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32 ) Maria Valtorta : une maladroite tentative de lutter contre le modernisme ? Réfutation du 3e article de M. Guillaume Chevallier

III. UNE MALADROITE TENTATIVE DE LUTTER CONTRE
« LE MODERNISME »

Guillaume Chevallier, « L’inspiration chez Maria Valtorta », Charitas 14 (2020), p. 73-94. [télécharger]

( NB : mes remarques n'engagent que moi et ceux qui veulent bien me lire. Il ne s'agit ici que d'un droit de réponse à un article, et non d'une attaque personnelle à l'encontre de mr Guillaume Chevallier. )

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L’Œuvre ne vise pas seulement à rendre leur pureté perdue aux textes sacrés,


Elle ne vise pas à cela, mais à la dégager de tout un fatras de lois accumulées pendant les siècles, et que l'on prétendait mettre sur le même plan que le Décalogue !
Jésus rétablit la Vérité :

- le Décalogue est tout, et le Message du Christ est dans sa continuité,
- le reste ( le talmud ) n'est rien, sinon préceptes humains.
Et basta !

mais à consolider l’ensemble de la doctrine catholique contestée par l’exégèse libérale, en montrant son enracinement dans le donné originel, au risque d’accumuler les simplifications. La perfection de
l’œuvre innovante de Valtorta


Cette oeuvre n'est pas innovante : c'est l’Évangile, un point, c'est tout, exploré dans les détails.

Ce qui est par contre innovant, c'est de déployer une pareille énergie dans le but de détruire une oeuvre inspirée du Ciel !
Pas sûr cependant que cette "innovation" soit bonne.

En fait, ce n'est pas si "innovant" que cela : on retrouve ce même phénomène à partir du 16e siècle, dans la rage de l'université de Paris ( la Sorbonne ) décadente, à déchiqueter, dépecer, calomnier les jésuites, nouvellement reconnus par le concile de Trente, sous prétexte que l'excellence de leur enseignement, gratuit pour les pauvres, lui "volait" ses élèves.

TOUT, absolument TOUT était bon pour les calomnier ! Il faut entendre Marion Sigaut en parler, c'est ahurissant. "Jésuite" est d'ailleurs demeuré une injure dans le langage courant !

Rappelons que cette université parisienne était farouchement opposée à la souveraineté du pape ( c'était le fameux "gallicanisme", l'autonomisation revendiquée de l’Église de France par rapport à Rome, un protestantisme déguisé ), et qu'elle haïssait les jésuites soumis, eux, au Souverain Pontife.

Mgr Cochon qui, 100 ans plus tôt, avait condamné Jeanne d'Arc, était d'ailleurs l'ancien directeur de la Sorbonne...

Alors ? Les récalcitrants à l'autorité de Pie XII ? ÇA LEUR DIT QUELQUECHOSE ?

est en effet destinée, d’après les mots de « Jésus » lui-même "à combattre ceux qui nient
- le caractère surnaturel des dogmes ;
- la divinité du Christ;
- la Vérité du Christ, Dieu et Homme, réelle et parfaite comme elle nous a été transmise aussi bien par la foi que par son histoire (l’Évangile, Les Actes des
Apôtres, les Épîtres apostoliques, la tradition);
- la doctrine de Paul et de Jean, celle qui a été définie par les conciles de Nicée, d’Éphèse, de Chalcédoine et par d’autres plus récents, comme la vraie doctrine que j’ai enseignée oralement;
- ma science infinie parce que divine et parfaite ;
- l’origine divine des dogmes, des sacrements de l’Église une, sainte, catholique et apostolique ;
- l’universalité et la continuité jusqu’à la fin des siècles, de l’Évangile donné par moi pour tous les hommes ;
- la nature, parfaite dès le début, de ma doctrine : loin de devenir ce qu’elle est à travers des transformations successives, elle est telle qu’elle a été donnée : doctrine du Christ, du temps de la grâce, du Royaume des Cieux et du
Royaume de Dieu en vous, divine, parfaite, immuable, Bonne Nouvelle pour tous ceux qui ont soif de Dieu. »
(X, 38, 296)

L’auteur de l’Œuvre éprouve une impossibilité à comprendre ce qu’est le développement du dogme, ou tout simplement le rôle de la théologie successive aux Évangiles.


Prenons un exemple : l'aviation telle que nous la connaissons n'en est arrivée là QUE par transformations successives. LE FONDATEUR DE L'AVIATION N'EN CONNAISSAIT ENCORE QUE TRÈS PEU DE CHOSE ! En passant le relais à d’autres, la technique s'est transformée, d'améliorations en améliorations, et encore heureux pour les passagers !

Il n'en est rien pour la doctrine du Christ : dès l'origine, son divin Fondateur l'a donnée parfaite, telle une semence qui contient tout, et se développe jusqu'à porter tout son fruit.

Autrement : C'EST BIEN L'ÉVANGILE QU'IL AURAIT FALLU TRANSFORMER ! Quelle absurdité alors de prétendre que c'est la Parole de Dieu, insurpassable !

Il y a une distinction à faire qui a vraisemblablement........ échappée à notre censeur, entre le développement et l'évolution du dogme. Le développement est ce qui suit naturellement le don du Saint-Esprit à l’Église, alors que l'évolution est tout ce que recherche le modernisme.

Nous allons le lui montrer par ces Paroles :

"Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie."
"Mais l'Esprit-Saint que Je vous enverrai d'auprès du Père, Lui vous rappellera tout ce que Je vous ai dit, et Il vous conduira à la Vérité toute entière."


Si le Christ est la Vérité, alors comment aurait-Il pu cacher cette Vérité à ses apôtres lors de sa Mission, Lui qui a justement recommandé de ne pas mettre la Lumière sous le boisseau ?

Et s'Il assure à ses disciples que le Saint-Esprit leur rappellera TOUTES les Paroles qu'Il leur a dites : c'est donc qu'ils ne pouvaient matériellement pas se souvenir de toutes dès le début !

Et donc, le Christ avait le choix : soit se muer en scribe, et leur écrire Lui-même un livre complet de ses Paroles dédicacé de sa Main, comme "aide-mémoire" ( une sorte d'œuvre de MV avant l'heure ), soit leur envoyer l’Esprit-Saint pour tout leur rappeler en temps voulu.

Il semble que ce soit cette seconde solution qui fut retenue, et cela paraît plutôt logique.

L'évolution implique au contraire une rupture progressive avec ce qui est originel : par exemple, les modernistes espèrent bien qu'un jour, la position de l’Église vis-à-vis de l'homosexualité évoluera, pour qu'enfin ce péché grave ne soit plus considéré comme un péché, mais comme un bienfait de l'amour, comme quelque chose de normal;

ou encore que la position de l’Église concernant l'ordination évoluera, et que les femmes pourront un jour accéder au sacrement du sacerdoce.

Or l'homosexualité est intrinsèquement mauvais, tout comme l'adultère, tout comme l'avortement et le meurtre,

et la femme n'est pas la matière propre à recevoir le sacrement de l'Ordre.

C'est immuable, dès l'origine, tout comme l'ensemble de la doctrine du Christ, connue par le moyen de l’Évangile. Question : pourquoi le Christ affirmerait-Il que

"la terre passera, mais mes Paroles ne passeront pas",

si finalement, elles pouvaient être transformées ( et non pas précisées ! ) sans que cela pose trop de problème ?

Par contre, le dogme établissant que Marie est la Mère de Dieu n'est pas une TRANSFORMATION de la doctrine : les vrais chrétiens y ont toujours cru ! Mais le culte à Marie, la vraie connaissance de son être, voilà qui a du se développer dans l’Église en réaction aux hérésies, avec la Lumière de l'Esprit-Saint qui rappelait ce qui était connu depuis l'origine.

Toutes les expressions de la foi auraient dû, dans cette logique, se retrouver dans les textes originaux. Pourquoi n’y sont-elles pas ?

Oui, c'est vrai, ça : pourquoi n'y sont-elles pas ??? Et bien il n'y a qu'à relire ci-dessus pour comprendre.

Rappelons à GC que la Religion chrétienne n'est pas principalement la Religion du livre, comme l'islam dont le coran est tombé ( boum ! ) tout cuit du "ciel", immuable, avec tout son contenu infect, témoignant de son origine véritable.

La Religion chrétienne, c'est la Vie Eternelle qui est dans le Christ, la connaissance du Père, par le Fils, dans l'Esprit, se répandant dans le coeur des croyants par la grâce sanctifiante des sacrements de l’Église du Christ.

Le livre y est certes très important, mais pas exclusif : la Tradition vivante lui permet de porter des fruits merveilleux de sainteté et de compréhension toujours plus profonde chez les chrétiens de tous les temps.

Peu importe donc qu'il puisse y manquer des choses, que les apôtres n'ont pas pensé à noter immédiatement : l'Esprit-Saint est là pour y pourvoir par sa Sagesse.

Est-ce parce qu’elles en ont été retranchées par des malveillants ou des ignorants ?

Il n'était pas utile dès le début par exemple de dogmatiser sur la personne de Marie, comme en témoigne la sobriété du Credo à son égard.

Reste que l’on bute sur les anachronismes qui confinent à l’absurde – dans le dernier exemple, « Jésus » semble lui-même le reconnaître du reste.

Des anachronismes, comme par exemple le fait que l'immaculée Conception de la Vierge fut annoncée et commentée aux Apôtres ? Rien d'anachronique, au regard de ce que nous venons d'expliquer.

Bien au contraire : comment était-il possible que le Maître oublie d'en parler à ceux qui auraient la future mission de répandre dans le monde entier son culte d'hyperdulie ? Mais cette Vérité, bien que développée par le Christ, fut premièrement annoncé par ces simples mots : "la VIERGE Marie".

- parce que ce n'était pas la Vérité centrale du kerygme que l'immaculée Conception
- parce que la raison pouvait en déduire que, si Dieu était né d'une Femme Vierge, alors forcément, cette Vierge était absolument parfaite, devant correspondre en pureté au Fruit divin qu'elle portait en son sein.

Elle était donc vierge, de manière ultime, jusque dans sa conception : sinon, la victoire sur Satan n'aurait pas été totale, si pas même UNE femme n'avait pu intégralement lui échapper, tout comme le Christ.

Donc oui, il y a certainement des anachronismes, mais seulement dans la tête de GC, et c'est tout.

Avec la scolastique, Jésus enseigne en utilisant les termes de « vertus théologales » et de « degré héroïque ». (III, 64, 375)

Le Maître des docteurs pouvait-Il donc ignorer l'exactitude de leur langage ? Et qui leur a inspiré ce langage, sinon le Maître ? Autrement, c'est peut-être que ces docteurs seraient supérieurs à leur Maître ? Qu'en pense GC ? Se croit-il en quoi que ce soit supérieur à notre Seigneur Jésus-Christ, grâce à son langage de théologien ?

Employant des formules du Concile de Trente, Jésus dit au personnage
Fara : « Je suis le Verbe du Père, de Jéové (sic) d’Israël, venu avec sa chair, son sang, son âme et sa divinité pour racheter le monde et lui donner la foi au Dieu véritable, un, trin (sic), qui est dans les cieux très hauts » (III, 82, 505);


Voilà : Jésus aurait peut-être du ignorer le mystère de la sainte Trinité ( le Dieu Un et Trine ), et surtout ne pas en parler ?

D'où viennent les formules du concile de Trente, sinon du Maître de la Sagesse qui les lui a inspiré ? Le Christ aurait-Il du être moins sage que le Concile de Trente ? Voilà qui n'est pas "anachronique", mais bien le comble de la stupidité.

ou à Capharnaüm: « Moi, je puis me transsubstantier par amour pour les
hommes. » (V, 44, 294)


C'est sûr : on ne voit pas comment le Christ aurait pu anticiper quoi que ce soit, Lui qui avait anticipé le salut de sa sainte Mère, la lavant d'avance dans le Sang de sa Croix, avant même d'avoir souffert !

En gros : pour GC, le Christ aurait toujours du avoir une bonne longueur de retard par rapport aux conciles de sa future Église.

Jésus déclare, annonçant la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception en 1854 : « Un jour viendra où un autre Pontife aux cheveux blancs dira au monde : “Elle est la Conception sans tache” et il donnera au monde des croyants cette vérité comme un article de foi incontestable. » (III, 57, 329)

Puisque nous avons tout un faisceau de preuves que c'est bien le Christ qui nous parle à travers cette œuvre ( et le pape Pie XII ne s'y est pas trompé ), combien il est touchant d'entendre qu'Il annonçait déjà les temps qui sont les nôtres, il y a 2000 ans de cela !

C'est tout le contraire d'un scandale ou d'un anachronisme : c'est un signe que nous fait notre Maître, et qui décuple notre amour pour Lui.

Effectivement, s'occuper de dogmatiser sur l'Immaculée Conception n'avait pas lieu d'être aux temps des persécutions, ou du combat contre les grandes hérésies, ou celui des grandes ascèses au désert, ce qui n'empêchait pas d'y croire, puisque le Christ l'avait prêché et que l'Esprit veillait à ce que cela ne soit pas oublié, en témoignent les 3 étoiles sur les icônes ( Vierge avant la conception du Verbe, pendant, et éternellement ensuite ).

« Le christianisme reste. Le christianisme grandira par mon départ. » (VIII, 32, 291)

C'est bien là la Parole d'un fondateur, mais pas d'un ordre qui durerait un ou deux siècles, mais jusqu'à la fin du monde. Et le Christ, avec sa parfaite Intelligence, aurait du ignorer qu'il fondait le christianisme ? Ce n'est que plus tard qu'ils reprirent ce nom à leur compte. L'Esprit le leur rappela, et oui GC !

actes 11,26 :
L’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Pendant toute une année, ils participèrent aux assemblées de l’Église, ils instruisirent une foule considérable. Et c’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens ».

Mais justement, Jésus a une telle longueur d'avance sur ses disciples, qu'il peut leur parler d'avance de la Messe, ou bien du christianisme, sans qu'ils aient les moyens de l'intégrer de suite dans leur vie spirituelle. Eux, il leur à fallu du temps. Mais qu'est-ce que le temps, pour le Christ ?

Pour le moment, ils avaient à lutter pour éviter de se faire tuer avant même d'avoir accomplit leur mission de propager la Bonne Nouvelle du Royaume : une chose à la fois !

Pourquoi se seraient-ils donné un nom, qui aurait duré dans le temps ,à travers les siècles ? ALORS QU'ILS PENSAIENT QUE LE CHRIST ALLAIT REVENIR D'ICI QUELQUES MOIS, QUELQUES ANNÉES TOUT AU PLUS ?

À Lazare : « Sais-tu ce que sera la messe ? Tu ne peux pas savoir. » (IX, 6, 28)

Et non ! Il ne pouvait pas savoir. Lazare, as-tu compris ? Tu ne pouvais pas le savoir, et cela déplaît fortement à GC que le Seigneur ait osé te le dire !

L’article de l’Osservatore Romano pouvait à bon droit pointer du doigt que Jésus semble toujours prêt « à dispenser des leçons de théologie avec les mêmes termes qu’emploierait un professeur de nos jours ».

Et cela demeure encore et toujours le meilleur compliment que l'on puisse adresser à l'Oeuvre, et je me permets de remercier encore une fois GC de l'avoir rappeler ici, même si c'est contre son gré, on le comprend bien.

Ainsi : amis ou ennemis de l'oeuvre, tous d'une seule voix la louent ! Que Dieu soit béni à jamais de nous l'avoir donnée ! Amen +
apvs
Ce qui est par contre innovant, c'est de déployer une pareille énergie dans le but de détruire une oeuvre inspirée du Ciel !
Pas sûr cependant que cette "innovation" soit bonne.
En fait, ce n'est pas si "innovant" que cela : on retrouve ce même phénomène à partir du 16e siècle, dans la rage de l'université de Paris ( Sorbonne ) décadente, à déchiqueter, dépecer, calomnier les jésuites, …Plus
Ce qui est par contre innovant, c'est de déployer une pareille énergie dans le but de détruire une oeuvre inspirée du Ciel !
Pas sûr cependant que cette "innovation" soit bonne.

En fait, ce n'est pas si "innovant" que cela : on retrouve ce même phénomène à partir du 16e siècle, dans la rage de l'université de Paris ( Sorbonne ) décadente, à déchiqueter, dépecer, calomnier les jésuites, nouvellement reconnus par le concile de Trente, sous prétexte que l'excellence de leur enseignement, gratuit pour les pauvres, lui "volait" ses élèves.

TOUT, absolument TOUT était bon pour les calomnier ! Il faut entendre Marion Sigaut en parler, c'est ahurissant. "Jésuite" est d'ailleurs demeuré une injure dans le langage courant : calomnie pure et simple, mais d'une redoutable efficacité !

Rappelons que cette université parisienne était farouchement opposée à la souveraineté du pape ( c'était le fameux "gallicanisme", l'autonomisation revendiquée de l’Église de France par rapport à Rome, un protestantisme déguisé ), et qu'elle haïssait les jésuites complètement soumis, eux, au Souverain Pontife.

Mgr Cochon, qui avait 100 ans plus tôt condamné Jeanne d'Arc, était d'ailleurs l'ancien directeur de la Sorbonne...

Alors ? Les récalcitrants à l'autorité de Pie XII ? ÇA LEUR DIT QUELQUECHOSE ?