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Lettre intégrale de Benoît précédée du résumé bien foutu de Daoudal

Article précédent : Le PAPE DICTATEUR par Marc-Antoine Colonna -44-

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Résumé

Le blog d'Yves Daoudal, lundi 19 mars 2018

Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, voici le résumé de l’histoire de la lettre de Benoît XVI, parce que c’est un scandale majeur du pontificat de François, et parce qu’il montre que ces gens-là sont capables de tout.

Le 12 janvier, Mgr Viganò, chef de la com du pape, écrit à Benoît XVI pour lui demander « une page théologique courte et dense » sur 11 petits volumes censés montrer à quel point François est un grand théologien.

Le 7 février, Benoît XVI répond par une lettre dont l’enveloppe porte l’indication : « Personnelle - Réservée ».

Le 12 mars, veille du 5e anniversaire du pontificat de François, Mgr Viganò fait une présentation à la presse des 11 volumes sur le grand théologien François, et lit la lettre de Benoît XVI par laquelle le pape émérite, souligne le Vatican, fait l’éloge de son successeur et souligne la continuité entre les deux pontificats. Comme si Benoît XVI avait écrit sa lettre pour l’anniversaire. La presse mondiale titrera le lendemain sur l’appui de Benoît XVI à François pour le 5e anniversaire.

Mgr Viganò communique une photo de la lettre, soigneusement mise en scène, où les deux dernières lignes de la première page sont floutées, et où tout le texte de la deuxième page, hormis la signature, est caché par la pile des 11 volumes.

Face aux protestations, le Vatican publie le 13 mars le texte « intégral » de la lettre. Donc avec le paragraphe qui commence par les deux lignes floutées. Où Benoît XVI dit qu’il n’écrit que sur les livres qu’il a lus et qu’il a autre chose à faire que de lire ceux-là.

Et le texte se termine ainsi : « Je suis sûr que vous comprendrez et je vous salue cordialement. »

Mais le matin du 17 mars Sandro Magister fait remarquer que la position de la signature sur la seconde page laisse entendre que le texte au-dessus est bien plus long que ce qui a été communiqué, et que selon ses sources ce paragraphe serait une vive critique de certains auteurs des 11 volumes. Six heures plus tard le Vatican, sur demande de Benoît XVI selon Jean-Marie Guénois, publie enfin la vraie lettre intégrale.

On s’aperçoit alors que le sens général de la lettre est l’inverse de ce que Mgr Viganò a fait croire, que Benoît XVI s’indigne qu’on lui demande de faire l’éloge d’un texte écrit par un théologien qui a violemment attaqué le magistère, et l’on s’aperçoit aussi que dans la dernière phrase on avait enlevé le mot « refus » : « Je suis sûr que vous comprendrez mon refus. »

Non possumus.

N.B. Et l'on n'a toujours pas la lettre de Mgr Viganò qui permettrait de savoir si certaines expressions du début de la réponse de Benoît XVI n'en sont pas des citations.

Source : yvesdaoudal.hautetfort.com/…/resume-6035666.…

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La Lettre Intégrale :

Monseigneur,

Je vous remercie pour votre aimable lettre du 12 janvier et pour le cadeau qui y était joint contenant les onze petits volumes sous la direction de Roberto Repole.

J’applaudis à cette initiative visant à s’opposer et réagir contre le préjugé stupide en vertu duquel le pape François ne serait qu’un homme pratique dénué de toute formation théologique ou philosophique tandis que je ne serais moi-même qu’un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien d’aujourd’hui.

Ces petits volumes montrent, à juste titre, que le Pape François est un homme doté d’une profonde formation philosophique et théologique et ils aident en cela à voir la continuité intérieure entre les deux pontificats, nonobstant toutes les différences de style et de tempérament.

Toutefois, je ne peux pas rédiger "une brève et dense page théologique" à leur sujet parce que toute ma vie, il a toujours été clair que je n’écrirais et que je ne m’exprimerais jamais que sur les livres que j’aurais vraiment lus. Malheureusement, notamment pour des raisons physiques, je ne suis pas en mesure de lire les onze petits volumes dans un avenir proche, d’autant que m’attendent d’autres engagements que j’ai déjà acceptés.

Accessoirement, je voudrais vous faire part de ma surprise de voir également figurer parmi les auteurs le professeur Hünermann qui, au cours de mon pontificat, s’est distingué pour avoir mené des initiatives anti-papales. Il a largement participé à la publication de la «Kölner Erklärung» qui, en ce qui concerne l’encyclique «Veritatis splendor», a attaqué l’autorité magistérielle du pape de manière virulente, particulièrement sur des questions de théologie morale. Même la « Europäische Theologengesellschaft » fondée par lui a été au départ pensée comme une organisation en opposition au magistère papal. Par la suite, la sensibilité ecclésiale de nombreux théologiens a empêché cette orientation, transformant cette organisation en un espace de débat ordinaire entre théologiens.

Je suis certain que vous comprendrez mon refus et je vous prie d’accepter mes cordiales salutations.

Bien à vous,

Benoît XVI

Source : Intégralité développée de toute l'affaire

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GChevalier
Même les pécheurs qui ont été les plus dissolus, (mis à part l'Antéchrist et Vatican II qui sont irrécupérables), quand ils se repentent sincèrement de leurs péchés et qu'ils s'humilient devant Dieu en se reconnaissant indignes, le Seigneur ne sait pas les mépriser.
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