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18 ) « DIEU EST L’AMOUR DEVENU DIEU » : UNE DÉFINITION TRES ÉTRANGE ? -RÉFUTATION DE L'ARTICLE DE DOM GUILLAUME CHEVALLIER (version 2024)

communautesaintmartin.org/…MV-III-ASPECTS-PSYCHOLOGIQUES-DES-PERSONNAGES-.pdf

Qui est le mentor de dom Guillaume Chevallier ?

Voir aussi la réponse de F.M.Debroise à ces articles,

celle du docteur psychiatre D.Gloppe

et celle du collectif Marie de Nazareth: Réponse à Don Guillaume Chevallier : il n’y a aucune erreur doctrinale dans les écrits de Maria Valtorta

DGC dit :
Un indice de cela (il s’agit de « l’immaturité affective transposée en termes religieux, trouvant ainsi une autojustification absolue » que DGC prétend déceler) se trouve peut-être dans cette très étrange définition de Dieu que l’on trouve dans l’œuvre : « Dieu est l’Amour devenu Dieu » (II, 54, 293).

Pour commencer, et afin de constater à quelle point cette définition tronquée par DGC est effectivement « étrange », relisons le court paragraphe où Jésus la donne à Simon le Zélote, dans l’EMV :

( ... ) Jésus :
- As-tu compris cette pensée ?"

Simon le Zélote :
"- Elle est profonde, je la médite et je m'humilie comprenant combien je suis obtus et combien est grand Dieu qui nous veut avec tous ses attributs les plus doux pour nous appeler ses fils. Dieu se dévoile pour moi dans ses multiples perfections par toute la lumière que tu me mets au cœur. De jour en jour, comme quelqu'un qui avance dans un lieu inconnu, je développe la connaissance de cette réalité immense qu'est la perfection qui veut nous appeler "fils". Il semble que je m'élève comme un aigle ou que je plonge comme un poisson dans deux profondeurs sans fin comme le ciel et la mer, et plus je m'élève ou plus je plonge, je n'en touche jamais les limites, mais qu'est-ce donc que
Dieu ?"

"Dieu est la Perfection qu'on ne peut atteindre, Dieu est la complète Beauté, Dieu est l'infinie Puissance, Dieu est l'incompréhensible Essence, Dieu est l'insurpassable Bonté, Dieu est l'indestructible Compassion, Dieu est l'incommensurable Sagesse, Dieu est l'Amour devenu Dieu. Il est l'Amour ! Il est l'Amour ! Tu dis que plus tu connais Dieu dans sa perfection et plus il te semble monter ou plonger dans deux profondeurs sans bornes, d'azur sans ombre...

Mais, quand tu comprendras ce que c'est que l'Amour devenu Dieu, tu ne monteras plus, ne plongeras plus dans l'azur, mais dans un tourbillon éblouissant de flammes tu seras aspiré par une béatitude qui sera pour toi mort et vie. Tu auras Dieu en une totale possession quand, par ta volonté, tu seras arrivé à Le comprendre et à Le mériter. Alors, tu seras fixé en sa perfection."


L’expression indique un processus de divinisation d’un Amour
préexistant : il est tentant d’y lire que l’Amour tel que Valtorta le conçoit, alliant la recherche de la fusion avec l’autre et d’une pureté irréelle, d’une sensualité qui ne veut pas s’avouer, a été par elle divinisé, devenant normatif, explicatif, et finalement idolâtré.


DGC ne commence même pas par confronter cette expression avec qui est Dieu : il se lance immédiatement dans sa caricature habituelle, sans aucune démonstration, ce qui dénote clairement son manque de sérieux et sa peur d’échouer dans sa critique de l’œuvre. Posons donc la question qu'il ne veut pas se poser :

Qui est Dieu ?

Nous en avons plusieurs définitions, et deux en particulier :
-Celle du dictionnaire : « Être suprême, Créateur de toute chose et Sauveur du monde » ( Petit Larousse 2013 )
- Celle de saint Jean : « Dieu est Amour » (1 Jean 4,8)

« DIEU EST AMOUR »
-Cette définition indique que l’on ne peut dire qui est Dieu, sinon par le mot « Amour ».
-Si Dieu est Amour, cela veut dire aussi que l’Amour est Dieu, c’est réciproque.
-Si Dieu est éternel, c’est donc aussi que l’Amour est éternel, puisque l’Amour est Dieu.
- Et donc oui, l’Amour précède tout ce qui est.
- Premier flou chez DGC : ne lui en déplaise, il y a bien un Amour préexistant.

« ÊTRE SUPRÊME, CREATEUR DE TOUTE CHOSE ET SAUVEUR DU MONDE »
Dans cette définition, on comprend que Dieu est transcendant, c’est-à-dire : un Être qu’on ne peut réussir à définir complètement, puisque non seulement Il est Dieu en tant que Créateur, Sauveur et Juge de tous les êtres, mais de toute éternité Il existe en Lui-même et pour Lui-même, sans qu’aucune intelligence - hormis la Sienne - ne puisse arriver à concevoir comment : c’est une des grande cause de l’athéisme qui veut tout saisir, tout comprendre, tout expliquer, refusant d’être dépassé par Dieu.
Et c’est bien ce que chante saint Grégoire de Naziance dans son hymne devenu célèbre :
« Ô Toi l’Au-delà de tout,
comment T’appeler d’un autre nom ?
Quelle hymne peut Te chanter ?
Aucun mot ne T’exprime.
Quel esprit peut Te saisir ?
Nulle intelligence ne Te conçoit.
Seul, Tu es ineffable ;
tout ce qui se dit est sorti de Toi.
Seul, Tu es inconnaissable ;
tout ce qui se pense est sorti de Toi.
Tous les êtres Te célèbrent,
ceux qui Te parlent et ceux qui sont muets.
Tous les êtres Te rendent hommage,
ceux qui pensent
comme ceux qui ne pensent pas.
L’universel désir, le gémissement de tous
aspire vers Toi.
Tout ce qui existe Te prie
et vers Toi tout être qui sait lire Ton univers
fait monter un hymne de silence.
Tout ce qui demeure, demeure en Toi seul.
Le mouvement de l’univers déferle en Toi.
De tous les êtres Tu es la fin,
Tu es unique.
Tu es chacun et Tu n’es aucun.
Tu n’es pas un être seul, Tu n’es pas l’ensemble :
Tu as tous les noms,
comment T’appellerais-je ?
Toi, le seul qu’on ne peut nommer ;
quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées
qui voilent le ciel lui-même ?
Aie pitié, ô Toi, l’Au-delà de tout ;
comment T’appeler d’un autre nom ? »

Saint Grégoire de Naziance ne sait pas comment appeler cet Être tellement au-delà de son intelligence, et que nous avons coutume d’appeler Dieu. Posons-nous la question : par quel Nom appellerions-nous Dieu, s’Il n’avait rien créé ?

Réponse : si Dieu n’avait rien créé, et bien nous ne serions tout simplement pas là pour Le connaître et L’invoquer, et par conséquence nous ne l’appellerions d’aucun Nom. Si les anges et les hommes l’appellent « leur Dieu », c’est donc en raison de son Acte Créateur. Conclusion :
- Oui, Dieu est Dieu de toute éternité
- Et paradoxalement, Il est aussi « devenu Dieu » en devenant notre Dieu lors de la Création du monde visible et invisible. Car Il est Dieu par rapport à ce qui ne l’est pas.

Et quelle est la preuve de cela ? C’est l’Amour.

Si en effet Dieu est Amour, pourquoi alors ne l’appelle-t-on pas « l’Amour » dans les psaumes et toute la Bible ? Alors que cela ne serait en rien une erreur de le faire :

« Amour, Toi l’Amour, je te cherche dès l’aurore, mon âme à soif de Toi »(cf psaume 62)
« Amour, viens à mon aide ! Amour, hâte-toi de me secourir ! » (cf psaume 69)
« Pitié pour moi, Amour, en ta bonté !» (cf psaume 50)
« Ecoute Israël : l’Amour est le seul Amour. Tu aimeras l’Amour de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit. » ( cf Deut 6,4 et Marc 12,29 )

Alors, pourquoi ne le dit-on pas dans la Bible ?
En effet, si Dieu est Amour, alors l’Amour n’est pas seulement un attribut de Dieu, c’est Dieu Lui-même, et tous les autres attributs de Dieu découle de ce qu’Il est Amour.

Oui mais voilà : l’Amour, qui était éternellement Trinité du Père aimant le Fils, Celui-ci aimant le Père, dans le Feu de leur Esprit-Saint, est aussi devenu notre Dieu en donnant un Commencement à toute chose créée.

Et donc l’appellation « Dieu » peut être employée avec une certaine souplesse : car Il est depuis toujours et pour toujours le Dieu d’Amour, ou tout simplement « l’Amour » comme l’appelle sainte Gertrude dans ses Exercices. Il suffit de ne pas faire d’erreur théologique, et justement, Jésus n’en fait aucune dans l’EMV lorsqu’Il donne cette merveilleuse définition de Dieu à Simon le Zélote :

« (…) Dieu est l’Amour (c'est à dire Dieu) devenu Dieu (dans le sens : "devenu le Dieu Créateur"),
Il est l’Amour ! (l'Amour est Dieu) Il est l’Amour ! (Dieu est Amour) »


Non seulement donc cette définition n’a rien d’étrange, mais elle est parfaite, et sera reprise en partie par saint Jean dans son épître : « Dieu est Amour. »

Quant à y voir « la recherche de la fusion avec l’autre et d’une pureté irréelle » ( sic ! ), ou encore « une sensualité qui ne veut pas s’avouer » ( resic !), « divinisée, devenue normative, explicative et idolâtrée » ( reresic ! ), on se demande bien d’où cela provient, puisque ce n’est pas dans l’œuvre : DGC sait surement où il a été chercher tout cela, pour nous servir ce brouet fort peu appétissant de passions humaines mal refoulées et confessées par lui à demi-mots, en les attribuant faussement à Maria Valtorta…

Encore une fois, l’erreur est humaine, cependant : parler de l’Amour comme « d’une sensualité qui ne veut pas s’avouer », c’est quand-même juste un peu énormissime. Et c’est un pas que DGC franchit sans même broncher. «Il est tentant de le faire», dit-il : et il cède à la tentation. Mais nul n’est obligé de prendre DGC pour son gourou, et personnellement nous nous en abstiendrons avec grand profit, surtout en connaissant le nom de celui qu’il a pris pour mentor.

Qu’une dernière citation du « Jésus » de Valtorta nous permette d’entendre une dernière fois la voix de ce personnage maladif en qui résonne si fort l’autoritarisme et le narcissisme victimal de l’auteur :

Oui, on comprend que si DGC avait pu nous livrer son article en version audio, il aurait sans doute ici contrefait avec délice le ton de sa voix « en mode psychopathe » pour nous lire ce magnifique commentaire du Christ, exactement comme l’un de ses disciples l’a fait récemment sur YouTube dans une vidéo bourrée d’inconséquences diverses et variées en forme accusatoire. Mais lire ainsi l’EMV sur un ton caricatural ne suffit pas à cacher la merveilleuse lumière du texte que l’on tente ainsi de massacrer.

DGC emploie ici une autre méthode : il coupe, il rogne, il tronçonne, jusqu’à ce qu’on n’ait plus qu’une version incompréhensible du passage, totalement séparée de son contexte, vidée d’une grande partie de sa beauté.

Mais incapable de nous berner au sujet de l’œuvre, DGC ne nous renseigne-t-il pas plutôt sur sa propre répugnance à devoir écouter, et à plus forte raison le discours de Quelqu’un ayant l’autorité, ce qui doit lui rappeler en creux à quel point il n’en a pas lui-même ? Peut-être aussi tout simplement que DGC ne supporte pas vraiment la critique à son endroit, ce à quoi il faudrait pourtant s’attendre en lisant l’Évangile et l’Apocalypse, et aussi ce qu’il va ici lamentablement caricaturer du discours de notre Maître et Seigneur.

Et à présent, nous allons jouer un bon tour à DGC !
Rien de bien méchant : au lieu de citer son article qui défigure ce fameux passage, nous allons citer ce dernier dans son intégralité, ce qui permettra au lecteur de comprendre de quoi il s’agit, car pour notre part, nous refusons de nous payer la tête des gens.

Contexte :
Juste avant, le Seigneur nous a fait méditer sur la valeur rédemptrice de chacune de ses atroces souffrances, comme très peu d’autres méditations de sa Passion savent nous le proposer.

Morceaux choisis :
« Ma chair a été maculée, frappée, lacérée pour punir en moi le culte exagéré, l’idolâtrie même que vous rendez à la vôtre et à celle des personnes que vous aimez par caprice sensuel, ou même poussés par une affection qui en soi n’a rien de répréhensible, mais que vous rendez telle lorsque vous aimez un parent, un conjoint, un enfant, un frère ou une sœur plus que vous n’aimez Dieu. »
Tome 10, chap. 613, 198

« J’ai fait de ma chair une plaie pour enlever à la vôtre le venin de la sensualité, de l’impudeur, du manque de respect, de l’ambition et de l’admiration pour les corps destinés à retourner à la poussière. Ce n’est pas en rendant un culte à la chair qu’on la rend belle. C’est en s’en détachant qu’on lui donne la beauté éternelle dans le Ciel de Dieu. »
ibid

« Sur ma tête, ces tortures s’en prirent aussi à mes yeux, à ma bouche, à mon nez, à ma langue. Pour réparer vos regards si friands de se porter vers ce qui est mal en négligeant la recherche de Dieu pour réparer le flot incessant de paroles menteuses, sales ou luxurieuses que vous dites au lieu d’utiliser votre bouche pour prier, enseigner, réconforter. Mon nez et ma langue ont souffert pour réparer votre gourmandise et votre sensualité olfactive : elles vous conduisent à des imperfections qui sont le terrain de fautes plus graves, par exemple votre avidité pour des aliments superflus, sans pitié pour les affamés, des aliments que vous pouvez vous permettre en ayant bien souvent recours à des profits illicites. »
ibid

Passage-clef du contexte, non cité par DGC, et permettant de comprendre le passage qu’il va nous faire lire :

« Venons-en à la soif. Quelle torture ! Pourtant, tu l’as vu : pendant toutes ces heures, personne, dans cette foule, n’a su me donner une goutte d’eau. À partir de la Cène, je n’ai plus eu aucun réconfort. En revanche, la fièvre, le soleil, la chaleur, la poussière, les pertes de sang, s’unissaient pour provoquer chez votre Sauveur une soif abominable.
Tu as vu que j’ai repoussé le vin mêle de myrrhe. Je voulais que rien ne vienne adoucir ma souffrance. Quand on s’est offert en victime, il faut l’être sans compromis, sans adoucissement. Il convient de boire le calice tel qu’il est donné, de goûter le vinaigre et le fiel jusqu’au fond… et non pas le vin drogué qui engourdit la douleur.

Ah ! le sort de victime est bien sévère ! Mais bienheureux celui qui le choisit. »
Ibid.

Viens le passage cité par DGC dans son article
(en rouge, les passages coupés par l’auteur) :

« Comme je prévois les observations de trop nombreux Thomas et de trop nombreux scribes de maintenant sur une phrase de cette dictée // Passage coupé : « qui semble en contradiction avec la gorgée d’eau offerte par Longinus. » ( cf. Tome 10, chap 608, 103) // Ah, comme les négateurs du surnaturel, les rationalistes de la perfection se réjouiraient s’ils pouvaient trouver une fissure dans le magnifique ensemble de cette œuvre de bonté divine unie à ton sacrifice, petit Jean, une fissure dans laquelle ils glisseraient, en guise de levier, le pic de leur rationalisme meurtrier pour tout faire écrouler ! C’est donc pour les prévenir que je vais m’expliquer. // Passage coupé par DGC : « Cette pauvre gorgée — une goutte dans l’incendie de la fièvre et par rapport à la sècheresse de mes veines vides — acceptée par amour pour une âme qu’il fallait persuader par l’amour pour l’amener à la Vérité, cette gorgée m’a demandé un immense effort, car l’essoufflement m’étranglait la gorge et empêchait toute déglutition, et les coups de fouet m’avaient brisé ; elle ne m’a apporté aucun soulagement autre que spirituel. Pour mon corps, elle n’a servi à rien. Je pourrais presque parler d’un tourment supplémentaire… ( Note : au début du chemin de croix, Jésus accepte une gorgée d’eau de la part de Longinius, pour ne pas blesser la charité du soldat à son égard. Cf tome 10, chap 608, 103 )
Il aurait fallu des fleuves pour désaltérer ma soif ! Et je ne pouvais pas boire en raison de l’angoisse de la douleur précordiale. Tu sais ce qu’il en est… Il m’aurait donc fallu des fleuves, mais on ne me les a pas donnés. D’ailleurs, je n’aurais pu les accepter tant je suffoquais. Mais quel réconfort cela aurait été pour mon cœur s’ils m’avaient été offerts ! C’est d’amour que je mourais, d’amour non reçu. La pitié est amour. Or Israël n’a montré aucune pitié.

Quand vous contemplez — vous, les bons — ou analysez — vous, les sceptiques — cette gorgée, donnez-lui son nom exact : pitié, et non pas boisson. C’est ainsi que l’on peut dire, sans pouvoir être taxé de mensonge, que « à partir de la Cène, je n’ai plus eu aucun réconfort ». De toute la foule qui m’entourait, il ne s’est pas trouvé une seule personne pour m’apporter quelque compassion, puisque je n’ai pas voulu prendre le vin drogué. J’ai reçu du vinaigre et des railleries. J’ai connu les trahisons et les coups. Voilà ce que j’ai eu.
Rien d’autre.
Tu as dis : « Pourquoi l’an dernier n’ai-je pas vu ce geste de Longin ? ». Parce que tu étais terrorisée par la vision que tu avais subie de mes tortures. Parce que tu n’arrivais pas encore à décrire et à voir. J’ai brûlé les étapes pour te donner un réconfort en vue de ta passion imminente. Mais tu vois que j’ai dû te reprendre avec Moi pour te faire remonter toute ma Torture avec une plus grande perfection et une plus grande paix. Est-elle parfaite ? Oh ! Non. La créature, même tenue dans mes bras et fondue avec Moi, est toujours une créature. Jamais elle ne pourra comprendre et décrire avec une véracité absolue et une absolue perfection, étant une créature, les sentiments et les souffrances de l’Homme-Dieu. Et du reste, ils ne seraient pas compris par la plupart. Déjà ceux-ci ne sont pas compris. Et ( fin de la coupure) //
au lieu de se mettre à genoux pour bénir Dieu, qui nous a donné cette connaissance, unique chose à faire, la plupart prendront des livres et des bouquins, compulseront, mesureront, regarderont à contre-jour, espérant, espérant, espérant. Quoi ? Mais de trouver des contradictions avec d’autres travaux semblables et démolir, démolir, démolir. Au nom de la science (humaine), de la raison (humaine), de la critique (humaine), de l’orgueil trois fois humain. Combien il est démoli par l’homme d’œuvres saintes pour construire, avec les décombres, des édifices qui ne sont pas saints ! Vous avez enlevé l’or pur, pauvres hommes. Le simple et précieux or de la Sagesse. Et vous avez mis du stuc et du plâtre teint maladroitement de poussière dorée que le choc de la vie, des personnes, des intempéries humaines, délave tout de suite, en laissant une marque de lèpre qui bientôt se pulvérise, réduisant à rien votre savoir.
Oh ! Pauvres Thomas qui ne croyez qu’à ce que vous comprenez et que vous éprouvez, vous, en vous ! Mais bénissez Dieu et cherchez à monter puisque Je vous donne la Main ! // Passage coupé : « Montez dans la foi et dans l’amour . » // J’ai voulu l’humiliation des apôtres pour qu’ils fussent capables d’être des « pères des âmes ». Je vous en prie, et Je parle en particulier à vous, mes prêtres. Acceptez l’humiliation d’être placés après un laïc pour devenir « pères des âmes ». Cette œuvre est pour tous. Mais comme il est particulièrement dédié à vous cet évangile dans lequel le Maître prend par la main ses prêtres et les conduit avec Lui parmi les rangs des élèves pour qu’eux, les prêtres, deviennent des maîtres capables de guider les élèves, dans lequel le Médecin vous conduit parmi les malades, car tout homme a sa maladie spirituelle et vous en montre les symptômes et les soins à donner !

Allons donc. Venez et regardez. Venez et mangez. Venez et buvez. Et ne refusez pas. Et ne haïssez pas le petit Jean (il s’agit de Maria Valtorta). Les bons, parmi vous, tireront de cette œuvre une joie sainte ; les savants honnêtes une lumière ; les distraits qui ne sont pas mauvais un plaisir ; les mauvais un moyen pour épancher leur science mauvaise ( sic !). Mais le petit Jean a eu seulement douleur et fatigue à cause desquelles, maintenant à la fin de l’œuvre, il est comme une créature languissant par la maladie. // Passage coupé : « Et bien, que dirais-je alors à mes amis qui sont les siens : Marie de Magdala et Jean, et Marthe et Lazare et Simon, aux anges qui l’ont veillée dans sa fatigue ? Je dirai : « Le petit Jean, notre ami est languissant. Allons lui porter l’eau des fleuves éternels et lui dire : Viens, petit Jean. Contemple ton Soleil et lève-toi. ( fin de la coupure) // Car beaucoup voudraient voir ce que tu vois, mais ce n’est qu’aux préférés qu’il est accordé de connaître avant le temps le Seigneur Éternel et ses journées dans le monde. // Passage coupé : « Viens. Le Sauveur, avec ses amis, vient à ta demeure en attendant que tu ailles, avec Lui et eux, à Sa Demeure » (Tome X, chap.14, p.78-80 anc. ed. )

Voilà, chers lecteurs : vous l’avez entendu comme moi, « la voix de ce personnage maladif en qui résonne si fort l’autoritarisme et le narcissisme victimal de l’auteur » ? Non ? Et bien rassurez-vous, c’est que vous êtes parfaitement normaux.

Et puisque nous y sommes, nous allons jouer à DGC un second petit tour :

Rien de bien méchant ! Seulement, comme il n’est toujours pas devenu notre gourou, et que, contrairement à lui, nous ne sommes aucunement lassés de ce que nous venons de lire : au lieu de suivre sa suggestion de nous en tenir là, je vous propose de lire un second discours de Jésus dans l’EMV, complétant le précédent à la perfection :

« À ceux qui, en lisant humainement ces dictées, trouvent que je me répète, je réponds :
À votre entêtement dans l’erreur, j’oppose ma ténacité dans l’enseignement. Les bons maîtres ne se lassent pas de répéter une explication jusqu’à ce qu’ils soient sûrs que toute la classe a compris.
Dans une classe, tous n’ont pas la même volonté ou la même capacité de comprendre. Au contraire, les élèves qui unissent la volonté à l’intelligence sont l’exception. Ce sont les perles du maître qui le compensent des désillusions causées par tous les autres.
Je suis le Maître, et moi seul, qui en plus d’être le Maître suis Dieu et possède la faculté de tout voir, sais qu’ils sont peu nombreux dans mon peuple ceux qui écoutent, comprennent, retiennent et appliquent ma Parole. Peu nombreux ceux pour qui l’amour est lumière intellectuelle et volonté. Ce sont eux qui, possédés par l’amour, comprennent et vivent ma doctrine et à qui il suffit de donner une explication une fois pour qu’ils en fassent une norme de vie. Les autres, abêtis par la faute ou rendus lents par la paresse spirituelle, je dois les instruire sans me lasser et toujours recommencer pour qu’un minimum de lumière et de doctrine puisse s’insinuer en eux et faire germer une petite plante de Vie.
Voilà la raison pour laquelle je répète de mille façons un seul savoir. Et avec ce résultat : ceux qui en ont le moins besoin, puisqu’ils font déjà un avec moi, accueillent ma Parole avec une hâte toujours renouvelée, comme si c’était chaque fois une parole nouvelle, et ne se lassent pas de la recevoir, puisqu’elle est pour eux nourriture et air dont ils ont toujours besoin, comme de la nourriture et de l’air naturels, jusqu’à la fin de leur arrêt ici-bas, au moment où ils viendront à la vie dans laquelle la contemplation de Dieu sera la synthèse de tous les besoins, sera tout. En revanche, ceux qui en ont le plus besoin s’en fatiguent et s’en détachent plus vite. Soit parce que cette doctrine est un aiguillon et un reproche pour eux, soit parce que leur imperfection spirituelle émousse leurs facultés, les rendant incapables de sentir leurs besoins et la beauté de ma Parole.
Mais je fais quand même mon devoir de Maître. Je serre sur mon cœur mes disciples fidèles pour qui ma caresse est déjà parole et, me consolant en eux, je poursuis ma tâche ardue de parler à ceux qui sont hostiles, inertes, faibles, distraits. »

(Cahiers de 1943, 24 décembre)

Je finirai ce chapitre par ce très court extrait au ton… assez…différent :

" et 1945 se termina sur la même longueur d'onde : le 29 décembre se présenta à Maria Valtorta le récit de la chute de Lucifer. Cela se montra à elle comme un fait réel, arrivé dans le temps et dans l'espace, mais cela est parfaitement compréhensible si on considère la nécessité de se faire comprendre de ceux qui sont continuellement et inexorablement immergés dans ces deux catégories. Le lendemain, la voix ( Jésus ) commenta la vision, en finissant ensuite en hurlant contre Satan d'une manière capable de terrifier aussi Maria elle-même, qui a écrit :

" Et arrière, Satan ! Je me dresse en défenseur entre elle et toi. Rôde sur la terre ! Corromps, mords, pourris ! Mais pas ici, sur ma proie. Ma croix est sur elle. Pars, maudis ! Je suis qui Je suis, et tu es le vaincu ! Va-t-en, va-t-en ! Ailleurs ! Va-t-en ! En mon saint Nom, connu de Moi seul ! Au nom de Celui qui est et qui t'a foudroyé ! Pars, au nom du Dieu et Roi, de Jésus Sauveur et crucifié, et de l'Amour éternel ! "

Et je dis la vérité : quand je l'ai vu hurler ainsi à pleine voix et avec une telle colère, j'avais beau ne rien voir ni ressentir aucun trouble dû à quelque mauvais esprit, j'ai eu peur. La colère de Dieu est terrible !!! Je l'ai entendue une seule autre fois, dans cette ancienne dictée contre Mussolini et Hitler, en janvier 1944 si je ne me trompe. J'en rechercherai la date : les 17-18 janvier 1944. Mais elle était encore plus forte aujourd'hui. À la fin, son commandement était tel qu'il aurait réduit en cendres. On aurait dit que tous les sons du ciel s'étaient unis dans sa voix. Mais il ne s'agissait plus de chants d'une incroyable douceur. C'était le fracas du tonnerre." ( cahiers de 1945- 1950 p.143-144 )