crois en Dieu. Pas dans un Dieu catholique, car il n'existe pas de Dieu catholique. »

Cette seule phrase, prononcée six mois après son élection, et qui fit la une de toute la presse mondiale, aurait dû suffire pour susciter une condamnation sans appel du prodigieux insulteur argentin. Il n’en fut rien, ce qui prouve, si besoin était, l’état invraisemblable de déliquescence spirituelle, intellectuelle et morale des catholiques.

Un autre exemple: selon François, Jésus a dû demander pardon à ses parents à cause de son « escapade » au Temple de Jérusalem. Et ses parents lui ont fait part de leur « réprobation ». Visiblement, François a le sens de l’opportunité, car il a tenu à faire ce délicat compliment à Jésus, Marie et Joseph lors du sermon de la fête de la Sainte Famille, en décembre 2015:

« Au lieu de revenir à la maison avec les siens, il s’était arrêté à Jérusalem dans le Temple, causant une grande peine à Marie et à Joseph qui ne le trouvaient plus. Pour cette “escapade”, Jésus a dû probablement faire des excuses à ses parents. L’Évangile ne le dit pas, mais je crois que nous pouvons le supposer. La question de Marie manifeste une certaine réprobation, rendant évidente sa préoccupation et son angoisse ainsi que celle de Joseph. »

François prend visiblement un malin plaisir à injurier la Mère de Jésus. Selon lui, Notre-Dame, au pied de la Croix, se serait révoltée contre Dieu, le traitant de menteur. Voici ses paroles:

« Elle était silencieuse, mais dans son cœur, que de choses disait-elle au Seigneur! ‘‘Toi, ce jour-là, tu m’as dit qu’il serait grand; tu m’as dit que tu lui donnerais le trône de David, son père, qu’il règnerait pour toujours et maintenant, je le vois ici.’’ La Vierge était humaine! Et peut-être avait-elle envie de dire: ‘‘Mensonge! J’ai été trompée!’’ »

Ce blasphème fut par la suite renouvelé à plusieurs reprises. Essayons de déchiffrer l’enseignement que François nous présente à propos de la Reine des Anges. Selon lui, Marie ne comprend pas ce qui arrive à Jésus, Marie ne comprend pas le sens de sa souffrance, Marie au pied de la Croix se révolte contre Dieu dans son cœur, Marie estime qu’elle a été trompée par l’ange Gabriel au moment de l’Annonciation, Marie ne consent pas librement et lucidement au sacrifice rédempteur de son fils, Marie n’est donc pas Notre-Dame des sept douleurs ni la Reine des Martyrs, Marie n’a rien compris à la prophétie de Siméon lors de la présentation de l’Enfant Jésus au Temple, Marie ignore ce qu’elle fait là et elle méconnaît le sens de sa mission, Marie ne sait pas quel rôle lui est dévolu dans le plan du salut. Voilà la version bergoglienne du rôle joué par Notre-Dame le Vendredi Saint, au Golgotha, au pied de la Croix, lorsque s’opérait la Rédemption du genre humain.

Mais l’obsession blasphématrice de François ne s’arrêtera pas là. Et pourquoi s’en priverait-il? Puisque personne ne lui tient tête, et que, manifestement, il est dépourvu de toute crainte de Dieu. Selon François, il n’y a pas eu que la Très Sainte Vierge Marie qui aurait blasphémé contre Dieu: son divin Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, n’en est pas en reste. Voici ses paroles:

« Quand Jésus se lamente -‘‘Père, pourquoi m’as-tu abandonné?’’- blasphème-il? Le mystère est là. Très souvent j’ai écouté des gens qui vivaient des situations difficiles, douloureuses, qui avaient tant perdu ou qui se sentaient seules et abandonnées et qui s’interrogeaient: ‘‘Pourquoi? Pourquoi?’’ Ils se révoltaient contre Dieu. Et je leur disais: ‘‘Continuez de prier comme cela, car cela aussi est une prière.’’ Car c’était bien une prière quand Jésus disait à son Père: ‘‘Pourquoi m’as-tu abandonné?’’. »

Ainsi, selon François, Jésus et Marie se révoltaient contre Dieu. Et dans leur détresse, ils blasphémaient. Mais c’était par ailleurs une vraie prière de leur part. Si bien qu’il encourage les gens qui sont dans la souffrance à suivre l’exemple de Jésus et de Marie, en se révoltant eux-mêmes aussi contre Dieu, en blasphémant eux-mêmes aussi contre Dieu, contre cet être cruel et méchant qui n’a que faire de la souffrance humaine, laquelle est gratuite et incompréhensible…

François nous explique donc que, au moment même où notre divin Sauveur accomplissait la Rédemption du genre humain par le sacrifice volontaire de sa vie sur l’autel de la Croix, il aurait blasphémé contre son Père, se révoltant contre Son dessein salvifique. Et que, en même temps, Notre-Dame, au pied de la Croix, au lieu de s’associer lucidement et librement au sacrifice rédempteur de son divin Fils, aurait blasphémé elle aussi contre la volonté de Dieu, s’estimant trompée par la promesse que lui avait faite l’Ange à propos de la mission de Jésus, au moment de l’Annonciation.

Le moment central de l’histoire du Salut devient ainsi, selon le récit inouï qu’en fait François, un acte de révolte et de blasphème contre Dieu. Si bien que le nouvel Adam et la nouvelle Eve au Calvaire n’auraient pas fait mieux que nos premiers parents, agissant sous l’emprise du Démon au Paradis, lorsqu’ils commirent la faute originelle. Le salut n’aurait donc pas différé substantiellement de la chute, puisque la révolte contre la volonté divine aurait été leur dénominateur commun, Satan se trouvant à l’origine de ces deux moments décisifs de l’histoire de l’humanité.

8. Soutien à l’Islam et à l’immigration musulmane en Europe

Voici un extrait de son discours lors de la Journée Mondiale des Migrants en 2014:

« Partager notre expérience en portant la croix […] Ceux qui sont chrétiens, avec la Bible; ceux qui sont musulmans, avec le Coran. La foi que vos parents vous ont inculquée vous aidera toujours à avancer. »

Et voici un extrait de son homélie à Lampedusa en 2013 auprès de migrants clandestins:

« Je désire me tourner en pensée vers les chers immigrés musulmans qui commencent, ce soir, le jeune du Ramadan, avec le vœu d’abondants fruits spirituels. »

Le troisième extrait fait partie d’Evangelii Gaudium:

« Il est admirable de voir que des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes de l’Islam sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux. » § 252

Pour François donc, le Coran aide les gens à avancer dans les difficultés de la vie, le Ramadan est source de fruits spirituels et la participation aux rites religieux musulmans est quelque chose d’admirable. François, par ces propos, ne fait que conforter ces pauvres gens dans les ténèbres de l’erreur mahométane. Est-ce bien charitable de sa part envers des gens qui ne se trouvent malheureusement pas sur le chemin du Salut? Est-ce bien celle-là, la mission du Vicaire du Christ, de faire l’éloge des religions fausses qui détournent de Notre-Seigneur? Est-il besoin de préciser que ses paroles sont trompeuses et qu’elles ne sont pas conformes à l’Evangile?

François, à l’instar de ses prédécesseurs conciliaires, met en exergue la valeur spirituelle de la religion de Mahomet, mais il va plus loin qu’eux: il favorise ouvertement l’islamisation de l’Europe en préconisant l’arrivée massive d’immigrés musulmans. Il fait l’apologie de l’immigrationisme, par ses paroles et par ses actes. D’abord par ses actes: il est revenu au Vatican de son voyage à l’île grecque de Lesbos avec douze immigrés musulmans dans son avion privé. Par ses paroles aussi. Je cite son discours d’avril dernier à Rome dans un centre d’accueil pour réfugiés:

« Trop souvent, nous ne vous avons pas accueillis! Pardonnez la fermeture et l’indifférence de nos sociétés qui craignent le changement de vie et de mentalité que votre présence requiert. Traités comme un poids, un problème, un coût, au contraire, vous êtes un don. »

L’immigration musulmane serait donc un don pour l’Europe. Et leur arrivée requiert, de la part des européens, un « changement de vie et de mentalité ». Or, puisque certains refusent de disparaître sous le raz-de-marée islamique, François les stigmatise et demande pardon aux soi-disant « réfugiés » pour la « fermeture d’esprit » et l’« indifférence » des affreux récalcitrants à l’invasion mahométane. Par ces paroles François diabolise publiquement les européens qui se battent pour leur survie et attise la haine et le mépris des envahisseurs musulmans à l’égard de ces populations blanches et chrétiennes « racistes et xénophobes » qui leur réservent un si mauvais accueil.

Son action est d’une immense valeur symbolique. Le geste bergoglien à Lesbos est aux antipodes de celui accompli par le pape Saint Pie V à Lépante, qui avait empêché la conquête de la Chrétienté par l’Islam. Saint Pie V, pape de Trente, protège l’Europe contre les envahisseurs musulmans. François, pape de Vatican II, les emmène lui-même à Rome dans son avion privé aux yeux de tout le monde, montrant à la foule quel est l’exemple à suivre…

Dans le vol de retour à Rome une journaliste demanda à François pourquoi il avait privilégié trois familles musulmanes. Voici sa réponse:

« Je n’ai pas fait le choix entre chrétiens et musulmans. Ces trois familles avaient leurs papiers en règle. Il y avait deux familles chrétiennes dans la première liste qui n’avaient pas les papiers en règle. Ce n’est pas un privilège. Tous les douze sont enfants de Dieu. Le “privilège” est d’être enfants de Dieu. »

Or, on n’est pas enfant de Dieu par la naissance, mais par adoption divine, à travers la réception du Saint Baptême et la foi en Notre- Seigneur Jésus-Christ. C’est bien connu. Enfin, en tout cas, c’était bien connu jusqu’à Vatican II…

9. François et le panthéisme

Ce n’est pas la première fois que François dit qu’on est tous des « enfants de Dieu », ce qui suppose une vision panthéiste des choses. A titre d’exemple, voici ses paroles dans la Vidéo du Pape du mois de janvier dernier, dans laquelle on voyait apparaître des symboles catholiques, juifs, musulmans et bouddhistes tandis que la voix hors champ de François nous expliquait que:

« Beaucoup pensent de manière différente, ressentent les choses différemment, recherchent et trouvent Dieu de diverses manières. Dans cette multitude, dans cet éventail de religions nous avons une seule certitude: nous sommes tous enfants de Dieu. »

Si on est des enfants de Dieu par nature, si la vie divine se trouve chez tous les hommes du seul fait d’exister, si on n’est pas surélevés à la vie de la grâce par un don de Dieu venant s’ajouter à notre condition de créatures, la différence entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel disparaît, la distinction entre le Créateur et la créature s’évanouit et on est donc de plain-pied dans le panthéisme. Voici ce qu’il a dit dans son entretien avec Scalfari:

« Je crois en Dieu. Pas dans un Dieu catholique, car il n'existe pas de Dieu catholique […] Et je crois en Jésus Christ, son incarnation. Jésus est mon maître et mon pasteur, mais Dieu, le Père, Abba, est la lumière et le Créateur. Tel est mon Être. »

Il importe de décoder ce qu’a signifié François par cette courte phrase. Tout d’abord, il a nié l’existence de la Sainte Trinité, en récusant l’existence d’un Dieu catholique. Il va sans dire que, en disant cela, il a aussi nié implicitement le caractère surnaturel et la mission divine de l’Eglise. Ensuite, il a nié la divinité de Notre-Seigneur, en affirmant que Jésus est son maître et son pasteur « mais » que Dieu est la lumière et son Créateur. Enfin, il a fait profession de foi panthéiste en déclarant que son être est celui de Dieu: « tel est mon être », ce sont ses mots. Voici un autre passage du même entretien:

« J'observe pour ma part que Dieu est lumière qui illumine les ténèbres […] et qu'une étincelle de cette lumière divine est dans chacun de nous. Dans la lettre que je vous ai écrite, je me souviens vous avoir dit que notre espèce, comme d'autres, s'éteindra mais la lumière de Dieu, elle, ne s'éteindra pas, qui finalement envahira toutes les âmes et alors tout sera dans tous. »

Passons sur l’hérésie proprement inconcevable selon laquelle notre espèce « s’éteindra » un jour, comme les autres, ce qui défie toute imagination et tout bon sens, pour peu qu’on connaisse un tant soit peu les Ecritures. Mais revenons à la question du panthéisme. François le dit en toutes lettres, pas besoin de se lancer dans une herméneutique alambiquée sur ce qu’il a voulu dire: « une étincelle de cette lumière divine est dans chacun de nous » et cette lumière un jour « envahira toutes les âmes et sera tout en tous ».

Vous aurez compris également que le salut est universel, personne ne se damne, personne ne risque d’aller en enfer. Et c’est tout à fait logique, du moins François, à défaut d’être catholique, est-il cohérent dans ses idées. En effet, comment concevoir la damnation éternelle, qui implique une séparation irréversible d’avec Dieu, dans une logique panthéiste, où, par définition, rien ne saurait échapper à l’unique substance divine et dans laquelle toute dualité est exclue?

Mais, s’il n’y a pas de mal ni possibilité de damnation, c’est que, au fond, il n’y a pas de péché non plus, ni besoin de Rédemption, laquelle, à la rigueur, ne consisterait qu’à « prendre conscience » de notre nature véritable, faisant disparaître ainsi la dualité illusoire et la division, véritable source du mal chez l’homme.

10. François et l’œcuménisme

Concernant l’œcuménisme, François est dans un accord parfait avec la théologie novatrice de Vatican II. La seule spécificité de son pontificat, comme dans les autres domaines, consiste à rendre la rupture conciliaire encore plus flagrante, la conduisant jusqu’à ses dernières conséquences.

Cette citation est tirée de son entretien avec Antonio Spadaro:

« Il est important pour les relations œcuméniques non seulement de mieux se connaître, mais aussi de reconnaître ce que l’Esprit a semé dans l’autre comme un don qui nous est aussi destiné. » Question du Père Spadaro: « Comment voyez-vous l’avenir de l’unité de l’Église? » Réponse de François: « Nous devons cheminer unis dans les différences: il n’y a pas d’autre chemin pour nous unir. C’est le chemin de Jésus. »

Dans ce même entretien, François a expliqué qu’il existe une multitude d’ « Eglises », dont certaines sont plus anciennes que d’autres, les unes apportant la force de leur jeunesse, les autres, la sagesse de leur expérience. Cependant, elles ont toutes vocation à construire le futur ensemble, évitant de tomber dans le piège de l’autosuffisance et sans céder à la volonté d’hégémonie:

« Les jeunes Églises développent une synthèse de foi, de culture et de vie en devenir, et donc différente de celle développée par les Églises plus anciennes. Pour moi, le rapport entre les Églises d’institution plus ancienne et celles plus récentes est semblable au rapport entre jeunes et anciens dans une société: ils construisent le futur, mais les uns avec leur force et les autres avec leur sagesse. Nous courons toujours des risques, évidemment; les Églises plus jeunes, celui de se sentir auto-suffisantes, les plus anciennes, de vouloir imposer aux plus jeunes leur modèle culturel. Mais le futur se construit ensemble. »

En juin dernier il a fait l’apologie de Luther, justifiant sa révolte et cautionnant sa doctrine hérétique sur la justification, et donnant au passage, comme à l’accoutumée, un abject coup de griffe à l’Eglise. Voici ses déclarations:

« Je crois que les intentions de Martin Luther n’étaient pas erronées: c’était un réformateur. […]à l’époque […] nous voyons que l’Église n’était pas un modèle à imiter: il y avait de la corruption dans l’Église, il y avait de la mondanité, il y avait de l’attachement à l’argent et au pouvoir […] Et aujourd’hui, luthériens et catholiques sommes d’accord sur la doctrine de la justification: sur ce point si important, il ne s’est pas trompé. »

Il n’est pas question de prouver ici que Luther s’est trompé et qu’il n’y a aucun accord possible entre protestants et catholiques au sujet de la doctrine de la justification, il suffit pour s’en persuader de lire le décret sur la justification promulgué au Concile de Trente. Voici le canon supplémentaire qu’il serait utile d’ajouter à la liste du décret tridentin:

« Si quelqu’un dit que les intentions de Martin Luther n’étaient pas erronées, que c’était un réformateur, que l’Église à son époque n’était pas un modèle à imiter, qu’aujourd’hui, luthériens et catholiques sont d’accord sur la doctrine de la justification et que, sur ce point, Luther ne s’est pas trompé, qu’il soit anathème. »

Conclusion

Il est indispensable de porter sur cette réalité terrifiante un regard surnaturel, il faut impérativement comprendre ces évènements dramatiques à la lumière de la révélation divine. Il n’aura échappé à personne que la crise actuelle n’est pas de même nature que celles que l’Eglise a connues par le passé, elle a une dimension eschatologique, du fait que le mystère d’iniquité est visiblement installé dans le lieu saint.

Cette crise n’est que l’aboutissement d’un combat de longue haleine livré contre l’Eglise par Satan et ses suppôts sur la terre, afin de réussir à l’infiltrer, à occuper ses lieux et ses institutions, à modifier son culte et sa doctrine, à la vider de sa substance, en la métamorphosant de l’intérieur en une abominable singerie du Corps Mystique du Christ, en une contrefaçon diabolique de l’Eglise, monstrueuse parodie qui prend sa place aux yeux du monde mais qui, à terme, finira par montrer son vrai visage, celui d’une contre-église satanique entièrement consacrée au service de l’Antichrist.

Pour ceux qui trouveraient mon diagnostique excessif, je me permets de citer le pape Léon XIII et sa Supplique à Saint-Michel Archange, contenue dans l’Exorcisme contre Satan et les autres anges apostats, publiée en 1890, dont le caractère manifestement prophétique s’applique parfaitement à la situation présente:

« L'Eglise, épouse de l'Agneau Immaculé, la voici saturée d'amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu'elle désire de plus sacré. Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre et la chaire de la Vérité ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété; en sorte que, le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. »

Cette prière nous aide à comprendre ce qui s’est passé depuis l’élection de Jean XXIII et la convocation du CVII, assemblée subversive dirigée par le parti moderniste infiltré dans l’Eglise depuis la fin du XIX siècle et chargé de la mettre au diapason avec le « monde moderne ». Saint-Pie X l’a parfaitement expliqué dans son encyclique Pascendi sur les erreurs modernistes en 1907. Le trône de Pierre, la chaire de Vérité, le lieu saint de la nouvelle alliance est occupé par des hommes gagnés à la cause de la secte révolutionnaire libérale, progressiste et moderniste, et, depuis leur prise de pouvoir à Vatican II, ils n’ont eu de cesse de tout bouleverser, de tout enlaidir, de tout démolir.

Pour conclure, et afin d’entretenir notre espérance et de ne pas nous décourager durant cette longue et pénible attente du jour glorieux où le Christ restaurera toutes choses, voici un passage de l’encyclique de Pie XI Miserentissimus Redemptor, qui nous le laisse percevoir et nous le fait désirer d’un amour renouvelé:

« Nous avons institué la fête du Christ Roi de l'univers et prescrit de la célébrer solennellement dans toute la chrétienté. Ce faisant, Nous n'avons pas seulement mis en lumière l'empire souverain du Christ sur toutes choses, sur la société tant civile que domestique et sur chaque homme en particulier, mais Nous avons encore fait entrevoir les joies de ce jour, heureux entre tous, où le genre humain, de son plein gré, se soumettra à la souveraineté infiniment douce du Christ-Roi. »

15 août 2016, en la solennité de l’Assomption au Ciel de la Très Sainte Vierge Marie

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[1] Pope Francis in Brazil: Pilgrims pack Copacabana beach
[2] EXORCISME CONTRE SATAN ET LES ANGES APOSTATS
[3] Voici l’enregistrement : catholicapedia.net/audio/2016-08-15_conf-bergoglio.mp3
[4] Pour plus d’information on peut consulter les livres Trois ans avec François. L’imposture bergoglienne : TROIS ANS AVEC FRANÇOIS, l’imposture bergoglienne ainsi que Trois ans et demi avec François. La coupe est pleine : QU’IL SOIT ANATHÈME ! Trois ans et demi avec François : la coupe est pleine
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Je suis convaincu qu'une suite à cette conférence serait aussi constituée de nombreuses 'perles', et serait un heureux complément à cette première conférence ! Un nouvel exposé serait tout aussi édifiant ! 😲

Merci, cher ami. En fait, j'ai plein d'autres publications actualisées, mais en espagnol, il faudrait que je trouve le temps pour les traduire... - “Misterio de iniquidad: la abominación desoladora … - DIEZ AÑOS CON FRANCISCO.