L'anniversaire de la prise d'habit de Thérèse, le 10 janvier 1889.

La cérémonie avait été retardée du fait de la maladie de Louis Martin, mais « contre toute espérance, notre Père chéri se remit de sa seconde attaque et Monseigneur fixa la cérémonie au 10 Janvier. L'attente avait été longue, mais aussi, quelle belle fête !... rien n'y manquait, rien, pas même la neige... [...] j'avais toujours désiré que le jour de ma prise d'habit la nature fût comme moi parée de blanc. […] La fête fut ravissante, et la plus belle, la plus ravissante fleur était mon Roi chéri, jamais il n'avait été plus beau, plus digne... Il fit l'admiration de tout le monde, ce fut son jour de triomphe, sa dernière fête ici-bas. Il avait donné tous ses enfants au Bon Dieu, car Céline lui ayant confié sa vocation, il avait pleuré de joie et était allé avec elle remercier Celui qui «lui faisait l'honneur de prendre tous ses enfants». […] Après avoir embrassé une dernière fois mon Roi chéri, je rentrai dans la clôture, la première chose que j'aperçus sous le cloître fut «mon petit Jésus rose» me souriant au milieu des fleurs et des lumières et puis aussitôt mon regard se porta sur des flocons de neige... le préau était blanc comme moi. Quelle délicatesse de Jésus ! Prévenant les désirs de sa petite fiancée, il lui donnait de la neige... De la neige, quel est donc le mortel, si puissant fût-il, qui puisse en faire tomber du Ciel pour charmer sa bien-aimée ?... » (Manuscrit A, 72)
Aquarelle de Sœur Marie du Saint Esprit