gerard57
8717

Marie Co-Rédemptrice : la preuve par les paroles de la Mère

(Marie est dans le tombeau, auprès du corps martyrisé de Jésus lorsqu'elle prononce ces paroles...)

Hommes, regardez avec quoi vous avez transpercé Dieu, mon Fils ! Et je dois vous pardonner et je dois vous aimer. Parce que Lui vous a pardonné, parce que Lui m'a dit de vous aimer ! Il m'a fait votre Mère, Mère des assassins de mon Enfant ! Une de ses dernières paroles, en luttant contre le râle de l'agonie... "Mère, voici ton fils... tes fils". Même si je n'avais pas été Celle qui obéit, j'aurais dû obéir aujourd'hui, car c'était le commandement d'un mourant.

Voici. Voici. Jésus, je pardonne, je les aime. Ah ! mon cœur se brise dans ce pardon, dans cet amour ! Entends-tu que je leur pardonne et les aime ? Je prie pour eux. Voilà : je prie pour eux... Je ferme les yeux pour ne pas voir ces objets de ta torture pour pouvoir leur pardonner, pour pouvoir les aimer, pour pouvoir prier pour eux. Chaque clou sert à crucifier de ma part toute volonté de ne pas pardonner, de ne pas aimer, de ne pas prier pour tes bourreaux.

612.12 – Je dois, je veux penser que je suis près de ton berceau. Alors je priais aussi pour les hommes, mais alors c'était facile. Tu étais vivant et moi, bien que je jugeais les hommes cruels, je n'arrivais jamais à penser qu'ils puissent l'être autant pour Toi, qui les avais outre mesure comblés de bienfaits. Je priais, convaincue que ta Parole les aurait rendus bons. En mon cœur, je leur disais en les regardant : "Vous êtes mauvais, malades, maintenant, frères. Mais d'ici peu il parlera, mais d'ici peu Lui vaincra en vous Satan. Il vous donnera la vie perdue !" La vie perdue ! C'est Toi, Toi, Toi qui l'as perdue la vie, pour eux. Mon Jésus !

Quand tu étais dans les langes, si j'avais pu voir l'horreur de ce jour, mon doux lait se serait changé en poison à cause de la douleur ! Siméon l'a dit : "Une épée te transpercera le cœur". Une épée ? Une forêt d'épées ! Combien de blessures ils t'ont fait, Fils ? Combien de gémissements tu as poussés ? Combien de spasmes ? Combien de gouttes de sang tu as versées ? Eh bien, chacune est une épée pour moi. Je suis une forêt d'épées. En Toi, il n'en est pas une partie de la peau qui ne soit une plaie. En moi, il n'en est pas qui ne soit transpercée. Elles transpercent mes chairs et pénètrent dans le cœur.

184> 612.13 – Quand j'attendais ta naissance, je te préparais les langes et les linges en filant le plus beau lin de la Terre. Je n'ai pas regardé au prix pour posséder l'étoffe la plus lisse. Comme tu étais beau dans les langes de ta Maman ! Tous me disaient : "Il est beau, ton enfant, Femme !" Tu étais beau ! De la blancheur du lin ressortait ta petite figure rosé. Tu avais deux yeux plus bleus que le ciel, et ta petite tète semblait enveloppé d'un nuage d'or tant tes cheveux étaient blonds et soyeux. Ils sentaient la fleur d'amandier à peine ouverte. On croyait que je te parfumais. Non, mon trésor n'avait que le parfum des langes lavés par sa Maman, réchauffés, baisés par son cœur et par ses lèvres. Je n'étais jamais lasse de travailler pour Toi.

Et maintenant ? Je n'ai plus rien à faire pour Toi. Depuis trois ans tu étais loin de la maison, mais tu étais encore le but de mes journées. Penser à Toi. À tes vêtements. À ta nourriture : pétrir la farine et en faire du pain, soigner les abeilles pour te donner le miel, veiller sur les arbres pour qu'ils te donnent des fruits. Comme tu les aimais les choses que te portait ta Maman ! Aucun mets de table riche, aucun vêtement d'étoffe précieuse n'étaient pour Toi comme ces tissus cousus, soignés, préparés par les mains de ta Maman. Quand j'allais te voir, tu regardais tout de suite mes mains, comme quand tu étais tout petit et que Joseph et moi, nous te donnions nos pauvres dons pour te faire sentir que tu étais notre Roi. Tu n'as jamais été gourmand, mon Enfant, mais c'était l'amour que tu cherchais, c'était cela ta nourriture et dans nos soins tu le trouvais. Maintenant aussi, c'était ce que tu trouvais, ce que tu cherchais, mon pauvre Fils, si peu aimé du monde !

Maintenant, plus rien. Tout est accompli. Ta Maman ne fera plus rien pour Toi. Tu n'as plus besoin de rien... Maintenant tu es seul... Et moi, je suis seule... Oh ! heureux Joseph, qui n'a pas vu ce jour. Si moi aussi je n'avais plus été là ! Mais alors tu n'aurais pas eu même ce réconfort de voir ta pauvre Maman. Tu aurais été seul sur la croix, comme tu es seul dans le tombeau, seul avec tes blessures.

612.14 – Oh ! Dieu ! Dieu, que de blessures a ton Fils, mon Fils ! Comment ai-je pu les voir sans mourir, moi qui m'évanouissais quand tout petit tu te faisais mal ?

185> Une fois tu es tombé dans le jardin de Nazareth et tu t'es blessé le front : quelques gouttes de sang. Mais moi, qui m'étais sentie mourir en voyant des gouttes de ton sang à la Circoncision — en effet Joseph dut me soutenir car je tremblais comme quelqu'un qui meurt — il me semblait que cette blessure minuscule devait te tuer, et c'est plus avec mes larmes qu'avec l'eau et l'huile que je l'ai soignée et je ne me suis rassurée, que quand elle n'a plus donné de sang. Une autre fois, tu apprenais à travailler, et tu t'es blessé avec la scie. Une petite blessure. Mais c'était comme si la scie m'avait coupée en deux. Je n'ai eu de repos que quand, six jours après, j'ai vu ta main guérie.

Et maintenant ? Et maintenant ? Maintenant tu as les mains, les pieds, le côté ouvert, maintenant ta chair tombe en lambeaux et ton visage est couvert de contusions. Ce visage que je n'osais effleurer d'un baiser. Ton front et ta nuque sont couverts de plaies et personne ne t'a donné de remède et de réconfort.

612.15 – Regarde mon cœur, ô Dieu qui m'as frappée dans mon Enfant ! Regarde-le ! N'est-il pas couvert de plaies comme le Corps de Celui qui es mon Fils et le tien ? Les coups de fouets sont tombés sur moi comme une grêle pendant qu'on le frappait. Qu'est la distance pour l'amour ? J'ai souffert les tortures de mon Fils ! Que ne les ai-je souffertes moi seule ! Que n'ai-je été moi sur la pierre du tombeau ! Regarde-moi, ô Dieu ! Mon cœur ne suinte-t-il pas le sang ? Voici le cercle des épines, je le sens. C'est une bande qui me serre et me transperce. Voici le trou des clous: trois stylets fixés dans mon cœur.

Oh ! ces coups ! Ces coups ! Comment le ciel ne s'est-il pas écroulé à cause de ces coups sacrilèges dans la chair de Dieu ? Et ne pouvoir crier ! Ne pouvoir m'élancer pour arracher l'arme aux assassins et m'en faire une défense pour mon Enfant mourant. Mais devoir les entendre, entendre et ne rien faire ! Un coup sur le clou, et le clou entre dans les chairs vivantes. Un autre coup, et il entre encore davantage. Un autre et un autre et les os et les nerfs se brisent, et voilà transpercée la chair de mon Enfant et le cœur de sa Maman.

Et quand ils t'ont élevé sur la Croix ? Combien tu dois avoir souffert, Fils Saint ! Je vois encore ta main se déchirer dans la secousse de la chute. J'ai le cœur déchiré comme elle. Je suis contusionnée, flagellée, piquée, frappée, transpercée comme Toi. Je n'étais pas avec Toi sur la croix, mais regarde-la, ta Maman !

186> Est-elle différente de Toi ? Non. Il n'y a pas de différence de martyre. Et même le tien est fini, le mien dure encore. Tu n'entends plus les accusations menteuses, moi je les entends. Tu n'entends plus les blasphèmes horribles, moi je les entends encore. Tu ne sens plus la morsure des épines et des clous, ni la soif et la fièvre. Je suis pleine de pointes de feu et je suis comme quelqu'un qui meurt brûlé et délirant.

612.16 – Si du moins ils m'avaient laissé te donner une goutte d'eau ! Mes larmes, si la férocité des hommes refusait au Créateur l'eau créée par Lui. Je t'ai donné tant de lait, parce que nous étions pauvres, mon Fils, et dans la fuite en Égypte nous avions tant perdu, et nous avions dû nous refaire un toit, des meubles, sans compter les vêtements et la nourriture, et nous ne savions pas combien l'exil aurait duré, ni ce que nous aurions trouvé en revenant au pays. Je t'ai donné du lait au-delà du temps habituel pour que tu ne sentes pas le manque de nourriture. Jusqu'au moment où nous eûmes la chevrette, c'est moi qui fus ta chevrette, enfant de ta Maman. Tu avais déjà tant de dents et tu mordais... Oh ! joie de te voir rire dans tes jeux enfantins !...

Tu voulais marcher. Tu étais si sain et si fort. Moi je te soutenais pendant des heures et des heures, et je ne sentais pas se briser mes reins en restant penchée sur Toi, qui faisais tes petits pas et tu disais à chaque pas: "Maman !", "Maman !". Oh ! béatitude de s'entendre chanter ce nom !

Tu le disais aussi aujourd'hui : "Maman, Maman !" Mais ta Maman ne pouvait que te voir mourir. Je ne pouvais même pas caresser tes pieds ! Tes pieds ? Oh ! même s'ils avaient été à portée de ma main, je n'aurais pu les toucher pour ne pas accroître ton tourment. Comme ils devaient souffrir tes pauvres pieds, ô mon Jésus ! Si j'avais pu monter jusqu'à Toi, et me mettre entre le bois et ton Corps, et t'empêcher de heurter contre le bois dans les convulsions de l'agonie ! Je l'entends encore ta tête frapper le bois dans les derniers sursauts. Et ce bruit, ce bruit me rend folle. C'est comme si j'avais un marteau dans la tête.

Reviens, reviens, cher Fils, Fils saint ! Je meurs. Je ne puis me faire à cette désolation qu'est la mienne. Montre-moi de nouveau ton visage. Appelle-moi encore. Je ne puis penser que tu es sans voix, sans regard, dépouille froide et sans vie !

187> Oh ! Père, secours-moi. Jésus ne m'entend pas ! La Passion n'est-elle pas finie ? Tout n'est-il pas accompli ? Ne suffisent-ils pas ces clous, ces épines, ce sang, ces larmes ? Faut-il encore autre chose pour guérir l'homme ?

612.17 – Père, je te nomme les instruments de sa douleur et mes pleurs. Mais ceci est ce qu'il y a de moindre. Ce qui l'a fait mourir dans une angoisse surhumaine, a été ton abandon. Ce qui me fait crier, c'est ton abandon. Je ne t'entends plus. Où es-tu, Père saint ? J'étais "la Pleine de Grâce". L'Ange l'a dit : "Salut, Marie, pleine de Grâce, le Seigneur est avec toi, et tu es bénie entre toutes les femmes".

Non. Ce n'est pas vrai ! Ce n'est pas vrai ! Je suis comme quelqu'une qui est maudite par Toi à cause de son péché. Tu n'es plus avec moi. La grâce s'est retirée, comme si moi j'étais une seconde Ève pécheresse. Mais moi, je t'ai toujours été fidèle. En quoi t'ai-je déplu ? Tu as fait de moi ce qui t'a semblé bon et je t'ai toujours dit : "Oui, Père, je suis prête". Les anges peuvent-ils donc mentir ? Et Anne [4], qui m'a assuré que Tu m'aurais donné ton ange à l'heure de la douleur ? Je suis seule. Je ne trouve plus grâce à tes yeux, je ne te possède plus Toi, Grâce, en moi. Je n'ai plus d'Ange. Mentent-ils donc les Saints ? En quoi t'ai-je déplu, s'ils mentent et si j'ai mérité cette heure ?

Et Jésus ? En quoi a-t-il manqué, ton Agneau pur et doux ? En quoi t'avons-nous offensé, pour qu'en plus du martyre donné par les hommes, on doive avoir la torture incalculable de ton abandon ? Lui, Lui, ensuite, qui était ton Fils et qui t'appelait de cette voix qui a fait frissonner la Terre et se secouer dans un sanglot de pitié ! Comment as-Tu pu le laisser seul en tant de tourments ?

Pauvre Cœur de Jésus qui t'aimait tant ! Où est la marque de la blessure du Cœur ? La voici. Regarde, Père, cette marque. Ici c'est l'empreinte de ma main entrée dans la large blessure de la lance. Ici... Ici... Les pleurs, le baiser de la Mère, qui a brûlé ses yeux et consumé ses lèvres par les pleurs et les baisers, ne l'effacent pas. Ce signe crie et reproche. Ce signe, plus que le sang d'Abel, crie vers Toi de la Terre.

188> Or Toi, qui as maudit Caïn et as exercé sur lui ta vengeance, Tu n'es pas intervenu pour mon Abel, déjà saigné par ses Caïns, et Tu as permis le dernier outrage ! Tu lui as broyé le cœur par ton abandon et Tu as laissé un homme le mettre à nu, pour que je le voie et que j'en sois broyée. Mais de moi, il n'importe pas. C'est pour Lui, pour Lui, que je fais cette demande et que je t'appelle pour que Tu répondes. Tu ne devais pas... Tu ne devais pas...

612.18 – Oh ! Pardon, Père ! Pardon, Père Saint ! Pardonne à une Mère qui pleure son Enfant... Il est mort ! Il est mort mon Fils ! Mort avec le cœur ouvert. Oh ! Père, Père, pitié ! Je t'aime ! Nous t'avons aimé et Tu nous as tant aimés ! Comment as-Tu permis que fût blessé le Cœur de notre Fils ? Oh ! Père !... Pitié pour une pauvre femme. Je délire, Père. Je suis tienne, ton rien, j'ose te faire des reproches ! Pitié ! Tu as été bon. La blessure, l'unique blessure qui ne Lui a pas fait mal, c'est celle-là. Ton abandon a servi à le faire mourir avant le coucher du soleil, pour Lui éviter d'autres tortures.

Tu as été bon. Tu fais tout dans un but de bonté. Nous sommes nous des créatures qui ne comprenons pas. Tu as été bon. Tu as été bon. Dis-la, mon âme, cette parole pour enlever la morsure de ta souffrance. Dieu est bon et Il t'a toujours aimée, mon âme. Du berceau à cette heure, Il t'a toujours aimée. Il t'a donné toute la joie du temps. Toute. Il t'a donné Lui-même. Il a été bon, bon, bon. Merci, Seigneur, que tu sois béni pour ton infinie bonté.

Merci, Jésus. Je te dis merci à Toi aussi ! Moi seule l'ai sentie dans mon cœur quand j'ai vu le tien ouvert. Maintenant ta lance est dans le mien et elle fouille et déchire. Mais c'est mieux ainsi. Tu ne la sens pas. Mais Jésus, pitié ! Un signe de Toi ! Une caresse, une parole pour ta pauvre Maman au cœur déchiré ! Un signe, un signe, Jésus, si tu veux me trouver vivante à ton retour."
(In Maria Valtorta, op. cit.)
Ludovic Denim
@GérarddeMajella : ce n'est pas fonction de ce qu'on pense comme vous le savez à l'aune de nos propres lumières.
Vous n'avez pas dû lire le texte que je vous ai envoyé, alors voici un extrait :
La corédemption de Marie est prophétisée dans l’Ancien Testament, tout d’abord dans le Protoévangile ou première annonce du salut (Gen. 3, 14-15), où Dieu associe étroitement Marie au Christ dans …Plus
@GérarddeMajella : ce n'est pas fonction de ce qu'on pense comme vous le savez à l'aune de nos propres lumières.

Vous n'avez pas dû lire le texte que je vous ai envoyé, alors voici un extrait :

La corédemption de Marie est prophétisée dans l’Ancien Testament, tout d’abord dans le Protoévangile ou première annonce du salut (Gen. 3, 14-15), où Dieu associe étroitement Marie au Christ dans l’œuvre de notre rédemption : « Je mettrai une inimitié entre toi et la Femme, entre sa descendance et ta descendance. Elle t’écrasera la tête. » Cette prophétie « est à la fois générique et globale » (Mgr Spadafora, Sujets d’exégèse, I.P.A.G., Rovigo). En effet le Nouveau Testament, les Pères de l’Église, les théologiens et les Pontifes romains n’ont fait qu’en expliquer le contenu, dans une tradition ininterrompue. Le Nouveau Testament nous en présente la réalisation de l’Annonciation (Lc. 1, 38) à la prophétie du saint vieillard Siméon : « Et toi aussi un glaive de douleur transpercera ton âme » (Lc. 1, 34-35) et à Jn. 19, 25 : « près de la Croix de Jésus se tenait sa Mère. »

Les pères de l’Église et les auteurs ecclésiastiques des premiers siècles (Saint Justin, saint Irénée, Tertullien…) ont inclus la doctrine de la corédemption dans l’idée fondamentale de Marie « nouvelle Ève » opposée à l’ancienne Ève : « De même que tous meurent en Adam et Ève, de même tous ressuscitent dans le Christ et Marie. » Le Christ est le « nouvel Adam » (saint Paul) et Marie la « nouvelle Ève ». La théologie mariale du IIe au XXe siècle a développé et approfondi de façon homogène (c’est-à-dire avec cohérence et sans contradictions) ces données bibliques et patristiques. Quelques noms : Jean Géomètre, saint Bernard, Eadmer de Canterbury, (« La bienheureuse Marie, protégeant tous par ses mérites, est Mère et Maîtresse des choses »), Arnauld de Chartres (« Elle obtint, avec le Christ, le commun effet du salut du monde ») et, avec une égale vigueur saint Albert le Grand, saint Bonaventure, Ambroise Catarino, Alonso Salmerón, Laurent de Brindes, Olier, etc. Sans parler de certaines hymnes liturgiques du XIVe siècle, où apparaît non seulement la doctrine de la corédemption mariale, mais aussi pour la première fois le titre « corédemptrice » (à la place de « rédemptrice » utilisé auparavant): « Afin que, souffrant avec le Rédempteur, tu deviennes corédemptrice. » (ut compassa redemptori, coredentrix fieres.)

LE MAGISTÈRE PONTIFICAL

Quand la réflexion théologique semble avoir atteint sa maturité, au point de ne plus rien avoir à ajouter sur le sujet, les Pontifes romains, par une série de textes officiels (magistère ordinaire, et non « simples allocutions mineures », à moins que S.E. Mgr Amato ne veuille considérer comme mineure aussi la bulle dogmatique Ineffabilis Deus sur l’Immaculée Conception de Pie IX, et la dogmatique Munificentissimus Deus de Pie XII sur l’Assomption) interviennent de plus en plus fréquemment (et non « rarement ») sur la coopération de Marie à l’œuvre de notre Rédemption : • Pie IX, bulle dogmatique Ineffabilis Deus: « la Très Sainte Vierge, unie étroitement, unie inséparablement avec lui [Jésus-Christ], fut, par lui et avec lui, l’éternelle ennemie du serpent venimeux, le vainquit, le terrassa sous son pied virginal et sans tache, et lui brisa la tête. »

• Léon XIII, encyclique Iucunda semper. Marie fut associée à la douloureuse expiation de son Fils par « un dessein spécial de Dieu » ; encyclique Adiutricem populi : Marie fut « coopératrice dans le mystère de la rédemption humaine » et elle l’est « dans la distribution des grâces », et la première coopération est la raison de la seconde.

• Pie X, encyclique Ad diem illum
 : « Parce que Marie a été associée par Jésus-Christ à l’œuvre de la rédemption, elle nous mérite de congruo, comme disent les théologiens, ce que Jésus-Christ nous a mérité de condigno. », la récompense est due par justice, le mérite étant proportionné à la récompense ; dans le mérite « de congruo », il n’y a pas cette proportion, mais la récompense est requise par la convenance et accordée par la divine bienveillance ; il reste que Marie, fût-ce à un titre différent, nous a mérité ce que nous a mérité le Christ).

• Benoît XV, Lettre Apostolique Inter sodalicia : Marie au pied de la Croix « souffrit tellement et mourut avec son Fils souffrant et mourant [...] que c’est avec raison que l’on peut dire qu’elle a racheté le genre humain avec le Christ » ;

• Pie XI, message radiophonique pour la clôture de l’année jubilaire de la Rédemption : « Ô mère [...] combien souffrante et corédemptrice vous fûtes auprès de votre très doux Fils… » (L’Osservatore Romano 23-30 avril 1935). • Pie XII, encycliques Mystici corporis, Ad cœli Reginam (où - comme par hasard - le Pape fait appel à l’« analogie » entre le Christ et Marie) et Haurietis aquas: « le peuple chrétien [...] a reçu la vie divine du Christ et de Marie. » Enfin, dans la bulle dogmatique Munificentissimus Deus sur l’Assomption, Pie XII résume ainsi la tradition catholique sur la coopération de Marie à l’œuvre de notre rédemption : « Tous ces arguments et considérations des saints Pères et des théologiens reposent sur l’Écriture comme sur leur dernier fondement ; celle-ci nous fait voir en quelque sorte l’auguste mère de Dieu très intimement unie à son divin Fils et partageant toujours son sort. [...] Il faut surtout se rappeler que, depuis le IIe siècle, la Vierge Marie est présentée par les saints Pères comme la nouvelle Ève, soumise sans doute au second Adam, mais très intimement unie à lui, dans le combat contre l’ennemi infernal, combat qui, tel qu’il est préfiguré dans le Protoévangile (Gen. 3, 15), devait aboutir à la victoire totale sur le péché et la mort. »

À ces affirmations publiques et répétées des Papes font écho les affirmations publiques et répétées de l’épiscopat mondial. L’« ANNÉE ZÉRO » Mais Mgr Amato déclare tout le monde dans l’erreur, ou du moins reproche à tout le monde un « manque de prudence » : auteurs inspirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, Saints Pères et auteurs ecclésiastiques, Papes et évêques. Seul le Concile Vatican II aurait été dans le juste et aurait fait preuve de « prudence », ayant « volontairement » évité le titre de « corédemptrice » (et éclipsé - ajoutons-nous - de nombreuses autres gloires de Marie), et chacun sait que c’est à Vatican II que l’on doit faire commencer toute la tradition doctrinale de l’Église. Mais pourquoi le Concile Vatican II a-til « volontairement » évité le titre de « corédemptrice » ? Mgr Amato ne nous le dit pas, mais il n’est pas difficile de le deviner. Comme Mgr De Smet le souligna avec chaleur dans la 22e Congrégation du Concile (19 novembre 1962), un Secrétariat spécial pour l’Union des Chrétiens, à la tête duquel se trouvait De Smet, avait, par la volonté de Jean XXIII, le devoir, pendant les travaux conciliaires, « d’examiner les différents textes [...] du point de vue de l’œcuménisme » (F. Spadafora La tradition contre le Concile, p. 45).

Or, que pouvait-il y avoir de plus antiœcuménique, de plus désagréable pour les protestants qu’un accroissement du culte marial ? Et en effet, les « raisons » avancées par Mgr Amato n’ont - elles - aucun fondement « ni biblique, ni patristique, ni théologique », mais sont empruntées aux « frères séparés ». Mgr Amato dit qu’il y a dans le cas présent « équivocité », c’est-à-dire que l’on donnerait le même nom à deux réalités totalement différentes : Marie est « la plus parfaitement rachetée », et son Fils est l’« unique Rédempteur de l’humanité ».

Or 1) si elle est rachetée, Marie ne peut pas être corédemptrice ; 2) sa corédemption porterait préjudice à l’unicité du Rédempteur. À Mgr Amato, comme aux « frères » protestants, il a toutefois échappé qu’une chose est la rédemption de soi-même, une autre chose est la rédemption d’autrui. Quant à elle-même, Marie est « rachetée » (d’une rédemption singulière qui la préserva, mais ne la libéra pas, comme tous les autres hommes, du péché originel); quant aux autres hommes, Marie est corédemptrice. Et sa corédemption ne porte pas de préjudice à l’unicité du Rédempteur, parce que Marie collabora efficacement avec son divin Fils, mais dans un rapport de dépendance et de subordination. C’est Adam qui nous a perdus, car, même si Ève avait obéi, la faute d’Adam nous aurait tout de même perdus, alors que si Adam avait obéi, la faute d’Ève n’aurait pas suffi à nous perdre. Mais Ève n’en coopéra pas moins activement à notre perte, bien que d’une façon secondaire et subordonnée par rapport à Adam. De même c’est Jésus, et non Marie, qui nous a sauvés, parce que le mérite de Jésus aurait suffi à nous sauver même sans le mérite de Marie, tandis que Marie, sans Jésus, n’aurait pu ni se racheter ni coopérer à la rédemption des autres hommes. Mais elle n’en a pas moins coopéré activement à l’œuvre de notre salut dans laquelle Dieu - « en rétorsion » contre satan (Tertullien) - la voulut « nouvelle Ève » aux côtés du « nouvel Adam ».

Donc, « dans le cas présent », il n’y a aucune « équivocité », mais précisément cette « analogie » dont Mgr Amato exclut la présence : par deux mots identiques (Rédempteur – corédemptrice) on désigne deux réalités semblables, mais substantiellement différentes. Il y aurait « équivocité » si les catholiques attribuaient à Marie le titre et la fonction de corédemptrice au même degré et au sens où le Christ est Rédempteur.

Mais ce n’est pas cela : le Christ est le seul Rédempteur, indépendant, se suffisant à lui-même et, dans l’ordre actuel, absolument nécessaire ; Marie, au contraire, est corédemptrice secondaire, dépendante, non efficace en elle-même, hypothétiquement nécessaire (c’est-à-dire nécessaire à la suite de la libre décision de Dieu).

Pour nous limiter aux citations des grands théologiens, nous n’en rappellerons que deux. Ambroise Catarino (†1552) écrit que « c’est un jugement très constant de tous les anciens » que Marie fut d’abord rachetée par le Christ puis, avec le Christ, qu’elle a racheté tous les hommes (Disputatio pro Immaculata Dei Gen. Concept. 3, c.14) : rachetée, donc et corédemptrice.
Alfonso Salmerón s.j. (†1565), théologien du Concile de Trente, écrit qu’« ici [dans la rédemption] se produit l’envers [du péché originel]. L’homme [le Christ] goûte d’abord le bois amer de la croix et le donne à goûter à la femme afin que, comme de deux, mais surtout de l’homme, vint la chute du monde, ainsi de deux, mais surtout du Christ, vienne le salut et la rédemption. Puisque, quelque efficacité que puisse avoir Marie, celle-ci lui vient du Christ… » (Commentarii in evangelicam historiam… tract. 41, vol. 10).

Vous pouvez finir la lecture sur le lien que j'ai déjà donné, si vous le souhaitez.
Gérard de Majella
@Ludovic Denim , Notre Dame ne peut pas être co-rédemptrice , que dit elle à l'Ange , Je SUIS LA SERVANTE DU SEIGNEUR ,LA SERVANTE et non l'égale de , je sais qu'aujourd'hui il est de bon ton d'égaliser la femme à l'homme , mais ce n'est qu’aujourd’hui sa leur fait tellement "plaisir" au néo cato .
Gérard de Majella
Marie ne peut pas être co-rédemptrice il n'y en à qu'un c'est Jésus Christ sens Jésus Christ elle ne peut rien elle aussi , qu'elle n'est pas est dit au concile de Trente le seul valable pour l'éternité , et c'est normal elle n'est que la mère de Jésus Christ elle n'est pas Jésus Christ ; bon vous pouvez toujours inventé tout ce que vous voulez , sur tout aujourd’hui dans la boue que nous …Plus
Marie ne peut pas être co-rédemptrice il n'y en à qu'un c'est Jésus Christ sens Jésus Christ elle ne peut rien elle aussi , qu'elle n'est pas est dit au concile de Trente le seul valable pour l'éternité , et c'est normal elle n'est que la mère de Jésus Christ elle n'est pas Jésus Christ ; bon vous pouvez toujours inventé tout ce que vous voulez , sur tout aujourd’hui dans la boue que nous somme arrivée , rien ne m'étonne .
Ludovic Denim
@GérarddeMajella : vous faites erreur, elle est reconnue comme co-rédemptrice depuis fort longtemps. Voyez donc ici ce lien pour noter combien de fois elle a été considéré comme telle : www.courrierderome.org
Gérard de Majella
@ludovic Demin , serte il ce peut mais c'est impossible car elle n'est pas DIEU seul Jésus est DIEU elle Marie est une créature comme vous et mois mis appart qu'elle est IMMACULÉE donc elle n'à pas le péché originel ils se disait avant la nouvelle ÈVE et bien des gens le disent encore , mais des bricoleurs ils ne sont pas d'aujourd'hui n'es pas ?
Ludovic Denim
Oui, seul Jésus Christ est Dieu mais lisez donc pour comprendre pourquoi Dieu a voulu qu'elle prenne part à notre rédemption.
Gérard de Majella
Marie Reine des Anges , merci j'avais perdu cette image dans mes déménagements je vais tenter de la télécharger .
jili22
L'image est bien choisie !