Gottlob
1899

Œcuménisme à huis clos. Par Sandro Magister

Alors que Benoît XVI facilitait l'entrée dans l’Église catholique des anglicans en désaccord avec l’évolution "liberal" de leur Église, François ne le fait pas, parce qu’il préfère qu’ils restent là où ils sont. Les révélations de deux amis anglicans du pape.

ROME, le 2 février 2015 – Pour la première fois, une femme a été ordonnée évêque au sein de l’Église anglicane d'Angleterre, il y a une semaine, à York (photo). L’événement a suscité de vives réactions chez certains, qui n’ont pas accepté cette rupture et pourraient même, pour cette raison, quitter la Communion anglicane et rejoindre l’Église catholique, comme d’autres anglicans l’ont déjà fait avant eux.

Le passage de l'anglicanisme au catholicisme non seulement d’individus isolés mais même de communautés entières, avec des prêtres et des évêques, a été facilité et réglementé en 2009 par Benoît XVI dans la constitution apostolique "Anglicanorum cœtibus".

En vertu de cette constitution, ces nouveaux venus ont la possibilité de conserver leur rite liturgique précédent ; d’autre part leurs prêtres et leurs évêques, qui sont, pour la plupart d’entre eux, mariés et pères de famille, sont ordonnés prêtres dans l’Église catholique et ils continuent à diriger leurs communautés respectives.

Dans ce but, trois ordinariats "personnels" - c’est-à-dire qu’ils comportent la responsabilité de fidèles mais qu’ils sont dépourvus de territoire, un peu comme pour les ordinariats militaires - ont été institués, entre 2011 et 2012, au sein de l’Église catholique : le premier pour l’Angleterre et le Pays de Galles, le deuxième pour les États-Unis et le troisième pour l’Australie.

Cette innovation a été accueillie assez paisiblement par les dirigeants de l’Église anglicane, tant il est vrai que, en 2009, l’annonce de ce changement a été faite en même temps par le siège primatial de Rome et par celui de Canterbury et que, en 2012, Benoît XVI et Rowan Williams, qui était à ce moment-là le primat de l’Église anglicane, ont célébré ensemble les vêpres au monastère de San Gregorio al Celio, à Rome, dont le prieur était alors - et il l’est encore actuellement - l'australien Peter John Hughes, un anglican qui s’est converti au catholicisme.

Mais, sous le pontificat du pape François, il n’est pas certain que ceux des anglicans qui souhaiteraient entrer dans l’Église catholique trouvent en lui un encouragement à franchir le pas.

Ce qui est sûr, c’est que Jorge Mario Bergoglio, à l’époque où il était archevêque de Buenos Aires, ne partageait pas du tout les règles et les finalités de la constitution "Anglicanorum cœtibus".

Nous le savons par les témoignages qui ont été donnés à ce sujet par deux de ses amis les plus chers.

Le premier est l’évêque anglican argentin Gregory Venables, primat de la Communion anglicane du Cône Sud du continent américain.

Le second est Tony Palmer, sud-africain et membre de la Communion des Églises épiscopales "evangelical" – celle-ci n’est pas rattachée à Canterbury mais elle fait tout de même partie de la galaxie anglicane – qui s’est par la suite installé en Italie avec sa femme et ses enfants, qui sont catholiques. Son amitié avec Bergoglio et leurs rencontres avaient commencé en 2011 lors d’un voyage qu’il avait fait en Argentine et elles se sont intensifiées après l'élection de celui-ci au souverain pontificat.

Palmer est mort au mois de juillet 2014 dans un accident de moto. Et, en lui, Bergoglio a perdu l’un de ses trois amis les plus chers parmi les non-catholiques et les non-chrétiens. Les deux autres sont le rabbin juif Abraham Skorka et le cheikh musulman Omar Abboud ; en tant que pape, il a souhaité qu’ils soient l’un et l’autre présents à ses côtés lors du voyage qu’il a fait en Terre Sainte l’année dernière.

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apvs
Il s'en est trouvé un pour avoir le courage d'exprimer ouvertement son désaccord. Dieu le bénisse !
Une personne a protesté: “Non, ce n'est pas dans la Bible!"