France Fidele
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Sr Faustine avant et après le concile - une condamnation bien justifiée

LE JUGEMENT DE ROME SUR LES ECRITS DE SR FAUSTINE AVANT VATICAN II - UNE CONDAMNATION ARGUMENTEE ET SANS APPEL

Palais du Saint office à Rome

"Dans les années 1950-1952, la curie de Cracovie envoya à Rome des copies du « Petit Journal » [diaire de sœur Faustine relatant ses visions et révélations]. Le 14 mai 1953, le Saint-Office interdisait l’institution d’une fête de la miséricorde, et il émettait aussi des réserves quant au caractère surnaturel des visions de sœur Faustine.

Le 19 novembre 1958, au terme d’une enquête de plusieurs années, le Saint-Office adoptait un décret en cinq points qui répondait aux sollicitations de l’épiscopat polonais en faveur de sœur Faustine :

« 1. Il ne faut pas s’obstiner en faveur du caractère surnaturel des révélations de sœur Faustine. Les visions et révélations de sœur Faustine n’ont pas d’origine surnaturelle.

« 2. Il faut retirer les prières et les images venant de ces prétendues révélations.

« 3. Il est conseillé aux évêques de garder la prudence tant que les éléments du culte de la Miséricorde divine ne sont pas retirés de leurs paroisses.

« 4. La fête de la Miséricorde divine ne doit pas être instituée.

« 5. Il faut donner un grave avertissement (gravissimum monitum) à l’abbé Sopocko en lui ordonnant de cesser de défendre et de propager ces prétendues révélations et ce culte. » (Jan Grzegorczyk : Faustine apôtre de la miséricorde ; p. 191-192)

Le cardinal Wyszynski, primat de Pologne, était chargé par le Saint-Office de veiller à l’application du décret en Pologne. Le 6 mars 1959, vu le peu d’empressement de l’épiscopat polonais à obéir à ces injonctions, les autorités romaines haussaient le ton par la voix de l’Osservatore romano en rendant publique l’interdiction absolue de la diffusion du culte de la miséricorde conçut par sœur Faustine :

« Qu’il soit rendu public que la Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office, après avoir examiné les prétendues visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, de l’institut de Notre-Dame de la Miséricorde, décédée en 1938 près de Cracovie, a décidé ce qui suit :

IL FAUT INTERDIRE la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion à la divine miséricorde dans la forme proposée par ladite sœur Faustine ;

il est requis de la prudence des évêques de devoir faire disparaitre lesdites images qui ont éventuellement déjà été exposées au culte.
»

LE JUGEMENT DE ROME APRÈS VATICAN II

Moins de vingt ans plus tard, le 15 avril 1978, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi (ex-congrégation du Saint-Office) émettait la Notification suivante :

« Cette Sacrée Congrégation, vu les nombreux documents originaux qui n’étaient pas connus en 1959, tenant compte du profond changement intervenu dans les circonstances et de l’avis de beaucoup d’évêques polonais, déclare que les prohibitions contenues dans ladite « NOTIFICATION » n’obligent plus. »

Fausse mystique convaincue de promouvoir un culte erroné de la miséricorde avant le Concile Vatican II, sœur Faustine devint après le Concile Vatican II – profond changement intervenu dans les circonstances – et en moins de vingt ans, une vraie sainte, mondialement connue, au-dessus de tout soupçon.

RÉHABILITATION DE SŒUR FAUSTINE ? L’ARGUMENT DES « NOMBREUX DOCUMENTS ORIGINAUX »

Sous la rubrique nombreux documents originaux, il ne s’agissait essentiellement que des témoignages recueillis pour le procès de béatification de sœur Faustine ; ses seuls écrits étant quelques lettres, et les six cahiers manuscrits du « Petit Journal » de sœur Faustine.

L’exemplaire envoyé à Rome dans les années 50 avait été mal dactylographié, des paragraphes entiers avaient été omis. Soit. Il était donc compréhensible, probable même, que certaines assertions amputées d’une manière ou d’une autre, aient pu paraître douteuses, hérétiques surtout, aux censeurs de 1958.

C’était possible, mais c’était par conséquent tout à la fois un jeu d’enfant et une exigence d’honnêteté intellectuelle pour la biographe officielle Ewa K. Czaczkowska (EKC) Sœur Faustine, biographie d’une sainte (1905-1938) de nous présenter une hérésie caractérisée due à la première version fautive, et de mettre en synopse la version complète de l’édition critique, qui fait autorité aujourd’hui (elle nous a servi de référence), et d’en faire éclater à nos yeux le caractère lumineusement vrai, juste et bon. Elle nous aurait alors définitivement rassurés... Grâce à ces nombreux documents originaux, le culte de la miséricorde interdit en 1958, s’en serait donc trouvé tout naturellement permis et encouragé depuis 1978, sans déshonneur ni forfaiture de la part des autorités romaines...

Ewa K. Czaczkowska, ni aucun biographe de sœur Faustine n’a pu apporter la moindre preuve en ce sens. La raison de cette impuissance tient au fait que sur l’essentiel du nouveau culte de la miséricorde, c’est-à-dire les principales quatre visions et révélations qui le fondent, les théologiens romains de 1958 ont analysé les mêmes textes que ceux de 1978, publiés aujourd’hui à des centaines de milliers d’exemplaires, or ils ont condamné la doctrine et interdit la diffusion de ce nouveau culte.

Si ce n’est pas en raison des nombreux documents originaux que le Saint-Office a modifié son jugement doctrinal et levé les interdits du nouveau culte de la miséricorde, c’est donc uniquement à cause des « changements profonds de circonstances ».


Les changements de circonstances sont le concile et la nouvelle conception de la miséricorde développée par Jean Paul II particulièrement dans son encyclique "dives in Misericordia" . Cette encyclique est truffée d'immanentisme frisant l'hérésie et d'un esprit de rédemption universelle automatique. Jean Paul II se réclame et s'appuie très clairement sur Sr Faustine pour donner du crédit à cette nouvelle théologie révolutionnaire. Il n'est donc pas étonnant de retrouver les mêmes soutiens de Jean Paul II parmi les adeptes les plus fervents de cette nouvelle miséricorde en particulier le pape François.

Il semble urgent que les évêques et prêtres rappellent aux fidèles les conditions d'une bonne pénitence pour obtenir la miséricorde de Dieu. Sans quoi les catholiques se confesseront de moins en moins et de plus en plus mal. Le salut automatique et l'absence de vraie contrition sont la logique de cette fausse miséricorde répandue depuis le concile. Les confessionnaux se vident, la pénitence disparaît de la vie catholique ; il est peut être temps de trouver les causes théologiques de ce phénomène.

Nous invitons donc les catholiques à se référer à cette prudente et sage décision du St Office en 1958 pour ne pas glisser dans une théologie et d'une pratique qui s'éloigne de la véritable théologie catholique de la miséricorde.

Ceux qui désirent approfondir cette question cruciale de la nouvelle conception du salut et de la miséricorde divine véhiculée par le Concile Vatican et plus spécifiquement par Jean Paul II peut lire l'excellente étude de l'abbé de La Roque publiée en 2007 : Immanence, incarnation et rédemption chez Jean-Paul II ou le modernisme d’un pape

Abbé Matthieu Salenave
22 juillet 2023

En la fête de Ste Marie Madeleine, véritable exemple de la miséricorde divine.
Claudius Cartapus
Et Jean XXIII était pape le 19 novembre 1958, celui-là même qui a si mauvaise réputation auprès des trads pour avoir ouvert un concile. Ce n'est pas sous Pie XII que cette condamnation est arrivée. Ce choix de condamner Faustine au début de son pontificat, intrigue par sa rapidité. À vos yeux, sa décision était donc légitime, sauf pour celle d'ouvrir le fameux concile ? Et Jean-Paul II qui a …Plus
Et Jean XXIII était pape le 19 novembre 1958, celui-là même qui a si mauvaise réputation auprès des trads pour avoir ouvert un concile. Ce n'est pas sous Pie XII que cette condamnation est arrivée. Ce choix de condamner Faustine au début de son pontificat, intrigue par sa rapidité. À vos yeux, sa décision était donc légitime, sauf pour celle d'ouvrir le fameux concile ? Et Jean-Paul II qui a renversé la décision prise sous Jean XXIII à propos de Faustine, c'est encore moins acceptable ? Faudra vous brancher un jour, et de dire sous quel clocher vous êtes tous, vous qui vous-y opposez toujours farouchement, même si elle est sainte aujourd'hui. 🤔
annemome
il est fait bcp de saints douteux , aujourd'hui ...
Claudius Cartapus
@annemome Même Padre Pio en 2002 ?
annemome
je n'ai aps pas dit que tous l'étaient !
Claudius Cartapus
@annemome Effectivement, il y a des choix qui ont fait sourciller. Il y avait jusqu'à il y a peu de temps encore, un critère de nombre de miracles à l'actif de la personne en voie de canonisation. Cette règle a été changée. Ce qui était donc propre aux saints, ne s'y retrouve plus. La sainteté semble parfois être devenu pour certains, un titre honorifique. J'espère que l'Église sera toujours …Plus
@annemome Effectivement, il y a des choix qui ont fait sourciller. Il y avait jusqu'à il y a peu de temps encore, un critère de nombre de miracles à l'actif de la personne en voie de canonisation. Cette règle a été changée. Ce qui était donc propre aux saints, ne s'y retrouve plus. La sainteté semble parfois être devenu pour certains, un titre honorifique. J'espère que l'Église sera toujours attentive au nombre de miracles attribués à ces saints, question de s'en édifier avec le temps. J'ai trouvé la réponse à savoir depuis quand la règle a été changée. C'était en 1983.
Catholique et Français
La pseudo consécration faite par Jean-Paul II en 1984 n'est absolument pas valide car elle élude certaines conditions incontournables imposées par la Très Sainte Vierge Marie. Jean-Paul II avait d'ailleurs annoncé dès le début de son pontificat qu'il ne ferait pas la Consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie : "...À peine élu sur le Siège de Pierre le 16 octobre 1978, Jean-Paul II …Plus
La pseudo consécration faite par Jean-Paul II en 1984 n'est absolument pas valide car elle élude certaines conditions incontournables imposées par la Très Sainte Vierge Marie. Jean-Paul II avait d'ailleurs annoncé dès le début de son pontificat qu'il ne ferait pas la Consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie : "...À peine élu sur le Siège de Pierre le 16 octobre 1978, Jean-Paul II renoua sans tarder avec l’Ostpolitik de Paul VI. (...) Dès le 24 janvier 1979, il reçut au Vatican, en audience privée, le ministre soviétique des Affaires étrangères, Andrei Gromyko. Il choisira comme successeur du cardinal Villot à la secrétairerie d’État, Mgr Casaroli, le promoteur et l’agent, depuis 1961, de la politique d’ouverture et de complaisance du Vatican à l’égard des gouvernements communistes de l’Europe de l’Est.

Évidemment, ces relations cordiales du Pape avec les dirigeants soviétiques et son dialogue avec les chefs des communautés schismatiques ne pouvaient s’accorder avec l’Acte de Consécration et de réparation demandé par la Vierge Marie. Jean-Paul II le reconnut lui-même, spontanément, en conversant avec le cardinal Wyszinski et Mgr Hnilica. C’était en 1980 ! Mgr Hnilica lui déclara que «la chose la plus importante qu’il aurait à faire pendant son pontificat, était la Consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie en union avec tous les évêques». Le Pape répondit qu’ «une telle consécration serait considérée par les Russes comme une ingérence dans leurs affaires intérieures et que cela aurait des conséquences politiques». Il ne pouvait donc effectuer un tel acte (c'est moi qui souligne). Il objecta aussi que la juridiction du Souverain Pontife n’englobait que l’Église catholique; que le Pape n’était pas le Pape de tous les hommes». Ce à quoi le cardinal Wyszinski répondit que «le Christ étant le Roi du monde, son vicaire avait la juridiction sur tous les hommes». Ce qui n’ébranla pas le Pape polonais. Ce bref dialogue suffit à montrer que les pensées de Jean-Paul II couraient à l’opposé de celles du Cœur Immaculé de Marie. Et le Pape demeura donc sourd à toutes les suppliques que les dévots de Fatima lui adressèrent...."
Claudius Cartapus
@Catholique et Français Merci pour ces détails. Ça ajoute à la compréhension de l'histoire. Au final, on sait que ce qui s'est passé avec la demande du Sacré Coeur de Jésus à l'endroit du roi de France, l'Église marche effectivement sur la même voie que Louis XVI, mais tout n'est pas terminé encore. Après le vendredi saint, il y a aussi Pâques. 🙏
Catholique et Français
Tout à fait, cher ami ! Et voici la fin de la deuxième partie du Secret de Fatima, non conditionnelle : "À la fin (à la fin de quoi, de quelles horreurs ?) mon Coeur Immaculé triomphera (de quoi ? De qui ?) ! Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira et un certain temps de Paix sera donné au monde." "...En 1946, à John Haffert lui demandant si la conversion de la Russie suivrait …Plus
Tout à fait, cher ami ! Et voici la fin de la deuxième partie du Secret de Fatima, non conditionnelle : "À la fin (à la fin de quoi, de quelles horreurs ?) mon Coeur Immaculé triomphera (de quoi ? De qui ?) ! Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira et un certain temps de Paix sera donné au monde." "...En 1946, à John Haffert lui demandant si la conversion de la Russie suivrait certainement la Consécration de cette nation, sœur Lucie répondit : «Oui, c’est ce que Notre-Dame a promis. Cela arrivera.» (...)

Si la voyante a souvent répété la prophétie de Notre-Seigneur, à savoir que le Pape consacrera la Russie, «mais ce sera tard», elle déclarait néanmoins que «la Consécration de la Russie, comme le Triomphe final du Cœur Immaculé de Marie qui lui fera suite, sont absolument certains et se réaliseront en dépit de tous les obstacles». La conversion de la Russie qui en résultera sera un miracle inouï, digne de la puissance de celle qui, en 1917, avait provoqué l’ébranlement du soleil, sa chute et son redressement. (...)

En 1976, le Père Alonso précisait : «Lucie a toujours pensé que la conversion de la Russie ne s’entend pas seulement d’un retour des peuples de Russie à la religion chrétienne-orthodoxe, en repoussant l’athéisme marxiste des Soviets, mais qu’elle se réfère simplement et pleinement à sa conversion totale et intégrale par un retour à l’unique et vraie Église, catholique, romaine.» (...) Ces événements merveilleux que nous attendons ont été annoncés par saint Maximilien Kolbe qui n’a, semble-t-il, rien su des révélations de Fatima. La convergence entre les prophéties du saint et celles de Notre-Dame n’en est que plus frappante. À Rome, en février 1937, le Père Kolbe prononça une conférence pour commémorer le vingtième anniversaire de la fondation de la Mission de l’Immaculée. Il déclarait : «Je ne crois pas qu’il soit éloigné, ni qu’il s’agisse simplement d’un rêve, ce jour grandiose où la Statue de l’Immaculée sera placée, par ses missionnaires vainqueurs, au centre même de Moscou.»..." En une autre occasion soeur Lucie répondit à des personnes sceptiques à propos de la conversion miraculeuse de la Russie : "Si, cela arrivera : je le vois !" Il y a aussi un saint, je crois du XIX° siècle et dont j'ai oublié le nom, qui a parlé d'une guerre à venir avec une nation qui se convertira et changera de camp pendant les troubles.
SE Monseigneur Lefebvre
cette étude ne plait pas à tout le monde visiblement
SE Monseigneur Lefebvre partage ceci
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Sr Faustine avant et après le concile - une condamnation bien justifiée
LE JUGEMENT DE ROME SUR LES ECRITS DE SR FAUSTINE AVANT VATICAN II - UNE CONDAMNATION ARGUMENTEE ET SANS APPEL
Palais du Saint office à Rome
"Dans les années 1950-1952, la curie de Cracovie envoya à Rome des copies du « Petit Journal » [diaire de sœur Faustine relatant ses visions et révélations]. Le 14 mai 1953, le Saint-…Plus
Sr Faustine avant et après le concile - une condamnation bien justifiée

LE JUGEMENT DE ROME SUR LES ECRITS DE SR FAUSTINE AVANT VATICAN II - UNE CONDAMNATION ARGUMENTEE ET SANS APPEL

Palais du Saint office à Rome

"Dans les années 1950-1952, la curie de Cracovie envoya à Rome des copies du « Petit Journal » [diaire de sœur Faustine relatant ses visions et révélations]. Le 14 mai 1953, le Saint-Office interdisait l’institution d’une fête de la miséricorde, et il émettait aussi des réserves quant au caractère surnaturel des visions de sœur Faustine.

Le 19 novembre 1958, au terme d’une enquête de plusieurs années, le Saint-Office adoptait un décret en cinq points qui répondait aux sollicitations de l’épiscopat polonais en faveur de sœur Faustine :

« 1. Il ne faut pas s’obstiner en faveur du caractère surnaturel des révélations de sœur Faustine. Les visions et révélations de sœur Faustine n’ont pas d’origine surnaturelle.

« 2. Il faut retirer les prières et les images venant de ces prétendues révélations.

« 3. Il est conseillé aux évêques de garder la prudence tant que les éléments du culte de la Miséricorde divine ne sont pas retirés de leurs paroisses.

« 4. La fête de la Miséricorde divine ne doit pas être instituée.

« 5. Il faut donner un grave avertissement (gravissimum monitum) à l’abbé Sopocko en lui ordonnant de cesser de défendre et de propager ces prétendues révélations et ce culte. » (Jan Grzegorczyk : Faustine apôtre de la miséricorde ; p. 191-192)

Le cardinal Wyszynski, primat de Pologne, était chargé par le Saint-Office de veiller à l’application du décret en Pologne. Le 6 mars 1959, vu le peu d’empressement de l’épiscopat polonais à obéir à ces injonctions, les autorités romaines haussaient le ton par la voix de l’Osservatore romano en rendant publique l’interdiction absolue de la diffusion du culte de la miséricorde conçut par sœur Faustine :

« Qu’il soit rendu public que la Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office, après avoir examiné les prétendues visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, de l’institut de Notre-Dame de la Miséricorde, décédée en 1938 près de Cracovie, a décidé ce qui suit :

IL FAUT INTERDIRE la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion à la divine miséricorde dans la forme proposée par ladite sœur Faustine ;

il est requis de la prudence des évêques de devoir faire disparaitre lesdites images qui ont éventuellement déjà été exposées au culte.
»

LE JUGEMENT DE ROME APRÈS VATICAN II

Moins de vingt ans plus tard, le 15 avril 1978, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi (ex-congrégation du Saint-Office) émettait la Notification suivante :

« Cette Sacrée Congrégation, vu les nombreux documents originaux qui n’étaient pas connus en 1959, tenant compte du profond changement intervenu dans les circonstances et de l’avis de beaucoup d’évêques polonais, déclare que les prohibitions contenues dans ladite « NOTIFICATION » n’obligent plus. »

Fausse mystique convaincue de promouvoir un culte erroné de la miséricorde avant le Concile Vatican II, sœur Faustine devint après le Concile Vatican II – profond changement intervenu dans les circonstances – et en moins de vingt ans, une vraie sainte, mondialement connue, au-dessus de tout soupçon.

RÉHABILITATION DE SŒUR FAUSTINE ? L’ARGUMENT DES « NOMBREUX DOCUMENTS ORIGINAUX »

Sous la rubrique nombreux documents originaux, il ne s’agissait essentiellement que des témoignages recueillis pour le procès de béatification de sœur Faustine ; ses seuls écrits étant quelques lettres, et les six cahiers manuscrits du « Petit Journal » de sœur Faustine.

L’exemplaire envoyé à Rome dans les années 50 avait été mal dactylographié, des paragraphes entiers avaient été omis. Soit. Il était donc compréhensible, probable même, que certaines assertions amputées d’une manière ou d’une autre, aient pu paraître douteuses, hérétiques surtout, aux censeurs de 1958.

C’était possible, mais c’était par conséquent tout à la fois un jeu d’enfant et une exigence d’honnêteté intellectuelle pour la biographe officielle Ewa K. Czaczkowska (EKC) Sœur Faustine, biographie d’une sainte (1905-1938) de nous présenter une hérésie caractérisée due à la première version fautive, et de mettre en synopse la version complète de l’édition critique, qui fait autorité aujourd’hui (elle nous a servi de référence), et d’en faire éclater à nos yeux le caractère lumineusement vrai, juste et bon. Elle nous aurait alors définitivement rassurés... Grâce à ces nombreux documents originaux, le culte de la miséricorde interdit en 1958, s’en serait donc trouvé tout naturellement permis et encouragé depuis 1978, sans déshonneur ni forfaiture de la part des autorités romaines...

Ewa K. Czaczkowska, ni aucun biographe de sœur Faustine n’a pu apporter la moindre preuve en ce sens. La raison de cette impuissance tient au fait que sur l’essentiel du nouveau culte de la miséricorde, c’est-à-dire les principales quatre visions et révélations qui le fondent, les théologiens romains de 1958 ont analysé les mêmes textes que ceux de 1978, publiés aujourd’hui à des centaines de milliers d’exemplaires, or ils ont condamné la doctrine et interdit la diffusion de ce nouveau culte.

Si ce n’est pas en raison des nombreux documents originaux que le Saint-Office a modifié son jugement doctrinal et levé les interdits du nouveau culte de la miséricorde, c’est donc uniquement à cause des « changements profonds de circonstances ».


Les changements de circonstances sont le concile et la nouvelle conception de la miséricorde développée par Jean Paul II particulièrement dans son encyclique "dives in Misericordia" . Cette encyclique est truffée d'immanentisme frisant l'hérésie et d'un esprit de rédemption universelle automatique. Jean Paul II se réclame et s'appuie très clairement sur Sr Faustine pour donner du crédit à cette nouvelle théologie révolutionnaire. Il n'est donc pas étonnant de retrouver les mêmes soutiens de Jean Paul II parmi les adeptes les plus fervents de cette nouvelle miséricorde en particulier le pape François.

Il semble urgent que les évêques et prêtres rappellent aux fidèles les conditions d'une bonne pénitence pour obtenir la miséricorde de Dieu. Sans quoi les catholiques se confesseront de moins en moins et de plus en plus mal. Le salut automatique et l'absence de vraie contrition sont la logique de cette fausse miséricorde répandue depuis le concile. Les confessionnaux se vident, la pénitence disparaît de la vie catholique ; il est peut être temps de trouver les causes théologiques de ce phénomène.

Nous invitons donc les catholiques à se référer à cette prudente et sage décision du St Office en 1958 pour ne pas glisser dans une théologie et d'une pratique qui s'éloigne de la véritable théologie catholique de la miséricorde.

Ceux qui désirent approfondir cette question cruciale de la nouvelle conception du salut et de la miséricorde divine véhiculée par le Concile Vatican et plus spécifiquement par Jean Paul II peut lire l'excellente étude de l'abbé de La Roque publiée en 2007 : Immanence, incarnation et rédemption chez Jean-Paul II ou le modernisme d’un pape

Abbé Matthieu Salenave
22 juillet 2023

En la fête de Ste Marie Madeleine, véritable exemple de la miséricorde divine.
Ludovic 2Nîm
Ils nous la mettent partout avec Jésus Miséricordieux alors qu'ils savent sans le moindre doute qu'à la fin des temps c'est la Dévotion au Sacré Coeur et surtout (avec le Rosaire) la Dévotion au Coeur Immaculé comme les deux derniers moyens donnés aux hommes, dixit Soeur Lucie.
annemome
le Rosaire aux 3 séries de mystères ! Pas 4 ...
Claudius Cartapus
@annemome Y a pas de mal à trop prier. Il n'y a pas de caractère obligatoire dans la 4' série. C'est encore beau quand on réussit à faire les 3 principales. Ça ne me tourmente pas du tout. Le Rosaire, ça demeure les 15 mystères. Libre d'en faire plus. 😉
annemome
la portée des mystères lumineux n'est pas la même que celle des 3 autres ! Le rosaire, c'est Marie qui l'a demandé, c'est Jésus vu par les yeux de Marie, dans aucune vision ou apparition , la Sainte Vierge n'é demandé une 4° série. Et d'ailleurs cette série ne concerne que Jésus seul... Ca ne devrait pas faire partie du rosaire
Claudius Cartapus
@annemome Ça me fait penser aussi en 1984 quand JP-II a consacré le monde entier au Cœur Immaculé de Marie. La Vierge Marie a demandé au pape de lui consacrer la Russie. De toute évidence, à vouloir trop en faire, il a passé à côté de la demande principale. Convaincu que cette consécration demandée n'est pas encore satisfaite. On dit qu'elle se fera, mais il sera bien tard... Faut croire …Plus
@annemome Ça me fait penser aussi en 1984 quand JP-II a consacré le monde entier au Cœur Immaculé de Marie. La Vierge Marie a demandé au pape de lui consacrer la Russie. De toute évidence, à vouloir trop en faire, il a passé à côté de la demande principale. Convaincu que cette consécration demandée n'est pas encore satisfaite. On dit qu'elle se fera, mais il sera bien tard... Faut croire qu'alors, la Russie aura commencé à faire son chemin en Italie et jusqu'en France. Il y aura un retournement de situation qui sera visible quand cette consécration sera faite. On dit dans certains textes que lorsque l'armée russe sera proche de la Bretagne, la Russie sera contrainte de faire demi tour... La Chine aura alors fait son entrée dans les territoires à l'est de la Russie... Je pense que cette consécration de de la Russie telle que demandée se fera, et on pourrait alors voir ce genre de scénario sur le terrain. L'arrivée du Grand Monarque qui procède à la reconquête des territoires occupés, etc... Voir pièce jointe à la question à savoir si la consécration de la Russie a été faite. Il faut souvent poser la question sous 2 angles différents pour avoir la bonne réponse.
annemome
ou alors il a subi des pressions.... Les puissances en jeu sont tellement influentes qu'on peut penser à toutes les possibilités, hélas !
jili22
La Vérité ne plaît pas à tout le monde... merci Monsieur L'abbé !
Claudius Cartapus
Notez que c'est au début du pontificat de Jean XXIII, après son premier mois seulement comme pape que Faustine a été condamnée. Et puis, Jean-Paul II a renversé ce jugement fait sous Jean XXIII, soit 20 ans plus tôt. Notez aussi que Jean XXIII n'a pas plus révélé le contenu du 3' secret de Fatima en 1960... Pourquoi donc ne l'a t-il pas fait ???
Une autre épine dans le pied pour l'Église …Plus
Notez que c'est au début du pontificat de Jean XXIII, après son premier mois seulement comme pape que Faustine a été condamnée. Et puis, Jean-Paul II a renversé ce jugement fait sous Jean XXIII, soit 20 ans plus tôt. Notez aussi que Jean XXIII n'a pas plus révélé le contenu du 3' secret de Fatima en 1960... Pourquoi donc ne l'a t-il pas fait ???
Une autre épine dans le pied pour l'Église parallèle qui s'est complètement figée depuis la mort de Pie XII, c'est le cas de Padre Pio; est-il reconnu officiellement comme saint aujourd'hui ??? D'abord béatifié en 1999 et canonisé en 2002. L'Église parallèle le reconnait-il comme saint ??? J'anticipe la réponse: oui mais pas encore officiellement... C'est probablement un saint, mais qui n'a pas encore été canonisé officiellement... Il a seulement eu droit à un simulacre de canonisation en 2002... Il y a déjà au Ciel beaucoup de saint que l'Église n'a pas encore reconnu officiellement, dont Padre Pio... De facto, quand une âme quitte le Purgatoire pour entrer au Ciel, elle est sainte, mais très, très peu entre directement au Ciel après la mort, à moins d'être déjà saint à la mort. Pour l'Église parallèle Padre Pio est peut-être saint, quoique décédé après Pie XII, ce qui est suspicieux, et après le concile, ce qui est un comble... Mais comme il n'était pas reconnu par l'Église sous Pie XII, il n'est donc pas saint... On sait qu'à un moment, Padre Pio a été interdit de faire sa messe en publique. De la part de ses détracteurs, il a eu aussi sa part de boue comme tous les mystiques. Pour l'Église parallèle, les mystiques sont toujours l'œuvre du démon, surtout depuis la mort de Pie XII... C'est vraiment constant comme vision des choses. Dieu n'a plus le droit d'agir et de se manifester à son Église depuis la mort de Pie XII... Les apparitions de la Vierge à Garabandal sont condamnées d'avance par l'Église parallèle comme des manifestations du démon... Faudra bien qu'un jour, les sédévacantistes se nomment un pape, eux qui n'en ont pas depuis 65 ans... Est-ce qu'on est dans cette logique de guerre de clocher perpétuelle ? L'Église parallèle qui ne reconnaît pas l'Église de Rome, ni ses décisions ? C'est le signe qu'il y a eu un schisme quelque part, il me semble. Pour Sainte Faustine, puisqu'elle est maintenant sainte, c'est que la condamnation n'y est plus. Une sainte qui est toujours condamnée, ça existe ??? Sainte Jeanne d'Arc condamnée au buchée, et qui est maintenant sainte, la condamnation subsiste t-elle toujours ??? Ça dépend si c'est avant ou après le 9 octobre 1958... Donc on a vraiment deux Églises qui s'opposent dans l'interprétation des jugements. 🤔
Claudius Cartapus
Des articles du Droit Canon ont été abrogés en rapport avec la règle de l'imprimatur, le 14 octobre 1966, par Paul VI. Il est clair maintenant que l'Église parallèle ne reconnaît pas Paul VI et ses décisions d'abroger des règles en rapport avec l'imprimatur. Ainsi, pour l'Église parallèle, la règle de l'imprimatur demeure comme elle l'était à la mort de Pie XII. Donc les livres de Maria Valtorta …Plus
Des articles du Droit Canon ont été abrogés en rapport avec la règle de l'imprimatur, le 14 octobre 1966, par Paul VI. Il est clair maintenant que l'Église parallèle ne reconnaît pas Paul VI et ses décisions d'abroger des règles en rapport avec l'imprimatur. Ainsi, pour l'Église parallèle, la règle de l'imprimatur demeure comme elle l'était à la mort de Pie XII. Donc les livres de Maria Valtorta n'ont toujours pas le droit d'être publiés... De là l'acharnement de certain à tout condamner ses écrits, et à y voir là aussi l'œuvre du démon, évidemment.
jili22
Il n'y q'Une Église,Romaine ,Une, Sainte et Apostolique.
Claudius Cartapus
Exactement !
dmargot
On tourne en rond : Jean Paul II s appuie sur sœur Faustine pour changer la notion de miséricorde, et cette nouvelle notion sert à "réhabiliter" sœur Faustine. Voilà un serpent qui se mord la queue
o 5480
En 1958, bien que Roncali, alias Jean XXIII, soit un anti page, l'Eglise était encore catholique.
En 1978, Wojtyla, alias Jean-Paul II, un intrus, désigné par la secte conciliaire.
Donc, la position de l'Eglise est que soeur Faustine et ses logorrhées sont le fruit de prodiges.
Précision de vocabulaire dans le catholicisme :
miracle = qui vient de Dieu ; prodige qui vient de Satan.