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Le Sida

Une écrit d'André Frossard dans son ouvrage "Dieu en questions", éditions du Livre de Poche, pages 177 et 178 ; édition 1991.

On a cru longtemps que cette maladie ne s'attaquait qu'aux "groupes à risques" (homosexuels, drogués victimes d'une seringue infectée), ou, accidentellement, à des patients contaminés par transfusion sanguine.
On sait maintenant que les hétérosexuels, autrement dit les personnes autrefois considérées comme "normales", ne sont pas épargnées : par conséquent, la prétendue "morale naturelle" ne met personne à l'abri du mal, et en attendant le vaccin qui éliminera le danger, le seul moyen de circonscrire le fléau est l'accessoire préventif auquel la télévision fait depuis quelque temps une large publicité.
Cependant le sujet est d'une extrême gravité, et l'on aimerait que la vérité nous fût dite sans détour, et sans omission.
Ce n'est malheureusement pas le cas.
On sait très bien, par exemple, quel genre de pratique favorise la transmission de la maladie, mais on ne nous le dit pas.
On veut que l'homosexualité soit une chose normale, et l'on se contredit aussitôt en parlant de "groupes à risques". D'où vient qu'il y a "risque" à appartenir à ce "groupe" ? On ne nous le dit pas.
On ne nous dit pas non plus que si les accessoires préventifs sont efficaces, ils ne le sont pas plus dans ce domaine que dans celui de la contraception, par exemple ; de sorte que ceux qui en préconisent l'emploi sans assortir leur leur conseil de la moindre mise en garde prennent une bien grande responsabilité. Ils ne veulent pas, disent-ils se rendre coupables de "non-assistance à personne en danger", et ils mettent en danger ceux qui les écoutent ; car ils ne font qu'encourager les "expériences multiples" qui multiplient les risques.
On prétend que les hétérosexuels sont aussi exposés que les autres ; mais on oublie de préciser, premièrement, que le nombre des malades, chez eux, est très faible ; deuxièmement, qu'ils ne sont généralement atteints que pour avoir été en contact direct ou indirect avec un "groupes à risques" ; troisièmement, on oublie de décompter, parmi eux, les cas de transfusion de sang contaminé, ce qui fait beaucoup d'oublis et d'omissions. Mais ces oublis et ces omissions ne sont pas toujours innocents, et certains cherchent surtout à démontrer que la morale ne sert à rien.
Or ils savent très bien que la plus sûre des protections contre cette terrible maladie est la fidélité, dans l'amour naturel de l'homme et de la femme.