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shazam
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Colette Nys-Mazure : poésie et mystique. En quelques minutes, un membre de cette Académie - fondée en 2009 « pour le rayonnement du savoir et de la foi » - nous parle de son sujet de prédilection, …Plus
Colette Nys-Mazure : poésie et mystique.

En quelques minutes, un membre de cette Académie - fondée en 2009 « pour le rayonnement du savoir et de la foi » - nous parle de son sujet de prédilection, qu'il s'agisse de médecine ou de sciences de la vie et de l'univers, de sciences humaines et sociales ou de philosophie et de théologie, des arts et des lettres ou encore de droit et de sciences économiques.
Colette Nys-Mazure, poète. Académie Catholique de France du 28/10/2013.

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Quels sont les rapports entre poésie et mystique ?
L’étonnement face à l’existence.
Une quête de la transcendance.
Beaucoup de points communs.
Différence : Idéalement la mystique se passe des mots, l’âme rejoint Dieu sans la passerelle des mots, alors que le poète utilise des mots.

✍️ Les poètes mystiques nous aident à rejoindre Dieu avec leurs mots.
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Ci-dessous la vidéo, des extraits de livres, des extraits de la Bible, extraits d'auteurs, de saints.
shazam
Épître de Clément de Rome
(Merci à Denise, pour le lien ci-dessous sur lequel l’on peut lire l’épître de Clément de Rome en entier )
Épître de Clément de Rome aux Corinthiens • vers 95-96 • Saint Clément Ier • LPL
Quelques extraits :
XIII, 1. Ayons donc, frères, des sentiments humbles, rejetons toute jactance, tout orgueil, tout excès, tout emportement et accomplissons ce qui est écrit
XIV,…Plus
Épître de Clément de Rome

(Merci à Denise, pour le lien ci-dessous sur lequel l’on peut lire l’épître de Clément de Rome en entier )
Épître de Clément de Rome aux Corinthiens • vers 95-96 • Saint Clément Ier • LPL

Quelques extraits :

XIII, 1. Ayons donc, frères, des sentiments humbles, rejetons toute jactance, tout orgueil, tout excès, tout emportement et accomplissons ce qui est écrit

XIV, 1. Il est juste et saint, frères, de vous montrer obéissants à Dieu, plutôt que de vous laisser entraîner dans l’arrogance et l’orgueil par les instigateurs d’une odieuse rivalité.

XV, 1. Adhérons à ceux qui donnent l’exemple de la paix, en toute sainteté, et non à ceux qui font semblant de la désirer.

XVI, 1. Le Christ appartient aux âmes humbles, à ceux qui ne s’élèvent pas au-dessus de son troupeau.

XIX, 1. Tous ces personnages si grands et si saints par leur humilité et leur abaissement sont pour nous des maîtres dans l’obéissance, et non pas pour nous seulement, mais aussi pour les générations qui nous ont précédés

XXXII, 1. A les considérer l’un après l’autre sincèrement, on reconnaît la magnificence des dons de Dieu.

XXXV, 1. Qu’ils sont riches et merveilleux les dons de Dieu. mes bien-aimés !
2. La vie dans l’immortalité,
la splendeur dans la justice,
la vérité dans la liberté,
la foi dans la confiance,
la continence dans la chasteté,
et ceux-là sont dès maintenant à la portée de notre intelligence.

XXXVIII, 1. Qu’il demeure donc entier ce corps que nous formons en Jésus-Christ ! Que chacun respecte en son prochain le charisme qu’il a reçu.

XXXIX, 1. Des sots sans intelligence, des insensés qui n’ont rien appris se moquent de nous et nous bafouent, voulant se donner de l’importance avec leurs idées.

XLV, 1. Vous rivalisez d’ardeur, frères, dans les choses du salut.
2. Vous vous êtes longuement penchés sur les Écritures saintes, qui sont véridiques, qui nous viennent du Saint-Esprit

XLVI, 1. C’est à ces exemples que nous devons, nous aussi, adhérer, frères.
2. « Attachez-vous aux saints, car en s’attachant à eux on se trouve sanctifié » (Aut. inc.).
3. Et dans un autre endroit : « Tu seras pur avec le pur, élu avec l’élu, mais rusant avec le fourbe » (Ps 17, 26–27).
4. Attachons-nous donc aux hommes purs et justes, car ce sont eux qui sont les élus de Dieu.
5. Que signifient parmi vous les querelles, les éclats, les dissensions, les schismes et la guerre ?
6. N’avons-nous pas un seul Dieu, un seul Christ, un seul esprit de charité répandu sur nous, une seule vocation dans le Christ ?

LI, 1. Toutes nos chutes et toutes les fautes que nous avons commises sous l’investigation d’un de ces suppôts de l’ennemi, implorons-en le pardon.

LVI, 1. Nous aussi, prions pour ceux qui ont commis quelque faute ; qu’ils reçoivent de Dieu la douceur et l’humilité qui les feront céder non pas à nous, mais à la volonté de Dieu ; car c’est ainsi que portera tous ses fruits le souvenir compatissant que nous avons eu d’eux devant Dieu et devant les saints.
2. Acceptons les corrections fraternelles, personne ne doit s’en offenser, bien-aimés. L’avertissement que nous nous donnons les uns aux autres est une chose bonne et tout à fait utile.
3. Voici, en effet, ce que dit l’Écriture sainte : « Il m’a châtié et châtié, le Seigneur, et à la mort il ne m’a pas livré » (Ps 117, 18).

LXV, 2. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous et avec tous les élus que Dieu a appelés en tout lieu par lui, à qui soit l’honneur, la gloire, la puissance et la majesté, le trône éternel, depuis le commencement jusqu’à la fin des siècles.
Amen.
shazam
Homélie de saint Cyprien sur la patience
« Ce que nous ne voyons pas, nous l'espérons... »

Notre Seigneur et notre Maître nous a donné ce commandement pour notre salut : Celui qui aura tenu bon jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Et aussi : Si vous demeurez dans ma parole, vous serez véritablement mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.
Il faut tenir bon et …Plus
Homélie de saint Cyprien sur la patience

« Ce que nous ne voyons pas, nous l'espérons... »


Notre Seigneur et notre Maître nous a donné ce commandement pour notre salut : Celui qui aura tenu bon jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Et aussi : Si vous demeurez dans ma parole, vous serez véritablement mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.

Il faut tenir bon et persévérer, frères bien-aimés, pour obtenir l'espérance de la vérité et de la liberté, afin de parvenir à la vérité et à la liberté elles-mêmes. Car le fait même que nous sommes chrétiens fonde notre foi et notre espérance. Mais, pour que l'espérance et la foi puissent porter des fruits, la patience est nécessaire. Car ce n'est pas la gloire d'ici-bas que nous recherchons, c'est la gloire future. L'Apôtre Paul nous en avertit : Nous avons été sauvés, mais c'est en espérance ; voir ce qu'on espère, ce n'est plus espérer : ce que l'on voit, comment peut-on encore l'espérer ? Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec patience. L'attente et la patience sont nécessaires pour l'accomplissement de ce que nous avons entrepris et pour posséder ce que nous espérons et croyons, lorsque Dieu nous en fera présent.

Dans un autre passage, l'Apôtre donne le même enseignement aux justes qui travaillent à faire fructifier les dons divins, afin de se préparer de plus grands trésors dans le ciel. Il les exhorte ainsi à être patients : Donc, tant que nous en avons le temps, travaillons pour le bien de tous, surtout celui de nos proches dans la foi. Faisons le bien sans défaillance, car, au temps voulu, nous récolterons, si nous ne défaillons pas. L'Apôtre avertit ainsi qu'on ne doit pas renoncer à son activité par impatience, ni se laisser détourner ou dominer par les tentations qui arrêteraient à mi-chemin du succès et de la gloire. Car ce qui est déjà accompli serait perdu, parce que les entreprises qui ne vont pas jusqu'au bout sont anéanties. ~

L'Apôtre, lorsqu'il a parlé de la charité, lui a joint l'endurance et la patience : La charité est magnanime, la charité est bienveillante, la charité ne jalouse pas, elle ne se vante pas, elle ne s'emporte pas, elle n'entretient pas de rancune, elle aime tout, elle croit tout, elle espère tout, elle endure tout. Il montre qu'elle est capable de persévérer obstinément, puisqu'elle sait tout endurer.

Il dit dans un autre passage : Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans le même Esprit en étant rassemblés dans la paix. Il montrait ainsi que les frères ne peuvent garder ni l'unité ni la paix, s'ils ne s'encouragent pas mutuellement en se supportant, et s'ils ne gardent pas le lien de la concorde au moyen de la patience.

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...ce n'est pas la gloire d'ici-bas que nous recherchons, c'est la gloire future...

...Il dit dans un autre passage : Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans le même Esprit en étant rassemblés dans la paix. Il montrait ainsi que les frères ne peuvent garder ni l'unité ni la paix, s'ils ne s'encouragent pas mutuellement en se supportant, et s'ils ne gardent pas le lien de la concorde au moyen de la patience...
18 autres commentaires de shazam
shazam
Homélie du II° siècle
L'Église vivante, c'est le corps du Christ

Le Seigneur a dit : Sans cesse mon nom est blasphémé parmi les nations. Et encore : Malheur à celui qui fait blasphémer mon nom ! En quoi consiste ce blasphème ? En ce que vous ne faites pas ma volonté. En effet, lorsque les païens entendent de notre bouche les paroles de Dieu, ils admirent leur beauté et leur noblesse. Mais …Plus
Homélie du II° siècle

L'Église vivante, c'est le corps du Christ


Le Seigneur a dit : Sans cesse mon nom est blasphémé parmi les nations. Et encore : Malheur à celui qui fait blasphémer mon nom ! En quoi consiste ce blasphème ? En ce que vous ne faites pas ma volonté. En effet, lorsque les païens entendent de notre bouche les paroles de Dieu, ils admirent leur beauté et leur noblesse. Mais ensuite, lorsqu'ils découvrent que notre conduite n'est pas en accord avec les paroles que nous disons, ils passent au blasphème en disant qu'il n'y a là que fable et folie.

En effet, lorsqu'ils nous entendent dire, comme une parole de Dieu : Quelle reconnaissance pouvez-vous attendre, si vous aimez ceux qui vous aiment ? Mais on vous sera reconnaissant si vous aimez vos ennemis et ceux qui vous détestent. Oui, lorsqu'ils entendent ces paroles, ils admirent cette extrême bonté. Mais lorsqu'ils voient que nous n'aimons pas ceux qui nous détestent et même pas ceux qui nous aiment, ils se moquent de nous, et le nom de Dieu est blasphémé.

Ainsi donc, mes frères, si nous faisons la volonté de Dieu notre Père, nous appartiendrons à l'Église primordiale, à l'Église spirituelle, qui fut créée avant le soleil et la lune. Mais si nous ne faisons pas la volonté du Seigneur, nous relèverons de ce passage de l'Écriture : Ma maison est devenue une caverne de bandits. Préférons donc appartenir à l'Église de la vie, afin d'être sauvés.

Je ne pense pas, en effet, que vous l'ignoriez : L'Église vivante, c'est le corps du Christ. Car il est dit dans l'Écriture : Dieu créa l'homme. Il le créa homme et femme. L'homme, c'est le Christ. La femme, c'est l'Église. Or, les livres des prophètes et les Apôtres disent aussi que l'Église n'est pas de ce temps, mais qu'elle vient d'en haut ; elle était spirituelle, comme notre Jésus, et elle s'est manifestée dans les derniers temps pour nous sauver.

Or, cette Église, qui est spirituelle, s'est manifestée dans la chair du Christ pour nous montrer que, si nous la gardons fidèlement dans notre chair, nous la recevrons dans le Saint-Esprit car cette chair est l'image de l'esprit. Nul ne peut, après avoir gâché l'image, participer au modèle. Voilà ce que cela signifie, mes frères : gardez la chair, pour participer à l'esprit. Or, si nous disons que la chair, c’est l'Église, et que l'Esprit, c'est le Christ, il s'ensuit donc qu'outrager la chair, c'est outrager l'Église. Celui qui agit ainsi, ne participera pas à l'Esprit, c'est-à-dire au Christ. C'est à une telle vie, à une telle immortalité, que la chair peut participer. Si elle est unie au Saint-Esprit, et nul ne peut expliquer, nul ne peut dire tout ce que le Seigneur a préparé pour ses élus.
shazam
Homélie du II° siècle
« En attendant le bonheur que nous espérons
quand se manifestera la gloire de Jésus Christ »

Mes frères, faisons la volonté du Père : il nous a appelés afin que nous vivions et que nous recherchions la vertu avec plus d'ardeur. Rejetons la malice qui marche en tête de tous les péchés et fuyons l'impiété pour ne pas nous laisser assaillir par toutes sortes de maux. Car …Plus
Homélie du II° siècle

« En attendant le bonheur que nous espérons
quand se manifestera la gloire de Jésus Christ »


Mes frères, faisons la volonté du Père : il nous a appelés afin que nous vivions et que nous recherchions la vertu avec plus d'ardeur. Rejetons la malice qui marche en tête de tous les péchés et fuyons l'impiété pour ne pas nous laisser assaillir par toutes sortes de maux. Car si nous cherchons à faire le bien, c'est la paix qui nous escortera. Voilà pourquoi elle ne peut être rencontrée par les hommes qui se laissent égarer par des craintes humaines et qui préfèrent la jouissance d'ici-bas à la promesse future. Ils ignorent en effet quels tourments implique la jouissance d'ici-bas, et quelles délices implique la promesse future. Si encore ils étaient seuls à se conduire ainsi, on pourrait le supporter, mais ils s'obstinent à enseigner le mal à des âmes innocentes, sans savoir qu'ils recevront un double châtiment : pour eux et pour leurs disciples.

Quant à nous, servons Dieu avec un cœur pur, et nous serons justes ; mais si nous ne le servons pas, parce que nous ne croyons pas à sa promesse, nous serons misérables. Comme dit un prophète : Misérables, ceux dont l'âme est partagée, dont le cœur est hésitant et qui disent : Nous avons entendu dire tout cela au temps de nos pères, mais nous avons attendu jour après jour, et nous n'avons rien vu. Insensés ! comparez-vous à un arbre, la vigne par exemple : tout d'abord elle perd ses feuilles, puis le bourgeon apparaît, ensuite le raisin vert, enfin la grappe mûre. C'est ainsi que notre peuple subit des troubles et des épreuves, mais ensuite, il recevra le bonheur.

Ainsi, mes frères, n'ayons pas un cœur partagé, mais persévérons dans l'espérance afin de toucher notre salaire. Car il est fidèle celui qui a promis de rendre à chacun selon ses œuvres. Si nous avons pratiqué la justice devant Dieu, nous entrerons dans son Royaume et nous recevrons les biens promis, ceux que l'oreille n'a pas entendus, que l'œil n'a pas connus, que le cœur de l'homme ne peut concevoir.

Attendons à chaque instant le royaume de Dieu, dans la charité et la justice, puisque nous ignorons le jour de la manifestation de Dieu. ~

Dès maintenant donc, mes frères, convertissons-nous, observons la sobriété qui favorise le bien, car nous sommes remplis de folie et de malice. Effaçons nos péchés anciens et faisons notre salut en nous convertissant du fond de l'âme. Ne soyons pas des flatteurs, ne cherchons pas à plaire seulement à nos frères, mais aussi à ceux du dehors, en vue de la justice, pour éviter que le Nom divin soit blasphémé à cause de nous.
shazam
Homélie du II° siècle
« Marchez, tant que vous avez la lumière »

Aussi longtemps que nous vivons sur terre, convertissons-nous. Nous sommes de l'argile dans la main de l'artisan. Le potier, s'il fait un vase qui se déforme ou qui se brise entre ses mains, le modèle de nouveau ; mais s'il l'a déjà mis au four, il ne pourra plus rien faire pour lui. Nous aussi, tandis que nous sommes en ce monde …Plus
Homélie du II° siècle

« Marchez, tant que vous avez la lumière »


Aussi longtemps que nous vivons sur terre, convertissons-nous. Nous sommes de l'argile dans la main de l'artisan. Le potier, s'il fait un vase qui se déforme ou qui se brise entre ses mains, le modèle de nouveau ; mais s'il l'a déjà mis au four, il ne pourra plus rien faire pour lui. Nous aussi, tandis que nous sommes en ce monde, convertissons-nous de tout notre cœur, en renonçant au mal que nous avons commis dans cette vie charnelle, afin d'être sauvés par le Seigneur, tandis que nous avons encore le temps de nous convertir.

Car lorsque nous serons sortis de ce monde, nous ne pourrons plus, là-bas, confesser nos fautes et nous convertir. Ainsi, mes frères, c'est en faisant la volonté du Père, en gardant la chasteté, et en observant les préceptes du Seigneur, que nous obtiendrons la vie éternelle. Le Seigneur dit, en effet, dans l'Évangile : Si vous n'avez pas gardé de petites choses, qui vous en confiera de grandes ? Je vous le dis donc : celui qui est digne de confiance en peu de choses l'est aussi pour beaucoup. Il veut donc dire ceci : Gardez la pureté dans votre chair, gardez sans tache le sceau de votre baptême, afin que nous recevions la vie éternelle.

Que personne d'entre vous ne dise que cette chair ne sera pas jugée, et qu'elle ne ressuscitera pas. Reconnaissez-le : comment avez-vous été sauvés, comment avez-vous retrouvé la vue, sinon tandis que vous viviez dans cette chair ? Il faut donc que nous gardions notre chair comme étant le temple de Dieu. De même que dans cette chair vous avez été appelés, de même est-ce dans cette chair que vous devez vous en aller. Si le Christ Seigneur, qui nous a sauvés, alors qu'il était d'abord esprit, s'est fait chair pour nous appeler, c'est aussi dans cette chair que nous recevrons la récompense.

Aimons-nous donc les uns les autres, afin de nous en aller tous ensemble dans le royaume de Dieu. Tandis que nous avons le temps de guérir, remettons-nous à Dieu pour qu'il nous soigne, et donnons-lui ses honoraires. Lesquels ? La conversion d'un cœur sincère. Car il sait toutes choses d'avance, et il connaît tout ce qu'il y a dans notre cœur. Donnons-lui donc la louange, non pas seulement celle de notre bouche, mais aussi celle de notre cœur, afin qu'il nous accueille comme des fils. Car le Seigneur a dit : Mes frères, ce sont ceux qui font la volonté de mon Père.
shazam
Que la fin nous illumine
Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres,
laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens,
vouer ma faiblesse et ma force à la lumière :
et que je sois changé en éclair à la fin.
Moins il y a d’avidité et de faconde
en nos propos, mieux on les néglige pour voir
jusque dans leur hésitation briller le monde
entre le matin ivre et la légèreté du soir.
Moins nos …Plus
Que la fin nous illumine

Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres,
laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens,
vouer ma faiblesse et ma force à la lumière :
et que je sois changé en éclair à la fin.

Moins il y a d’avidité et de faconde
en nos propos, mieux on les néglige pour voir
jusque dans leur hésitation briller le monde
entre le matin ivre et la légèreté du soir.

Moins nos larmes apparaîtront brouillant nos yeux
et nos personnes par la crainte garrottées,
plus les regards iront s’éclaircissant et mieux
les égarés verront les portes enterrées.

L’effacement soit ma façon de resplendir,
la pauvreté surcharge de fruits notre table,
la mort, prochaine ou vague selon son désir,
soit l’aliment de la lumière inépuisable.

-

Philippe Jacottet
Poète mais également traducteur, notamment de poésie allemande (Goethe, Hölderlin, Rilke) et italienne (Leopardi, Ungaretti).
(juin 1925 + février 2021)
shazam
Veni, Sancte
« Esprit-Saint, descendez en » ceux
Qui raillent l’antique cantique
Où les simples mettent leurs vœux
Sur la plus naïve musique.
Versez les sept dons de la foi,
Versez, « esprit d’intelligence »,
Dans les âmes toutes au moi
Surtout l’amour et l’indulgence
Et le goût de la pauvreté
Tant des autres que de soi-même :
Qu’ils comprennent la charité
Puisqu’ils sont l’élite et la crème. …Plus
Veni, Sancte

« Esprit-Saint, descendez en » ceux
Qui raillent l’antique cantique
Où les simples mettent leurs vœux
Sur la plus naïve musique.

Versez les sept dons de la foi,
Versez, « esprit d’intelligence »,
Dans les âmes toutes au moi
Surtout l’amour et l’indulgence

Et le goût de la pauvreté
Tant des autres que de soi-même :
Qu’ils comprennent la charité
Puisqu’ils sont l’élite et la crème.

Qu’ils estiment leur rire sot,
Visant, non le dogme immuable.
Mais l’humble et le faible (un assaut
Dont le capitaine est le Diable).

Au lieu d’ainsi le profaner,
Ce cantique de nos ancêtres,
Qu’ils le méditent, pour donner
Le bon exemple, eux, les grands maîtres.

Et, tandis qu’ils seront en train
D’édifier le paupérisme
D’esprit et d’argent, qu’ils réin-
Tègrent un peu le Catéchisme.

Paul Verlaine, Liturgies intimes, 1892.

Sanctus

Saint est l’homme au sortir du baptême,
Petit enfant humble et ne tétant pas même,
Et si pur alors qu’il est la pureté suprême.

Saint est l’homme après l’Eucharistie.
La chair de Jésus a sa chair investie
De force sage et de divine modestie.

Saint l’homme quand clos ses jours débiles,
Dans l’heur et dans le pardon des Saintes Huiles,
Et l’essor soudain vers des séjours enfin tranquilles.

Les cieux sont pleins, Juste, de ta gloire.
La terre en bas vénérera ta mémoire,
Béni soit celui qui vient au Nom qu’il nous faut croire !

Hosanna sur terre et dans les cieux.
Deux fois hosanna pour l’homme glorieux !
Trois fois hosanna pour Dieu miséricordieux.

Paul Verlaine, Liturgies intimes, 1892.
-

Archétype du poète maudit - notion qu'il a lui-même forgée dans son essai de 1884 et 1888 -, Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante.

Verlaine, emprisonné pour avoir tiré au revolver sur le poignet de Arthur Rimbaud qu'il appelle son « époux infernal », renoue avec le catholicisme de son enfance.

Sagesse est le titre du cinquième recueil poétique en vers de Paul Verlaine, publié en novembre 1880 à la Société générale de librairie catholique ; recueil inaugurant le triptyque poétique religieux poursuivi par Amour (1888) et achevé par Bonheur (1891).

Son triptyque poétique religieux marque le retour de l'auteur sur la scène littéraire après plus de sept années d'absence, marquées par son incarcération et sa conversion au catholicisme en 1874.

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Il leur dit alors cette parabole :

" Lequel d'entre vous, s'il a cent brebis et vient à en perdre une, n'abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s'en aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ?

Et, quand il l'a retrouvée, il la met, tout joyeux, sur ses épaules
et, de retour chez lui, il assemble amis et voisins et leur dit : "Réjouissez-vous avec moi, car je l'ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! "

C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir.

( La Bible de Jérusalem, Luc 15,3-15,7 )
shazam
Paroles de saint Charbel
Père Hanna Skandar
Artège Editions
Pour Dieu, le commencement de la création et la fin de l’univers s’effectuent ensemble, dans le présent. Si vous sanctifiez le moment présent de votre vie par l’amour, vous réaliserez le mystère de l’éternité.
Par l’amour, l’homme demeure éternellement en Dieu.
Comme la lumière montre aux yeux ce qui existe, ainsi le Christ révèle …Plus
Paroles de saint Charbel

Père Hanna Skandar
Artège Editions

Pour Dieu, le commencement de la création et la fin de l’univers s’effectuent ensemble, dans le présent. Si vous sanctifiez le moment présent de votre vie par l’amour, vous réaliserez le mystère de l’éternité.
Par l’amour, l’homme demeure éternellement en Dieu.

Comme la lumière montre aux yeux ce qui existe, ainsi le Christ révèle-t-il l’existence à l’esprit et au cœur. Sans la lumière, l’œil de l’homme ne voit pas ce qui existe. Sans le Christ, l’homme ne voit pas l’existence.

Parfumez-vous de l’odeur des chênes et du thym. Ne portez pas les couleurs de ce monde et n’exhalez pas ses odeurs.
Les actions de la main de Dieu en vous sont plus importantes que tout ce dont le monde vous revêtira et qui passera.
Marchez d’un pas ferme sur le chemin de la sainteté. Laissez le Christ vivre en vous, alors vous vivrez dans le cœur du mystère de l’univers, dans la source de lumière.

L’homme est une partie d’un Tout. Cette partie doit écouter ce Tout, comme une goutte d’eau dans le fleuve. La goutte ne peut pas être un fleuve, même si elle contient tout ce qui compose le fleuve. Ce dernier est formé de tant de gouttes d’eau qui toutes suivent le même mouvement. La goutte d’eau seule dans un ensemble est un fleuve mais si elle s’en retire, elle n’est qu’une goutte.
Prêtez l’oreille au processus de l’univers dont vous faites partie, vous entendrez qu’il est en pèlerinage vers le cœur du Père, comme l’écoulement du fleuve vers la mer. N’acceptez pas d’être en dehors de ce mouvement. La goutte d’eau qui sort de son cours ne peut pas se verser dans la mer.
Écoutez et comprenez la vérité, laissez-la pénétrer jusqu’à votre âme.

Estimez votre frère l’homme comme vous vous estimez. Il y a toujours en vous quelque chose de ce que vous voyez dans votre frère, parce que l’autre, c’est vous avec peu de différences. Au lieu de parler contre votre frère, allez parler avec lui, sinon gardez un silence aimable.
Ne condamnez jamais, ni ne jugez d’après ce que vos yeux voient. Vous ne pouvez pas rendre un jugement sur l’eau que vous voyez dans un verre, car, de vos yeux, vous ne pouvez pas savoir si elle est douce ou salée, potable ou fade.
À regarder de l’extérieur, les jarres de vin se ressemblent toutes, même si le vin à l’intérieur n’est pas le même.
Regardez l’extérieur avec vos yeux, mais l’intérieur avec vos cœurs. Le cœur ne condamne pas.

Ne prétendez pas avoir la connaissance absolue et bâtir ainsi des temples à la mesure de vos connaissances ; ils s’écrouleront sur vos têtes et vous tueront. La connaissance a besoin d’amour pour devenir compréhension.
Quand bien même grande est votre connaissance, vous ne pouvez pas comprendre tant que vous n’aimez pas.
L’amour est bien plus noble que l’intelligence. La logique de l’amour est bien plus sublime que celle de l’intelligence.
La connaissance sans amour manque d’âme ; elle détruit l’homme.
La terre est un globe sanctifié sur lequel Dieu de l’univers a mis pied.
Il l’a illuminé de la lumière de l’Esprit et son cœur divin veille sur lui.
Avec leur connaissance dépourvue d’amour, les hommes ont rendu la terre malade. Leur nourriture les empoisonne, leur boisson les assoiffe. Ils prennent leurs maladies pour médicaments ; l’air qu’ils respirent les étrangle, leur repas les fatigue, leur paix les angoisse, leur joie les chagrine, leur bonheur les martyrise, leur vérité est une illusion et leur illusion est vérité, leur lumière, obscurité.

Les hommes possèdent plus de connaissances que de sagesse.
Leurs théories sont devenues dans leurs esprits comme le brouillard sur les montagnes et dans les vallées,
elles les empêchent de voir les choses telles qu’elles sont.
Leurs théories leur dérobent la vue.
Leurs bâtisses s’élèvent, leur moralité s’abaisse.
Leurs biens augmentent, leurs valeurs diminuent.
Leurs discours se multiplient, leurs prières s’amoindrissent.
Leurs intérêts s’approfondissent, leurs relations se distendent,
leurs façades débordent, leurs intérieurs s’appauvrissent.
Leurs routes s’élargissent, leurs visions se rétrécissent.
Leurs chemins sont nombreux,
mais ils ne les mènent pas les uns chez les autres.
Leurs moyens de communication sont multiples,
mais ils ne les aident pas à communiquer les uns avec les autres.
Leurs lits sont spacieux et confortables,
mais leurs familles sont peu nombreuses, désintégrées et épuisées.
Ils savent accélérer, sans savoir attendre.
Ils courent pour assurer leur vie, oubliant de gérer leur vie.
Ils se pressent vers l’extérieur et négligent l’intérieur.
Ils sont des prisonniers qui s’enorgueillissent du confort de leurs prisons,
des égarés qui se vantent des distances qu’ils traversent,
des morts qui se flattent par le luxe de leurs tombeaux.
Ils meurent de faim alors qu’ils sont assis près du pétrin,
des pauvres, toutefois assis sur des trésors qu’ils ont enfouis eux-mêmes.

Vous coupez les bois, vous les entassez, vous allumez le feu, vous l’alimentez pour vous y jeter,
et vous vous étonnez d’en être brûlés ! L’humanité est égarée, l’homme est malade et le monde prend feu.

Dieu est amour, il est le but et le guide de cette humanité égarée.
Le Christ est le remède de l’homme malade. C’est l’eau du baptême en Esprit qui éteint l’incendie dans le monde.

Fondez toute connaissance sur le Christ, toute connaissance bâtie en dehors du fondement du Christ, vous condamne.
Toute connaissance sans âme passe pour ignorance.

Rencontrez-vous les uns les autres,
regardez-vous les uns les autres,
écoutez-vous les uns les autres,
saluez-vous les uns les autres,
consolez-vous les uns les autres par des paroles charitables et solides,
sortez de vous-mêmes pour vous rejoindre les uns les autres,
embrassez-vous les uns les autres dans l’amour du Christ,
travaillez dans le champ du Seigneur sans fatigue, ni ennui.

Que le son de vos pioches remplisse les vallées et domine le vacarme du monde,
et celui de vos faucilles rappelle aux gens la moisson.
Que vos prières fendent les rocs sourds et fassent jaillir les sources muettes.
Les rocs entendent la prière,
les sources en parlent et tous ensemble prient et glorifient Dieu.
-
Charbel Makhlouf (1828 + 1898)
shazam
Allons réveiller l’univers !
Je ne puis me contenir : j’ai une paix, une joie si grandes ! Je suis en Dieu et Dieu est en moi. Je sens que toutes les créatures , les arbres , les fleurs , sont à Dieu et aussi à moi… Je voudrais un cœur plus grand que l’univers !
Tout le monde dort . Et Dieu si rempli de bonté , si grand , si digne de louanges , on l’oublie !..Personne ne pense à lui !… Vois …Plus
Allons réveiller l’univers !

Je ne puis me contenir : j’ai une paix, une joie si grandes ! Je suis en Dieu et Dieu est en moi. Je sens que toutes les créatures , les arbres , les fleurs , sont à Dieu et aussi à moi… Je voudrais un cœur plus grand que l’univers !
Tout le monde dort . Et Dieu si rempli de bonté , si grand , si digne de louanges , on l’oublie !..Personne ne pense à lui !… Vois, la nature le loue ; le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue ; et l’homme qui connaît ses bienfaits, qui devrait le louer il dort !
Allons ! Allons réveiller l’univers !

Jésus

Quand Jésus regarde ses élus, son regard fait fondre le cœur. Oh ! ce regard ! Le Seigneur frappe à toutes les portes ; personne ne veut lui ouvrir ; il appelle, personne ne répond ; il attend, personne ne vient… Dédommagez-le ; ouvrez-lui votre cœur ; faites-le entrer dedans ; donnez-lui tout. Ne pensez qu’à lui, n’aimez que lui, faites tout pour lui…
Quand je vois Jésus, mon cœur est déchiré. Il a dit, ce Seigneur : Le Maître n’oublie pas sa servante, mais la servante oublie son Maître… Jésus n’est pas connu, Jésus n’est pas aimé !… Je voudrais être oiseau pour courir tout l’univers, pour crier : Vous seul, vous seul, mon Dieu !…
Il est doux d’entendre parler de Jésus, mais plus doux d’entendre Jésus lui-même… Il est doux de penser à Jésus, mais plus doux de le posséder… Il est doux de prêter l’oreille à Jésus, mais plus doux de faire sa volonté…

Esprit Saint, venez, éclairez-moi

La Prière de la Bienheureuse Mariam Baouardy
Esprit Saint, venez,
éclairez-moi pour trouver la Source où je dois me désaltérer.
Venez, ma Consolation ;
venez, ma Joie ; venez, ma Paix, ma Force, ma Lumière.

Esprit-Saint, inspirez-moi ;
Amour de Dieu, consumez-moi ; au vrai chemin conduisez-moi ;
Source de paix, Lumière, venez m’éclairer.
J’ai faim, venez me nourrir ;

j’ai soif, venez me désaltérer ;
je suis aveugle, venez m’enrichir ;
je suis ignorante, venez m’instruire.
Esprit-Saint, je m’abandonne à Vous…

Amen.

Bienheureuse Sœur Marie de Jésus Crucifié
Mariam Baouardy مريم العذراء البواردي
(1846 + 1878)

-

Icône de la Bienheureuse Mariam de Bethléem en lévitation au sommet d'un tilleul.
shazam
Ayez pitié, mon Dieu, de ceux qui se sont chargés de la croix des autres
« Ayez pitié, mon Dieu, de ceux qui se sont chargés de la croix des autres, de ceux qui se sont faits des sauveurs.
Sauveur de tous,
Donnez au médecin la Lumière.
Éclairez-le dans l'obscurité d'autrui, pour qu'obligé de pénétrer dans le secret des corps et des âmes, il ne se trompe pas de route et ne blesse rien en passant. …Plus
Ayez pitié, mon Dieu, de ceux qui se sont chargés de la croix des autres

« Ayez pitié, mon Dieu, de ceux qui se sont chargés de la croix des autres, de ceux qui se sont faits des sauveurs.
Sauveur de tous,

Donnez au médecin la Lumière.
Éclairez-le dans l'obscurité d'autrui, pour qu'obligé de pénétrer dans le secret des corps et des âmes, il ne se trompe pas de route et ne blesse rien en passant.

Donnez au médecin l'Amour, pour que, chargé de sa propre peine et sans refuge peut-être pour lui-même, il trouve toujours en soi une douceur, un abri, une force pour le désespéré qui l'attend.

Donnez au médecin la Grâce, pour qu'en son plus mauvais moment, dans son incertitude, sa faiblesse d'homme, son trouble, il reste toujours assez sage, toujours assez bon, toujours assez pur, digne de la douleur sacrée dont la foi s'est donnée à lui.

Donnez au médecin la Fidélité dans la Miséricorde, pour qu'il n'oublie pas, n'abandonne jamais le moindre des misérables qui à lui se fie.

Donnez-lui la Force, ô mon Dieu, pour que le poids de tous ne vienne pas trop l'accabler, pour que la détresse qu'il porte n'atteigne pas trop sa joie, pour que la blessure qu'il panse ne lui fasse pas de mal.

Ainsi soit-il. »

-

Prière de Marie Noël Rouget pour les malades – « Notes intimes » (p. 49)
Marie Noelle Rouget (1883 + 1967), dite la « fauvette d'Auxerre »,
Poète et écrivain française profondément Catholique.
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J’allai à Lourdes
J’allai à Lourdes par le chemin de fer, le long du gave qui est bleu comme l’air.
Au soleil les montagnes semblaient d’étain. Et l’on chantait : sauvez ! sauvez ! dans le train.
Il y avait un monde fou, exalté, plein de poussière et du soleil d’été.
Des malheureux avec le ventre en avant étendaient leurs bras, priaient en les tordant.
Et dans une chaire, où était du drap …Plus
J’allai à Lourdes

J’allai à Lourdes par le chemin de fer, le long du gave qui est bleu comme l’air.
Au soleil les montagnes semblaient d’étain. Et l’on chantait : sauvez ! sauvez ! dans le train.

Il y avait un monde fou, exalté, plein de poussière et du soleil d’été.
Des malheureux avec le ventre en avant étendaient leurs bras, priaient en les tordant.

Et dans une chaire, où était du drap bleu, Un prêtre disait : « un chapelet à Dieu ! »
Et un groupe de femmes, parfois passait, qui chantait : sauvez ! sauvez ! sauvez ! sauvez !

Et la procession chantait. Les drapeaux se penchaient avec leur devises en or.
Le soleil était blanc sur les escaliers. dans l’air bleu, sur les clochers déchiquetés.

Mais sur un brancard, portée par ses parents, son pauvre père tête nue et priant, et ses frères qui disaient : « ainsi soit-il »,
une jeune fille sur le point de mourir.

Oh ! qu’elle était belle ! elle avait dix-huit ans, et elle souriait ; elle était en blanc.
Et la procession chantait.
Les drapeaux se penchaient avec leurs devises en or.

Moi je serrais les dents pour ne pas pleurer, et cette fille, je me sentais l’aimer. Oh ! elle m’a regardé un grand moment, une rose blanche en main, souriant. Mais maintenant où es-tu ? dis, où es-tu ? Es-tu morte ? je t’aime, toi qui m’as vu.

Si tu existes, Dieu, ne la tue pas : elle avait des mains blanches, de minces bras.
Dieu, ne la tue pas ! — et ne serait-ce que pour son père nu-tête qui priait Dieu.

-

Francis Jammes, 1889 (1868 + 1938)
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Le bon ange
A la garde de notre âme,
Dieu place auprès de chacun
Un esprit bon, pur et saint,
Dont le nom est ange.
Je promets de vous être obéissant,
A vous, mon ange affectueux,
Et de fermer entièrement à Satan
La porte de mon âme.
Le bon chemin, pauvre aveugle que je suis,
Je ne le connais pas du mauvais.
Éclairez-moi avec votre clarté,
Ange, mon frère.
Ange, appuyez-moi de votre bras ;
Si …Plus
Le bon ange

A la garde de notre âme,
Dieu place auprès de chacun
Un esprit bon, pur et saint,
Dont le nom est ange.

Je promets de vous être obéissant,
A vous, mon ange affectueux,
Et de fermer entièrement à Satan
La porte de mon âme.

Le bon chemin, pauvre aveugle que je suis,
Je ne le connais pas du mauvais.
Éclairez-moi avec votre clarté,
Ange, mon frère.

Ange, appuyez-moi de votre bras ;
Si vous ne me soutenez pas, je ne puis que tomber.
De Lucifer je ne fais aucun cas,
Avec vous, mon frère.

Quand je serai sollicité au mal,
Élevez la voix et dites-moi :
Mon frère, oh ! Que fais-tu ?
Sauve ton âme !

Quand je trouverai dure la loi
Qu’il faut suivre pour être chrétien,
Dites : encore un moment de tristesse…
Dans peu… le ciel !

Mon bon ange, mille foi merci !
Merci pour votre charité !
De mon côté, je peux vous aimer
Jusqu’à mon dernier soupir.

Je veux avec vous m’envoler au ciel,
A votre chant unir mon chant ;
Éternellement je veux aussi
Louer mon Dieu !

Les enfants

Mère de la Vierge, Dame sainte Anne,
Vous êtes aussi la mère des Bretons ;
Notre père vous aime, priez donc pour lui ;
Pour lui priez, sa vie sera sauvée !

Nous faisons le vœu d’aller à votre chapelle,
Avec notre pauvre mère et notre père, nu-pieds,
Sans dire mot, à jeûn et nu-tête !
Nous ferons à genoux le tour de la chapelle !

- Chose merveilleuse ! Le mauvais temps se tait !
Le pauvre pêcheur ne perd pas la vie !
- Dans nos dangers, prions toujours les saints ;
Élevons toujours notre cœur vers Dieu.

-
Extraits de :
Dieu et mon pays, poésies bretonnes, avec la traduction littérale en regard, 1844.
Doué ha mem bro = Dieu et mon pays : poésies bretonnes ...
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Livre de la sagesse
Ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple, car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui. Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et sa puissance confond les insensés qui la provoquent. Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter …Plus
Livre de la sagesse

Ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple, car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui. Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et sa puissance confond les insensés qui la provoquent. Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché.
L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survient l’injustice, il la confond. La Sagesse est un esprit ami des hommes, mais elle ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles ; car Dieu scrute ses reins, avec clairvoyance il observe son cœur, il écoute les propos de sa bouche.1,1-6

Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires.
Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. 2,17-19
C’est ainsi que raisonnent ces gens-là, mais ils s’égarent ; leur méchanceté les a rendus aveugles. Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n’estiment pas qu’une âme irréprochable puisse être glorifiée. 2,21-22

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prise sur eux. 3,1
Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus.3,9
Misérables, ceux qui tiennent pour rien la sagesse et sa discipline de vie : vide est leur espérance, vaines leurs fatigues, inutiles leurs œuvres 3,11

Même s’il meurt avant l’âge, le juste trouvera le repos. La dignité du vieillard ne tient pas au grand âge, elle ne se mesure pas au nombre des années. Pour l’homme, la sagesse tient lieu de cheveux blancs, une vie sans tache vaut une longue vieillesse. 4,7-9

Alors le juste se tiendra debout, plein d’assurance, en présence de ceux qui l’ont opprimé, de ceux qui méprisaient sa peine. À sa vue, ils seront pris d’une peur épouvantable, sidérés de le voir sauvé contre toute attente ; saisis par le remords, ils se diront entre eux, la gorge serrée, incapables de reprendre souffle : « Le voilà, celui que nous tournions jadis en ridicule ! Nous en faisions la cible de nos sarcasmes, fous que nous étions ! Nous trouvions absurde sa manière de vivre et infâme sa mort ! Pourquoi est-il compté parmi les fils de Dieu ? Pourquoi partage-t-il le sort des saints ? En fait, nous nous sommes égarés loin du chemin de la vérité, la lumière de la justice ne nous a pas éclairés et le soleil ne s’est pas levé sur nous. Nous nous sommes soûlés d’injustice, sur les sentiers de perdition, nous avons traversé des déserts impraticables, mais le chemin du Seigneur, nous ne l’avons pas connu. À quoi nous a servi l’orgueil, et que nous ont rapporté la richesse et la prétention. 5,1-8

Ceux qui observent saintement les lois saintes seront reconnus saints, et ceux qui s’en instruisent y trouveront leur défense.
Recherchez mes paroles, désirez-les ; elles feront votre éducation.
La Sagesse est resplendissante, elle ne se flétrit pas.
Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent.
Elle devance leurs désirs en se faisant connaître la première.
Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte.
Penser à elle est la perfection du discernement, et celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci.
Elle va et vient à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ; au détour des sentiers, elle leur apparaît avec un visage souriant ; dans chacune de leurs pensées, elle vient à leur rencontre.
Le commencement de la Sagesse, c’est le désir vrai d’être instruit ;
le souci de l’instruction, c’est l’amour ;
l’amour, c’est de garder ses lois ;
observer les lois, c’est l’assurance de l’incorruptibilité,
et l’incorruptibilité rend proche de Dieu.
Ainsi le désir de la Sagesse élève à la royauté. 6,10-20

Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ; je l’ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s’éteint pas. 7,10
Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide ; perçant, net, clair et intact ; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes ; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, pénétrant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.
La Sagesse, en effet, se meut d’un mouvement qui surpasse tous les autres ; elle traverse et pénètre toute chose à cause de sa pureté.
Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, l’émanation toute pure de la gloire du Souverain de l’univers ; aussi rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est le rayonnement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté. 7,22-26

C’est elle que j’ai aimée et recherchée depuis ma jeunesse, j’ai cherché à la prendre pour épouse, je suis devenu l’amant de sa beauté.
Elle manifeste la gloire de sa propre naissance puisqu’elle partage la vie de Dieu, et que le maître de l’univers lui a donné son amour.
Elle est initiée aux mystères de la science de Dieu, c’est elle qui décide de ses œuvres.
Si la richesse est un bien désirable en cette vie, qu’y a-t-il de plus riche que la Sagesse, elle qui met en œuvre toutes choses ?
Si l’intelligence humaine peut accomplir une œuvre, qui, plus que la Sagesse, est l’artisan de l’univers ? Veut-on devenir juste ?
Les labeurs de la Sagesse produisent les vertus : elle enseigne la tempérance et la prudence, la justice et la force d’âme, et rien n’est plus utile aux hommes dans l’existence. 8,2-7

Le plus accompli des enfants des hommes, s’il lui manque la Sagesse que tu donnes, sera compté pour rien. 9,6
Et qui aurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? 9,17

De nature, ils sont inconsistants, tous ces gens qui restent dans l’ignorance de Dieu : à partir de ce qu’ils voient de bon, ils n’ont pas été capables de connaître Celui qui est ; en examinant ses œuvres, ils n’ont pas reconnu l’Artisan.
Mais c’est le feu, le vent, la brise légère, la ronde des étoiles, la violence des flots, les luminaires du ciel gouvernant le cours du monde, qu’ils ont regardés comme des dieux.
S’ils les ont pris pour des dieux, sous le charme de leur beauté, ils doivent savoir combien le Maître de ces choses leur est supérieur, car l’Auteur même de la beauté est leur créateur. Et si c’est leur puissance et leur efficacité qui les ont frappés, ils doivent comprendre, à partir de ces choses, combien est plus puissant Celui qui les a faites.
Car à travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler, par analogie, leur Auteur. Et pourtant, ces hommes ne méritent qu’un blâme léger ; car c’est peut-être en cherchant Dieu et voulant le trouver, qu’ils se sont égarés : plongés au milieu de ses œuvres, ils poursuivent leur recherche et se laissent prendre aux apparences : ce qui s’offre à leurs yeux est si beau !
Encore une fois, ils n’ont pas d’excuse. S’ils ont poussé la science à un degré tel qu’ils sont capables d’avoir une idée sur le cours éternel des choses, comment n’ont-ils pas découvert plus vite Celui qui en est le Maître ? Mais malheureux, car ils espèrent en des choses mortes, ceux qui ont appelé « divinités » des ouvrages de mains humaines, de l’or et de l’argent travaillés avec art, figurant des êtres vivants, ou une pierre quelconque, ouvrage d’une main d’autrefois ! 13,1-9
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Ben Sira le sage
La source de la sagesse, c’est la parole de Dieu au plus haut des cieux. Ses chemins sont les commandements éternels. 1,5
L’amour du Seigneur est une éminente sagesse ; Dieu en accorde une part à ceux dont il veut se laisser voir.1,10
La sagesse commence avec la crainte du Seigneur 1,14
Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute. Qui …Plus
Ben Sira le sage

La source de la sagesse, c’est la parole de Dieu au plus haut des cieux. Ses chemins sont les commandements éternels. 1,5
L’amour du Seigneur est une éminente sagesse ; Dieu en accorde une part à ceux dont il veut se laisser voir.1,10
La sagesse commence avec la crainte du Seigneur 1,14
Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute. Qui a de la patience résistera autant qu’il le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue. 1,22-23
Désires-tu la sagesse ? Garde les commandements, et le Seigneur la conduira vers toi. Car la crainte du Seigneur est sagesse et instruction ; la douceur et la fidélité attirent sa faveur. 1,26-27

Mon fils, si tu viens te mettre au service du Seigneur, prépare-toi à subir l’épreuve ; fais-toi un cœur droit, et tiens bon ; ne t’agite pas à l’heure de l’adversité. Attache-toi au Seigneur, ne l’abandonne pas, afin d’être comblé dans tes derniers jours. Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ; car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu, par le creuset de l’humiliation. 2,1-5

Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. Beaucoup sont haut placés et glorieux, mais c’est aux humbles que le Seigneur révèle ses secrets. Grande est la puissance du Seigneur, et les humbles lui rendent gloire. Ne cherche pas ce qui est trop difficile pour toi, ne scrute pas ce qui est au-dessus de tes forces. Médite ce qu’on t’a prescrit : tu n’as pas à t’occuper des choses cachées. Ne sois pas curieux de ce qui te dépasse : déjà ce qu’on t’a enseigné est au-delà de l’esprit humain. Leur présomption a égaré bien des gens, leur manque de jugement a fait dévier leurs pensées. Si tes yeux n’avaient pas de prunelles, tu serais privé de lumière ; alors, si tu es dénué de science, ne te vante pas ! 3, 17-25
Un cœur endurci sera écrasé de peines, le pécheur entasse péché sur péché. La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ; l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. 3,27-29

Sois sur tes gardes, évite le mal, et n’aie pas honte d’être toi-même. Car il y a une honte qui conduit au péché, et une honte qui est gloire et grâce. Ne te laisse pas impressionner, allant contre ta conscience, par l’apparence des personnes. Ne cède pas aux pressions qui te feraient tomber. Ne t’interdis pas de parler quand il le faut. et ne cache pas ta sagesse. La sagesse se reconnaît à la parole, et l’instruction, aux propos de la langue. 4,20-24
N’aie pas honte de confesser tes péchés, ne lutte pas contre le courant du fleuve. Ne t’aplatis pas devant un sot, ne te laisse pas intimider par le puissant. Lutte pour la vérité jusqu’à la mort, et le Seigneur Dieu combattra pour toi. Ne te montre pas hardi dans ton langage, mou et négligent dans tes actes. 4,26-29

Ne disperse pas à tous les vents et ne t’engage pas dans tous les sentiers, comme fait le pécheur à la langue double. Tiens fermement tes convictions et n’aie qu’une parole. Sois prompt à écouter, mais pour donner ta réponse, prends ton temps. Si tu as quelque compétence, réponds à ton prochain ; sinon, que ta main soit sur ta bouche. La gloire comme le déshonneur sont dans la parole ; la langue de l’homme peut être sa ruine. 5,9-13

Un ami fidèle, c’est un refuge assuré, celui qui le trouve a trouvé un trésor. Un ami fidèle n’a pas de prix, sa valeur est inestimable. 6,14-15
Mon fils, dès ta jeunesse, accueille l’instruction, et jusqu’à l’âge des cheveux blancs tu trouveras la sagesse. Comme celui qui laboure et fait les semailles, cultive-la et attends ses bons fruits. Tu peineras un peu pour la travailler, mais bientôt, tu mangeras de ses produits. 6,18-19
Si tu prends plaisir à écouter, tu apprendras, et si tu prêtes l’oreille, tu deviendras sage. Tiens-toi dans la compagnie des anciens ; si tu trouves un sage, attache-toi à lui. Écoute volontiers tout discours qui vient de Dieu, et ne néglige aucun proverbe sensé. Si tu vois quelqu’un de bon sens, cours vers lui dès le matin, et que tes pieds usent le seuil de sa porte. 6,33-36

Ne joue pas au juste devant le Seigneur, ni au sage devant le roi. 7,5
Humilie-toi profondément, car l’impie aura pour châtiment le feu et les vers. 7,17
Ne te détourne pas de ceux qui pleurent, afflige-toi avec les affligés. 7,34

Ne te dispute pas avec un bavard : tu ne ferais qu’entasser du bois sur son feu. 8,4
Ne te dispute pas avec un coléreux, et ne t’engage pas avec lui dans un lieu désert, car le sang compte pour rien à ses yeux ; là où il n’y a plus de secours, il t’abattra. 8,16
N’ouvre pas ton cœur au premier venu, il ne t’en saurait aucun gré. 8,19

N’envie pas la réussite du pécheur, tu ne sais pas comment il finira. 9,11
Aime à t’entretenir avec les gens intelligents, et consacre tes conversations à la loi du Très-Haut. 9,15

Ne garde pas rancune au prochain, quels que soient ses torts, et ne fais rien dans un mouvement de violence. Aux yeux du Seigneur et de l’homme, l’orgueil est odieux ; pour tous deux l’injustice est une faute. 10,6-7

Ne blâme pas avant de t’être informé, réfléchis d’abord, et tu pourras critiquer. Ne réponds pas avant d’avoir écouté, et n’interromps pas celui qui parle. Ne t’enflamme pas dans une affaire qui ne te regarde pas, ne prends pas parti dans une querelle de pécheurs. 11,9

Comme la perdrix qui sert d’appât dans une cage, tel est le cœur de l’orgueilleux : comme un espion, il guette et attend ta chute. Qui touche à du goudron se salit, qui fréquente un orgueilleux lui devient semblable. 13,1
Le riche commet une injustice, et c’est lui qui se fâche ! Le pauvre subit l’injustice, et il doit encore demander pardon. Tant que tu lui es utile, le riche se sert de toi ; mais quand tu seras dans le besoin, il te laissera tomber. 13,3-4
Fais attention : ne te laisse pas abuser ni humilier par ta naïveté. 13,8
Quelle paix possible entre l’hyène et le chien ? Quelle paix entre le riche et le pauvre ? L’âne sauvage du désert est la proie des lions, comme le pauvre est la pâture des riches. L’orgueilleux déteste l’humiliation, comme le riche déteste le pauvre. Que chancelle un riche, il est soutenu par ses amis ; que tombe un pauvre, il est repoussé par les siens. Quand le riche fait un faux pas, il trouve beaucoup d’appuis ; s’il dit des sottises, on lui donne raison. Mais quand un petit trébuche, on lui fait des reproches ; même s’il a des choses sensées à dire, on ne lui en donne pas l’occasion. Quand le riche prend la parole, tous font silence et portent son discours aux nues. Si le pauvre veut s’exprimer, on demande : « Qui est-ce ? » et s’il bute sur un mot, on l’enfonce. 13, 18-23

Jamais les insensés n’atteindront la Sagesse, les pécheurs ne la verront pas. Elle se tient loin de l’orgueil, et les menteurs ne songent pas à elle. La louange sonne faux dans la bouche du pécheur, parce que le Seigneur ne l’y a pas placée. C’est la Sagesse qui fait jaillir la louange, et le Seigneur la mène à bien. 15,7-9

Mon fils, quand tu fais le bien, n’y joins pas le reproche, et quand tu donnes, n’ajoute pas des paroles amères. La rosée ne rafraîchit-elle pas dans la chaleur brûlante ? De même, une parole peut faire plus de bien qu’un cadeau. Ne vois-tu pas qu’une parole vaut mieux qu’un cadeau somptueux ? L’homme généreux unit l’une à l’autre. Le sot montre sa mesquinerie par ses reproches 18,15-17

On peut déraper bien malgré soi : qui n’a jamais péché par sa langue ? 19,16
qui manque de sagesse est toujours insensé ; 19,23
On reconnaît un homme à son aspect ; à l’expression du visage, on reconnaît quelqu’un d’avisé. La manière dont quelqu’un s’habille, sa façon de rire et sa démarche révèlent ce qu’il est. 19,29-30

Certains reproches sont intempestifs ; certains silences dénotent quelqu’un d’intelligent. Mieux vaut s’expliquer que rester en colère. Qui avoue ses faiblesses évite d’être humilié. Qui veut établir la justice par la violence est comme l’eunuque qui voudrait déflorer une jeune fille. Tel se montre sage en gardant le silence, tel autre se rend odieux par son bavardage. Tel garde le silence, car il n’a rien à répondre, tel autre, par sens de l’opportunité. L’homme sage se tait jusqu’au moment opportun, que le sot, imbu de lui-même, laissera passer. Qui parle trop se rend insupportable, qui se croit tout permis devient odieux. 20, 1-8

Une parole sage vient-elle aux oreilles de qui est instruit, il l’approuve et renchérit. 21,15
Les sots n’ont de cœur que leur bouche, mais les sages n’ont de bouche que leur cœur. 21,26

Il est trois choses dont mon âme est éprise et qui sont belles devant le Seigneur et devant les hommes : la concorde entre frères, l’amitié entre proches, une femme et un homme en parfaite harmonie.
Mais il est trois sortes de personnes que mon âme déteste et dont la manière de vivre m’irrite terriblement : le pauvre plein d’orgueil, le riche qui ment et le vieillard vicieux, dépourvu de bon sens. Ce que tu n’as pas amassé dans ta jeunesse, comment le trouverais-tu dans ta vieillesse ? Qu’il est beau, à l’âge des cheveux blancs, d’avoir du jugement et, dans la vieillesse, de savoir conseiller ! Qu’elle est belle, la sagesse des anciens, de même que la réflexion et le conseil, chez les gens vénérables ! La couronne des vieillards, c’est leur grande expérience ; leur fierté, c’est la crainte du Seigneur. 25, 1-6

Quand on secoue le tamis, il reste les déchets ; de même, les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos. 27,4
La querelle des orgueilleux fera couler le sang : leurs invectives sont pénibles à entendre. 27,15
Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur est passé maître. 27,30

Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort, et demeure fidèle aux commandements. 28,6
Reste à l’écart des querelles, et tu pécheras moins, car un homme emporté attise les querelles. 28, 8

Comme le palais reconnaît une viande faisandée, le cœur avisé reconnaît les paroles mensongères. 36,24

Bien souvent, l’âme d’un homme l’avertit mieux que sept veilleurs en faction sur la hauteur. Mais, par-dessus tout, supplie le Très-Haut de diriger tes pas dans la vérité. 37, 14-15
La racine des pensées, c’est le cœur ; il en sort quatre rameaux : le bien et le mal, la vie et la mort ; et celle qui décide de tout, c’est la langue. 37, 17

Que votre âme trouve sa joie dans la miséricorde du Seigneur, n’ayez pas de honte à le louer. Accomplissez votre œuvre avant le temps fixé, et il vous donnera la récompense en son temps. 51, 29-30
shazam
Que rien ne te trouble
« Que rien ne te trouble,
Que rien ne t’épouvante,
tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience obtient tout ;
Celui qui possède Dieu
Ne manque de rien :
Dieu seul suffit. »
Élève ta pensée,
monte au ciel,
ne t'angoisse de rien,
que rien ne te trouble.
Suis Jésus Christ
d'un grand cœur,
et quoi qu'il arrive,
que rien ne t'effraie.
Tu vois la gloire du monde ?
C'est une …Plus
Que rien ne te trouble

« Que rien ne te trouble,
Que rien ne t’épouvante,
tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience obtient tout ;
Celui qui possède Dieu
Ne manque de rien :
Dieu seul suffit. »

Élève ta pensée,
monte au ciel,
ne t'angoisse de rien,
que rien ne te trouble.

Suis Jésus Christ
d'un grand cœur,
et quoi qu'il arrive,
que rien ne t'effraie.

Tu vois la gloire du monde ?
C'est une vaine gloire ;
il n' a rien de stable
tout passe.

Aspire au céleste,
qui dure toujours ;
fidèle et riche en promesses,
Dieu ne change pas.

Aime-le comme il le mérite,
Bonté immense ;
mais il n'y a pas d'amour de qualité
sans la patience.

Que confiance et foi vive
maintiennent l'âme,
celui qui croit et espère
obtient tout.

Même s'il se voit
assailli par l'enfer,
il déjouera ses faveurs,
celui qui possède Dieu.

Même si lui viennent abandons,
croix, malheurs,
si Dieu est son trésor,
il ne manque de rien.

Allez-vous-en donc, biens du monde ;
allez-vous-en, vains bonheurs :
même si l'on vient à tout perdre,

Dieu seul suffit.

Poème de sainte Thérèse d’Avila, pour raffermir notre confiance en Dieu
-

Tableau :
Sainte Thérèse d'Avila,
vierge,
Réformatrice des Carmélites
et Docteur de l'Église (1515-1582).
Fête le 15 Octobre.
shazam
La prière du pain blanc
Seigneur, dieu de bonté, Seigneur, dieu de justice,
Il me faudra mordre au pain terreux de l’Armistice…
Et voici l’humble vœu que je forme en tremblant :
Avant qu’un souffle noir d’En-Haut m’anéantisse,
Faites que je remange un morceau de pain blanc !
Un peu de ce pain blanc où notre blé de France
Infuse tant d’amour, de candeur, d’espérance
Qu’on va plus ferme au …Plus
La prière du pain blanc

Seigneur, dieu de bonté, Seigneur, dieu de justice,
Il me faudra mordre au pain terreux de l’Armistice…
Et voici l’humble vœu que je forme en tremblant :
Avant qu’un souffle noir d’En-Haut m’anéantisse,
Faites que je remange un morceau de pain blanc !

Un peu de ce pain blanc où notre blé de France
Infuse tant d’amour, de candeur, d’espérance
Qu’on va plus ferme au dur combat quotidien.
Oh ! trouver dans sa huche, aux heures de navrance,
Un peu de ce pain blanc qu’on jetait à son chien.

Seigneur, vivrais-je assez pour revoir sur ma table
Un beau croissant lunaire au vernis délectable ?
La guerre dure et plonge en nous ses crocs de fer…
Mais comme, au cours de ma carrière lamentable,
Tout ce qu’on peut souffrir, hélas ! je l’ai souffert,

Le ciel m’est dû. Vous m’y verrez, saints et prophètes…
Qu’on m’y donne pour prix de ces rimes parfaites
Un croûton de pain blanc cuit au four des Élus,
Sans palmes d’or, sans chœurs, sans fanfares, sans fêtes !
Et, pour mon paradis, je ne veux rien de plus.

Jean Rameau

-
Laurent Labaigt, dit Jean Rameau, né à Gaas le 19 février 1858 et mort à Cauneille le 21 février 1942, est un romancier et poète français.
-
Voici un poète - et, par son abondance et sa fougue lyriques, un grand poète - qui meurt bien oublié, pis qu’oublié, dédaigné par ses contemporains, ce dont il se souciait peu d’ailleurs, car il menait depuis des années une vie retirée, mais intellectuellement active, loin de Paris, dans la thébaïde qu’il s’était aménagée au fond de ses Landes natales.

Une souffrance de nature à éclipser toute amertume, une douleur atroce l’avait atteint en 1916. Son fils unique avait été tué à Verdun…
Pendant plusieurs années, il s’effondra dans un silence total, et puis sa vitalité naturelle reprit le dessus. Et il se remit à la production de contes, de romans et aussi, de poème.

Ces strophes, écrites au premier jour anniversaire de l’armistice de 1940, ont le mérite de nous dévoiler en Jean Rameau le poète qui jusqu’au dernier jour de sa longue vie témoigna d’une si courageuse bonhomie, de l’amour de son pays, d’une foi simple, robuste, du plus continuel et plus bel élan, d’un souffle qui paraissait inépuisable et, pour tout dire en peu de mots, de la plus irréprochable santé morale et physique.
(centrecultureldupaysdorthe.com)
shazam
Debout au pied de la croix - stabat mater dolorosa
Debout, la mère des douleurs
Près de la croix était en pleurs
Quand son Fils pendait au bois.
Alors, son âme gémissante
Toute triste et toute dolente
Un glaive la transperça.
Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous …Plus
Debout au pied de la croix - stabat mater dolorosa

Debout, la mère des douleurs
Près de la croix était en pleurs
Quand son Fils pendait au bois.

Alors, son âme gémissante
Toute triste et toute dolente
Un glaive la transperça.

Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !

Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?

Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?

Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.

Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.

O Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.

Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.

Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur très fortement.

Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de ses tourments.

Pleurer en toute vérité
Comme toi près du crucifié
Au long de mon existence.

Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.

Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.

Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.

Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du sang versé par ton Fils.

Je crains les flammes éternelles ;
O Vierge, assure ma tutelle
A l'heure de la justice.

O Christ, à l'heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
A la palme de la victoire.

A l'heure où mon corps va mourir,
A mon âme fais obtenir
La gloire du paradis. Amen.

-

Jacapone da Todi, 1228-1306
Version prierecatholique.free.fr

Tableau : Roger van der Weyden, Déposition (détail) 1435-1440
shazam
Désert intime
La voix de
Dieu s'est tue
Et seul dans les jardins le soleil parle aux pauvres
Nous vivons tous dans un désert sans fin où notre cœur attend
Nous allumons des feux
Qui donc parmi les pierres fait refleurir la vie ?
Qui nous parle de près ?
Restons dans le désert
Nous y serons un jour visités en secret
-
Traversée
Fontaines mon passé
La source est dans la peine
Toute origine saigne …Plus
Désert intime

La voix de
Dieu s'est tue
Et seul dans les jardins le soleil parle aux pauvres
Nous vivons tous dans un désert sans fin où notre cœur attend
Nous allumons des feux
Qui donc parmi les pierres fait refleurir la vie ?
Qui nous parle de près ?
Restons dans le désert
Nous y serons un jour visités en secret
-

Traversée

Fontaines mon passé
La source est dans la peine
Toute origine saigne
Pour trouver le bonheur il faut brûler ses terres
Il faut vaincre la mer
Dieu naît dans le désert
-

Apparition

A l'aube il reviendra
Dans ses cheveux blanchis une flamme vivra
Et les années auront sous chacun de ses pas déposé comme un sable d'or fin
Sur son visage on lira ce que nul ne savait jusque-là
En lui seul on verra par-dessus la montagne monter cette lumière où ce qui fut sera
Et qui comme une mère enfin nous portera pour le voyage ultime où s'unissent les voix
-

Lueur

Merci pour les jours sombres
Merci pour le brouillard
Pour la maison perdue
Pour les pas dans la neige
Merci pour le pouvoir
d'assumer le désert
(mais pour longtemps encore ?)
Merci pour le couteau
qui agrandit la plaie
Merci pour tant de nuit
Merci pour la fenêtre
et cette vitre pâle
tout au bout de l'exil
-

Georges Haldas
, né le 14 août 1917 à Genève et mort le 24 octobre 2010, était un écrivain, poète et traducteur genevois.
shazam
Le sourire de Dieu
J'entends dire, ô mon Dieu, que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut qu'en tremblant prononcer votre Nom,
Que dans votre justice, et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon…
Oh ! qu'il en soit ainsi pour ceux qui vous blasphèment
Ou qui dans leur orgueil s'élèvent contre vous,
Je le comprends, Seigneur !… Mais, pour ceux qui vous aiment,
Ne vous montrez …Plus
Le sourire de Dieu

J'entends dire, ô mon Dieu, que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut qu'en tremblant prononcer votre Nom,
Que dans votre justice, et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon…

Oh ! qu'il en soit ainsi pour ceux qui vous blasphèment
Ou qui dans leur orgueil s'élèvent contre vous,
Je le comprends, Seigneur !… Mais, pour ceux qui vous aiment,
Ne vous montrez-vous pas le Père le plus doux ?

Vous en avez toujours l'ineffable sourire,
Sourire qui dissipe et chasse nos frayeurs,
Sourire qui nous charme et vers Vous nous attire,
Sourire qui pénètre et qui ravit nos cœurs.

Ce sourire, ô mon Dieu, m'apparaît dès l'aurore,
Lorsque je vous salue à mon premier réveil ;
Il me suit tout le jour, et je le vois encore
Quand je m'endors le soir, et jusqu'en mon sommeil.

Ce sourire, ô mon Dieu, je le vois quand je lutte
Pour défendre ma foi qu'on voudrait étouffer…
Contre tous les efforts auxquels je suis en butte,
C'est lui qui m'encourage et me fait triompher.

Ce sourire, ô mon Dieu, je le vois quand le monde
M'appelle à partager ses fêtes, ses plaisirs,
Et d'une telle paix, il m'enivre, il m'inonde
Que vers Vous seul alors se portent mes désirs.

Si j'ai parfois, hélas !… un instant de faiblesse…
Si je m'égare un jour, si je tombe en chemin,
Avec votre sourire, avec votre tendresse,
Vous vous penchez vers moi, vous me tendez la main.

Quand je souffre, ô mon Dieu, quand j'ai l'âme blessée
Par quelqu'un de ces traits qui font saigner le cœur,
Ce doux sourire encor, revient à ma pensée
Et moi-même aussitôt, je vous souris, Seigneur !…

Maintenant, ô mon Dieu, qui donc pourrait se plaindre
De ne trouver en Vous que d'amères rigueurs ?
Qui pourrait se troubler, et qui pourrait vous craindre,
Quand nous sommes ainsi comblés de vos faveurs ?

Qui pourrait dire encor que vous êtes sévère,
Qu'on ne peut, qu'en tremblant, prononcer votre Nom,
Que dans votre justice et dans votre colère,
Vous jugez, vous frappez, sans pitié ni pardon ?

Pour moi, je vois partout l'ineffable sourire
Qui tombe constamment de vos lèvres, Seigneur !
C'est par lui que je vis, par lui que je respire,
Par lui que j'ai trouvé le souverain bonheur.

L.Chevojon (1820-1898)
Abbé Chevojon, chanoine honoraire de Paris, curé de Notre-Dame-des-Victoires : directeur général de l'Archiconfrérie (à partir de 1872)
shazam
Rien n’est beau comme un enfant
Rien n’est beau comme un enfant qui s’endort en faisant sa prière, dit Dieu.
Je vous le dis, rien n’est aussi beau dans le monde.
Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau dans le monde,
Et pourtant j’en ai vu des beautés dans le monde
Et je m’y connais. Ma création regorge de beautés.
Ma création regorge de merveilles.
Il y en a tant qu’on ne sait pas où les mettre. …Plus
Rien n’est beau comme un enfant

Rien n’est beau comme un enfant qui s’endort en faisant sa prière, dit Dieu.
Je vous le dis, rien n’est aussi beau dans le monde.
Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau dans le monde,
Et pourtant j’en ai vu des beautés dans le monde
Et je m’y connais. Ma création regorge de beautés.
Ma création regorge de merveilles.
Il y en a tant qu’on ne sait pas où les mettre.
J’ai vu les millions et les millions d’astres rouler sous mes pieds comme les sables de la mer.
J’ai vu des journées ardentes comme des flammes ;
Des jours d’été de juin, de juillet et d’août.
J’ai vu des soirs d’hiver posés comme un manteau.
J’ai vu des soirs d’été calmes et doux comme une tombée de paradis.
Tout constellés d’étoiles.
J’ai vu ces coteaux de la Meuse et ces églises qui sont mes propres maisons.
Et Paris et Reims et Rouen et des cathédrales qui sont mes propres palais et mes propres châteaux,
Si beaux que je les garderai dans le ciel.
J’ai vu la capitale du royaume et Rome capitale de la chrétienté.
J’ai entendu chanter la messe et les triomphantes vêpres.
Et j’ai vu ces plaines et ces vallonnements de France
Qui sont plus beaux que tout.
J’ai vu la profonde mer, et la forêt profonde, et le cœur profond de l’homme.

Or je le dis, dit Dieu, je ne connais rien d’aussi beau dans tout le monde
Qu’un petit enfant qui s’endort en faisant sa prière
Sous l’aile de son ange gardien
Et qui rit aux anges en commençant de s’endormir ;
Et qui déjà mêle tout ça ensemble et qui n’y comprend plus rien ;
Et qui fourre les paroles du « Notre Père » à tort et à travers pêle-mêle dans les paroles du « Je vous salue Marie »
Pendant qu’un voile déjà descend sur ses paupières,
Le voile de la nuit sur son regard et sur sa voix.
J’ai vu les plus grands saints, dit Dieu. Eh bien je vous le dis
Je n’ai jamais vu de si drôle et par conséquent je ne connais rien de si beau dans le monde
Que cet enfant qui s’endort en faisant sa prière
(Que ce petit être qui s’endort de confiance)
Et qui mélange son « Notre Père » avec son « Je vous salue Marie ».
Rien n’est si beau, et c’est même un point
Où la Sainte Vierge est de mon avis
Là-dessus.
Et je peux bien dire que c’est le seul point où nous soyons du même avis.
Car généralement nous sommes d’un avis contraire,
Parce qu’elle est pour la miséricorde
Et moi il faut bien que je sois pour la justice.

Charles PÉGUY, Le mystère des saints innocents.
Recueilli dans Les poèmes du foyer

Charles Pierre Péguy, né le 7 janvier 1873 à Orléans et mort pour la France le 5 septembre 1914 à Villeroy, est un écrivain, poète, essayiste et officier de réserve français. Il est également connu sous les noms de plume de Pierre Deloire et Pierre Baudouin.