Ludovic Denim
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Le rosaire est le nom d’une prière composée de quatre chapelets d'oraison, pendant laquelle on médite la vie de Jésus à travers le regard de Marie. En 1883, le pape Léon XIII décrétait que le mois d'octobre de cette année-là serait entièrement consacré à «la Saint Reine du Rosaire». Depuis, octobre est resté le mois du Psautier de Marie.
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Le rosaire est le nom d’une prière composée de quatre chapelets d'oraison, pendant laquelle on médite la vie de Jésus à travers le regard de Marie. En 1883, le pape Léon XIII décrétait que le mois d'octobre de cette année-là serait entièrement consacré à «la Saint Reine du Rosaire». Depuis, octobre est resté le mois du Psautier de Marie.

[Aujourd'hui, c'est le 13 Octobre jour de Notre Dame de Fatima en outre.]

Dès le XIIe siècle, saint Bernard contribua à développer la prière à Marie sous la forme naissante du chapelet. Saint Dominique au siècle suivant, en répandit l'usage, prescrivant à ses religieux de porter un chapelet à leur ceinture. La grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d'Europe, amena les foules à un surcroît de piété, qui contribua également à l'essor de la piété mariale. Et c'est en fait au siècle suivant que cette prière prit le nom de Rosaire.

Au XVIe siècle, face à l'avancée turque qui menaçait l'Europe, le pape Saint Pie V organisa la sainte Ligue, croisade à laquelle il appela tous les princes chrétiens. Toute l'Europe s'était mise en prière, par des processions, par le chapelet surtout et l'Office de la Sainte Vierge. Saint Pie V lui-même persévérait nuit et jour dans l'oraison et la récitation du Rosaire. Et ce fut la miraculeuse victoire des milices chrétiennes contre les envahisseurs musulmans à Lépante le 7 octobre 1571. Victoire attribuée à l’intercession de la Vierge à qui les soldats avaient fait confiance avant la bataille en priant le chapelet. En mémoire de cette victoire, Saint Pie V institua au 7 octobre la fête de Notre-Dame des Victoires, ensuite appelée Notre-Dame du Rosaire.

C’est en 1883 que le pape Léon XIII décrétait solennellement que le mois d'octobre de cette année-là serait entièrement consacré à « la Saint Reine du Rosaire ».

Depuis, le mois d'octobre durant lequel, comme au mois de mai, on prie particulièrement la Vierge, est appelé le mois du Rosaire.

ROSAIRE OU CHAPELET ?

Au sens strict, le chapelet est un 'petit chapeau'. On avait en effet coutume, au Moyen-Âge, de couronner de roses les statues de la Vierge, chaque rose symbolisant une prière, d’où le mot de rosaire.

Un rosaire comprenait 150 'Je vous salue Marie', rappelant les 150 Psaumes. On a d’ailleurs longtemps appelé le Rosaire ‘Psautier de Marie’. Pour ne pas en perdre le compte, les fidèles utilisaient un collier de cent cinquante grains, nommé ‘patenôtre’, qui est à l’origine des chapelets actuels ou des 'dizainiers' lorsqu'ils se limitent à une seule dizaine du chapelet.

Au-delà de leur utilité pratique, les chapelets ont une forte valeur symbolique : ils rappellent le lien invisible, mais très réel, qui nous unit à Dieu, par Marie, et la succession des grains « évoque le chemin incessant de la contemplation et de la perfection chrétienne » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, du 16 octobre 2002, 22).

Le rosaire comptait quinze mystères, répartis en trois séries : les mystères joyeux, les mystères douloureux et les mystères glorieux. Le pape Jean-Paul II a rajouté en 2002 cinq nouveaux mystères : les mystères lumineux. Depuis lors, ce sont 4 chapelets qui sont récités.

Le rosaire est ainsi une forme de prière répétitive et très simple, durant laquelle on médite sur la place de Marie dans le mystère du Salut, pour s’y associer.

SUPERSTITION ? RÉPÉTITION ? ... MÉDITATION !

« [Le rosaire] propose, dans la succession harmonieuse des Ave Maria, un mystère fondamental de l’Évangile – l’Incarnation du Verbe – saisi au moment décisif de l’Annonce faite à Marie. Le Rosaire est donc une prière évangélique, comme aujourd’hui, plus peut-être que par le passé, aiment à le définir les pasteurs et les érudits » écrivait le 2 février 1974, le pape Paul VI dans son Exhortation apostolique sur le culte de la Vierge Marie (44).

Cette prière n'est donc pas pure répétition : elle est méditation, accueil du mystère de Dieu qui touche et rejoint nos vies. C’est une méditation de l'Évangile, l'accueil pour le croyant, de la vie du Seigneur. Tout en égrenant les dizaines du chapelet, nous fixons notre attention sur les mystères du Salut en demandant à Marie d'ouvrir nos cœurs à la lumière de l'Esprit Saint, afin d'entrer dans la compréhension des merveilles que Dieu fait pour nous.

Le rosaire n’en est pas moins une prière simple, à la portée de tous. Réciter le chapelet, c'est mettre sa main dans celle de Marie afin qu'elle nous conduise à Jésus. Notre prière se coule dans celle de Marie, portée jusqu'à Dieu par Marie elle-même.

POURQUOI PRIÈRE À MARIE ?

Est-ce la vie de Marie, ou bien celle de Jésus que nous méditons en égrenant les grains de notre chapelet ? Les titres donnés aux mystères de cette dévotion montrent bien que Jésus est toujours au premier plan des scènes évangéliques que le Rosaire invite à méditer (sauf pour les deux derniers mystères propres à Marie : l’Assomption et le couronnement de la Vierge).

Dans cette prière, c’est l’histoire du salut en son intégralité qui défile : de l’Annonciation à la Pentecôte, en passant par le baptême de Jésus et sa crucifixion. Toutes les scènes des quatre séries de mystères, à l’exception des deux derniers, sont tirées des évangiles.

Alors pourquoi cette présence de la Vierge dans le chapelet ? Afin de vivre les mystères évangéliques avec un cœur marial : Marie est celle qui a dit « oui », celle qui a accueilli la venue de Dieu dans le monde, celle qui « conservait avec soin tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19). En priant le Rosaire avec elle, nous nous mettons à l’école de la personne qui a été la plus proche de Jésus, à la fois dans son être le plus profond comme dans le déroulé de son existence.

PRIÈRE DES PAPES

Les papes n’ont cessé d’encourager la récitation du Rosaire.

Léon XIII, en septembre 1893 dans l’Encyclique Laetitiae Sanctae, affirme être « pleinement convaincu que la pratique du Rosaire, soignée de manière à faire naître la force morale qu’elle contient, produira des fruits abondants, non seulement pour les individus, mais pour la société dans son ensemble », dont il dénonçait les maux à l’aube de la deuxième révolution industrielle qui creusait le déséquilibre entre les classes sociales.

Deux ans avant le début de la Seconde guerre mondiale, Pie XI faisait observer que « le chapelet marial sert non seulement à vaincre les ennemis de Dieu et de la Religion, mais il est aussi un stimulant et un aiguillon pour la pratique des vertus évangéliques qu’il insinue et cultive dans nos âmes ».

Le 4 mai 1963, tandis que l’Église est engagée dans le Concile Vatican II, Jean XXIII accueille le premier pèlerinage italien du Rosaire Vivant où il rencontre de nombreux enfants malades, saluant leur « engagement de réciter au moins une dizaine de chapelet chaque jour », ajoutant qu’une journée sans prière est comme « un ciel sans soleil, un jardin sans fleurs ». Il dit du rosaire que cette méditation se présente « sous la forme d’une couronne mystique, dans laquelle les ‘Notre Père’, ‘Je vous salue Marie’ et ‘Gloire au Père’ s’entrelacent avec les méditations des principaux mystères de notre foi ».

Le 2 février 1974, Paul VI consacre une Exhortation Apostolique au culte marial, ‘Marialis cultus’, dans laquelle il recommande « vivement la récitation du Rosaire en famille » soulignant que « sans elle [la contemplation], le Rosaire est un corps sans âme, et sa récitation court le danger de devenir une répétition mécanique de formules ».

Jean-Paul II à plusieurs reprises a redit la richesse de cette prière, ainsi dans cette homélie du 29 octobre 1978 : « Je voudrais attirer votre attention sur le Rosaire. [] Le Rosaire est ma prière préférée. C’est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière, nous répétons de multiples fois les paroles de l’Archange et d’Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l’Église s’associe à ces paroles. Sur l’arrière-fond des Ave Maria défilent les principaux épisodes de la vie de Jésus Christ. Réunis en Mystères joyeux, douloureux et glorieux, ils nous mettent en communion vivante avec Jésus à travers le Cœur de sa Mère, pourrions-nous dire. En même temps, nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l’Église, de l’humanité : c’est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain, et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le plus à cœur ». En 2002, il publie une Lettre Apostolique consacrée au Rosaire, ‘Rosarium Virginis Mariae’, et proclame l’année du Rosaire d’octobre 2002 à octobre 2003, pour inviter les fidèles à « contempler avec Marie le visage du Christ ».

Benoit XVI aussi a souhaité vivifier la récitation du Rosaire : « le Rosaire n’est pas une pratique reléguée au passé, comme une prière d’un autre temps à laquelle on pense avec nostalgie. [] Dans le monde actuel qui est si fragmenté, cette prière nous aide à placer le Christ au centre. [] Le Rosaire peut aider à apprendre l’art de la prière avec la simplicité et la profondeur de Marie », affirme-t-il au terme de la prière dans la Basilique romaine Sainte Marie Majeure, le 3 mai 2008.
diocese-besancon.fr

Octobre, mois du Rosaire

Le rosaire est le nom d’une prière composée de quatre chapelets d'oraison, pendant laquelle on médite la vie de Jésus à travers le regard de Marie. En 1883, le pape Léon XIII …
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