29 juin, Les saints ApĂ´tres Pierre et Paul đź’›

A mon oncle Pierre.
L'Église que Notre Seigneur Jésus-Christ a confiée à saint Pierre est certes malmenée mais elle demeure vivante et l'enfer ne prévaudra pas sur elle.
Grâce au martyre de nombreux saints au fil des siècles et de la persécution de multiples chrétiens de par le monde aujourd'hui, elle triomphera.
Il est hasardeux de porter un quelconque jugement sur l'Eglise, de quelque nature que ce soit, car elle existe par et grâce au corps mystique de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Saint Pierre et Saint Jean ont guéri un infirme, ce qui montre le charisme que Dieu accorda à ses apôtres.
Marie Bee

"Ils font amener Pierre et Jean devant eux et ils leur demandent : « Vous avez guéri l’infirme par quel pouvoir ? Vous avez fait cela au nom de qui ? » Alors Pierre, rempli de l’Esprit Saint, leur dit : « Chefs du peuple et anciens, nous avons fait du bien à un infirme, et aujourd’hui on nous demande comment cet homme a été guéri. Vous tous et tout le peuple d’Israël, vous devez savoir une chose : c’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth que cet homme est là devant vous, en bonne santé. Ce Jésus-Christ, vous l’avez cloué sur une croix, mais Dieu l’a réveillé de la mort. Les Livres Saints disent de lui : “La pierre que vous, les constructeurs, avez rejetée est devenue la pierre principale.” Cette pierre, c’est Jésus. « C’est lui seul qui peut nous sauver. En effet, dans le monde entier, Dieu n’a donné aux hommes personne d’autre pour nous sauver. » Les membres du Tribunal religieux sont très étonnés. Ils voient que Pierre et Jean parlent avec assurance. Et en même temps, ils se rendent compte que ce sont des hommes simples et sans instruction. Ils reconnaissent que Pierre et Jean étaient avec Jésus. Ils voient aussi l’homme guéri, debout à côté des deux apôtres. Ceux du Tribunal ne trouvent rien à répondre. Alors ils leur donnent cet ordre : « Sortez de la salle du Tribunal ! » Et ils se mettent à discuter entre eux. Ils disent : « Qu’est-ce que nous allons faire de ces gens-là ? Ils ont fait un miracle, c’est sûr, et tous les habitants de Jérusalem le savent, nous ne pouvons pas dire le contraire. Mais il faut éviter que cette nouvelle se répande partout dans le peuple. Nous allons donc les menacer, pour qu’ils ne parlent plus à personne du nom de Jésus. » Ils appellent Pierre et Jean et leur disent : « Arrêtez complètement de parler et d’enseigner au nom de Jésus. » Mais les deux apôtres leur répondent : « Qu’est-ce qui est juste aux yeux de Dieu : vous écouter, vous, ou écouter Dieu ? Décidez vous-mêmes ! En tout cas, nous ne pouvons pas nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » Ceux du Tribunal menacent encore les deux apôtres, ensuite ils les libèrent. Ils n’ont pas trouvé de raison pour les punir. En effet, tout le peuple chante la gloire de Dieu à cause de ce qui est arrivé. L’homme qui a été guéri par ce miracle a plus de 40 ans. Quand Pierre et Jean sont libérés, ils vont voir leurs amis et ils leur racontent tout ce que les chefs des prêtres et les anciens ont dit. Ils entendent cela. Alors tous se mettent à prier Dieu d’un seul cœur en disant : « Maître, c’est toi qui as fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent. Tu as donné ton Esprit Saint à David, notre ancêtre et ton serviteur. Tu as dit par sa bouche : “Les peuples s’agitent, pourquoi ? Ils font des projets, mais pour rien. Les rois de la terre se préparent au combat. Ceux qui ont le pouvoir se réunissent contre le Seigneur et contre le roi choisi par lui.” « C’est bien vrai, Hérode Antipas et Ponce Pilate se sont réunis dans cette ville, avec les étrangers et les tribus d’Israël. C’était contre Jésus, ton serviteur saint, que tu as choisi comme Messie. De cette façon, ils ont fait tout ce que tu as décidé d’avance, tout ce que tu as voulu avec puissance. Et maintenant, Seigneur, vois comme ils nous menacent. Donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une totale assurance. Étends la main pour qu’il y ait des guérisons, des choses étonnantes et extraordinaires, par le nom de Jésus, ton serviteur saint. » Quand ils ont fini de prier, l’endroit où ils sont réunis se met à trembler. Ils sont tous remplis de l’Esprit Saint et ils annoncent la parole de Dieu avec assurance."
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Avant d'apparaître aux onze réunis, Jésus ressuscité se montra d'abord à Pierre en particulier. C'est ce qu'affirme saint Paul dans la première Epitre aux Corinthiens (XV, 5).
Pourquoi cette prédilection ?
C'est, dit Chrysostome, parce que Pierre était le chef de tous, celui dont la foi était la plus grande. Voilà pourquoi Jésus lui apparaît tout d'abord. Il convenait, en effet, que celui qui le premier l'avait proclamé le Christ, fut aussi le premier à être témoin de sa résurrection. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle il apparaît tout d'abord à lui seul : Pierre l'avait renié, et il voulait lui apporter une indicible consolation.
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Antienne : Aujourd'hui, Simon Pierre est monté sur la croix ; aujourd'hui, celui qui a les clefs du royaume des cieux est allé plein de joie à Jésus-Christ ; aujourd'hui, l'Apôtre saint Paul, la lumière de l'univers, a baissé la tête sous l'épée, et a reçu !a couronne du martyre, pour le nom de Jésus-Christ.
R. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu.
V. Et ils ont eu l'intelligence de ses ouvrages.
Prions :
Seigneur, rendez-vous présent à nos supplications ; et pleins de confiance dans votre miséricorde nous vous demandons, par l'intercession de vos saints Apôtres, Pierre et Paul, de nous secourir du haut du ciel, dans votre bonté. Par Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi-soit-il.
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Princes glorieux des Apôtres, Saint Pierre et Saint Paul, vous avez obtenu du Seigneur les grâces les plus précieuses et les plus abondantes de l'esprit de Jésus-Christ. Cet esprit est un esprit d'amour et de charité, et ce fut l'esprit de la charité et de l'amour qui anima sans cesse vos actions apostoliques. Par cet esprit, vous avez sanctifié le monde entier et Rome en particulier. Sur ce théâtre de l'univers, tantôt dans les prisons, tantôt chargés de fers, sur les échafauds et sous les bras meurtriers des bourreaux, vous avez montré aux hommes ce que peut opérer dans un cœur chrétien l'amour pour Jésus-Christ. Comme monument indestructible de cet amour, vous avez voulu que Rome fût l'héritière de votre dépouille mortelle; que là reposassent vos restes vénérables; que là fussent glorifiés vos tombeaux sacrés. Ah! que de si précieux monuments ne soient pas inutiles pour nous, et que cette terre, consacrée par votre sang et par l'acte le plus sublime et le plus parfait de votre amour pour Dieu, soit toujours fécondée par cette charité divine. Que cette charité embrase, par votre intercession, tous nos cœurs; que ces jours, voués au souvenir de votre charité divine, s'écoulent pour nous dans de continuels exercices de cette vertu; que l'esprit de charité pour Jésus-Christ anime les jours que nous avons encore à passer sur la terre, et que notre dernier acte ici bas soit un acte parfait de charité qui, mettant un terme à nos jours mortels, soit le commencement des jours immortels, pendant lesquels nous pourrons, avec vous, aimer, bénir, remercier le Père, le Fils et le saint Esprit, dans les siècles des siècles.
Ainsi-soit-il.
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L'Église tout entière est en fête, car « Dieu a consacré ce jour par le martyre des Apôtres Pierre et Paul ». Dans les deux grandioses basiliques élevées à Rome sur les tombeaux « de ces deux Princes qui, par la croix et l'épée, ont conquis leur place au sénat éternel », on célébrait autrefois un double sacrifice. Plus tard, à cause de la grande distance qui séparait les deux églises, on divisa cette fête en honorant plus spécialement saint Pierre le 29 juin et saint Paul le 30. Pierre, pêcheur galiléen, frère d'André, fut choisi par le Christ comme chef des douze Apôtres, comme pierre fondamentale de l'Église. Paul, né à Tarse en Cilicie d'une famille juive, persécuta d'abord les chrétiens; converti sur le chemin de Damas, vers l'an 36, il prêcha le Christ pendant une trentaine d'années, fondant de nombreuses églises et affermissant par ses Lettres la foi de ces jeunes chrétientés. Pierre, c'est l'homme qui s'est écrié: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant! », et, un autre jour: « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime! » Et Paul, de son côté, proclamait: « Je sais en qui je crois ». « Ma vie, c'est le Christ ». Cette foi et cet amour ont fait d'eux les Apôtres par excellence, l'un surtout parmi les Juifs, l'autre davantage parmi les païens; toute la terre a retenti de leur parole, ils ont été ces « témoins qui se font égorger » pour le Christ. Après toutes sortes de persécutions, ils furent martyrisés à Rome, durant la persécution de Néron. Pierre, condamné au supplice de la croix, obtint, selon une ancienne tradition, d'être crucifié la tête en bas, en signe d'humilité. Paul fut décapité. En versant ainsi leur sang, ils achevaient de « planter » l'Église. Après 2000 ans, ils restent nos pères dans la foi, et le culte que nous leur rendons n'est qu'un reflet de leur gloire immense dans le ciel.
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Dom Guéranger
Le soleil penche vers l’horizon. Bientôt l’Église va reprendre ses chants, et commencer la Veille sacrée qui se poursuivra jusqu’au matin, dans toute la pompe et l’ampleur des plus augustes solennités. Par le cœur du moins, veillons avec elle. Cette nuit fut la dernière où le chef que lui donna l’Époux, remplit, dans les cachots de Néron, son ministère de prière et de souffrance ; elle le quittera d’autant moins, et s’emploiera plus que jamais à relever ses grandeurs. Lorsque de nouveau l’astre du jour, paraissant à l’orient, dardera ses feux sur les sept collines où la reine des nations s’est assise, l’heure du sacrifice aura sonné pour le Vicaire de l’Homme-Dieu. Préparons-nous à lui faire cortège, en repassant dans notre pensée les circonstances historiques de ce glorieux dénouement et les faits qui l’amenèrent.

Depuis l’atroce persécution de l’année 64, Rome était devenue pour Pierre un séjour plein de périls, et il se souvenait que son Maître, en l’établissant Pasteur des agneaux et des brebis, lui avait dit : « Tu me suivras ". L’Apôtre attendait donc le jour où il mêlerait son sang à celui de tant de milliers de chrétiens dont il avait été l’initiateur et le père. Mais, avant de sortir de ce monde, Pierre devait avoir triomphé de Simon le Magicien, son ignoble antagoniste. L’hérésiarque ne s’était pas contenté de séduire les âmes par ses doctrines perverses ; il eût voulu imiter Pierre dans les prodiges que celui-ci opérait. Il annonça un jour qu’il volerait dans les airs. Le bruit de cette nouveauté se répandit dans Rome, et le peuple se félicitait de contempler cette ascension merveilleuse. Si l’on s’en rapporte à Don Chrysostome, Néron aurait retenu quelque temps à sa cour le personnage qui s’était engagé à cette tentative aérienne. Il voulut même honorer de sa présence un si rare spectacle. On dressa la loge impériale sur la voie Sacrée, où la scène devait se passer. La déception fut cruelle pour l’imposteur. « A peine cet Icare se fut-il lancé, dit Suétone, qu’il alla tomber près de la loge de Néron qui fut inondé de son sang ». L’accord des plus graves écrivains de l’antiquité chrétienne est unanime pour attribuer à la prière de Pierre l’humiliation infligée au jongleur samaritain au sein même de Rome, où il avait osé se poser comme rival du Vicaire du Christ.

Le déshonneur de l’hérésiarque, aussi bien que son sang, avait rejailli jusque sur l’empereur. La curiosité et la malveillance n’avaient qu’à s’unir, pour appeler sur la personne de Pierre une attention qui pouvait devenir funeste. Que l’on ajoute à cela le péril signalé par saint Paul, « le péril des faux frères » ; les froissements inévitables dans une société aussi nombreuse que l’était déjà celle des chrétiens ; la nécessité de mécontenter les âmes vulgaires, lorsqu’on ne doit consulter que les intérêts les plus élevés dans le choix toujours délicat des dépositaires d’une haute confiance : on s’expliquera alors ce que saint Clément, témoin du martyre des Apôtres, atteste dans sa lettre aux Corinthiens, que « les rivalités et les jalousies » eurent grande part au dénouement tragique des suspicions que l’autorité avait fini par concevoir au sujet de ce Juif.

La piété filiale des chrétiens de Rome s’alarma, et ils supplièrent le vieillard de se soustraire au danger par une fuite momentanée. « Bien qu’il eût préféré souffrir », dit saint Ambroise, Pierre s’acheminait sur la voie Appienne. Il était arrivé près de la porte Capène, lorsque tout à coup se présente à lui le Christ entrant lui-même dans la ville. « Seigneur, où allez-vous ? » s’écrie l’Apôtre. — « A Rome, répond le Christ, pour y être de nouveau crucifié ». Le disciple comprit le Maître ; il revint sur ses pas, n’ayant plus qu’à attendre l’heure de son martyre. Cette scène tout évangélique exprimait la suite des desseins du Sauveur sur son disciple. Afin de fonder l’unité dans l’Église chrétienne, il avait étendu à ce disciple son nom prophétique de Pierre ; maintenant c’était jusqu’à sa croix dont il allait le faire participant. Rome allait avoir son Calvaire, comme Jérusalem qu’elle remplaçait.

Dans la fuite du chef de l’Église, une bandelette qui liait une de ses jambes était tombée à terre, et elle fut ramassée avec respect par un disciple. On éleva sur place un monument dès les premiers siècles, pour en conserver la mémoire. C’est l’église des saints Nérée et Achillée, appelée dans l’antiquité Titulus fasciolœ, le Titre de la bandelette. Selon les desseins de la Providence, l’humble fasciola était destinée à rappeler la glorieuse et mémorable rencontre, où le Christ en personne s’était trouvé en face de son Apôtre aux portes de Rome, lui annonçant que la croix était proche.

Pierre dès lors disposa toutes choses en vue de sa fin prochaine. Ce fut alors qu’il écrivit sa seconde Épître, qui est comme son testament et ses adieux à l’Église. Il y annonce que le terme de sa vie est arrivé, et compare son corps à un abri passager que l’on démonte, pour émigrer ailleurs. « Bientôt, dit-il, ma tente sera détendue, ainsi que me l’a signifié notre Seigneur Jésus-Christ lui-même ». L’allusion à l’apparition sur la voie Appienne est ici évidente. Mais Pierre, avant de sortir de ce monde, avait encore à se préoccuper de la transmission de sa charge pastorale et à pourvoir au besoin de l’Église, qui bientôt allait être veuve de son chef. C’est dans cette intention qu’il ajoute : « J’aurai soin qu’après ma mort, vous soyez en mesure de vous rappeler mes enseignements ».

En quelles mains passeraient les clefs que Pierre avait reçues du Christ, en signe de son pouvoir sur le troupeau tout entier ? Linus était depuis plus de dix ans l’auxiliaire de l’Apôtre au sein de la chrétienté de Rome ; l’accroissement du peuple fidèle avait amené Pierre à lui donner un collègue dans la personne de Clétus ; ce n’était cependant ni sur l’un, ni sur l’autre, que devait s’arrêter le choix de l’Apôtre, en ce moment solennel, où il allait remplir l’engagement qu’il avait pris dans la lettre de ses adieux, de pourvoir à la continuation de son ministère. Clément, que la noblesse de son origine recommandait à la considération des Romains, en même temps que son zèle et sa doctrine lui méritaient l’estime des fidèles, fut celui sur lequel s’arrêta la pensée du prince des Apôtres. Dans les derniers jours qui lui restaient encore, Pierre lui imposa les mains, et l’ayant ainsi revêtu du caractère épiscopal, il l’intronisa dans sa propre Chaire, et déclara son intention de l’avoir pour successeur. Ces faits, rapportés dans le Liber pontificalis, sont confirmés par le témoignage de Tertullien et de saint Épiphane.

Ainsi la qualité d’évêque de Rome entraînait celle de pasteur universel ; et Pierre devait laisser l’héritage des clefs divines à celui qui occuperait après lui le siège que lui-même occupait au moment de sa mort. Ainsi l’avait ordonné le Christ ; et l’inspiration céleste avait amené Pierre à choisir Rome pour sa dernière station, Rome préparée de longue main par la divine Providence à l’empire universel. De là advint qu’au moment où la suprématie de Pierre passa à l’un de ses disciples, aucun étonnement ne se manifesta dans l’Église. On savait que la Primauté devait être un héritage local, et on n’ignorait pas que la localité dont Pierre avait fait choix depuis longues années déjà, était Rome elle-même. Après la mort de Pierre, il ne vint en pensée à aucun chrétien de chercher le centre de l’Église soit à Jérusalem, soit à Alexandrie, soit à Antioche, soit ailleurs.

La chrétienté de Rome tenait compte à son chef du paternel dévouement dont il s’était montré prodigue envers elle. De là ces alarmes, auxquelles l’Apôtre consentit un jour à céder. Les Épîtres de Pierre, si affectueuses, rendent témoignage de la tendresse d’âme qu’il avait reçue à un si haut degré. Il y est constamment le Pasteur dévoué aux brebis, craignant par-dessus tout les airs de domination ; c’est le délégué qui sans cesse s’efface, pour ne laisser apercevoir que la grandeur et les droits de celui qu’il doit représenter. Cette ineffable modestie est encore accrue chez Pierre par le souvenir qu’il conserva toute sa vie, ainsi que le rapportent les anciens, de la faute qu’il avait commise et qu’il pleura jusque dans les derniers jours de sa vieillesse. Fidèle à cet amour supérieur dont son Maître divin avait exigé de sa part une triple affirmation, avant de lui remettre le soin de son troupeau, il supporta, sans fléchir, les immenses labeurs de sa charge de pêcheur d’hommes. Une circonstance de sa vie, qui se rapporte à la dernière période, révèle d’une manière touchante le dévouement qu’il gardait à celui qui avait daigné l’appeler à sa suite, et pardonner à sa faiblesse. Clément d’Alexandrie nous a conservé le trait suivant.

Avant d’être appelé à l’apostolat, Pierre avait vécu dans la vie conjugale. Dès lors sa femme ne fut plus pour lui qu’une sœur ; mais elle s’attacha à ses pas, et le suivit dans ses pérégrinations pour le servir. Elle se trouvait à Rome, lorsque sévissait la persécution de Néron, et l’honneur du martyre la vint chercher. Pierre la vit marcher au triomphe, et à ce moment sa sollicitude pour elle se traduisit dans cette seule exclamation : « Oh ! souviens-toi du Seigneur ». Ces deux Galiléens avaient vu le Seigneur, ils l’avaient reçu dans leur maison, ils l’avaient fait asseoir à leur table. Depuis, le divin Pasteur avait souffert la croix, il était ressuscité, il était monté aux cieux, laissant le soin de sa bergerie au pêcheur du lac de Génésareth. Qu’avait à faire à ce moment l’épouse de Pierre ? si ce n’est de repasser de tels souvenirs, et de s’élancer vers celui qu’elle avait connu sous les traits de l’humanité, et qui s’apprêtait à couronner sa vie obscure d’une gloire immortelle.

Le moment d’entrer dans cette gloire était enfin arrivé pour Pierre lui-même. « Lorsque tu seras devenu vieux, lui avait dit mystérieusement son Maître, tu étendras les mains : un autre alors te ceindra, et te conduira là où tu ne veux pas ». Pierre devait donc atteindre un âge avancé ; comme son Maître, il étendrait les bras sur une croix ; il connaîtrait la captivité et le poids des chaînes dont une main étrangère le garrotterait ; il subirait violemment cette mort que la nature repousse, et boirait ce calice dont son Maître lui-même avait demandé d’être délivré. Mais, comme son Maître aussi, il se relèverait, fort du secours divin, et marcherait avec ardeur vers la croix. L’oracle allait s’accomplir à la lettre.

Au jour marqué par les desseins de Dieu, la puissance païenne donna l’ordre de mettre la main sur l’Apôtre. Les détails nous manquent quant aux procédures judiciaires qui suivirent son arrestation, mais la tradition de l’Église romaine est qu’il fut enfermé dans la prison Mamertine. On a donné ce nom au cachot que fit construire Ancus Martius au pied du mont Capitolin, et qui fut ensuite complété par Servius Tullius, d’où lui est venu le nom de carcer Tullianus. Deux escaliers extérieurs, appelés les Gémonies, conduisaient à cet affreux réduit. Un cachot supérieur donnait entrée à celui qui devait recevoir le prisonnier, et ne le rendre que mort, à moins qu’on ne le destinât à un supplice public. Pour l’introduire dans ce terrible séjour, il fallait le descendre, à l’aide de cordes, par une ouverture pratiquée dans la voûte, et qui servait aussi à le remonter, quel que fût son sort. La voûte étant assez élevée et les ténèbres complètes dans le cachot, la garde d’un prisonnier, chargé d’ailleurs de lourdes chaînes, était facile.

Ce fut le 29 juin de l’année 67, que Pierre fut tiré de son cachot pour être conduit à la mort. Selon la loi romaine, il subit d’abord la flagellation, qui était le prélude du supplice des condamnés à la peine capitale. Une escorte de soldats conduisit l’Apôtre au lieu de son martyre, en dehors des murs de la ville, comme le voulait aussi la loi romaine. Pierre, marchant au supplice, était suivi d’un grand nombre de fidèles que l’affection enchaînait à ses pas, et qui bravaient ainsi tous les périls.

Au delà du Tibre, en face du Champ de Mars, s’étendait une vaste plaine à laquelle conduisait le pont appelé Triomphal. Ce pont mettait en communication avec la ville les deux voies Triomphale et Cornélia, qui toutes deux se dirigeaient vers le nord. A partir du fleuve, la plaine était bornée à gauche par le Janicule, au fond par les monts Vaticans, dont la chaîne se continuait à droite en amphithéâtre. Près de la rive du Tibre, le terrain était occupé par d’immenses jardins, ceux-là mêmes dont Néron avait fait, trois années auparavant, dans ces mêmes jours, le principal théâtre de l’immolation des chrétiens. A l’ouest de la plaine Vaticane, et au delà des jardins de Néron, était un cirque de vaste étendue, que l’on désigne ordinairement sous le nom de ce prince, bien qu’il ait dû sa première origine à Caligula, qui fit apporter d’Égypte l’obélisque destiné à marquer le point central du monument. En dehors du cirque, vers son extrémité, s’élevait un temple d’Apollon, divinité protectrice des jeux publics. A l’autre extrémité commençait la déclivité des monts Vaticans, et vers le milieu, en face de l’obélisque, était planté un térébinthe connu du peuple. L’emplacement désigné pour le supplice de Pierre était près de ce térébinthe. C’était là également que sa tombe était préparée. Nul endroit de Rome ne convenait mieux à une fin si auguste. De tout temps quelque chose de mystérieux avait plané sur le Vatican. Les Romains y considéraient avec respect un vieux chêne, que d’antiques traditions disaient antérieur à la fondation de Rome. On parlait d’oracles qui s’étaient fait entendre en ces lieux. Et quel emplacement convenait mieux pour son repos à ce vieillard qui était venu conquérir Rome, qu’un hypogée sous ce sol vénéré, ouvrant sur la voie Triomphale et s’étendant jusqu’à la voie Cornélia, unissant ainsi les souvenirs de Rome victorieuse et le nom des Cornelii devenu inséparable de celui de Pierre ?

La prise de possession de ces lieux par le Vicaire de l’Homme-Dieu avait une souveraine grandeur. L’Apôtre était arrivé près de l’instrument de son supplice. Ce fut alors qu’il pria les bourreaux de l’y établir la tête en bas, et non à la manière ordinaire, afin, dit-il, que l’on ne vît pas le serviteur dans la même attitude qui avait convenu au Maître. La demande fut accordée, et la tradition chrétienne tout entière rend témoignage de ce fait qui atteste, à la suite de tant d’autres, la profonde modestie d’un si grand Apôtre. Pierre, les bras étendus sur le bois du sacrifice, pria pour la ville et pour le monde, tandis que son sang s’épanchait sur le sol romain dont il achevait la conquête. A ce moment, Rome était devenue pour jamais la nouvelle Jérusalem. Après que l’Apôtre eut parcouru en entier le cycle de ses souffrances, il expira ; mais il devait revivre dans chacun de ses successeurs jusqu’à la fin des siècles.
Marie Bee Thevenet
Saint Pierre n'est nulle part aussi grand - et autant pape - que lorsque, à la fin de sa vie, il consent, via Appia, à revenir à Rome. Il comprend alors devant l'apparition de son Seigneur ce qui ferait de lui ce roc sur lequel Il bâtirait son église : Il va alors jusqu'au bout de sa route conquérir la vraie Royauté. Cette dernière n'est pas la royauté d’Israël, comme il le croyait encore …Plus
Saint Pierre n'est nulle part aussi grand - et autant pape - que lorsque, à la fin de sa vie, il consent, via Appia, à revenir à Rome. Il comprend alors devant l'apparition de son Seigneur ce qui ferait de lui ce roc sur lequel Il bâtirait son église : Il va alors jusqu'au bout de sa route conquérir la vraie Royauté. Cette dernière n'est pas la royauté d’Israël, comme il le croyait encore lorsqu'il était pécheur, mais l'obéissance parfaite à sa mission, c'est à dire le martyre. Et le Vatican fut bel et bien bâti sur ce lieu... Roland Thevenet. 💛
Marie Bee Thevenet
Le sujet de ce tableau provient de l’Évangile de saint Marc (1: 16-18): Jésus a vu Simon (plus tard appelé Pierre) et son frère Andrew pêcher au bord de la mer de Galilée et a dit: 'Suis-moi et je te ferai devenir Hommes'. Un jeune Christ, inhabituellement montré sans barbe, fait un geste de la peinture dans la direction où il se déplace, en se retournant vers les deux frères. Peter tient deux …Plus
Le sujet de ce tableau provient de l’Évangile de saint Marc (1: 16-18): Jésus a vu Simon (plus tard appelé Pierre) et son frère Andrew pêcher au bord de la mer de Galilée et a dit: 'Suis-moi et je te ferai devenir Hommes'. Un jeune Christ, inhabituellement montré sans barbe, fait un geste de la peinture dans la direction où il se déplace, en se retournant vers les deux frères. Peter tient deux poissons embrochés sur des bâtons et recommence avec surprise; Andrew se montre incrédule. La composition semble impliquer que le Christ marchera tranquillement vers la droite, sans regarder en arrière, et que les deux autres personnages (après une période d'étonnement et de réticence) se trouveront en train de suivre. L'examen de la peinture a révélé qu'un sillon expressif du front du Christ ne faisait pas partie de l'idée originale du Caravage, mais avait été causé par des dommages à la surface de la peinture (ou plutôt par la décoloration des premiers dégâts).Ce «froncement de sourcils» se produit dans deux versions de la peinture, à Weston Park et autrefois Chatsworth, qui ont été clairement copiées de la peinture de la collection royale, probablement à la fin du XVIIe siècle. La conservation a également révélé le dynamisme de la composition: le bras droit de Peter, qui était auparavant plat, semble maintenant se projeter hors de l'avant du plan (en plaçant le poisson sous notre nez) dans un effet typique du Caravage. La relation entre ses deux mains et la figure du Christ établit une récession diagonale dans l'espace, qui était illisible avant le nettoyage de la peinture. Nous pouvons aussi maintenant apprécier le contraste entre les longs doigts pâles du Christ et les mains girouées par les intempéries avec lesquelles ces pêcheurs professionnels expriment leur surprise, leur confusion et leur peur. Le visage du Christ et ses mains sont les plus éclairés de la scène, tandis que ceux de ses disciples sont plus dans l'ombre. La peinture a été appliquée rapidement mais avec précision, bien que le Caravage ait fait de nombreux changements mineurs mais significatifs au fur et à mesure que la composition progressait. Aussi caractéristique de son travail ultérieur est l'utilisation de la couleur d'amorçage comme un ton moyen, visible dans l'œuvre achevée - dans ce cas sur les doigts des figures, et entre les zones de couleur dans la draperie bleu verdâtre du Christ. les doigts pâles et les mains girouées par les intempéries avec lesquelles ces pêcheurs ouvriers expriment leur surprise, leur confusion et leur peur. Le visage du Christ et ses mains sont les plus éclairés de la scène, tandis que ceux de ses disciples sont plus dans l'ombre. La peinture a été appliquée rapidement mais avec précision, bien que le Caravage ait fait de nombreux changements mineurs mais significatifs au fur et à mesure que la composition progressait. Aussi caractéristique de son travail ultérieur est l'utilisation de la couleur d'amorçage comme un ton moyen, visible dans l'œuvre achevée - dans ce cas sur les doigts des figures, et entre les zones de couleur dans la draperie bleu verdâtre du Christ. les doigts pâles et les mains rougies par les intempéries avec lesquelles ces pêcheurs ouvriers expriment leur surprise, leur confusion et leur peur. Le visage du Christ et ses mains sont les plus éclairés de la scène, tandis que ceux de ses disciples sont plus dans l'ombre. La peinture a été appliquée rapidement mais avec précision, bien que le Caravage ait fait de nombreux changements mineurs mais significatifs au fur et à mesure que la composition progressait. Aussi caractéristique de son travail ultérieur est l'utilisation de la couleur d'amorçage comme un ton moyen, visible dans l'œuvre achevée - dans ce cas sur les doigts des figures, et entre les zones de couleur dans la draperie bleu verdâtre du Christ. Bien que le Caravage ait fait de nombreux changements mineurs mais significatifs au fur et à mesure que la composition progressait. Aussi caractéristique de son travail ultérieur est l'utilisation de la couleur d'amorçage comme un ton moyen, visible dans l'œuvre achevée - dans ce cas sur les doigts des figures, et entre les zones de couleur dans la draperie bleu verdâtre du Christ. Bien que le Caravage ait fait de nombreux changements mineurs mais significatifs au fur et à mesure que la composition progressait. Aussi caractéristique de son travail ultérieur est l'utilisation de la couleur d'amorçage comme un ton moyen, visible dans l'œuvre achevée - dans ce cas sur les doigts des figures, et entre les zones de couleur dans la draperie bleu verdâtre du Christ. Aucun dessin de Caravaggio n'a été identifié, et il est probable qu'il ait peint directement sur la toile. Pour l'aider, il a développé la méthode sans précédent d'inciser les couches de peinture inférieures (peut-être avec un peu de stylet) pour marquer les positions importantes dans sa composition. Beaucoup de ces incisions sont visibles ici, autour de l'oreille d'Andrew, couvert de poils dans la peinture, et de cartographier les lignes cruciales autour de la tête du Christ ses sourcils, la ligne des épaules et la manche inférieure. Le bleu de la robe du Christ a été vu comme un argument contre l'attribution: selon Bellori, le Caravage n'utilisait pas le cinabre rouge et bleu azur, et si parfois il les avait choisis, il les ramollissait en disant qu'ils étaient le poison de couleurs'. Le bleu utilisé ici est certainement inhabituel pour le Caravage, bien qu'il utilise le bleu dans le Baptême du Christ (National Gallery of Ireland) de c 0,1603 et l' Annonciation (Nancy) de c 0,1604 à 5. Cependant, la restauration a révélé que la couleur était modulée à un bleu verdâtre riche dans les faits saillants, mais une couleur sombre presque «indigo» dans les ombres, qui peut-être qualifie comme le type de «ramollissement» Bellori mentionne.
2 autres commentaires de Marie Bee Thevenet
Marie Bee Thevenet
Pierre est l'un des premiers disciples de Jésus. Jésus l'a appelé alors qu'il était pêcheur et lui a demandé d'être pêcheur d'hommes. Aussi, Jésus a changé son nom de Simon à Pierre, Pierre signifiant que le rocher est la fondation de l'église. Peter est devenu le premier pape de Rome. Saint Pierre est normalement représenté avec des clés; C'est parce que dans l'Évangile de Matthieu 16:19,…Plus
Pierre est l'un des premiers disciples de Jésus. Jésus l'a appelé alors qu'il était pêcheur et lui a demandé d'être pêcheur d'hommes. Aussi, Jésus a changé son nom de Simon à Pierre, Pierre signifiant que le rocher est la fondation de l'église. Peter est devenu le premier pape de Rome. Saint Pierre est normalement représenté avec des clés; C'est parce que dans l'Évangile de Matthieu 16:19, Jésus dit à Pierre: « Je vous donnerai les clefs du royaume des cieux, et tout ce que vous lierez sur la Terre sera lié dans les cieux, et tout ce que vous délierez sur Terre sera délié dans le ciel. " 💛
Marie Bee Thevenet
La primauté de Pierre. Notre Seigneur Jésus-Christ a choisi Pierre comme premier parmi les apôtres. Ceci est attesté par le passage de l' Évangile qui comprend Matthieu: 16 Simon Pierre, prenant la parole, dit : "vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant." 17 Jésus lui répondit : "tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est …Plus
La primauté de Pierre. Notre Seigneur Jésus-Christ a choisi Pierre comme premier parmi les apôtres. Ceci est attesté par le passage de l' Évangile qui comprend Matthieu: 16 Simon Pierre, prenant la parole, dit : "vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant." 17 Jésus lui répondit : "tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. 18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. 19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux : tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux." Par ces mots, Jésus accomplit plusieurs choses: il change le nom de Simon à Pierre, institue l'Église et le nomme chef de l'Église en lui donnant le pouvoir des clefs. 💛