6 décembre, saint Nicolas, évêque et confesseur
Une pensée toute particulière pour mon ami le Père Nicolas. L'icône de saint Nicolas est une des icônes des églises orthodoxes de Messine détruites par le grand tremblement de terre de 1908.
L'épiscopat français en 1951 déplore que «le père Noël (qui remplace saint Nicolas, défenseur authentique de la Très Sainte Trinité) et le sapin se sont introduits dans les écoles publiques alors qu'ils sont la réminiscence de cérémonies païennes liées au culte de la Nature qui n'ont rien de chrétiennes tandis qu'au nom d'une laïcité outrancière la crèche est scrupuleusement bannie des mêmes écoles.» Une crèche est un lieu devant lequel on prie, ce n'est pas un objet de décoration de Noël. La mienne a été bénie en Terre Sainte par un prêtre qui était un véritable soldat du Christ. Toutes les figurines en olivier ont été fabriquées en Palestine par des chrétiens.
Marie Bee
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Seigneur Dieu, toi qui abaisses les orgueilleux et élèves les humbles, tu as bien voulu faire de saint Nicolas le modèle du pasteur grand dans sa simplicité et fort dans sa foi orthodoxe, reçois aujourd’hui, par son intercession, nos prières et notre action de grâce.
Saint Nicolas, tête chère et sacrée, toi qui possédais l’amour authentique de Dieu et du prochain, qui gouvernais avec sagesse l’Église du Seigneur, jette sur nous, du Royaume céleste, un regard favorable. Sois le guide du peuple que voici, parfait adorateur de la Trinité parfaite que l’on contemple et que l’on vénère dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Nous te demandons, tant que règne la paix, que tu nous gardes et que tu sois à nos côtés dans notre ministère pastoral, dans notre témoignage du Christ devant les hommes. Lorsque viendra le moment de notre départ, aide-nous à passer avec joie de ce monde au Royaume de la Lumière, appelle-nous à toi, établis-nous avec toi et les tiens, même si la faveur sollicitée est grande, dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui soit toute gloire, honneur, puissance pour les siècles des siècles.
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Celui qui est la Vérité, ô saint évêque Nicolas, a fait de toi pour ton troupeau un modèle de foi, un exemple de douceur et un maître de tempérance; c'est pourquoi tu as acquis la grandeur par ton humilité et la richesse par ta pauvreté; aussi prie le Christ Dieu pour le salut de nos âmes.
A Myre en Lycie tu as exercé ton sacerdoce, ô saint Nicolas, et accomplissant l'Evangile du Christ, tu as donné ta vie pour ton peuple et sauvé des innocents de la mort. C'est pourquoi, initié aux mystères de la grâce divine, tu as été sanctifié.
Par nos hymnes, peuples, célébrons l’archevêque de Myre, son pasteur et docteur, afin qu’à sa prière nous soyons illuminés, puisqu’il s’est montré dans toute la pureté de son esprit présentant au Christ l’offrande immaculée, à Dieu le sacrifice qui lui plaît, comme évêque purifié dans sa chair et son esprit; c’est pourquoi il est en vérité pour l’Église un défenseur, un protecteur, comme grand Pontife de la grâce de Dieu.
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PRIÈRE Á SAINT NICOLAS
Ô saint évêque digne de toute louange et de tout honneur, grand par les miracles et Saint du Christ, Père Nicolas, homme de Dieu et fidèle serviteur, homme de désir, vase élu, ferme pilier de l'Eglise, flambeau très brillant, étoile qui illumine et éclaire l'univers entier. Tu es un juste florissant comme le palmier planté dans les parvis de ton Seigneur. Vivant à Myre, tu as répandu le parfum de myrrhe et tu déversas la myrrhe jaillissante de la Grâce Divine. Par ta présence, très saint Père, la mer fut bénie quand tes reliques miraculeuses furent transférées à la ville de Bari, de l'Orient à l'Occident, pour louer à l'unisson le Nom du Seigneur.
Ô très gracieux et merveilleux thaumaturge, rapide secours, fervent intercesseur, bon berger qui sauve ton troupeau spirituel de toutes sortes de maux, nous te glorifions et te magnifions comme un espoir pour tous les Chrétiens, une source de miracles, un protecteur des fidèles, un très sage docteur, nourricier des affamés, joie des affligés, vêtement pour ceux qui sont nus, un guérisseur des malades, un pilote de ceux qui voguent en mer, un libérateur de prisonniers, un nourricier et défenseur des veuves et orphelins, un gardien de la chasteté, un doux tuteur des enfants et support des vieillards, un guide des jeûneurs, un repos de ceux qui peinent et une source de richesse abondante pour les pauvres et nécessiteux. Ecoute-nous qui te prions et avons recours à ta protection, intercède en notre faveur auprès du Très-Haut et obtiens par tes puissantes prières tout ce qui est utile pour le salut de nos âmes et de nos corps. Protège cette sainte communauté et nos paroisses, toute ville, tout village et tout pays Chrétien et le peuple ici présent de tout mal par ton secours. Car nous savons, nous savons que la prière d'un juste est une grande et puissante force pour le bien. Et après la Toute bénie Vierge Marie, nous t'avons comme juste intercesseur auprès de Dieu très Miséricordieux, et nous avons humblement recours à ta fervante intercession et protection, très gracieux Père. Sous ta houlette, comme un berger attentif et bon, garde-nous de tous les ennemis, des fléaux, des tremblements de terre, de la grêle, de la famine, de l'inondation, de la violence, de l'invasion étrangère, de la guerre civile, des conflits sociaux, des désastres écologiques et de toutes nos adversités et afflictions. Tends-nous une main secourable et ouvre-nous les portes de la Miséricorde divine; car nous sommes indignes de contempler les hauteurs célestes à cause de la multitude de nos péchés; nous sommes enchaînés par tout ce mal que nous commettons sans nous repentir et nous n'avons pas accompli la volonté de notre Créateur, ni gardé Ses Commandements. C'est pourquoi dans un esprit de conversion et l'humilité nous fléchissons les genoux de notre cœur devant Dieu et sollicitons ton intercession paternelle auprès de Lui. Secours-nous, Saint de Dieu, afin que nous ne périssions pas dans nos péchés; délivre-nous de tout mal et de toute puissance hostile, dirige notre esprit et affermis notre cœur dans la vraie Foi, confiants qu'avec ton intercession, ni les plaies, ni les menaces, ni les fléaux ne nous écraserons, et que la juste colère de notre Créateur sera apaisée. Et accorde-nous de pouvoir mener une vie paisible ici-bas et de contempler les biens éternels dans la terre des vivants, glorifiant le Père, le Fils et le Saint Esprit, un seul Dieu glorifié dans la Trinité, maintenant et aux siècles sans fin. Amen.
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Chantant tes miracles, nous te louons, ô très louable Nicolas; car en toi Dieu a été admirablement glorifié dans la Trinité, mais même si nous t'offrons une multitude de Psaumes et d'hymnes composés avec toute notre âme, ô Saint thaumaturge, nous ne ferions rien d'équivalent au don de tes miracles, et émerveillés par eux, nous te clamons :
Réjouis-toi, serviteur du Roi des rois et du Seigneur des souverains !
Réjouis-toi, compagnon de Ses célestes serviteurs !
Réjouis-toi, secours des rois fidèles !
Réjouis-toi, exaltation de la génération Chrétienne !
Réjouis-toi, homonyme de la victoire !
Réjouis-toi, porte-couronne remarquable !
Réjouis-toi, miroir de toute vertu !
Réjouis-toi, ferme contrefort pour tous ceux qui recourent à toi !
Réjouis-toi, après Dieu et la Mère de Dieu, toute notre espérance !
Réjouis-toi, santé de nos corps et salut de nos âmes !
Réjouis-toi, car avec Toi nous sommes libérés de la mort éternelle !
Réjouis-toi, car avec toi nous recevons la vie sans fin !
Réjouis-toi, saint évêque Nicolas !
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L’évêque Nicolas de Myre en Lycie est certainement le saint chrétien le plus populaire, le plus universel. Pourtant, nous savons peu de choses personnelles sur lui, c’est un illustre inconnu de l’histoire chrétienne. Au fond, cela lui va très bien : sa notoriété est due surtout à son humilité, à sa modestie et à sa simplicité pastorale.
L’Église orthodoxe l’exalte en tant que « modèle de douceur ». Il est pour nous l’incarnation de cette béatitude du Seigneur : « Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre ». Saint Nicolas a vraiment hérité la terre, en tout cas notre vieille Europe où son nom est chéri de l’Atlantique au Pacifique, où il est invoqué par des gens très différents à travers tout le continent. Puisse-t-il lui apporter son secours et conforter les chrétiens de l’Europe en implorant pour nous courage et persévérance dans les épreuves présentes.
Nous n’avons gardé aucun texte de saint Nicolas. En revanche, l’Église a reconnu en lui un défenseur inébranlable de l’orthodoxie de la foi, un témoin fidèle de la Trinité, un évêque qui a fait confiance au Père, au Fils et au Saint-Esprit, un seul et unique Dieu en trois hypostases. Alors, pour honorer saint Nicolas et sa foi trinitaire, j’aimerais citer le résumé de la doctrine trinitaire que saint Grégoire le Théologien propose dans son Discours sur la théologie et l’installation des évêques : « Nous adorons donc le Père, le Fils et l’Esprit Saint, en distinguant les propriétés et en proclamant l’unité de la divinité ; nous évitons de confondre les trois en un seul pour ne pas contracter la maladie dont souffre Sabellius ; nous évitons de diviser en trois réalités distinctes et opposées pour ne pas tomber dans les folies d’Arius » (Or. 20, 5). Mais avec saint Nicolas et saint Grégoire nous tenons qu’il y a un seul Dieu et nous confessons les trois hypostases, c’est-à-dire trois personnes avec leurs propriétés distinctes. Que cette foi vous illumine jusqu’à la fin de vos jours et vous donne un regard transfiguré sur l’unité et la diversité de l’humanité elle-même, créée à l’image de la Trinité divine.
Pour terminer, je reprendrai sur le compte de saint Nicolas de très belles paroles prononcées par Grégoire de Nazianze au sujet d’un grand et remarquable contemporain de Nicolas, saint Athanase d’Alexandrie, dans le discours qu’il lui a consacré : « Heureux celui qui grâce à la raison et à la contemplation a pu renoncer à ce monde de la matière et de la chair {…}, rencontrer Dieu et s’unir à la lumière absolument sans mélange, dans la mesure où celle-ci est accessible à la nature humaine ! Heureux est-il de s’élever au-dessus de ce monde et de s’unir à Dieu dans l’autre monde ! Cette grâce peut s’obtenir en menant une vie véritablement philosophique et en arrivant à dépasser l’antagonisme propre à la nature matérielle grâce à l’unification que la Trinité permet de comprendre » (Or. 21, 2).
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La manne de saint Nicolas, une huile miraculeuse
Lorsque le saint fut enseveli dans une tombe de marbre, une source d'huile apportant santé aux malades se mit à couler de sa tête et de ses pieds, une source d’eau. Cette huile, nommée manne de saint Nicolas, cessa de couler lorsque le successeur de saint Nicolas se vit chassé de son siège par des envieux. Mais dès que l’évêque fut réinstallé sur son siège, l’huile rejaillit aussitôt.
Longtemps plus tard, les Turcs détruisirent la ville de Myre. Et comme quarante-sept soldats de la ville de Bari passaient par là, quatre moines leur ouvrirent la tombe de saint Nicolas : ils prirent ses os, qui nageaient dans l’huile, et les transportèrent dans la ville de Bari, en l’an 1087.
Les reliques du saint accomplirent de nombreux miracles en Italie. Elles protégèrent des voleurs, sauvèrent des personnes de la noyade et ramenèrent à leurs parents les enfants perdus ou volés. Quelques années après l’arrivée des reliques du saint en Italie, un chevalier lorrain qui revenait de croisade passa à Bari. Il déroba un doigt du saint pour l’amener dans sa ville natale : Saint-Nicolas-de-Port. Bientôt, des pèlerinages importants furent organisés dans cette petite ville de Lorraine. Lorsqu'on priait Saint-Nicolas, des miracles se produisaient. Des chevaliers enchaînés par les infidèles furent miraculeusement transportés devant le portail de l’église de Saint-Nicolas-de-Port et saint Louis fut sauvé de la noyade.
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Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Pour faire honneur au Messie Pontife, la souveraine Sagesse a multiplié les Pontifes sur la route qui conduit à lui. Deux Papes, saint Melchiade et saint Damase ; deux Docteurs, saint Pierre Chrysologue et saint Ambroise ; deux Évêques, l’amour de leur troupeau, saint Nicolas et saint Eusèbe : tels sont les glorieux Pontifes qui ont reçu la charge de préparer, par leurs suffrages, la voie du peuple fidèle vers Celui qui est le souverain Prêtre selon l’ordre de Melchisédech. Nous développerons successivement leurs titres à faire partie de cette noble cour. Aujourd’hui, l’Église célèbre avec joie la mémoire de l’insigne thaumaturge Nicolas, aussi fameux dans l’Orient que le grand saint Martin l’est dans l’Occident, et honoré depuis près de mille ans par l’Église latine. Rendons hommage au souverain pouvoir que Dieu lui avait donné sur la nature ; mais félicitons-le surtout d’avoir été du nombre des trois cent dix-huit Évêques qui proclamèrent, à Nicée, le Verbe consubstantiel au Père. Il ne fut point scandalisé des abaissements du Fils de Dieu ; ni la bassesse de la chair que le souverain Seigneur de toutes choses revêtit au sein de la Vierge, ni l’humilité de la crèche, ne l’empêchèrent de proclamer Fils de Dieu, égal à Dieu, le fils de Marie ; c’est pourquoi il a été élevé en gloire et a reçu la charge d’obtenir, chaque année, pour le peuple chrétien, la grâce d’aller au-devant du Verbe de vie, avec une foi simple et un ardent amour.
Presque tous les Bréviaires de l’Église Latine, jusqu’au XVIIe siècle, sont très abondants sur les vertus et les œuvres merveilleuses de saint Nicolas, et contiennent le bel Office du saint Évêque tel qu’il fut composé vers le XVIIe siècle. Nous avons parlé ailleurs de cet Office sous le rapport musical ; ici, nous nous bornerons à dire qu’il est tout entier puisé dans les Actes de saint Nicolas, et plus explicite sur certains faits que la Légende du Bréviaire romain. Les pièces qui vont suivre insistent sur un fait dont cette Légende ne dit rien : nous voulons parler de l’huile miraculeuse qui, depuis près de huit siècles, découle sans cesse du tombeau du saint Évêque, et au moyen de laquelle Dieu a souvent opéré des prodiges. Le Répons et l’Antienne que nous donnons tout d’abord, célèbrent le miracle de cette huile ; et ces deux pièces étaient autrefois si populaires, qu’au XIIIe siècle on en emprunta la mélodie, pour l’appliquer au Répons Unus panis et à l’Antienne O quam suavis est, dans l’Office du Saint-Sacrement.
RÉPONS. [1]
R/. De son tombeau de marbre, découle une huile sacrée qui guérit les aveugles dont les yeux en sont oints, * Rend l’ouïe aux sourds, et remet en santé tous ceux qui sont débiles. V/. Les peuples courent en foule, empressés de voir les merveilles qui se font par l’entremise de Nicolas. * Cette huile rend l’ouïe aux sourds, et remet en santé tous ceux qui sont débiles.
ANTIENNE. [2]
Ô bonté du Christ, digne d’être relevée par toutes sortes de louanges ! C’est elle qui manifeste au loin les mérites de Nicolas son serviteur ; car de la tombe de ce Saint découle une huile, et elle guérit tous ceux qui sont dans la langueur.
Nous donnons ensuite les deux Hymnes qui se trouvent dans tous les Bréviaires Romains-Français.
Ière HYMNE [3]
Chante, ô ma langue, les louanges du pontife Nicolas : afin que le suprême Adonaï, Roi et Père de tous les êtres, nous fasse aborder par l’entremise de son divin Fils au port du salut.
A l’âge où Nicolas pendait encore aux mamelles de sa mère, jamais on ne le vit plus d’une fois le jour s’y désaltérer, à la quatrième et sixième férié de la semaine : il craignait, le pieux enfant, de rompre son jeûne par une goutte de lait.
Élevé à l’honneur de Prélat, Nicolas fit pleuvoir si abondamment la rosée de la piété sur tous les peuples, qu’à peine a-t-il son pareil dans toute la série des siècles.
Par l’usage qu’il fait de son or, il sauve trois vierges de la prostitution ; dans la famine il multiplie le blé et le distribue au peuple ; il retire un vase tombé dans la mer, et porte secours aux nautoniers qui craignaient le naufrage.
Du milieu des morts est par lui ressuscité un homme qui avait commis un vol : par lui un Juif est baptisé et recouvre le bien qu’on lui avait dérobé ; l’un est rendu à la vie, l’autre s’élance dans la voie de la foi.
Des Pontifes, l’ornement, l’honneur et la gloire, Nicolas, que la grâce dont vous êtes enrichi vienne en aide au peuple et au clergé ; qu’elle assiste nos âmes, nos mains et nos lèvres, et nous fasse rendre à Dieu nos vœux.
Louange à la souveraine Trinité : à elle puissance et victoire ; qu’elle daigne nous accorder d’entrer après la vie, chargés de palmes, dans la patrie des cieux, en part des joies éternelles de Nicolas. Amen.
IIe HYMNE.
Que le clergé, déployant la voix et les chants de l’allégresse, exalte et préconise Nicolas, du clergé le père et le patron ! Que le cœur prompt et docile se dilate au son de la voix.
Que tous, Grecs, Latins, langues, tribus, nations ; étendue des terres, profondeurs des mers ; sexes, conditions , hôtes , citoyens , étrangers ; tous chantent avec un pareil enthousiasme.
Il n’a cessé, ne cesse, ne cessera de nous combler tous de ses bienfaits, cet immortel Prélat, dont le nom ne s’échappera jamais de notre mémoire. Par lui, tout homme qui sema dans la tristesse fleurira comme le lis.
Ce héros magnanime, revêtu de la chair, méprisa les œuvres de la chair, ne faisant, ne disant rien que de salutaire ; délivré des liens du corps, il vole enfin au séjour éthéré.
Quelle fut sa vertu de charité, l’huile qui coule de son tombeau le déclare assez hautement jusqu’en ce siècle même ; elle donne au peuple qui implore son assistance le bienfait de la santé.
Louange à la souveraine Trinité : à elle puissance et victoire ; qu’elle daigne nous accorder d’entrer, après la vie, chargés de palmes, dans la patrie des cieux, en part des joies éternelles de Nicolas. Amen.
Saint Nicolas et les jeunes filles
Adam de Saint-Victor ne pouvait faire défaut à saint Nicolas : les Églises du moyen âge lui durent la belle Séquence qui suit :
SÉQUENCE.
Réjouissons-nous et tressaillons, unis de bouche et de cœur, à cette solennelle fête du bienheureux Nicolas.
Encore enfant au berceau, il observe les jeûnes ;
Encore enfant à la mamelle, déjà il mérite les joies suprêmes.
Adolescent, il embrasse l’étude des lettres,
Sans pécher, sans connaître la licence de son âge.
Bienheureux Confesseur, une voix venue du ciel l’appelle aux dignités.
Promu par elle, il monte au faîte le plus élevé de la Prélature.
Il avait dans le cœur une tendre miséricorde, et il prodiguait ses bienfaits aux opprimés.
Par ses trésors, des vierges sont sauvées de l’opprobre ; et la pauvreté de leur père est soulagée.
Des matelots en mer luttaient contre la furie des flots, sur une nef à demi brisée.
Déjà désespérant de la vie, en ce danger si pressant, ils crient et disent tous d’une voix :
« Ô bienheureux Nicolas ! Ramenez-nous à un port de mer ; sauvez-nous de ce péril de mort.
Ramenez-nous à un port de mer, vous dont la compassion généreuse est tant de fois venue en aide. »
Pendant qu’ils criaient, et non sans fruit, voici quelqu’un qui leur dit : « J’arrive à votre secours. »
Soudain souffle un vent favorable, et la tempête est apaisée, et les mers sont en repos.
De sa tombe découle une huile abondante,
Qui guérit tous les malades par l’intercession du Saint.
Nous que voici en ce monde, naufragés déjà plus d’une fois dans l’abîme du vice,
Glorieux Nicolas, menez-nous au port du salut où sont paix et gloire.
Obtenez-nous du Seigneur, par vos secourables prières, l’onction qui sanctifie ;
Cette onction qui a guéri les blessures d’innombrables iniquités dans Marie la pécheresse.
Qu’à jamais soient dans la joie ceux qui célèbrent cette fête ;
Et qu’après cette course de la vie, le Christ les couronne.
Amen.
La plus populaire de toutes les Séquences de saint Nicolas est néanmoins celle qui suit. On la trouve dans un grand nombre de Processionnaux jusqu’au XVIIe siècle, et elle a servi de type à quantité d’autres qui, bien que consacrées à la louange de divers Patrons, gardent non seulement la mesure et la mélodie de la Séquence de saint Nicolas, mais retiennent encore, par un tour de force ingénieux, le fond même des expressions.
SÉQUENCE.
Les malades sont rendus à la santé par l’huile miraculeuse.
Au milieu du naufrage, Nicolas est d’un puissant secours.
Il ressuscite du tombeau un mort étendu sur le chemin.
Un juif aperçoit de l’or, et demande le Baptême.
Nicolas retire de l’eau le vase et l’enfant qu’il rend à son père !
Oh ! qu’il parut bien le Saint de Dieu , quand il multiplia la farine dans la disette !
Qu’ainsi les louanges de Nicolas soient chantées en cette assemblée ;
Car quiconque le prie de cœur, met le vice en fuite, et s’en retourne guéri.
Ainsi soit-il.
(On trouvera la Séquence du Propre du Diocèse de Toul, où se trouve le plus grand centre de pèlerinage à Saint Nicolas en dehors de Bari, à la messe propre de ce diocèse. N.d.W.)
Mais aucune Église n’a marqué autant d’enthousiasme pour saint Nicolas, que l’Église grecque dans ses Menées. On voit que l’illustre Thaumaturge était une des plus fermes espérances de l’Empire Byzantin ; et cette confiance en saint Nicolas, Constantinople l’a transmise à la Russie qui la garde encore aujourd’hui. Nous allons, selon notre usage, extraire quelques strophes de la masse de ces chants sacrés que Sainte-Sophie répétait autrefois en langue grecque, et que les coupoles dorées des Sobors de Moscou entendent retentir encore chaque année dans l’idiome Slavon.
HYMNE DE SAINT NICOLAS. (Tirée des Menées des Grecs.)
Tu as vraiment habité à Myre, exhalant un parfum précieux ; parfumé toi-même d’un baume spirituel, ô bienheureux Nicolas, grand Hiérarque du Christ ; et tu parfumes la face de ceux qui, avec foi et amour, honorent ton illustre mémoire, les délivrant de toutes nécessités et tribulations, ô Père saint, par tes prières auprès du Seigneur.
Ton nom propre est véritablement : Victoire du peuple, bienheureux Nicolas, souverain prêtre du Christ ; car, invoqué en tous lieux, tu préviens aussitôt ceux qui avec amour requièrent ta protection ; apparaissant nuit et jour à ceux qui t’invoquent avec foi, tu les délivres des nécessités et des tentations.
Tu apparus à l’Empereur Constantin et à Ablavius, et leur inspiras une terrible frayeur par ces mots, afin de les engager à la clémence : « Les innocents que vous retenez dans les fers ne méritent point un injuste supplice ; et si tu méprises mes paroles, ô Prince ! j’en porterai contre toi ma plainte au Seigneur. »
Ton œil intrépide a pu fixer les sublimes hauteurs de la Gnose, et tu as sondé le profond abîme de la Sagesse, toi qui as enrichi le monde de tes enseignements, ô Père saint ! prie pour nous le Christ, ô grand Pontife Nicolas !
Le Christ t’a fait voir à ton troupeau, comme la règle de la foi et l’image de la douceur, ô grand Hiérarque Nicolas ! Car tu répands à Myre un précieux parfum, tout y resplendit de la gloire de tes œuvres, ô protecteur des veuves et des orphelins ! prie sans cesse le Seigneur de sauver nos âmes.
Réjouis-toi, ô très sainte âme, demeure très pure de la Trinité, colonne de l’Église, soutien des fidèles, appui de ceux qui sont fatigués, astre rayonnant qui, par l’éclat de tes agréables prières, dissipes en tous lieux les ténèbres des tentations ; saint Pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque dans la fureur de la tempête réclame ton secours, prie le Christ qu’il daigne accorder à nos âmes une grande miséricorde.
Réjouis-toi, homme rempli d’un divin zèle, qui, par un terrible avertissement et par l’éclat de ta voix menaçante dans un songe, as délivré ceux que le glaive allait immoler. Fontaine abondante, tu répands dans Myre la richesse de tes parfums ; tu verses dans les âmes une douce rosée, tu écartes les ordures des passions mauvaises, tu coupes avec le glaive l’ivraie de l’erreur ; prends le van de ton zèle, dissipe les futiles enseignements d’Arius, et prie le Christ d’accorder à nos âmes une grande miséricorde.
Roi très haut de tous les rois, vous dont la puissance est infinie, à la prière de notre saint Pasteur, rendez paisible, ô Verbe, non en conjurons, la vie de tous les Chrétiens. Donnez contre les barbares à notre pieux Empereur la force et la victoire ; afin que tous, et toujours, nous chantions votre puissance, et l’exaltions dans les siècles des siècles.
Saint Pontife Nicolas, que votre gloire est grande dans l’Église de Dieu ! Vous avez confessé Jésus-Christ devant les Proconsuls, et endure la persécution pour son Nom ; vous avez ensuite été témoin des merveilles du Seigneur, quand il rendit la paix à son Église ; et peu après, votre bouche s’ouvrait dans l’Assemblée des trois cent dix-huit Pères, pour confesser, avec une autorité irréfragable, la divinité du Sauveur Jésus-Christ, pour lequel tant de millions de Martyrs avaient répandu leur sang. Recevez les félicitations. du peuple chrétien qui, par toute la terre, tressaille de joie à votre doux souvenir ; et soyez-nous propice, en ces jours où nous attendons la venue de Celui que vous avez proclamé Consubstantiel au Père. Daignez aider notre foi et seconder notre amour. Vous le voyez maintenant face à face, ce Verbe par qui toutes choses ont été faites et réparées ; demandez-lui qu’il daigne se laisser approcher par notre indignité. Soyez notre médiateur entre lui et nous. Vous l’avez fait connaître à notre intelligence, comme le Dieu souverain et éternel ; révélez-le à notre cœur, comme le suprême bienfaiteur des fils d’Adam. C’est en lui, ô Pontife charitable, que vous aviez puisé cette compassion tendre pour toutes les misères, qui fait que tous vos miracles sont autant de bienfaits : continuez, du haut du ciel, de secourir le peuple chrétien.
Ranimez et augmentez la foi des nations dans le Sauveur que Dieu leur a envoyé. Que, par l’effet de vos prières, le Verbe divin cesse d’être méconnu et oublié dans ce monde qu’il a racheté de son sang. Demandez, pour les Pasteurs de l’Église, l’esprit de charité qui brilla si excellemment en vous, cet esprit qui les rend imitateurs de Jésus-Christ, et leur gagne le cœur du troupeau.
Souvenez-vous aussi, saint Pontife, de cette Église d’Orient qui vous garde encore une si vive tendresse. Votre pouvoir sur la terre s’étendait jusqu’à ressusciter les morts ; priez, afin que la véritable vie, celle qui est dans la Foi et l’Unité, revienne animer cet immense cadavre. Par vos instances auprès de Dieu, obtenez que le Sacrifice de l’Agneau que nous attendons soit de nouveau et bientôt célébré sous les Dômes de Sainte-Sophie. Restituez à l’unité les Sanctuaires de Kiev et de Moscou, et après avoir soumis à la Croix l’orgueil du Croissant, abaissez devant les Clefs de saint Pierre la majesté des Tzars, afin qu’il n’y ait plus ni Scythe, ni Barbare, mais un seul pasteur.
L'épiscopat français en 1951 déplore que «le père Noël (qui remplace saint Nicolas, défenseur authentique de la Très Sainte Trinité) et le sapin se sont introduits dans les écoles publiques alors qu'ils sont la réminiscence de cérémonies païennes liées au culte de la Nature qui n'ont rien de chrétiennes tandis qu'au nom d'une laïcité outrancière la crèche est scrupuleusement bannie des mêmes écoles.» Une crèche est un lieu devant lequel on prie, ce n'est pas un objet de décoration de Noël. La mienne a été bénie en Terre Sainte par un prêtre qui était un véritable soldat du Christ. Toutes les figurines en olivier ont été fabriquées en Palestine par des chrétiens.
Marie Bee
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Seigneur Dieu, toi qui abaisses les orgueilleux et élèves les humbles, tu as bien voulu faire de saint Nicolas le modèle du pasteur grand dans sa simplicité et fort dans sa foi orthodoxe, reçois aujourd’hui, par son intercession, nos prières et notre action de grâce.
Saint Nicolas, tête chère et sacrée, toi qui possédais l’amour authentique de Dieu et du prochain, qui gouvernais avec sagesse l’Église du Seigneur, jette sur nous, du Royaume céleste, un regard favorable. Sois le guide du peuple que voici, parfait adorateur de la Trinité parfaite que l’on contemple et que l’on vénère dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Nous te demandons, tant que règne la paix, que tu nous gardes et que tu sois à nos côtés dans notre ministère pastoral, dans notre témoignage du Christ devant les hommes. Lorsque viendra le moment de notre départ, aide-nous à passer avec joie de ce monde au Royaume de la Lumière, appelle-nous à toi, établis-nous avec toi et les tiens, même si la faveur sollicitée est grande, dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui soit toute gloire, honneur, puissance pour les siècles des siècles.
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Celui qui est la Vérité, ô saint évêque Nicolas, a fait de toi pour ton troupeau un modèle de foi, un exemple de douceur et un maître de tempérance; c'est pourquoi tu as acquis la grandeur par ton humilité et la richesse par ta pauvreté; aussi prie le Christ Dieu pour le salut de nos âmes.
A Myre en Lycie tu as exercé ton sacerdoce, ô saint Nicolas, et accomplissant l'Evangile du Christ, tu as donné ta vie pour ton peuple et sauvé des innocents de la mort. C'est pourquoi, initié aux mystères de la grâce divine, tu as été sanctifié.
Par nos hymnes, peuples, célébrons l’archevêque de Myre, son pasteur et docteur, afin qu’à sa prière nous soyons illuminés, puisqu’il s’est montré dans toute la pureté de son esprit présentant au Christ l’offrande immaculée, à Dieu le sacrifice qui lui plaît, comme évêque purifié dans sa chair et son esprit; c’est pourquoi il est en vérité pour l’Église un défenseur, un protecteur, comme grand Pontife de la grâce de Dieu.
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PRIÈRE Á SAINT NICOLAS
Ô saint évêque digne de toute louange et de tout honneur, grand par les miracles et Saint du Christ, Père Nicolas, homme de Dieu et fidèle serviteur, homme de désir, vase élu, ferme pilier de l'Eglise, flambeau très brillant, étoile qui illumine et éclaire l'univers entier. Tu es un juste florissant comme le palmier planté dans les parvis de ton Seigneur. Vivant à Myre, tu as répandu le parfum de myrrhe et tu déversas la myrrhe jaillissante de la Grâce Divine. Par ta présence, très saint Père, la mer fut bénie quand tes reliques miraculeuses furent transférées à la ville de Bari, de l'Orient à l'Occident, pour louer à l'unisson le Nom du Seigneur.
Ô très gracieux et merveilleux thaumaturge, rapide secours, fervent intercesseur, bon berger qui sauve ton troupeau spirituel de toutes sortes de maux, nous te glorifions et te magnifions comme un espoir pour tous les Chrétiens, une source de miracles, un protecteur des fidèles, un très sage docteur, nourricier des affamés, joie des affligés, vêtement pour ceux qui sont nus, un guérisseur des malades, un pilote de ceux qui voguent en mer, un libérateur de prisonniers, un nourricier et défenseur des veuves et orphelins, un gardien de la chasteté, un doux tuteur des enfants et support des vieillards, un guide des jeûneurs, un repos de ceux qui peinent et une source de richesse abondante pour les pauvres et nécessiteux. Ecoute-nous qui te prions et avons recours à ta protection, intercède en notre faveur auprès du Très-Haut et obtiens par tes puissantes prières tout ce qui est utile pour le salut de nos âmes et de nos corps. Protège cette sainte communauté et nos paroisses, toute ville, tout village et tout pays Chrétien et le peuple ici présent de tout mal par ton secours. Car nous savons, nous savons que la prière d'un juste est une grande et puissante force pour le bien. Et après la Toute bénie Vierge Marie, nous t'avons comme juste intercesseur auprès de Dieu très Miséricordieux, et nous avons humblement recours à ta fervante intercession et protection, très gracieux Père. Sous ta houlette, comme un berger attentif et bon, garde-nous de tous les ennemis, des fléaux, des tremblements de terre, de la grêle, de la famine, de l'inondation, de la violence, de l'invasion étrangère, de la guerre civile, des conflits sociaux, des désastres écologiques et de toutes nos adversités et afflictions. Tends-nous une main secourable et ouvre-nous les portes de la Miséricorde divine; car nous sommes indignes de contempler les hauteurs célestes à cause de la multitude de nos péchés; nous sommes enchaînés par tout ce mal que nous commettons sans nous repentir et nous n'avons pas accompli la volonté de notre Créateur, ni gardé Ses Commandements. C'est pourquoi dans un esprit de conversion et l'humilité nous fléchissons les genoux de notre cœur devant Dieu et sollicitons ton intercession paternelle auprès de Lui. Secours-nous, Saint de Dieu, afin que nous ne périssions pas dans nos péchés; délivre-nous de tout mal et de toute puissance hostile, dirige notre esprit et affermis notre cœur dans la vraie Foi, confiants qu'avec ton intercession, ni les plaies, ni les menaces, ni les fléaux ne nous écraserons, et que la juste colère de notre Créateur sera apaisée. Et accorde-nous de pouvoir mener une vie paisible ici-bas et de contempler les biens éternels dans la terre des vivants, glorifiant le Père, le Fils et le Saint Esprit, un seul Dieu glorifié dans la Trinité, maintenant et aux siècles sans fin. Amen.
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Chantant tes miracles, nous te louons, ô très louable Nicolas; car en toi Dieu a été admirablement glorifié dans la Trinité, mais même si nous t'offrons une multitude de Psaumes et d'hymnes composés avec toute notre âme, ô Saint thaumaturge, nous ne ferions rien d'équivalent au don de tes miracles, et émerveillés par eux, nous te clamons :
Réjouis-toi, serviteur du Roi des rois et du Seigneur des souverains !
Réjouis-toi, compagnon de Ses célestes serviteurs !
Réjouis-toi, secours des rois fidèles !
Réjouis-toi, exaltation de la génération Chrétienne !
Réjouis-toi, homonyme de la victoire !
Réjouis-toi, porte-couronne remarquable !
Réjouis-toi, miroir de toute vertu !
Réjouis-toi, ferme contrefort pour tous ceux qui recourent à toi !
Réjouis-toi, après Dieu et la Mère de Dieu, toute notre espérance !
Réjouis-toi, santé de nos corps et salut de nos âmes !
Réjouis-toi, car avec Toi nous sommes libérés de la mort éternelle !
Réjouis-toi, car avec toi nous recevons la vie sans fin !
Réjouis-toi, saint évêque Nicolas !
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L’évêque Nicolas de Myre en Lycie est certainement le saint chrétien le plus populaire, le plus universel. Pourtant, nous savons peu de choses personnelles sur lui, c’est un illustre inconnu de l’histoire chrétienne. Au fond, cela lui va très bien : sa notoriété est due surtout à son humilité, à sa modestie et à sa simplicité pastorale.
L’Église orthodoxe l’exalte en tant que « modèle de douceur ». Il est pour nous l’incarnation de cette béatitude du Seigneur : « Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre ». Saint Nicolas a vraiment hérité la terre, en tout cas notre vieille Europe où son nom est chéri de l’Atlantique au Pacifique, où il est invoqué par des gens très différents à travers tout le continent. Puisse-t-il lui apporter son secours et conforter les chrétiens de l’Europe en implorant pour nous courage et persévérance dans les épreuves présentes.
Nous n’avons gardé aucun texte de saint Nicolas. En revanche, l’Église a reconnu en lui un défenseur inébranlable de l’orthodoxie de la foi, un témoin fidèle de la Trinité, un évêque qui a fait confiance au Père, au Fils et au Saint-Esprit, un seul et unique Dieu en trois hypostases. Alors, pour honorer saint Nicolas et sa foi trinitaire, j’aimerais citer le résumé de la doctrine trinitaire que saint Grégoire le Théologien propose dans son Discours sur la théologie et l’installation des évêques : « Nous adorons donc le Père, le Fils et l’Esprit Saint, en distinguant les propriétés et en proclamant l’unité de la divinité ; nous évitons de confondre les trois en un seul pour ne pas contracter la maladie dont souffre Sabellius ; nous évitons de diviser en trois réalités distinctes et opposées pour ne pas tomber dans les folies d’Arius » (Or. 20, 5). Mais avec saint Nicolas et saint Grégoire nous tenons qu’il y a un seul Dieu et nous confessons les trois hypostases, c’est-à-dire trois personnes avec leurs propriétés distinctes. Que cette foi vous illumine jusqu’à la fin de vos jours et vous donne un regard transfiguré sur l’unité et la diversité de l’humanité elle-même, créée à l’image de la Trinité divine.
Pour terminer, je reprendrai sur le compte de saint Nicolas de très belles paroles prononcées par Grégoire de Nazianze au sujet d’un grand et remarquable contemporain de Nicolas, saint Athanase d’Alexandrie, dans le discours qu’il lui a consacré : « Heureux celui qui grâce à la raison et à la contemplation a pu renoncer à ce monde de la matière et de la chair {…}, rencontrer Dieu et s’unir à la lumière absolument sans mélange, dans la mesure où celle-ci est accessible à la nature humaine ! Heureux est-il de s’élever au-dessus de ce monde et de s’unir à Dieu dans l’autre monde ! Cette grâce peut s’obtenir en menant une vie véritablement philosophique et en arrivant à dépasser l’antagonisme propre à la nature matérielle grâce à l’unification que la Trinité permet de comprendre » (Or. 21, 2).
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La manne de saint Nicolas, une huile miraculeuse
Lorsque le saint fut enseveli dans une tombe de marbre, une source d'huile apportant santé aux malades se mit à couler de sa tête et de ses pieds, une source d’eau. Cette huile, nommée manne de saint Nicolas, cessa de couler lorsque le successeur de saint Nicolas se vit chassé de son siège par des envieux. Mais dès que l’évêque fut réinstallé sur son siège, l’huile rejaillit aussitôt.
Longtemps plus tard, les Turcs détruisirent la ville de Myre. Et comme quarante-sept soldats de la ville de Bari passaient par là, quatre moines leur ouvrirent la tombe de saint Nicolas : ils prirent ses os, qui nageaient dans l’huile, et les transportèrent dans la ville de Bari, en l’an 1087.
Les reliques du saint accomplirent de nombreux miracles en Italie. Elles protégèrent des voleurs, sauvèrent des personnes de la noyade et ramenèrent à leurs parents les enfants perdus ou volés. Quelques années après l’arrivée des reliques du saint en Italie, un chevalier lorrain qui revenait de croisade passa à Bari. Il déroba un doigt du saint pour l’amener dans sa ville natale : Saint-Nicolas-de-Port. Bientôt, des pèlerinages importants furent organisés dans cette petite ville de Lorraine. Lorsqu'on priait Saint-Nicolas, des miracles se produisaient. Des chevaliers enchaînés par les infidèles furent miraculeusement transportés devant le portail de l’église de Saint-Nicolas-de-Port et saint Louis fut sauvé de la noyade.
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Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Pour faire honneur au Messie Pontife, la souveraine Sagesse a multiplié les Pontifes sur la route qui conduit à lui. Deux Papes, saint Melchiade et saint Damase ; deux Docteurs, saint Pierre Chrysologue et saint Ambroise ; deux Évêques, l’amour de leur troupeau, saint Nicolas et saint Eusèbe : tels sont les glorieux Pontifes qui ont reçu la charge de préparer, par leurs suffrages, la voie du peuple fidèle vers Celui qui est le souverain Prêtre selon l’ordre de Melchisédech. Nous développerons successivement leurs titres à faire partie de cette noble cour. Aujourd’hui, l’Église célèbre avec joie la mémoire de l’insigne thaumaturge Nicolas, aussi fameux dans l’Orient que le grand saint Martin l’est dans l’Occident, et honoré depuis près de mille ans par l’Église latine. Rendons hommage au souverain pouvoir que Dieu lui avait donné sur la nature ; mais félicitons-le surtout d’avoir été du nombre des trois cent dix-huit Évêques qui proclamèrent, à Nicée, le Verbe consubstantiel au Père. Il ne fut point scandalisé des abaissements du Fils de Dieu ; ni la bassesse de la chair que le souverain Seigneur de toutes choses revêtit au sein de la Vierge, ni l’humilité de la crèche, ne l’empêchèrent de proclamer Fils de Dieu, égal à Dieu, le fils de Marie ; c’est pourquoi il a été élevé en gloire et a reçu la charge d’obtenir, chaque année, pour le peuple chrétien, la grâce d’aller au-devant du Verbe de vie, avec une foi simple et un ardent amour.
Presque tous les Bréviaires de l’Église Latine, jusqu’au XVIIe siècle, sont très abondants sur les vertus et les œuvres merveilleuses de saint Nicolas, et contiennent le bel Office du saint Évêque tel qu’il fut composé vers le XVIIe siècle. Nous avons parlé ailleurs de cet Office sous le rapport musical ; ici, nous nous bornerons à dire qu’il est tout entier puisé dans les Actes de saint Nicolas, et plus explicite sur certains faits que la Légende du Bréviaire romain. Les pièces qui vont suivre insistent sur un fait dont cette Légende ne dit rien : nous voulons parler de l’huile miraculeuse qui, depuis près de huit siècles, découle sans cesse du tombeau du saint Évêque, et au moyen de laquelle Dieu a souvent opéré des prodiges. Le Répons et l’Antienne que nous donnons tout d’abord, célèbrent le miracle de cette huile ; et ces deux pièces étaient autrefois si populaires, qu’au XIIIe siècle on en emprunta la mélodie, pour l’appliquer au Répons Unus panis et à l’Antienne O quam suavis est, dans l’Office du Saint-Sacrement.
RÉPONS. [1]
R/. De son tombeau de marbre, découle une huile sacrée qui guérit les aveugles dont les yeux en sont oints, * Rend l’ouïe aux sourds, et remet en santé tous ceux qui sont débiles. V/. Les peuples courent en foule, empressés de voir les merveilles qui se font par l’entremise de Nicolas. * Cette huile rend l’ouïe aux sourds, et remet en santé tous ceux qui sont débiles.
ANTIENNE. [2]
Ô bonté du Christ, digne d’être relevée par toutes sortes de louanges ! C’est elle qui manifeste au loin les mérites de Nicolas son serviteur ; car de la tombe de ce Saint découle une huile, et elle guérit tous ceux qui sont dans la langueur.
Nous donnons ensuite les deux Hymnes qui se trouvent dans tous les Bréviaires Romains-Français.
Ière HYMNE [3]
Chante, ô ma langue, les louanges du pontife Nicolas : afin que le suprême Adonaï, Roi et Père de tous les êtres, nous fasse aborder par l’entremise de son divin Fils au port du salut.
A l’âge où Nicolas pendait encore aux mamelles de sa mère, jamais on ne le vit plus d’une fois le jour s’y désaltérer, à la quatrième et sixième férié de la semaine : il craignait, le pieux enfant, de rompre son jeûne par une goutte de lait.
Élevé à l’honneur de Prélat, Nicolas fit pleuvoir si abondamment la rosée de la piété sur tous les peuples, qu’à peine a-t-il son pareil dans toute la série des siècles.
Par l’usage qu’il fait de son or, il sauve trois vierges de la prostitution ; dans la famine il multiplie le blé et le distribue au peuple ; il retire un vase tombé dans la mer, et porte secours aux nautoniers qui craignaient le naufrage.
Du milieu des morts est par lui ressuscité un homme qui avait commis un vol : par lui un Juif est baptisé et recouvre le bien qu’on lui avait dérobé ; l’un est rendu à la vie, l’autre s’élance dans la voie de la foi.
Des Pontifes, l’ornement, l’honneur et la gloire, Nicolas, que la grâce dont vous êtes enrichi vienne en aide au peuple et au clergé ; qu’elle assiste nos âmes, nos mains et nos lèvres, et nous fasse rendre à Dieu nos vœux.
Louange à la souveraine Trinité : à elle puissance et victoire ; qu’elle daigne nous accorder d’entrer après la vie, chargés de palmes, dans la patrie des cieux, en part des joies éternelles de Nicolas. Amen.
IIe HYMNE.
Que le clergé, déployant la voix et les chants de l’allégresse, exalte et préconise Nicolas, du clergé le père et le patron ! Que le cœur prompt et docile se dilate au son de la voix.
Que tous, Grecs, Latins, langues, tribus, nations ; étendue des terres, profondeurs des mers ; sexes, conditions , hôtes , citoyens , étrangers ; tous chantent avec un pareil enthousiasme.
Il n’a cessé, ne cesse, ne cessera de nous combler tous de ses bienfaits, cet immortel Prélat, dont le nom ne s’échappera jamais de notre mémoire. Par lui, tout homme qui sema dans la tristesse fleurira comme le lis.
Ce héros magnanime, revêtu de la chair, méprisa les œuvres de la chair, ne faisant, ne disant rien que de salutaire ; délivré des liens du corps, il vole enfin au séjour éthéré.
Quelle fut sa vertu de charité, l’huile qui coule de son tombeau le déclare assez hautement jusqu’en ce siècle même ; elle donne au peuple qui implore son assistance le bienfait de la santé.
Louange à la souveraine Trinité : à elle puissance et victoire ; qu’elle daigne nous accorder d’entrer, après la vie, chargés de palmes, dans la patrie des cieux, en part des joies éternelles de Nicolas. Amen.
Saint Nicolas et les jeunes filles
Adam de Saint-Victor ne pouvait faire défaut à saint Nicolas : les Églises du moyen âge lui durent la belle Séquence qui suit :
SÉQUENCE.
Réjouissons-nous et tressaillons, unis de bouche et de cœur, à cette solennelle fête du bienheureux Nicolas.
Encore enfant au berceau, il observe les jeûnes ;
Encore enfant à la mamelle, déjà il mérite les joies suprêmes.
Adolescent, il embrasse l’étude des lettres,
Sans pécher, sans connaître la licence de son âge.
Bienheureux Confesseur, une voix venue du ciel l’appelle aux dignités.
Promu par elle, il monte au faîte le plus élevé de la Prélature.
Il avait dans le cœur une tendre miséricorde, et il prodiguait ses bienfaits aux opprimés.
Par ses trésors, des vierges sont sauvées de l’opprobre ; et la pauvreté de leur père est soulagée.
Des matelots en mer luttaient contre la furie des flots, sur une nef à demi brisée.
Déjà désespérant de la vie, en ce danger si pressant, ils crient et disent tous d’une voix :
« Ô bienheureux Nicolas ! Ramenez-nous à un port de mer ; sauvez-nous de ce péril de mort.
Ramenez-nous à un port de mer, vous dont la compassion généreuse est tant de fois venue en aide. »
Pendant qu’ils criaient, et non sans fruit, voici quelqu’un qui leur dit : « J’arrive à votre secours. »
Soudain souffle un vent favorable, et la tempête est apaisée, et les mers sont en repos.
De sa tombe découle une huile abondante,
Qui guérit tous les malades par l’intercession du Saint.
Nous que voici en ce monde, naufragés déjà plus d’une fois dans l’abîme du vice,
Glorieux Nicolas, menez-nous au port du salut où sont paix et gloire.
Obtenez-nous du Seigneur, par vos secourables prières, l’onction qui sanctifie ;
Cette onction qui a guéri les blessures d’innombrables iniquités dans Marie la pécheresse.
Qu’à jamais soient dans la joie ceux qui célèbrent cette fête ;
Et qu’après cette course de la vie, le Christ les couronne.
Amen.
La plus populaire de toutes les Séquences de saint Nicolas est néanmoins celle qui suit. On la trouve dans un grand nombre de Processionnaux jusqu’au XVIIe siècle, et elle a servi de type à quantité d’autres qui, bien que consacrées à la louange de divers Patrons, gardent non seulement la mesure et la mélodie de la Séquence de saint Nicolas, mais retiennent encore, par un tour de force ingénieux, le fond même des expressions.
SÉQUENCE.
Les malades sont rendus à la santé par l’huile miraculeuse.
Au milieu du naufrage, Nicolas est d’un puissant secours.
Il ressuscite du tombeau un mort étendu sur le chemin.
Un juif aperçoit de l’or, et demande le Baptême.
Nicolas retire de l’eau le vase et l’enfant qu’il rend à son père !
Oh ! qu’il parut bien le Saint de Dieu , quand il multiplia la farine dans la disette !
Qu’ainsi les louanges de Nicolas soient chantées en cette assemblée ;
Car quiconque le prie de cœur, met le vice en fuite, et s’en retourne guéri.
Ainsi soit-il.
(On trouvera la Séquence du Propre du Diocèse de Toul, où se trouve le plus grand centre de pèlerinage à Saint Nicolas en dehors de Bari, à la messe propre de ce diocèse. N.d.W.)
Mais aucune Église n’a marqué autant d’enthousiasme pour saint Nicolas, que l’Église grecque dans ses Menées. On voit que l’illustre Thaumaturge était une des plus fermes espérances de l’Empire Byzantin ; et cette confiance en saint Nicolas, Constantinople l’a transmise à la Russie qui la garde encore aujourd’hui. Nous allons, selon notre usage, extraire quelques strophes de la masse de ces chants sacrés que Sainte-Sophie répétait autrefois en langue grecque, et que les coupoles dorées des Sobors de Moscou entendent retentir encore chaque année dans l’idiome Slavon.
HYMNE DE SAINT NICOLAS. (Tirée des Menées des Grecs.)
Tu as vraiment habité à Myre, exhalant un parfum précieux ; parfumé toi-même d’un baume spirituel, ô bienheureux Nicolas, grand Hiérarque du Christ ; et tu parfumes la face de ceux qui, avec foi et amour, honorent ton illustre mémoire, les délivrant de toutes nécessités et tribulations, ô Père saint, par tes prières auprès du Seigneur.
Ton nom propre est véritablement : Victoire du peuple, bienheureux Nicolas, souverain prêtre du Christ ; car, invoqué en tous lieux, tu préviens aussitôt ceux qui avec amour requièrent ta protection ; apparaissant nuit et jour à ceux qui t’invoquent avec foi, tu les délivres des nécessités et des tentations.
Tu apparus à l’Empereur Constantin et à Ablavius, et leur inspiras une terrible frayeur par ces mots, afin de les engager à la clémence : « Les innocents que vous retenez dans les fers ne méritent point un injuste supplice ; et si tu méprises mes paroles, ô Prince ! j’en porterai contre toi ma plainte au Seigneur. »
Ton œil intrépide a pu fixer les sublimes hauteurs de la Gnose, et tu as sondé le profond abîme de la Sagesse, toi qui as enrichi le monde de tes enseignements, ô Père saint ! prie pour nous le Christ, ô grand Pontife Nicolas !
Le Christ t’a fait voir à ton troupeau, comme la règle de la foi et l’image de la douceur, ô grand Hiérarque Nicolas ! Car tu répands à Myre un précieux parfum, tout y resplendit de la gloire de tes œuvres, ô protecteur des veuves et des orphelins ! prie sans cesse le Seigneur de sauver nos âmes.
Réjouis-toi, ô très sainte âme, demeure très pure de la Trinité, colonne de l’Église, soutien des fidèles, appui de ceux qui sont fatigués, astre rayonnant qui, par l’éclat de tes agréables prières, dissipes en tous lieux les ténèbres des tentations ; saint Pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque dans la fureur de la tempête réclame ton secours, prie le Christ qu’il daigne accorder à nos âmes une grande miséricorde.
Réjouis-toi, homme rempli d’un divin zèle, qui, par un terrible avertissement et par l’éclat de ta voix menaçante dans un songe, as délivré ceux que le glaive allait immoler. Fontaine abondante, tu répands dans Myre la richesse de tes parfums ; tu verses dans les âmes une douce rosée, tu écartes les ordures des passions mauvaises, tu coupes avec le glaive l’ivraie de l’erreur ; prends le van de ton zèle, dissipe les futiles enseignements d’Arius, et prie le Christ d’accorder à nos âmes une grande miséricorde.
Roi très haut de tous les rois, vous dont la puissance est infinie, à la prière de notre saint Pasteur, rendez paisible, ô Verbe, non en conjurons, la vie de tous les Chrétiens. Donnez contre les barbares à notre pieux Empereur la force et la victoire ; afin que tous, et toujours, nous chantions votre puissance, et l’exaltions dans les siècles des siècles.
Saint Pontife Nicolas, que votre gloire est grande dans l’Église de Dieu ! Vous avez confessé Jésus-Christ devant les Proconsuls, et endure la persécution pour son Nom ; vous avez ensuite été témoin des merveilles du Seigneur, quand il rendit la paix à son Église ; et peu après, votre bouche s’ouvrait dans l’Assemblée des trois cent dix-huit Pères, pour confesser, avec une autorité irréfragable, la divinité du Sauveur Jésus-Christ, pour lequel tant de millions de Martyrs avaient répandu leur sang. Recevez les félicitations. du peuple chrétien qui, par toute la terre, tressaille de joie à votre doux souvenir ; et soyez-nous propice, en ces jours où nous attendons la venue de Celui que vous avez proclamé Consubstantiel au Père. Daignez aider notre foi et seconder notre amour. Vous le voyez maintenant face à face, ce Verbe par qui toutes choses ont été faites et réparées ; demandez-lui qu’il daigne se laisser approcher par notre indignité. Soyez notre médiateur entre lui et nous. Vous l’avez fait connaître à notre intelligence, comme le Dieu souverain et éternel ; révélez-le à notre cœur, comme le suprême bienfaiteur des fils d’Adam. C’est en lui, ô Pontife charitable, que vous aviez puisé cette compassion tendre pour toutes les misères, qui fait que tous vos miracles sont autant de bienfaits : continuez, du haut du ciel, de secourir le peuple chrétien.
Ranimez et augmentez la foi des nations dans le Sauveur que Dieu leur a envoyé. Que, par l’effet de vos prières, le Verbe divin cesse d’être méconnu et oublié dans ce monde qu’il a racheté de son sang. Demandez, pour les Pasteurs de l’Église, l’esprit de charité qui brilla si excellemment en vous, cet esprit qui les rend imitateurs de Jésus-Christ, et leur gagne le cœur du troupeau.
Souvenez-vous aussi, saint Pontife, de cette Église d’Orient qui vous garde encore une si vive tendresse. Votre pouvoir sur la terre s’étendait jusqu’à ressusciter les morts ; priez, afin que la véritable vie, celle qui est dans la Foi et l’Unité, revienne animer cet immense cadavre. Par vos instances auprès de Dieu, obtenez que le Sacrifice de l’Agneau que nous attendons soit de nouveau et bientôt célébré sous les Dômes de Sainte-Sophie. Restituez à l’unité les Sanctuaires de Kiev et de Moscou, et après avoir soumis à la Croix l’orgueil du Croissant, abaissez devant les Clefs de saint Pierre la majesté des Tzars, afin qu’il n’y ait plus ni Scythe, ni Barbare, mais un seul pasteur.