PEUT-ON CONSIDERER QUE LA FRATERNITE SAINT PIE X SOIT COMME LES AUTRES INSTITUTS RALLIES A L'EGLISE CONCILIAIRE ?
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Les raisons de ce jugement :
- Sur le plan des relations juridiques avec Rome, la Fraternité Saint Pie X est désormais entrée dans une voie de « normalisation » : ordinations, confessions, mariages et extrême-onction sont reconnus et pratiqués sous l’autorité tacite ou explicite de l’église conciliaire. Il ne manque que le fameux « tampon », comme le disait justement Mgr Fellay.
Sur le plan canonique, il peut paraître étrange qu’une société non reconnue juridiquement puisse ordonner ses candidats et leur confier un ministère (confessions, mariages, ordinations). De façon habituelle, c’est plutôt l’inverse qui se fait : la société est d’abord reconnue par les autorités, et elle peut en conséquence ordonner, incardiner des prêtres, leur confier un ministère. Si les choses ont été ainsi faites dans le sens inverse au procédés habituels, c’est pour deux raisons : la première est que la Fraternité use généralement du nouveau code moderniste (1983) qui est comme l’ossature juridique de cette église conciliaire : elle peut donc à ce titre être reconnue tacitement comme une œuvre de cette néo-Eglise avec ses spécificités (messe traditionnelle, critique constructive du concile Vatican II comme pour l’IBP etc…) ; la deuxième raison est davantage diplomatique : une reconnaissance publique, telle qu’elle devait se faire en 2012 entre Benoît XVI et Mgr Fellay aurait entraîné immédiatement une réaction de révolte des prêtres de la FSSPX. Il valait mieux procéder « par paliers » (cf le plan de Mgr Pozzo) avant d’officialiser la reconnaissance de la FSSPX dans 10 ou 20 ans quand tous ces paliers auront été bien digérés par la plupart des prêtres et les réfractaires isolés ou chassés de la dite société. De fait, cette stratégie fonctionne bien puisqu’une grande majorité de prêtres et de fidèles sont mis au pas et finissent par se résigner accepter les mariages et les confessions sous l’autorité de l’église conciliaire. Il faut avouer que cette stratégie est très habile et que rien n’a changé dans ce cap après l’élection de l’abbé Pagliarani.
- Il reste tout de même des différences accidentelles entre l’actuelle Fraternité Saint Pie X et les instituts ralliés .
· A) Ces derniers ont pour charte de fondation le « Motu Proprio Ecclesia Dei » qui accuse explicitement Mgr Lefebvre d’avoir une notion incomplète de la Tradition parce qu’il refusait d’intégrer le concile Vatican II. Les sociétés ralliées sous ce régime acceptent donc officiellement cette accusation faite à Mgr Lefebvre puisque ce Motu Proprio est le texte qui l’excommunie. Mais cette accusation a finalement été validée par le supérieur de la Fraternité Saint Pie X en 2007 à l’occasion de la « levée de l’excommunication » par Benoit XVI et jamais rétractée par l’abbé Pagliarani. En somme, Rome faisait croire qu’elle levait une juste sentence portée contre Mgr Lefebvre et Mgr Fellay remerciait le pape de ce geste. De fait, la FSSPX s’interdisait de renouveler l’acte de Mgr Lefebvre en sacrant un évêque sans mandat pontifical.
· B) Les communautés ralliées acceptent officiellement de ne pas condamner publiquement les erreurs de Vatican II. Du côté de la néo-Fraternité Saint Pie X, il y a encore quelques rares condamnations du concile et des réformes mais plutôt sous une forme « constructive » et bien souvent tardivement, de manière assez incompréhensible pour la plupart des catholiques et toujours à la remorque des évêques dits « conservateurs » (Mgr Schneider, cardinal Sarah, Burke etc..) visant ainsi à ne pas trop froisser les autorités romaines et à rester dans une certaine communion pour obtenir un jour un évêque. Il n’y a par contre plus aucune condamnation du nouveau code qui est « la pire des réformes conciliaires » selon Mgr Lefebvre.
· C) Un autre point rarement évoqué est que les prêtres des communautés Ecclesia Dei sont ordonnés par des évêques conciliaires « dont les sacrements sont tous douteux » (sermon de Mgr Lefebvre, 30 juin 1988), ce qu’il avait voulu éviter. Ce sont ces mêmes évêques conciliaires (dont le sacre peut être douteux), qui confèrent le sacrement de confirmation dans les chapelles de ces communautés ; et qui font l’apologie de Vatican II dans leurs sermons d’ordinations et de confirmations. Les sacrements conférés par les trois évêques de la Fraternité ne sont certes pas invalides mais est-il moral de recevoir le « sacrement des forts » (confirmation) d’évêques qui ont trahi leur fondateur (Mgr Lefebvre) en 2012 en remettant en cause son testament spirituel qui invitait à résister juridiquement à la Rome moderniste tant qu’on aurait pas un « pape franchement catholique » (testament de Mgr Lefebvre) ?
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D) Enfin , la Fraternité oblige clairement ses prêtres à marier (et confesser) avec la délégation des évêques modernistes sous peine de lourdes sanctions. C’est le petit grain d’encens que la Rome moderniste attendait et qui suffit pour rendre public l’adhésion de la Fraternité au nouveau code. Tout comme il était demandé à la Fraternité St Pierre de célébrer au moins une fois par an la nouvelle Messe à l’occasion du jeudi saint pour être en communion avec l’évêque du lieu.
Remettre le mariage catholique entre les mains des modernistes c’est aussi accepter les procédures de nullités qui pourraient s’en suivre. C’est remettre des choses saintes à des pourceaux.
La différence entre la Fraternité Saint Pie X et les instituts ralliés de 1988 est donc infime voire nulle quant à l’esprit qui guide ces œuvres : il s’agit dans les deux cas d’accepter le principe ou le fait qu’il n’existe pas une nouvelle église conciliaire et que cette église qui se trouve à Rome est à part entière l’Eglise Catholique et qu’il est possible de collaborer avec elle. C’est d’ailleurs ce que le professeur d’ecclésiologie à Ecône enseigne désormais aux jeunes séminaristes de la Fraternité St Pie X (étude de l’abbé Gleize parue sur le site de la porte latine « Y a t il une église conciliaire » dans laquelle il s’évertue à nier son existence). C’est donc refuser la ligne de front catholique que Mgr Lefebvre avait tracée en 1974 dans sa déclaration ; il y dénonçait l’existence d’une autre église à laquelle il fallait impérativement résister sous peine de perdre la Foi.
Conclusion :
La Fraternité est donc désormais attachée à l’Eglise conciliaire avec des chaînes d’or : elle a perdu sa liberté et peu à peu, au cours des années, lentement mais sûrement, la Fraternité se dissout dans cette fausse Eglise.
Il est donc opportun pour un vrai pasteur qui n’est pas mercenaire de dire à un fidèle, qui aurait bien compris ces mécanismes révolutionnaires au sein de la Fraternité et qui en serait troublé dans sa conscience et l’unité de sa vie spirituelle (incohérence), de ne plus fréquenter les prieurés de la Fraternité et de se rapprocher d’un centre de Messe de la Résistance Catholique. Même si cette Résistance est pour le moment petite, elle s’étoffe en de nombreux bastions, il existe aussi 4 évêques fidèles, des séminaires et des prieurés qui continuent à former des prêtres et des îlots de Résistance un peu partout en France et dans le monde.
La dictature sanitaire du covid qui a obligé bon nombre de fidèles catholiques à se priver temporairement de sacrements a aussi permis au monde catholique de découvrir qu’il est possible (et obligatoire) de se sanctifier avec d’autres moyens à condition d’être sérieux (prières régulières, ferventes, lectures fuite de la mondanité).
La privation des sacrements, si elle n’est pas volontaire (paresse, jugements humains etc..) n’est pas une faute. Elle n’est certes pas du tout normale et doit être soumise à l’autorité d’un prêtre ou d’un évêque. Dans ce cadre, elle sera hautement méritoire devant Dieu et sources de grâces pour toute l’Eglise.