apvs
588

3 ) Des personnes sous emprise sectaire, dans Maria Valtorta ? Réfutation de l'article de dom Guillaume Chevallier ( version 2024 )

PLAN :
- Les décisions de Jésus dans l'EMV ne sont pas irrationnelles
- Exemple de l'épisode de l'adoption de Margziam
- Jésus ne souffle pas le chaud et le froid pour maintenir un climat émotionnel exacerbé
- Exemple de Pierre frappé pour son dérapage, puis consolé par Jésus
- Ses disciples ne sont pas privés de l'usage de leur liberté
- Une fausse allégation d'hystérie collective : exemple
- Les enfants peuvent embrasser Jésus
- Si Jésus est le Dominateur, ce n'est pas pour autant un manipulateur
- DGC ignore tout de la vie des mystiques
- Donner quelqu'un en exemple, montrer en quoi il a mieux agit que les autres est pleinement évangélique
- Exemple de Marie-Madeleine
- Exemple de Pierre comparé à Jean
- Exemple de Jean comparé avec Judas
- Exemple de Jean cité en exemple


communautesaintmartin.org/…MV-III-ASPECTS-PSYCHOLOGIQUES-DES-PERSONNAGES-.pdf

Qui est le mentor de dom Guillaume Chevallier ?

Voir aussi la réponse de F.M.Debroise à ces articles,

celle du docteur psychiatre D.Gloppe

et celle du collectif Marie de Nazareth: Réponse à Don Guillaume Chevallier : il n’y a aucune erreur doctrinale dans les écrits de Maria Valtorta

Ses apôtres doivent s’incliner devant des décisions irrationnelles. Ainsi « Jésus » décide de confier un enfant trouvé à Lazare. Le cas se présente une deuxième fois : Simon-Pierre, qui n’a pas d’enfant, voudrait à son tour adopter un enfant.

Espérons que ce ne soit pas le fait de sauver de la misère de jeunes orphelins en les plaçant dans des foyers aimants que DGC trouve « irrationnel », car alors il faudrait qualifier d’irrationnel tout acte de vrai charité !

Dieu - Jésus - est en effet « le Protecteur de la veuve et de l’orphelin, des pauvres et des petits » ( psaume 146,6), Celui qui tend la main pour venir en aide à toute détresse ( psaume 69 ) , car « Il est Père de tous » ( Ephésiens 4,6 )
« Le Seigneur défend les petits : j'étais faible, il m'a sauvé. » ( Psaume 114,6 )
« Rendez justice au faible et à l'orphelin, Faites droit au malheureux et au pauvre » ( psaume 82,3 )
« Je vous ai montré de toutes manières que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. » ( Actes 20,35 )
« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l'on rompe toute espèce de joug; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne Pas de ton semblable. » ( Isaïe 58,6 )
« Opprimer le pauvre, c'est outrager celui qui l'a fait ; Mais avoir pitié de l'indigent, c'est l'honorer. » ( Proverbes 14, 31 )
Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras; tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays, afin qu'il vive avec toi. ( Lévitique 25,35 )
Etc, etc…

Ce second enfant est nommé Margziam, et sa vie est édifiante : ce petit orphelin sans famille, serviteur d'un maître cruel ayant provoqué la mort de ses parents par ses mauvais traitements, est recueilli par Jésus et ses apôtres dans un état avancé de mal nutrition et de détresse psychologique, et sauvé d'une mort certaine. Il deviendra saint Martial, glorieux martyr connu dans l’Église primitive, et fut donc adopté par saint Pierre malgré les premières réticences du Christ, vaincues par la douce persuasion de la sainte Vierge.

Ici, le résumé de sa vie, avec les liens dans l'oeuvre.

Mais Jésus le lui refuse. La solution trouvée pour celui que Jésus appellera « l’enfant-symbole » (III, 60, 350) n’est pas sans rappeler de mauvaises expériences de communautés sectaires.

Il y a donc deux choses que l’auteur trouverait ici « irrationnelles » :

-1 ) D’abord que Jésus permette à Lazare d’adopter un orphelin, et refuse ensuite cette même chose à Pierre, au moins dans un premier temps, soufflant ainsi apparemment le chaud et le froid : pourtant on sait bien que Lazare n’était pas destiné à devenir pape, le père de l’Eglise entière, et qu’il ne suivait pas Jésus en tant qu’apôtre. Et pour finir, il était riche. La réticence de Jésus dans le cas de Pierre son futur pape, bien loin donc d’être irrationnelle, est simplement logique, comme Il l’explique Lui-même dans un dialogue très « rationnel » avec son apôtre.

-2 ) ensuite, DGC pense que ce qu’il ne peut pas imiter concrètement parmi les actes et décisions de Jésus dans l’EMV est par principe irrationnel. Par exemple, jamais la communauté saint Martin ne pourra se permettre de recueillir comme la communauté apostolique de Jésus un petit orphelin rencontré en cours de route, et de le faire adopter par un de ses membres : c’est donc pour l’auteur que cette action du Christ est irrationnelle !
Mais si contrairement à l’auteur on considère objectivement les faits, on n’y trouve en réalité que l’expression de la plus grande charité qui soit, une parfaite conformité avec ce que la Bible nous dit de Dieu. DGC s’offusque de la solution trouvée qui n’est qu’un moyen, sans même considérer ce qu’elle exprime au plus profond : l’Amour compatissant, la Miséricorde Divine en faveur du pauvre.

Car Jésus ne fait rien ici qui soit si différent de ce que feront plus tard ses saints disciples tels le révérend père Brottier pour ses fameux orphelins apprentis d’Auteuil, saint Jean Bosco pour ses gamins des rues, saint Philippe Néri pour les siens, ou encore le saint curé d’Ars pour ses orphelins.

Mais il fallait, fidèle à sa seule stratégie, que DGC caricature une œuvre d’une bonté évidente pour l’identifier à sa dérive sectaire : la charité envers un orphelin deviendrait ainsi à ses yeux l’exploitation égoïste d'un enfant en situation de misère, pour en faire un "bien de consommation", donné à un apôtre en mal d’enfant, avec toutes les dérives évidentes que cela impliquerait.

Pour éviter de scandaliser ainsi DGC, il aurait donc fallu que Jésus ne fasse adopter personne : et qui alors aurait été l’exemple de Charité pour les saints précédemment nommés ? Qui donc, si notre Seigneur n’avait pas été leur premier et parfait Modèle ?

3 ) La troisième chose qui pourrait paraître irrationnel à DGC, c’est le changement d’avis du Seigneur, d’abord réticent puis consentant finalement au désir de Pierre : mais ce qui est irrationnel ici, c’est la volonté de l’auteur de cacher à ses lecteurs la cause de ce revirement, qui est l’intercession de la très sainte Vierge, ce qui fait de cet épisode une parfaite illustration du traité marial de saint Louis Marie Grignon de Montfort.

DGC se révèle donc encore une fois illogique, et se perd dans le dédale de sa stratégie foireuse, incapable d’accuser l’EMV en quoi que ce soit.
Par contre, en essayant de nous priver de notre propre discernement en faveur de ce que fait Jésus et qui n’a rien d’irrationnel, que devient-il lui-même sinon une sorte de gourou cherchant à nous imposer son système de pensée jugeant mauvais ce qui est bon ?

L’explication produite n’est d’ailleurs pas pour rassurer le lecteur :

Sauf qu’il manque précisément dans l’article ce qui nous permettrait de comprendre ce passage. A force de le sectionner, DGC réussit sa petite entreprise de le caricaturer pour sous-entendre ce qu’il veut.

« Simon, je te l’ai dit. Tu dois être le « père » de tous les enfants que je te laisserai en héritage, mais tu ne dois pas avoir la chaîne d’un fils qui t’appartienne. N’en sois pas blessé.

Peu rassurant en effet, cette explication donnée à Pierre de son futur statut de pape, c’est-à-dire de Père universel de l’Eglise. On peut vraiment affirmer qu’aucun gourou ne s’était aventurer aussi loin, et que dans l’Eglise, personne n’est appelé du titre de « saint Père » ! Le malaise est palpable. Cependant curieusement, ce n’est pas l’EMV qui nous met mal à l’aise…

Mais peut-être que c'est pour cette raison que ni le pape, ni les prêtres n'ont d'enfants : pour être plus totalement au service de leurs ouailles. C’est plutôt assez traditionnel comme vision des choses.

Tu es trop nécessaire au Maître pour que le Maître puisse te séparer de lui par une affection.

Heureusement que tout le monde n’est pas comme DGC, à devoir se faire expliquer que la fonction de pape est à ce point privilégiée qu’elle nécessite une consécration sans limite à Dieu, au Christ et aux croyants du monde entier, et que cela est incompatible avec avoir la charge d’une famille.
Un prêtre devrait avoir naturellement une idée des raisons qui l'ont conduit à embrasser le célibat : saint Paul ne parle-t-il pas du coeur des époux, forcément partagé entre l'amour de Dieu et l'amour de leur famille, ce qui ne convient pas à une âme consacrée, et à plus forte raison au pape ? ( 1 Corinthiens 7,33 )

Je suis exigeant, Simon. Je suis exigeant plus que l’époux le plus jaloux. Je t’aime d’un amour de prédilection et je te veux entier pour moi et de moi. »

DGC serait-il l’ennemi des mots comme : « exigence » ( Matthieu 25,24 ) , « jalousie » ( Isaïe 9,6 ), « époux » ( Matthieu 9,15 ), « prédilection » ( Jean 15,18 ) pourtant bien présents dans le langage biblique ? Un Dieu se montrant exigeant avec le chef de son Eglise, l’aimant d’un amour de prédilection jusqu’à lui confier ses brebis ( Jean 21,15 ) cela serait-il aussi douteux pour lui qu’une maman qui priverait son enfant de chocolat, ce serait carrément une emprise sectaire ?

On verra plus tard comment, à la prière de la sainte Vierge, Pierre obtiendra finalement ce qu'il désirait tant, car le Christ n'est pas un Maître dur et inexorable, étranger à tous sentiments humains, il sait bien au contraire exhausser une demande qu’il avait premièrement refusé d’accorder, se laissant vaincre par l’amour.

"Demandez, et vous recevrez" ( Jean 16,24 ). Pierre sut demander par Marie, et il reçut.

« C’est bon, Seigneur… c’est bon… qu’il soit fait comme tu veux. » Le pauvre Pierre est héroïque dans cette adhésion à la volonté de Jésus.

Pierre accomplir héroïquement le "sacrifice d'Abraham", en renonçant dans son cœur à avoir un fils. Et comme pour le noble ancêtre des croyants, le Seigneur s'en contentera finalement, et lui accordera sa demande à la prière de sa sainte Mère. Mais pas néanmoins sans exiger qu'il veille à se détacher de ses attaches humaines, comme on le voit dans les chapitres suivants de l’œuvre.

« Ce sera l’enfant de mon Église naissante. D’accord ? Il sera à tous et à personne. Ce sera « notre » petit enfant. » (III, 51, 296)

Il manque ici la supplication de Marie fléchissant Jésus en faveur de Pierre, telle une nouvelle prière d’Esther fléchissant le cœur du roi Assuérus, et qui explique tout. A défaut de quoi, l’enchainement parait ici carrément stupide, irrationnel : et c’est l’effet que recherchait DGC pour son article.

Même si l’exception ne fait pas la règle, Il y eu des exemples dans l’histoire de l'Eglise d'enfants élevés par des moines, et il n'y a certes rien de choquant à cela. Citons comme exemple :

- Saint Sabbas « le sanctifié » ( 439 – 532 ), qui fut un moine-enfant en terre sainte, puis ermite
- Le père Porphyros ( 1906 – 1991 ), qui devint moine du Mont Athos chez les grecs orthodoxes, à l’âge exceptionnel de douze ans, soit environ celui de Margziam.

Et comme un tel enfant a alors tout autant besoin d'éducation qu'un autre, il devient sans doute très naturellement "l'enfant de tous", n'ayant pas de parents attitrés parmi les moines.

Cela ne se pratique plus de nos jours, certes, mais pas plus que le fait de devenir ermite dans une grotte provençale ou dans le désert. Pourtant, une telle expérience ne serait pas un mal en soi.

Les disciples ayant perdu l’usage de leur liberté, se trouvent totalement infantilisés par cette emprise de gourou, qui n’hésite pas à souffler alternativement le chaud et le froid, entretenant un climat émotionnel exacerbé :

Les disciples, et à combien plus forte raison les douze apôtres, ont chacun librement remis l’usage de leur liberté entre les mains de Celui qu’ils ont choisi comme Maître de leur vie, pour Lui obéir en tout. N’en déplaise à l’auteur, c’est toujours en usage dans l’Eglise, notamment dans les communautés monastiques, et cela s’appelle : « faire vœu d’obéissance ».

Dans l’EMV, Jésus demande à chacun de s’examiner avant de prendre la décision de le suivre. Et à plusieurs reprises, comme dans les Evangiles, Il les rend libres de s’en aller. DGC nous entraine donc ici subrepticement sur une fausse piste, comme à son habitude.

C’est d’autant plus évident que dans l’EMV, loin d’apparaître comme des êtres lobotomisés, dépossédés d’eux-mêmes, sans volonté, transformés en esclaves dociles du Christ, on découvre que durant toute la Vie publique, chaque apôtre garde intactes à la suite du Christ les spécificités de son caractère propre, exprimant librement ses joies, ses peines, ses interrogations, son amour, ses préférences, ses antipathies etc…

En fait, ce que l’on découvre dans Maria Valtorta, c’est qu’aucun élève sur terre n’a jamais été moins entravé par son maître que les apôtres ne l’ont été par le Seigneur, et qu’ils restent pour la plupart d'entre eux "les gens d'autrefois", comme Jésus le leur rappelle à maintes reprises, spécialement dans la troisième partie de sa Vie publique. Car avec Jésus, c’est apparemment sans contrainte que l’on doit changer, en abandonnant le vieil homme pour se revêtir de l’Homme nouveau.

Finalement : Jésus se révèle un très mauvais gourou, dans MV...

Souffler alternativement le chaud et le froid :
Éloignez de DGC ce Christ "forgeron des âmes" qu'il ne saurait voir, et redonnez-lui bien vite le Christ "guimauve-chocolat" qui lui plaît tant dans le film de Zéfirelli…

Pour nous, penchons-nous sur le miroir très sûr des Ecritures, afin de ne nous laisser égarer par personne :

« En effet, Dieu blesse et il guérit, il frappe et il soigne la blessure. » ( Job 5,18 )

C’est exactement ce que fait ici Jésus, avec une puissante autorité et dans un but éducatif très évident, en ce passage incriminé par DGC : Pierre vient littéralement de prendre la foudre, après s’être gravement fourvoyé en morigénant Jésus qui prédisait sa Passion, et se faisant traité par Lui de Satan. Il est dévasté, en pleurs, encore plus recroquevillé sur lui-même dans le sentiment de son indignité que lors de la première pêche miraculeuse, lorsqu’impressionné par ce miracle, il demandait au Seigneur de s’éloigner de lui, l’homme pécheur.

Mais comment ? Le Christ se permettrait donc de reprendre avec sévérité un de ses apôtres, pour le délivrer du mal et en faire une colonne de son Eglise, remplie d'une sainte force, jusqu'au témoignage du martyr ? Voilà qui est digne d’un gourou, vraiment. Ou pas, comme on va le voir.

Jésus laisse [André] appeler plusieurs fois. A la fin, il se retourne, l’air sévère, et il demande : « Que veux- tu ? » « Maître, mon frère est affligé… il pleure… » « Il l’a mérité ». [Après un long dialogue, Jésus fait venir Pierre.]

On comprend bien qu’après avoir été accusé de « souffler le chaud », Jésus va maintenant être accusé de « souffler le froid ».

Et exactement comme DGC avait omis de nous mentionner l’intercession de Marie qui valut à Pierre la grâce de l’adoption de Margziam, il omet également de nous mentionner ici l’intervention d’André, qui valut à Pierre l’adoucissement du Christ, comme nous le lisons ici :

- "C'est vrai, Seigneur ( il l'a bien mérité ). Mais lui, c'est toujours un homme... Il ne peut pas toujours bien parler.
- Effectivement, aujourd'hui il a très mal parlé " répond Jésus.


Mais il est déjà moins sévère et un éclair souriant lui adoucit les yeux.

André s'enhardit et prolonge sa plaidoirie en faveur de son frère. ( ...)

« Viens ici, grand enfant irréfléchi, que je te serve de père en essuyant ces larmes », dit Jésus. (…) Jésus lui passe son bras autour des épaules et le serre tout contre lui. Alors Simon, qui n’a pas quitté l’autre main de Jésus, la couvre de baisers… heureux. Et il murmure : « Combien j’ai souffert !... Merci Jésus. » (V, 34, 228-230)

« En effet, Dieu blesse et il guérit, il frappe et il soigne la blessure. » ( Job 5,18 )
Scandale pour DGC, semble-t-il, on se demande vraiment bien pourquoi. Un petit enfant malicieux ayant fait une très grave bêtise ne mériterait-il donc pas de prendre une bonne taloche proportionnée à son âge, de la part de son père, et après avoir bien pleuré pour expier sa faute, ne recevrait-il pas la consolation de la part de celui qui n’a jamais cessé de l’aimer par-dessus tout, jusque dans l’instant où il le corrigeait ? Bien sûr que son papa finirait par lui faire un gros câlin, pour mettre fin à la punition qui, si elle durait trop longtemps, aurait un effet nuisible sur l’enfant, et non plus bénéfique.

« Et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches.
Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils.
Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ?
Si vous êtes privés des leçons que tous les autres reçoivent, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils.

D’ailleurs, nos parents selon la chair nous faisaient la leçon, et nous les respections. Ne devons-nous pas d’autant plus nous soumettre au Père de nos esprits pour avoir la vie ?
Les leçons que nos parents nous donnaient en croyant bien faire n’avaient qu’un effet passager. Mais celles de Dieu sont vraiment pour notre bien : il veut nous faire partager sa sainteté.
Quand on vient de recevoir une leçon, on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse. Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon, celle-ci produit un fruit de paix et de justice. »
( Hébreux 12,5-11 )


Il arriva également plusieurs fois qu’un pécheur se vit refuser l’absolution par le saint padre Pio, et après en avoir bien pleuré, lorsqu’il l’obtint de lui un peu plus tard, il manifesta une joie pouvant paraître excessive à certains spectateurs : est-ce pour autant que cet homme était sous l’emprise d’un gourou, « soufflant alternativement le chaud et le froid » ?

Si donc la Bible, saint Paul et les exemples des saints approuvent ce que Jésus fait dans l’EMV, quel DGC pourrait la dénigrer ?

Ce sont des cris, des pleurs, des baisers, qui ponctuent les rencontres de « Jésus ».

Sauf tout de même dans plus de 90% des cas ! Mais pourquoi se priver de généraliser, puisque cela peut servir à caricaturer l’œuvre, et la faire apparaître ainsi comme une dérive sectaire ?

Lui, au centre d’un cercle qui ressemble à une cour, galvanise ses disciples et provoque leur don total à sa personne, dans une atmosphère souvent hystérique.

Si ce cercle ressemble à une cour, c’est peut-être que le Christ ressemble à un roi, peut-être même est-Il Roi, ni plus ni moins ? Allez donc savoir…
Et à un aussi grand Roi, qui est même le Dieu incarné, il faudrait s’étonner que l’on fasse le don total de sa personne, alors que Lui nous fait le Don total de la Sienne, et que même de pauvre sujets d’un jour purent faire ce don d’eux-mêmes à un roi de la terre, peut-être grand mais cependant bien éphémère.

Quant à la qualification d’hystérie ( collective ), elle fait rire. Lorsque des opposants aux manifestations surnaturelles se prononçaient sur elles dans les siècles derniers, c’était le mot « fourre-tout » qu’ils employaient pour les qualifier, exprimant ainsi à la foi leur complète méconnaissance de la psychologie, et leur profond mépris pour ce qui dépassait leur matérialisme. Or la proximité du Dieu fait Homme était constamment une expérience surnaturelle de l’Invisible rendu visible aux yeux de chair.
C’était particulièrement la femme que l’on traitait d’hystérique à tort et à travers, à chaque fois qu’on voulait la rabaisser pour avoir osé exprimer ses émotions. Comme quoi, la misogynie a la vie dure, encore de nos jours.

Quant à nous, nous savons bien que « le vin nouveau doit bouillonner durant sa fermentation dans les outres neuves » ( Matthieu 9,17 ) et nous n’y voyons aucune hystérie, individuelle ou collective.

Nous savons également que « les compagnons de l'Epoux ne peuvent jeûner tant que l'Epoux est avec eux » ( Matthieu 9,15 ), car ils sont dans la joie et l'allégresse de sa Présence, et que « les petits enfants se mettent à danser lorsqu’on leur joue à la flûte de beaux airs joyeux » ( Luc 7,31 ).

Cette joie collective eut d’ailleurs son point culminant, qui eut lieu spontanément lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem, monté sur un ânon, au milieu du délire joyeux et triomphant des foules entourant leur Roi, jetant palmes et manteaux sous ses pas ! ( Matthieu 21,9 )

Effectivement, si Jésus avait vraiment été le Jésus compassé et terne de Zéfirelli, qui donc se serait jeté à ses pieds pour les embrasser ? Qui aurait manifesté pour Lui une telle passion, une telle joie débordante ? Il se trouve que Jésus n’est pas celui en qui DGC voudrait nous faire croire : c’est-à-dire un être plat, aux attitudes coincées, aux regards fixes, tristes et vides.

C’est pourtant celui-là que DGC, tel un gourou, a la prétention de nous imposer : et quoi, vous espériez peut-être trouver de l'Amour débordant pour ses disciples dans le Cœur de Jésus, et pour leur Maître et Seigneur dans celui de ses disciples ? C’est donc que vous êtes sous emprise sectaire, rien de moins.

Non : il est clair que si le Christ revenait aujourd'hui sur terre de manière visible, il ne susciterait chez les siens qu'un enthousiasme très modéré, des attitudes et des paroles très formelles. Rien ne ressemblerait à ce qui est parfois décrit dans l’EMV, c'est plus que certain. Enfin « c’est certain », uniquement pour l’auteur de l’article.

Quand (Pierre) lève son visage, timide, confus, il ne sait faire qu’un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et de l’obliger à se pencher pour l’embrasser, en mêlant ses cheveux et sa barbe un peu hérissés et grisonnants, aux cheveux et à la barbe soyeux et dorés de Jésus, le regardant ensuite d’un regard adorant, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu’il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du maître penché sur le sien, comme si c’était un vase d’où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit, douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire… (V, 31, 210)

Oui : c'est tout de même le passage où Pierre vient d'apprendre que lui, le modeste pêcheur du lac de Tibériade, a été choisi pour être le futur chef de l'Eglise du Christ, rien que ça !

Et on est vraiment très heureux et rassuré de voir Pierre, futur pape, aimer son divin Maître et Seigneur toutes voiles dehors, comme on pense bien qu'un modeste pêcheur ait pu le faire, tellement reconnaissant que Quelqu'un comme Jésus, le Verbe fait Chair, ait pu choisir quelqu'un comme lui pour ami fidèle, et l'élever à une telle dignité. On voit à la fois tout l'abîme qui sépare ces deux-la, mais aussi toute la complicité, l'amitié sans borne qui les unit.

Alors Jean s’avance rapidement et s’enlace à son cou en disant : « Avec toi, alors, dans la lèpre, mon seul amour. Avec toi, dans la condamnation. Avec toi, dans la mort, si tu crois que cela t’attende… »

Si, lorsque Celui-ci vient de lui annoncer sa Passion, Jean n'est pas capable de monter toute la fidélité de son amour à son Seigneur, mais alors : quand donc le fera-t-il ?

Et Pierre rampe à ses pieds, il les lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant : « Presse-moi, foule-moi aux pieds. Mais ne me fait pas penser que tu te méfies de ton Simon ». Les autres voyant que Jésus caresse les deux premiers s’avancent et le baisent sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul l’Iscariote ose le baiser au visage. (V, 44, 297)

Lire cet article, c’est apprendre à repérer les mécanismes utilisés par un illusionniste. En effet, ce que DGC a très subtilement oublié de mentionner ici, c'est que ce passage - qui se situe peu après « Pierre durement repris par Jésus » - est tiré de l'épisode sur le « Pain de Vie », où après avoir dû batailler avec les pharisiens et avoir été abandonné par de nombreux "disciples" juifs.... :

… Jésus se tourne vers eux qui, mortifiés, restent dans un coin, et il dit: “Voulez-vous vous en aller, vous aussi?” Il le dit sans amertume et sans tristesse. Mais avec beaucoup de sérieux. Pierre dans un élan douloureux Lui dit: “Seigneur, et où veux-tu qu'on aille? Vers qui? Tu es notre vie et notre amour. Toi seul as les paroles de Vie éternelle. Nous savons que tu es le Christ, le Fils de Dieu. Si tu veux, chasse-nous. Mais nous, pour ce qui est de nous, nous ne te quitterons pas, pas même… pas même si tu ne nous aimais plus…” et Pierre pleure sans bruit, avec de grosses larmes… André aussi, Jean, les deux fils d'Alphée, pleurent ouvertement, et les autres pâles ou rouges, par suite de l'émotion, ne pleurent pas, mais souffrent visiblement.“Pourquoi devrais-je vous chasser? N'est-ce pas Moi qui vous ai choisis vous douze?…” Jaïre prudemment, s'est retiré pour laisser Jésus libre de réconforter ou de réprimander ses apôtres. Jésus, qui remarque sa retraite silencieuse, dit, en s'assoyant accablé, comme si la révélation qu'il fait Lui coûtait un effort supérieur à ce qu'il peut faire, épuisé comme il l'est, dégoûté, endolori: “Et pourtant, l'un de vous est un démon.” La parole tombe lente, effrayante, dans la synagogue, où il n'y a que la lumière des nombreuses lampes qui soit joyeuse… et personne n'ose rien dire. Mais ils se regardent l'un l'autre, avec un frisson de peur et en se posant une question angoissée, et par une question encore plus angoissée et intime, chacun s'examine lui-même…Personne ne bouge pendant un moment. Et Jésus reste seul sur son siège, les mains croisées sur les genoux, la tête baissée. Il la lève enfin et il dit: “Venez. Je ne suis pourtant pas un lépreux! Ou bien vous me croyez tel?…”

Alors Jean s'avance rapidement et s'enlace à son cou en disant: “Avec Toi, alors, dans la lèpre, mon seul amour. Avec Toi, dans la condamnation. Avec Toi, dans la mort, si tu crois que cela t'attende…”

et Pierre rampe à ses pieds, il les Lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant: “Presse-moi, foule-moi aux pieds! Mais ne me fais pas penser que tu te méfies de ton Simon.” Les autres voyant que Jésus caresse les deux premiers s'avancent et le baisent sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul l'Iscariote ose le baiser au visage. Jésus se lève tout à coup, et semble le repousser brusquement tant son mouvement est imprévu, et il dit: “Allons à la maison. Demain soir, à la nuit, nous partirons en barques pour Ippo.”


Il est normal qu’après avoir été traité par Lui de Satan, Pierre se trouve infiniment reconnaissant envers le Seigneur de lui avoir pardonné, et Lui donne même les marques d’attachements que seul un esclave donnerait à son Maître, tant il l’aime d’un amour excessif, débordant. Cela fait déjà penser aux larmes amères de repentir qu’il versera plus tard, après avoir trahi Jésus : si les circonstances l’avaient permis, il aurait certainement demandé au Christ de le fouler aux pieds, en réparation de sa faute.

Encore une fois, DGC nous entrainait bien loin de la Vérité, qui saute pourtant aux yeux de n’importe quel lecteur sans malice : bien loin donc d’une quelconque emprise sectaire, il n’y a ici que l’expression douloureuse de l'Amour blessé, bafoué, humilié, mais finalement choisit et préféré à tout, passionnément, sans aucune concession par ses disciples, qui restent éperdument attachés à leur Maître, comme à leur seul Salut.

Voilà qu’un enfant dit à Jésus : « Seigneur, laisse-moi te baiser la main », et comme Jésus y consent, tous veulent donner un baiser à la chair sainte de l’Agneau de Dieu. Même ceux qui s’étaient éloignés vers le village reviennent et c’est une pluie de baisers d’enfants sur le visage, baisers des vieillards sur les mains, et baisers des femmes sur les pieds nus dans l’herbe, avec des larmes et des paroles d’adieu et de bénédiction (…) Finalement il a satisfait tout le monde. (VI, 86, 64)

C'est vraiment terrible, tous ces baisers, pardon pour l'émotion causée ! Mais il faut dire que depuis la nuit de temps, ils expriment l'amour, la filiation, le respect que l'on a pour quelqu'un, tout le bien qu'on lui souhaite, et les hommes en ont toujours fait usage dans le domaine de l'amour.

Pardon, c'est vraiment terrible de parler ici d'amour, mais c'est pourtant incontournable, vu que Jésus est quand même un peu l'Amour incarné. On aurait voulu éviter au lecteur toute référence à des baisers, surtout à ceux donnés par... des enfants ! Mais cela n'a malheureusement pas été possible. On en est sincèrement désolé… Comment ces gens pouvaient-ils ainsi souiller les pieds du Seigneur par des baisers !? C'est à la limite du supportable...

Il est vrai aussi que dans la Tradition de l'Église, embrasser une icône ou une statue du Christ ou de la Vierge en signe de vénération et d'amour a toujours été tenu pour un blasphème : car l'Amour est avant tout désincarné, il ne doit à aucun prix s'exprimer par des gestes.

Celui qui allait pour nous subir de si nombreuses et cruelles souffrances ne méritait-Il donc aucune marque d'amour et de vénération ?

Curieusement, on n'entendra pas DGC se sentir choquer par la description de tant de souffrances du Rédempteur. Il lui suffit d'être sûr que personne ne l'embrasse. Ni sa Mère, ni Marie Magdeleine, ni les enfants, ni personne. Car ainsi devrait être l'Amour : raide et stoïque, sans s'abaisser vers les hommes. Inaccessible, pharisaïque. C'est évident : enfin, ça l’est pour l’auteur, mais pas du tout pour nous.

---------‐----------------

Il ne leur cache pas même pas son rôle de manipulateur dominateur, avec une image qui associe l’araignée et le marionnettiste : « Vous m’êtes reliés par des fils invisibles, mais très sensibles qui me sont rattachés et me transmettent jusqu’aux plus légères vibrations de votre moi. Je vous laisse croire à votre liberté, pour que vous manifestiez toujours plus ce que vous êtes. » (II, 63, 352)


Si vous aussi, vous vous sentez trop dépendant de Dieu et de sa divine Volonté, si vous avez trop remis votre liberté entre ses mains, attention. Vous êtes certainement sous emprise : DGC vous le dit et vous écoutez sa voix. Il est votre guide : prosternez-vous.

Mais peut-être DGC n'a-t-il tout simplement jamais lu saint Paul :

« C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. »
( Ephésiens 2,10 )

Et encore :
"Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi." ( Galates 2,20 )

Et peut-être trouve-t-il également dévalorisante la comparaison que Dieu fait de nous, par la bouche de Daniel ?
«Voici, comme l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël! » ( Jérémie 18:6 )

Et aussi à la petite Thérèse, suppliant le Christ de "lui ôter la possibilité de Lui déplaire". Passant sa vie à ne faire que ce que Dieu veut, elle se dit tellement heureuse car "elle fais toujours sa volonté", alors que c'était le Christ qui avait posé sa Main sur elle et la conduisait constamment.

Comment n'a-t-on pas libéré du Carmel cette pauvre marionnette, esclave docile dans la Main du Seigneur, « qui jouait même avec elle comme avec une petite balle » ?( manuscrits autobiographiques )
Encore une fois, l’illusionniste est pris au piège de sa propre illusion.

Dans le groupe de ses disciples, « Jésus » entretient des préférences personnelles marquées, créant une culture de la relation privilégiée et des comparaisons.

"Plus vénérable que les Chérubins, et incomparablement plus glorieuse que les Séraphins"
Qui donc écrirait une telle hymne, qui induit une scandaleuse comparaison entre la Très Sainte Vierge et les anges !? Quel petit jeu absurde… sauf pour les vrais croyants.

Mais qui oserait affirmer l'éternelle prédilection de Dieu pour la Theotokos parmi toutes ses créatures, sans provoquer une immense vague de scandale dans l'Eglise ? Dieu, préférant une Femme à tous les autres êtres, au Ciel et sur la terre ??

Les relations privilégiées sont également complètement absentes des Évangiles :
-Jean n'y est pas "celui que Jésus aimait",( Jean 11,3 ) qui reposait la tête sur sa poitrine ( Jean 13,23 )
-Pierre n'est pas préféré à André son frère, à Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon le zélote, Jude et Judas l'Iscariote pour être élu par Jésus pape de sa future Église chrétienne, ( Matthieu 16,18 )
- Marie-Madeleine n'est pas "celle qui a montré beaucoup d'amour parce qu'on lui a beaucoup pardonné", qui est montrée en exemple et mise au-dessus de la foule des « gens biens », ( Luc 7,47 )
- « Les publicains et les prostituées » ne sont pas "ceux qui vous précéderont dans le Royaume des Cieux", parce qu’ils se sont convertis aux Paroles du Christ avec un vrai repentir ( Matthieu 21,31 )
-Le centurion n'avait pas "une foi que le Christ n'avait jamais rencontré dans tout Israël" ( Luc 7,9 ), ce qui est tout de même un peu comparatif !
- Le Christ ne donne surtout pas à ses apôtres un enfant comme modèle, dont l’imitation est la condition absolue d’entrée au Ciel ( Matthieu 18,3 )
-Il ne compare pas non plus la pauvre Marthe s'agitant pour beaucoup de choses, à sa sœur Marie Madeleine ayant choisi la meilleure part, celle qui ne lui sera pas enlevée ( Luc 10,42 )
- Le publicain n'est pas préféré au pharisien ( Luc 18,9 ), le bon samaritain aux lévites ( Luc 10,25 ), la brebis perdue n'est pas privilégiée par rapport au reste du troupeau ( Luc 15,3 ), le fils prodigue par rapport à son frère ( Luc 15,11 ), les pécheurs par rapport aux "bien portant" ( Marc 2,17 ) etc…

Bref, personne n'est préféré ni comparé à personne, dans les Évangiles.

Ou bien - et c’est beaucoup plus probable - DGC cède à son invariable stratégie de nous faire passer la Lumière pour les ténèbres, mais en vain.

[A Marthe au sujet de sa sœur Marie] « Ne la dénigre pas en ton cœur. Elle t’a surpassée. » (IV, 100, 72)

Cette répartie de Jésus est très similaire à celle qu'Il adressera plus tard à Marthe chez son frère Lazare, alors qu'elle critiquera sa sœur assise à ses pieds. Là encore, Marthe aura besoin d'un remède à son emportement et Jésus le lui donnera en lui montrant que Marie Madeleine l'a surpassée.

Ce présent passage extrêmement intense est merveilleux à plus d’un titre : il met admirablement en lumière les personnages de Marthe, Marie Madeleine et bien sûr, Jésus, en une circonstance très particulière :
Marie Madeleine vient de se convertir, définitivement, et alors qu’elle vivait désormais sous la protection quasi maternelle de sa sœur Marthe, voilà qu’elle disparait mystérieusement, sans que cette dernière devine où elle a bien pu aller. Ce qui provoque chez Marthe l’hypersensible une véritable tempête de désarroi, qu’elle vient tout naturellement épancher aux pieds de Jésus, Lui qui sait déjà tout le fin mot de l’histoire :

« Une longue pause, pleine de sanglots. Enfin, dans un gémissement :

"Depuis plusieurs soirs, Marie n'est plus revenue. Et on ne la trouve pas. Ni moi, ni la nourrice, ni Marcelle, ne la trouvons... Elle était sortie en commandant le char. Elle était très bien mise... Oh ! elle n'avait pas voulu remettre mon vêtement !... Elle n'était pas à moitié nue, elle en a encore de ceux-ci, mais elle était très provocante dans ce... Et elle avait pris avec elle or et parfums... et elle n'est plus revenue. Elle a renvoyé le serviteur aux premières maisons de Capharnaüm en disant. "Je reviendrai avec une autre compagnie". Mais elle n'est plus revenue. Elle nous a trompés ! Ou bien elle s'est sentie seule, peut-être tentée... ou il lui est arrivé malheur... Elle n'est plus revenue..."

Et Marthe se glisse à genoux, en pleurant la tête appuyée sur l'avant-bras qu'elle a mis sur un tas de sacs vides.


Jésus la regarde et dit lentement, avec assurance, dominateur :

"Ne pleure pas. Marie est venue à Moi il y a trois soirs. Elle m'a parfumé les pieds, elle a mis à mes pieds tous ses bijoux. Elle s'est consacrée ainsi, et pour toujours, en prenant place parmi mes disciples. Ne la dénigre pas en ton cœur. Elle t'a surpassée."


( Jésus ne dit rien là de nouveau à Marthe par rapport à ce qui est rapporté dans saint Luc, puisque là aussi, Marie Madeleine l’ancienne prostituée est présentée comme celle qui a su surpasser tout le monde par la force de son amour pour Lui. )

"Mais où, où est alors ma sœur ? crie Marthe en relevant son visage bouleversé. Pourquoi n'est-elle pas revenue à la maison ? Elle a peut-être été attaquée ? Elle a peut-être pris une barque et elle s'est noyée ? Peut-être un amant qu'elle a repoussé l'a enlevée ? Oh ! Marie ! Ma Marie ! Je l'avais retrouvée et je l'ai tout de suite perdue !"

Marthe est vraiment hors d'elle.


Et ce que Marthe ne sait pas, c’est que sa sœur, pour échapper à toutes les tentations de retour en arrière, pour se dégager définitivement du monde et devenir une vraie disciple du Christ, est allé se réfugier… chez la très sainte Vierge, sous sa maternelle protection, pour bénéficier de son amour et de son aide incomparable. Jésus va le lui annoncer pour la tranquilliser.

Et oui : lorsqu’il s’agit des affaires de Dieu, même les liens du sang sont mis parfois de côté, car ils freineraient l’élan de la conversion, du don total de soi à l’Amour qui nous appelle. Est-ce que le mystère joyeux du Recouvrement au Temple ne nous en a pas donné un exemple très clair ?

Susciter une saine émulation dans un groupe d’individus fait partie des pratiques éducatives reconnues, et spécialement au sein de l’Eglise, qui n’hésite pas à élever certaines personnes plus méritantes que d’autres à la gloire des autels, afin que l’on puisse s’inspirer de leur vie, les vénérer et recourir à leur intercession. On a même donné un nom à ces personnes aux vertus hors norme : les saints.

Et voilà en fait ce que DGC semble très curieusement ignorer : mais il est vrai que mieux vaut pour lui ignorer l’Eglise et les saints, pourvu que cela lui serve si possible à nous illusionner au sujet de Maria Valtorta.

« Pierre était très homme. Si c’était Jean, il n’aurait pas eu tant d’audace et n’aurait pas, par inconstance, changé d’idée. » (IV, 138, 338)
Épisode de la marche sur l'eau, et de Pierre s’y enfonçant par peur.


C'est surement bien au-delà de la compréhension humaine de saisir que saint Jean , le disciple bien-aimé - c’est-à-dire le plus avancé dans la voie de l’Amour - n'aurait pas été aussi versatile que saint Pierre, et n'aurait pas douté en voyant le vent et les flots déchaînés, car il n’aurait écouté que son amour pour Jésus, sans compter sur lui-même comme Pierre – disons-le – un peu orgueilleusement.

Impossible par ailleurs que le Christ puisse comparer ainsi ses deux apôtres : en effet, Il n'avait aucune connaissance psychologique sur eux, c'étaient pour Lui de parfait étrangers, car Il ignorait naturellement tout du cœur de l'homme. D'ailleurs, c'est dit presque en ces termes, quelque part dans l'Evangile : « Il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme. » ( Jean 2,25 )

Impossible également que le Christ puisse tirer de cet épisode de la marche sur l’eau un enseignement utile et fécond et nous l’expose avec raison : illusion que tout cela.

Jésus dit ensuite : « Encore un parallèle entre Jean et un autre disciple. (…) Judas : c’est le type de tous les apôtres manqués. Et il y en a tant !

Là encore, DGC semble vouloir sortir tout son art pour nous duper : en effet, Jésus ne parle ainsi qu’en commentaire, nous instruisant par un sermon sur une vision qui vient d’être relatée par Maria Valtorta : Il ne parle pas ainsi devant ses apôtres ! Et par contre, que recommande-t-il à Jean dans cette vision évangélique en question, datant du début de sa Vie publique, alors que Judas est encore un inconnu pour son cher apôtre, et qu’il peut donc encore être sauvé car il n’a pas encore raté sa vie ?

« ( … ) Dans ce but, je te prie d'être – en restant tel que tu es – l’ami de ce nouveau disciple que Simon-Pierre et d’autres n’aimeront guère, pour faire passer en lui ton cœur…
– Oh ! Maître, mais n’y suffis-tu pas ?
– Moi, je suis le Maître auquel il ne dira pas tout. Tu es le condisciple, beaucoup plus jeune, à qui il est plus facile de s’ouvrir. Je ne te dis pas de me répéter ses paroles. Je hais les espions et les délateurs, mais je te demande, Jean, de l’évangéliser par ta foi et ta charité, par ta pureté. C’est une terre que souillent des eaux stagnantes. Il faut que le soleil de l’amour l’assainisse, que l’honnêteté des pensées, des désirs et des actes la purifie, enfin que la foi la cultive. Tu peux le faire. (…) »


C’est donc bien tout l’inverse de ce que DGC voudrait nous faire croire : dans l’EMV, Jésus ne se laisse guider que par l’Amour qu’Il porte à son pauvre apôtre Judas.

Par ailleurs, il est sûr et certain que commettre le Déicide et se suicider ensuite dans le plus complet désespoir, plutôt que de devenir une des douze colonnes de l'Eglise du Christ, ce n'est pas du tout être un "apôtre raté" !? Un peu de correction, tout de même, un peu de respect pour quelqu'un qui ne fit somme toute que jouer son rôle, comme saint Jean et les autres ! Et n'allez pas dire non plus qu'un prêtre puisse manquer le but de sa vocation : n'allez pas insinuer qu'il puisse y avoir des prêtres en enfer, ce serait grotesque. Enfin, ce serait peut-être grotesque pour DGC, mais pas pour nous, qui savons que cela est, par des révélations véridiques : par exemple, l’abbé Verdi Garandieu, démon humain, prêtre du diocèse de Tarbe au XVIIè siècle. Et il est sans doute très loin d’être le seul.

Jean : c’est le type de ceux qui se font hostie pour mon amour. Ton modèle. Moi et ma mère nous sommes les hosties par excellence. Nous rejoindre est difficile, impossible même, parce que notre sacrifice fut d’une âpreté totale. Mais, mon Jean ! C’est l’hostie que peuvent imiter toutes les catégories de ceux qui m’aiment. » (II, 34, 164)

Oui, chers lecteurs, la très grave erreur de l'Eglise catholique romaine, c'est d'avoir osé canoniser les saints, et de les donner en exemple à tous les croyants, car ils ont besoin de modèles plus proches d’eux, plus imitables que ne le sont pour eux le Christ et sa Mère, qui restent malgré tout nos Modèles suprêmes.

Dire que DGC n’a pas encore fini de nous étonner par ses illusions est un truisme. Nous allons le voir prochainement.