Didier Maïsto
@DidierMaisto
Je ne parle jamais de ma vie privée. Je vais faire une exception. Un jour, ma mère m’appelle : ma grand-mère était à l’hôpital, condamnée, et avant de sombrer dans le coma, elle avait juste prononcé mon prénom. J’ai pris un avion et me suis illico rendu à l’hôpital Sainte Anne à Toulon. Le médecin m’a accueilli, « son sang est littéralement empoisonné par le Co2, elle a trois fois le taux maximum et si d’aventure elle se réveille ce sera un légume. Vous comprenez, elle a 90 ans. »
Je me suis assis à côté de son lit et je lui ai tenu la main toute la nuit, me repassant derrière mes paupières tous nos moments heureux. Elle m’avait élevé. Je l’aimais, mon Dieu comme je l’aimais. Vers 6h du matin, elle s’est réveillée. Elle m’a regardé et m’a souri.
« Je savais que tu viendrais », me lança-t-elle. Elle n’avait aucune séquelle, rien. Elle est finalement partie dans sa 101e année.

365