Guiharan
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N-D de Kerdro (entrée golfe du Morbihan) située à la pointe de Kerpenhir, à Locmariaquer (56). A Locmariaquer, la Vierge est invoquée sous le nom de "Notre Dame de Kerdro", Kerdro signifiant "bon …Plus
N-D de Kerdro (entrée golfe du Morbihan)

située à la pointe de Kerpenhir, à Locmariaquer (56).

A Locmariaquer, la Vierge est invoquée sous le nom de "Notre Dame de Kerdro", Kerdro signifiant "bon voyage et bon retour".

Vers 1844, deux navires voguent vers le large : le "Montebello" de l'île d'Arz et le "Eliza" commandé par le capitaine Le Priol de Locmariaquer. Ce dernier, en doublant Kerpenhir, aperçoit sur le rivage sa femme qui lui fait signe de revenir ; il fait demi-tour et, rentré à la maison, interroge son épouse. Celle-ci affirme qu'elle n'a pas quitté son domicile...
Une tempête se lève bientôt ; le "Montebello" est perdu corps et biens.
C'était donc la Vierge qui était apparue à la pointe de Kerpenhir : une statue est érigée sur les remparts du fort en 1883. Elle fut détruite par les Allemands sous l'occupation, mais les Locmariaquérois promirent, en échange de la protection de la cité, de mettre en place une autre statue de Notre Dame de Kerdro.
La nouvelle statue, haute de 2,70 m, fut sculptée,, dans le granit, par Jules Charles Le Bozec, dès 1946 ; elle séjourna dans l'église jusqu'en 1962, année de son érection et de son inauguration "sur les rochers qui bordent Kerpenhir".

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[et voici un récit plus complet de cette apparition salvifique] :
"Au temps de la marine à voile, il y avait en rade de Locmariaquer plusieurs grands bateaux de caboteurs, ayant chacun 6 ou 7 hommes d'équipage.

Deux venaient de lever l'ancre et, fidèles à la tradition, le grand pavois hissé, ils avaient salué la Vierge du passage en quittant le détroit,quand le capitaine du dernier bateau, soudain en se retournant, vit sur les hauteurs de Park er logod, à 200 mètres de la pointe, une femme jeune encore.
Il regarde bien et reconnaît sa femme. Elle brandissait un mouchoir blanc en faisant des signes désespérés pour le retour du bateau.
Le capitaine perplexe se dit:
" Il n'y a pas de doute, c'est ma femme;matelot! vire de bord, Indro" (de retour, en breton car, à cette époque (et même bien plus tard) on ne parlait qu'en breton).
Quand elle vit le bateau se détourner de sa route et se diriger vers la terre,la femme cessa de faire des signes et disparut.
Les vieux loups de mer qui faisaient les cent pas sur la place furent surpris en voyant arriver le dernier bateau parti.
" Comme c'est drôle se disaient-ils, voilà Priol qui revient ! Que se passe-t-il à bord ? Son fils est peut-être mal ; peut-être est-il mort? "

Sitôt l'ancré lâchée en rade, le capitaine prend le canot et descend chez lui. Il trouve sa femme tranquille et calme, tout étonnée de le revoir.
" Pourquoi donc, lui dit-il, es-tu venue me faire des signaux à la pointe de Kerpenhir? "
Très surprise, elle répond : " quand tu m'as quittée je suis allée à l'église aux pieds de Notre Dame de Kerdro te recommander avec ton bateau et ton équipage pour un bon voyage et un bon retour ".
" Et bien! dit-il, j'ai dû rêver. Mais maintenant il y a flot: il est trop tard pour partir. Demain on partira ".
Demain ! Dans la nuit le vent se lève, souffle tempête, les éléments sont déchaînés, un ouragan comme on en voit parfois sur nos côtes et bientôt on apprenait que le premier bateau parti était perdu corps et biens.
Alors les yeux s'ouvrirent, la protection de la Vierge était patente: c'est elle- même qui avait apparu au capitaine pour lui faire signe : "Indro ( de retour, en breton)".