Leon XIII Sapientiae Christianae. Lorsqu’on trace les limites de l’obéissance due aux pasteurs des âmes et surtout au Pontife Romain, il ne faut pas penser qu’elles renferment seulement les dogmes …Plus
Leon XIII Sapientiae Christianae.

Lorsqu’on trace les limites de l’obéissance due aux pasteurs des âmes et surtout au Pontife Romain, il ne faut pas penser qu’elles renferment seulement les dogmes auxquels l’intelligence doit adhérer et dont le rejet opiniâtre constitue le crime d’hérésie. Il ne suffirait même pas de donner un sincère et ferme assentiment aux doctrines qui, sans avoir été jamais définies par aucun jugement solennel de l’Église, sont cependant proposées à notre foi, par son magistère ordinaire et universel, comme étant divinement révélées, et qui, d’après le concile du Vatican, doivent être crues de foi catholique et divine. Il faut, en outre, que les chrétiens considèrent comme un devoir de se laisser régir, gouverner et guider par l’autorité des évêques, et surtout par celle du Siège apostolique. Combien cela est raisonnable, il est facile de le démontrer. En effet, parmi les choses contenues dans les divins oracles, les unes se rapportent à Dieu, principe de la béatitude que nous espérons, et les autres à l’homme lui-même et aux moyens d’arriver à cette béatitude. Il appartient de droit divin à l’Église et, dans l’Église, au Pontife romain, de déterminer dans ces deux ordres ce qu’il faut croire et ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi le Pontife doit pouvoir juger avec autorité de ce que renferme la parole de Dieu, décider quelles doctrines concordent avec elle et quelles doctrines y contredisent. De même, dans la sphère de la morale, c’est à lui de déterminer ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui est nécessaire d’accomplir et d’éviter si l’on veut parvenir au salut éternel ; autrement, il ne pourrait être ni l’interprète infaillible de la parole de Dieu, ni le guide sûr de la vie humaine.

PIE IX Nostis et Nobiscum.

C’est dans le maintien de cette union commune des peuples, dans l’obéissance au Pontife Romain, que se trouve le moyen le plus court et le plus direct pour les conserver dans la profession de la vérité catholique. En effet, on ne peut se révolter contre la foi catholique sans rejeter en même temps l’autorité de l’Église romaine, en qui réside le magistère irréformable de la Foi, fondé par le divin Rédempteur, et en qui conséquemment a toujours été conservée la tradition qui vient des Apôtres. De là vient que les hérétiques anciens et les protestants modernes, si divisés dans le reste de leurs opinions, se sont toujours entendus pour attaquer l’autorité du Siège Apostolique, qu’ils n’ont pu, en aucun temps, par aucun artifice, par aucune machination, amener à tolérer même une seule de leurs erreurs.

Pie IX, Quae in patriarchatu

Il s’agit en effet, Vénérables Frères et chers Fils, de l’obéissance que l’on doit prêter ou refuser au Siège Apostolique ; il s’agit de reconnaître le pouvoir suprême, même dans vos Eglises, au moins pour ce qui concerne la foi, la vérité et la discipline ; qui l’aura niée est un hérétique. Qui par contre, l’aura reconnue, mais par orgueil refuse de lui obéir, est digne de l’anathème.

Pie IX, *Quarta Supra

Mais les néo-schismatiques disent qu’il n’a pas été question de dogme, mais de discipline, parce que c’est à la discipline que se rapporte Notre Constitution Reversurus du 12 juillet 1807, et par conséquent on ne peut refuser le nom de catholiques à ceux qui refusent de la reconnaître. Mais vous comprenez aisément, Nous n’en doutons point, combien un tel subterfuge est inutile et vain. L’Église catholique, en effet, a toujours considéré comme schismatiques ceux qui résistent opiniâtrement à ses légitimes prélats, et surtout au Pasteur suprême, et qui refusent d’exécuter leurs ordres et même de reconnaître leur autorité. Les membres de la faction arménienne ayant suivi une pareille ligne de conduite, personne ne pourrait en aucune manière les croire exempts du crime de schisme, alors même qu’ils n’auraient pas été condamnés comme tels par l’Autorité Apostolique. En effet, l’Église, ainsi que l’ont enseigné les Pères, est le peuple réuni au prêtre et le troupeau adhérent à son pasteur ; d’où il suit que l’évêque est dans l’Église, et que l’Eglise est dans l’évêque, et si quelqu’un n’est point avec l’évêque, il n’est plus dans l’Église. D’ailleurs, comme le faisait observer Pie VI, Notre prédécesseur, dans ses lettres apostoliques, par lesquelles il condamnait la constitution civile du clergé de France, souvent a discipline est tellement unie au dogme, et a une telle influence sur la conservation de sa pureté, que les saints conciles n’ont pas hésité, dans beaucoup de cas, de frapper d’anathème les violateurs de la discipline de les séparer de la communion de l’Eglise.