@blanche52Vous écrivez :
"Mgr Lefebvre le disait bien : ce n'est pas à nous de trancher ce genre de chose"
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Qu'est-ce que cela veut dire ?
Tout fidèle est tenu de suivre la vraie religion et, par conséquent, de savoir où elle se trouve.
Il faut bien que vous sachiez si oui ou non François est pape pour choisir d'aller ici ou là, dans telle communauté ou telle autre.
Les apôtres ont bien dû choisir de suivre Jésus, le Verbe fait chair, plutôt que d'obéir aux autorités religieuses établies et dépravées qui l'ont condamné à mort.
Et tous ceux qui se convertissent de sectes, ne doivent-ils pas renoncer à suivre un gourou ?
Les fidèles sous la révolution et les fidèles dans les pays communistes n'ont-ils pas dû abandonner la fausse église officielle pour suivre le clergé réfractaire ou clandestin ?
De même, vous avez choisi de suivre le clergé traditionnel plutôt que le clergé moderniste. Mais à l'intérieur de cette famille, il y a encore bien des discernements à opérer, touchant notamment la question du pape.
François est-il le pape oui ou non ? S'il l'est, a-t-on le droit de lui désobéir et au nom de quoi ? Si on désobéit à un vrai pape, ne se met-on pas au-dessus du pape ? Et s'il n'est pas pape, a-t-on le droit de faire comme s'il l'était en lui rendant certains honneurs, notamment dans l'acte de culte parfait qu'est la Sainte Messe ? Que doit faire le fidèle : se priver de la fréquentation des sacrements parce que le nom de François est cité, ou continuer à les recevoir parce que Jésus-Christ est réellement présent ? Si la vérité au sujet de François est de plus en plus claire, a-t-on le droit de se taire ?
A-t-on le droit de refuser de bien s'informer sur la doctrine et de discerner la Volonté de Dieu pour s'épargner des persécutions ?
Il est très grave d'enseigner qu'on peut désobéir à un vrai pape et de propager cette fausse doctrine pour justifier une solution confortable, en simulant l'obéissance sans la pratiquer réellement car elle serait mauvaise.
Il est très grave tout d'abord de nier le dogme de l'infaillibilité pontificale proclamée au Concile Vatican I ou de le réduire, par commodité, au seul magistère ex cathedra dont il est question dans la constitution Pastor Aeternus, sans faire aucun cas de la constitution Dei Filius qui dit que l'on doit croire d’une même foi divine et catholique :
1/ tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures et dans la tradition,
2/ et tout ce qui est proposé par l’Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel.
Rappelez-vous que si l'on nie une seule vérité de foi, a fortiori un dogme, on n'adhère plus aux autres vérités pour un motif surnaturel, mais pour un motif humain. Ce motif humain pourrait être l'exemple troublant du clergé traditionnel, la mondanité et la crainte de se séparer de ses amis, la crainte d'affronter la persécution qui peut faire basculer une vie.
Le clergé traditionnel qui a beaucoup de mérites par ailleurs, devrait méditer sur l'histoire du
martyre d'Eléazar et imiter son exemple pour ne pas perdre son rang : ce noble vieillard, Eléazar refusa de feindre de manger des viandes immolées aux idoles, sans en manger réellement car cela offenserait Dieu.
Cf. 2ème livre des Machabées ch.6 :
24 « À notre âge, en effet, il ne convient pas de feindre ; de peur que beaucoup de jeunes gens ne soupçonnent Éléazar d’avoir, à quatre-vingt-dix ans, embrassé des mœurs étrangères.
25 Eux-mêmes, alors, à cause de ma dissimulation, et pour un reste de vie périssable, seraient égarés par moi, et j’attirerais sur
ma vieillesse la honte et l’opprobre.
26 Et quand j’échapperais pour le présent au châtiment des hommes, je n’éviterais pas, vivant ou mort, les mains du Tout-Puissant.
27 C’est pourquoi, si maintenant je quitte cette vie avec courage, du moins je me montrerai digne de
ma vieillesse,
28 et je laisserai aux jeunes gens le noble exemple d’une mort volontaire et généreuse pour les vénérables et saintes lois. » Ayant ainsi parlé, il marcha droit vers l’instrument du supplice.
Et dans le Nouveau Testament, en Matthieu, ch.5:
33 Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : “Tu ne te parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments.”
34 Et moi, je vous dis de ne faire aucune sorte de serments...
37 Mais que votre langage soit : Cela est, cela n’est pas. Ce qui se dit de plus vient du Malin.
Quant à l'objection de
ce que disait ou faisait Mgr Lefebvre : outre le fait que ce n'est pas si clair car ceux qui l'ont connu témoignent qu'il a varié sur cette question, s'il s'est trompé sur un point, il ne faut pas le suivre : on doit aimer Dieu par-dessus tout.
Même un païen comme Aristote le comprenait, disant : Platon (son maître) et la vérité, je les aime tous les deux, mais la vérité plus encore.
St Vincent Ferrier : "En prêtant obéissance à quelqu’un qui n’est pas pape et en lui attribuant les honneurs papaux, on
transgresse le 1er commandement de Dieu qui nous interdit d’adorer quiconque en dehors de Lui. Or, qu’est-ce qu’un faux pape, sinon un dieu étranger en ce monde, une image ou représentation fictive du Christ."
Voilà blanche52, c'est une question grave. Votre boussole est l'enseignement de l'Eglise. En cette année 2024, je vous souhaite de trouver un prêtre sage et qui ne recherche pas son intérêt mais uniquement à servir Dieu ; un prêtre humble et inébranlable dans sa foi ; un prêtre doux envers les brebis du Christ et fort contre les loups.