Flash-back pour bien comprendre l'hérésie de la communion aux divorcés-remariés

Amoris laetitia : la barque de Malte rejoint la flotte papale
Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (14/01/2017)
« Dans le cas où, au terme du processus de discernement, accompli avec ‘humilité, réserve, amour de l’Église et de son enseignement, dans une recherche sincère de la volonté de Dieu et dans le désir de rejoindre une réponse plus parfaite à celle-ci’ (Amoris laetitia, 300), une personne séparée ou divorcée qui vit une nouvelle union arrive – avec une conscience formée et illuminée – à reconnaître et à croire qu’elle est en paix avec Dieu, on ne pourra pas l’empêcher de s’approcher des sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie (cfr. Amoris laetitia, note 336 et 351) ».

En bref : oui à la communion des divorcés remariés qui vivent more uxorio.
Voilà le point-clé des instructions que les évêques de Mate et de Gozo, Charges Jude Scicluna et Mario Grech, ont envoyées à leurs prêtres le 13 janvier pour la mise en pratique du controversé chapitre VIII d’ Amoris laetitia, instructions intégralement traduites en italien dans l’Osservatore romano du 14 janvier.
Jusqu’à présent , les évêques qui ont donné des recommandations sur l’exhortation synodale sont encore peu nombreux et, quand ils l’ont fait, c’est souvent de façon discordante entre eux.

Par exemple, dans le camp de ceux qui ont dit non à la communion aux divorcés remariés vivant more uxorio, on retrouve aux États-Unis l’archevêque de Philadelphie, Charles J. Chaput et en Italie le cardinal Ennio Antonelli, chargé par l’archevêque de Florence, Giuseppe Betori, d’instruire les prêtres de son diocèse.

Dans le camp du oui, on retrouve le cardinal-vicaire de Rome, Agostino Vallini ainsi les évêques de la région de Buenos Aires, dans les deux cas avec l’approbation personnelle du Pape François, aux États-Unis l’évêque de San Diego, Robert W. McElroy et aujourd’hui sur l’île de Malte les évêques Scicluna et Grech.
L’un comme l’autre ont justifié leurs positions respectives sur base de ce qui se trouve dans Amoris laetitia, preuve s’il en est que les « dubia » soulevés publiquement par quatre cardinaux qui demandent au pape de « faire la clarté » ne reposent pas sur rien.

Si donc le pape ne répond pas aux « dubia » c’est parce qu’il est le premier à souhaiter cette pluralité d’interprétations et d’applications se référant toutes au un style d’Amoris laetitia qui est volontairement ambigu et ouvert à différentes interprétations.

Quant à l’interprétation que le pape préfère, elle ne fait aucun doute. C’est celle qui admet la communion aux divorcés remariés qui vivent more uxorio. C’est d’ailleurs ce qui ressort d’une lecture au premier degré de l’exhortation post-synodale elle-même dans laquelle cette admission ne se trouve nulle part explicitement tout en étant abondamment suggérée par de nombreuses allusions.

Ce n’est pas donc pas un hasard si, quand les évêques de Malte en arrivent à écrire – comme dans le paragraphe mentionné ci-dessus – qu’on « ne pourra empêcher les divorcés remariés qui vivent more uxorio de s’approcher des sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie », ils ne trouvent aucune citation d’Amoris laetita adaptée sinon deux notes de bas de page sibyllines dont même François a affirmé ne pas se rappeler.

Et justement, vu le nombre de citations d’Amoris laetitia qui se trouvent dans les instructions des évêques maltais, on peut penser que leur lecture soit bien une interprétation fidèle « sine glossa » de l’exhortation.

Entretemps, le compteur de « Settimo Cielo » sur les prises de position publiques sur le dubia de la part d’évêques ou de cardinaux a augmenté de deux unités.

Le cardinal sud-africain Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban s’est prononcé en faveur des dubia [actuellement il a viré de bord] tandis que le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques s’est prononcé contre dans un entretien accordé à l’Osservatore Romano ce 12 janvier :
« Plusieurs réponses ont déjà été données. De nombreuses personnes habilitées et compétentes se sont déjà exprimées. (…) Je ne pense pas qu’il faille ajouter quoi que ce soit d’autre à part répéter que toutes les réponses demandées se trouvent déjà dans le texte de l’exhortation apostolique elle-même. »

Source : www.diakonos.be/…/amoris-laetitia…

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« Le texte est très bon et explique pleinement le sens du chapitre VIII… Il n’y a pas d’autres interprétations. » C’est par ces mots que le pape François approuvait l’an dernier, dans une lettre datée 5 septembre, une note des évêques argentins de la région de Buenos Aires qui, dans son interprétation de l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » admettait la possibilité de la communion eucharistique pour les divorcés remariés qui continuent à vivre « more uxorio ».

Sandro Magister, le 25/08/2017
Source : www.diakonos.be/…/la-tempete-damo…

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BUENOS-AIRES et ROME. D’après François, ce sont les diocèses modèles
Dans l’un et l’autre, le pape a fait savoir comment il veut que le chapitre 8 d’"Amoris lætitia", celui où il est question de la communion des divorcés remariés, soit mis en pratique. Les porte-parole qu’il approuve: les évêques argentins et son cardinal vicaire

par Sandro Magister (04/10/2016)

ROME, le 4 octobre 2016 – Beaucoup de bruit dans le monde entier à propos de la lettre d’éloges que le pape François a adressée aux évêques argentins de la région de Buenos-Aires. Il les félicite d’avoir su donner l’interprétation correcte d’"Amoris lætitia" (AL) – c’est-à-dire celle de François lui-même, la seule qui soit authentique parce que, dit-il, "il n’y en a pas d’autres“ – en ce qui concerne un point crucial : l’accès des divorcés remariés à la communion :

> Intercambio de cartas sobre los "Criterios básicos para la aplicación del capítulo 8 de Amoris lætitia". La respuesta de Papa Francisco

Cependant on ne perçoit pas encore clairement, à proprement parler, quelle valeur a le texte des évêques argentins. Il porte une signature générale, celle de "Los Obispos de la Region" et n’apparaît dans aucun organe officiel de leurs diocèses. Initialement il a été distribué au clergé de Buenos-Aires – c’est de là qu’il a commencé à circuler – et c’est seulement dans un second temps qu’il est apparu sur le site d’AICA, l'agence en ligne de la conférence des évêques d’Argentine, avec l'avertissement suivant : "chaque évêque, dans son diocèse, a effectivement l'autorité nécessaire pour le préciser, le développer ou le commenter".

En revanche, dans le même temps, il y a à Rome, dans le diocèse dont François est l’évêque, des lignes directrices très officielles à propos de la manière d’interpréter et d’appliquer "Amoris lætitia". Elles ont été rendues publiques par le cardinal vicaire du pape, Agostino Vallini, qui en a donné lecture solennelle, le 19 septembre, à la cathédrale Saint-Jean-de-Latran.

Dans ce cas-là il n’y a pas eu, pour autant qu’on le sache, de lettre de félicitations provenant du pape. Mais il est impensable que le cardinal vicaire du diocèse de Rome ait officialisé ces lignes directrices sans que le titulaire suprême du diocèse les ait préalablement lues et approuvées.

Par conséquent, aujourd’hui, nous savons avec certitude quelle est l'interprétation d’"Amoris lætitia" que François lui-même autorise dans son diocèse.

Cette interprétation, c’est celle que l’on peut lire dans les 17 pages du texte signé par le cardinal Vallini, texte qui est publié dans son intégralité sur le site web officiel du vicariat de Rome :

> "La letizia dell’amore": il cammino delle famiglie a Roma

Ce sont des lignes directrices qui reprennent les principaux passages de l'exhortation post-synodale.

Toutefois c’est surtout sur le fatidique chapitre 8 qu’elles s’étendent, celui qui concerne les divorcés remariés "liés par un précédent lien sacramentel".

[...]

De tout cela on peut tirer deux observations.

La première est que, jusqu’à présent, le pape François a donné libre cours non pas à une, mais à deux interprétations d’"Amoris lætitia" qui ont été approuvées par lui personnellement : celle des évêques argentins de la région de Buenos-Aires et celle de son vicaire pour le diocèse de Rome.

L’interprétation argentine facilite davantage l'accès des divorcés remariés aux sacrements, tandis que l’interprétation romaine le fait beaucoup moins.

On peut donc en déduire que, pour le pape François, l'interprétation d’"Amoris lætitia" qui a été exposée par le cardinal Vallini, avec toutes les approbations officielles, constitue le seuil minimal en dessous duquel on ne peut pas descendre à moins de trahir la volonté pontificale.

En revanche l’interprétation argentine, plus "ouverte", est la solution qui lui plaît le plus. C’est tellement vrai qu’il l’a récompensée par une lettre de félicitations, en dépit du fait qu’il s’agit seulement d’une première mouture destinée à faire l’objet de compléments et applications futurs à l’échelle diocésaine, ou peut-être précisément pour cette raison qui fait son mérite.

La seconde observation est que les faits sont souvent plus forts que les mots. Et que, par conséquent, toutes les conditions et les précautions rappelées par exemple par le cardinal Vallini peuvent être bouleversées – et, en réalité, elles le sont déjà dans beaucoup d’endroits – par des comportements pratiques qui vont bien au-delà.

En effet, à partir du moment où "Amoris lætitia" a entrouvert le passage, l’accès des divorcés remariés à la communion peut difficilement rester limité au "for interne" et se faire "de manière confidentielle".

Dans une revue qui fait autorité, "Il Regno", le président des théologiens moralistes italiens, Basilio Petrà, a déjà été jusqu’à élaborer une théorie selon laquelle il n’est "pas nécessaire" d’avoir recours au prêtre et au for interne sacramentel, c’est-à-dire à la confession, pour "discerner" si un divorcé remarié peut recevoir la communion :

> "Amoris lætitia". Un passo avanti nella Tradizione

Petrà a écrit :
"Le fidèle éclairé pourrait parvenir à décider que, dans son cas, il n’est pas nécessaire de se confesser".

Et il a expliqué :
"Il est [en effet] tout à fait possible qu’une personne n’ait pas la conscience morale appropriée et/ou qu’elle n’ait pas la liberté d’agir autrement et que, tout en faisant quelque chose qui est objectivement considéré comme grave, elle ne commette pas un péché grave au sens moral et n’ait par conséquent pas le devoir de se confesser pour accéder à l'eucharistie. 'Amoris lætitia' dans sa note 301 fait clairement allusion à cette doctrine".

Ce qui revient à dire : chacun est libre d’agir comme il l’entend.

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Traduction française par Antoine de Guitaut, Paris, France.

Source : chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/135138375af.html

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