Dieu punit ceux qui agressent la Papauté ! Monseigneur Justin Fevre

Dieu punit ceux qui agressent la Papauté !

Comme nous démontrions, récemment, les invasions étrangères sont une punition que Dieu permet pour châtier les peuples hérétiques. Il en va de même pour les peuples schismatiques ou débauchés.

Intéressons-nous au cas particulier de la France. Comme nous le disions dans notre article cité plus haut, elle connu les invasions allemandes de 1870, 1914 et 1940, certainement en raison de son apostasie et de ses péchés ; c’est d’ailleurs ce qu’affirme le Cardinal PIE ainsi que Mgr Henri DELASSUS, ce dernier l’exprime dans son livre Les pourquoi de la Guerre Mondiale (conférence sur le livre ici, acheter le livre ici). Il est souvent ignoré que la France a déjà connu de graves déboires en raison de son infidélité et même de sa rébellion contre la Papauté. C’est la sombre histoire de la naissance du gallicanisme et de l’attentat contre le Pape Boniface VIII !!

Le « gallicanisme » transfère le pouvoir doctrinal et administratif du pape au roi. Cette hérésie naquit sous le roi de France Philippe IV le Bel (1268 – 1314).

Philippe le Bel, à court d’argent, décida de confisquer injustement certains revenus du clergé. Le pape Boniface VIII lui envoya plusieurs légats pour protester. Il fit notamment porter au roi une lettre intitulée Ausculta fili, comportant un avertissement empreint de douceur paternelle. Or Pierre de la Flotte, l’un des proches du roi, la cacha et lui en substitua une autre, toute sèche et piquante, comportant des exigences démesurées; démonstration fut faite au roi de la fausseté de cette lettre mais il ne voulu rien entendre. Un autre conseiller du roi, Guillaume de Nogaret, dressa un acte d’accusation contre Boniface VIII, qu’il considérait comme hérétique, donc déchu du pontificat. Philippe le Bel convoqua les États du royaume le 10 avril 1302. Pierre de la Flotte y accusa le pape de divers crimes.

« Mais surtout il accusa Boniface de prétendre que le roi lui était soumis pour le temporel de son royaume, et qu’il devait reconnaître le tenir de lui ; en preuve, Flotte produisit la lettre que lui-même avait fabriquée » (ROHRBACHER, t. XIX, p. 465).

Par la suite, Philippe le Bel multiplia les actes d’hostilité envers le Pape(voir à ce sujet le chapitre qu’y consacrent chacun des trois livres contenus dans cet article et celui-ci.)

En 1303, Boniface VIII se trouvait dans la ville italienne d’Anagni. Des soldats français arrivèrent. Nogaret s’approcha de lui et le menaça de le conduire à Lyon pour l’y faire déposer par un concile général. Le pontife répondit dignement :

« Voici ma tête, voici mon cou. Je suis disposé à tout souffrir pour la foi du Christ et la liberté de l’Église ; pape, légitime vicaire de Jésus-Christ, je me verrai patiemment condamné et déposé par des hérétiques ! » (ROHRBACHER, t. XIX, p. 482)

Ce dernier mot attéra Nogaret : son père avait été brûlé comme albigeois ! Exécutant les ordres du roi, la soldatesque emprisonna le pape et poussa l’impudence jusqu’à le souffleter. Or Dieu châtia très sévèrement ce crime de sacrilège et de lèse-majesté !

Le « soufflet d’Anagni », c’est-à-dire le soufflet donné à Boniface VIII à Anagni, attira sur cette ville la ruine
. Le successeur de Boniface VIII, saint Benoît XI, excommunia les auteurs et complices de l’attentat.

« Un fait mémorable est ici à remarquer. L’anathème prononcé par le pape saint Benoît sur la ville d’Anagni, comme celui de David sur la montagne de Gelboé, a été exécuté par les événements. Cette ville, jusqu’alors très riche et très populeuse, n’a cessé de déchoir depuis cette époque. Voici comme en parle un voyageur du XVIe siècle, Alexandre de Bologne : « Anagni, ville très-ancienne, à demi-ruinée et désolée. Y passant l’an 1526, nous y vîmes avec étonnement d’immenses ruines, en particulier celles du palais bâti autrefois par Boniface VIII. En ayant demandé la cause, un des principaux habitants nous dit: ‘La cause en est à la capture du pape Boniface ; depuis ce moment, la ville est toujours allée en décadence: la guerre, la peste, la famine, les haines civiles l’ont réduite à l’état calamiteux que vous voyez […]. C’est pourquoi, il n’y a pas bien longtemps, le petit nombre de citoyens qui restaient encore, ayant cherché avec anxiété quelle pouvait être la cause de tant de malheurs, ils reconnurent que c’était le crime de leurs ancêtres, qui avaient trahi le pape Boniface, crime qui n’avait point été expié jusque-là. En conséquence, ils supplièrent le pape Clément VII de leur envoyer un évêque afin de les absoudre de l’anathème encouru par leurs pères, pour avoir mis la main sur le souverain pontife’ » (Raynald, anno 1303, no 43)” (ROHRBACHER, t. XIX, p. 490-491)

Le roi Philippe le Bel, auteur principal du crime, laissa trois fils. Ils se succédèrent sur le trône, mais aucun d’eux n’eut d’enfants. Ainsi s’éteignit la dynastie de Philippe le Bel. Elle fut remplacée, chose étonnante, par la postérité de Charles, comte de Valois, ami et capitaine-général de Boniface VIII !

La ville de Rome, qui avait participé au crime, fut privée de la présence de ses pontifes pendant soixante-huit ans. Après l’attentat d’Anagni, en effet, les papes, ne se sentant plus en sûreté en Italie, fixèrent leur résidence en Avignon (de 1309 à 1377).

La France avait pris part au crime: elle fut punie par la guerre de Cent Ans (1337-1453) : invasion par les Anglais et guerre civile suite à la cession (invalide) du royaume au roi d’Angleterre. Dieu envoya sainte Jeanne d’Arc pour sauver la monarchie de droit divin et le prétendant légitime au trône, Charles VII.

Le châtiment providentiel de la France fut reconnu officiellement par le Conseil royal de Charles VI. Dans un conseil extraordinaire de régence, on se mit à rechercher la cause des malheurs du pays. Or l’un des assistants dit :

« qu’il avait vu plusieurs histoires et que toutes les fois que les papes et les rois de France avaient été unis ensemble en bonne amour, le royaume de France avait été en bon prospérité ; et il se doutait que les excommunications et malédictions que fit le pape Boniface VIII sur Philippe le Bel, jusqu’à la cinquième génération, ne fussent cause des maux et calamités que l’on voyait. Laquelle chose fut fort pesée et considérée par ceux de l’assemblée
» (Chronique de Charles VI, écrite par Mgr Juvénal des Ursins, du vivant de son père Jean des Ursins, avocat du roi au parlement qui avait participé à la réunion ; Mgr Juvénal des Ursins, archevêque de Reims, joua un rôle important dans le procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc ; nous avons trouvé cette citation dans l’ouvrage remarquable de l’abbé Marie Léon VIAL, Jeanne d’Arc et la monarchie, 1910, p. 121).

Si on résume: le roi de France s’en prend aux biens de l’Église pour remplir ses caisses et attaque la doctrine de la Papauté pour un motif fallacieux. Les agents et soldats du roi vont en la ville d’Anagni où se trouve le Pape Boniface VIII pour le menacer, l’emprisonner, et même le gifler. Ce forfait se produit avec la complicité des habitants des villes d’Anagni et de Rome. Peu de temps après, un successeur du Pape en question jète l’anathème sur la ville d’Anagni, qui de sa grandeur, tombe très vite dans la misère; le lien de cause à effet étant reconnu par les habitants eux-mêmes, ces derniers vont jusqu’à demander l’absolution à Rome. La ville de Rome perd peu de temps après la présence des Papes pour de longues décennies (c’est un coup très dur pour le prestige et l’économie de la ville). La lignée de Philippe le Bel ne tarde pas à s’éteindre (ses fils meurent sans enfants mâles) et est remplacée « comme par hasard » par le fils de Charles comte de Valois, ami et capitaine-général de Boniface VIII. La France enfin connait bientôt les ravages de la Guerre de Cent Ans ; le conseil du roi Charles VI se ralliant lui-même à l’idée que :

« toutes les fois que les papes et les rois de France avaient été unis ensemble en bon amour, le royaume de France avait été en bonne prospérité ; et il se doutait que les excommunications et malédictions que fit le pape Boniface VIII sur Philippe le Bel, jusqu’à la cinquième génération, ne fussent cause des maux et calamités que l’on voyait. »

Dieu envoya sainte Jeanne d’Arc pour sauver la monarchie, avons-nous dit. Mais il est un autre aspect de sa mission qui mérite d’être médité: son combat pour l’infaillibilité et l’autorité du pontife romain. Il est également digne d’attention que les mêmes juges iniques qui condamnèrent la sainte étaient les pires ennemis du pape régnant et qu’ils allèrent jusqu’à le déposer (invalidement, bien entendu) pour (soi-disant) crime d’hérésie et de schisme. Cet aspect méconnu de l’histoire de sainte Jeanne d’Arc mérite que l’on s’y arrête un peu.

Sainte Jeanne d’Arc fut livrée par Jean de Luxembourg, qui était à la solde du duc de Bourgogne, allié de l’Angleterre. Condamnée à Rouen, son dossier fut transmis à la faculté de théologie de Paris. La Sorbonne (200 théologiens plus 16 évêques et abbés !) la condamna injustement.

Un historien perspicace compare l’attitude des docteurs gallicans dépravés à l’égard de sainte Jeanne d’Arc avec celle qu’ils eurent à l’égard du pape régnant, Eugène IV, lorsqu’ils étaient réunis au conciliabule schismatique de Bâle. Ce conciliabule comptait seulement 60 évêques ou prêtres (contre 480 évêques réunis à Ferrare, puis Florence pour soutenir Eugène IV). Par contre, on y comptait 300 – 400 docteurs, provenant en majeure partie de l’université de Paris, foyer du gallicanisme :

« Dans la poursuite de la pucelle, les docteurs parisiens foulaient aux pieds la sentence des évêques réunis à Poitiers ; dans la séance qui tenta de déposer le grand Eugène IV, il n’y avait que 39 prélats mitrés, la plupart des abbés ; sept ou huit évêques seulement votèrent pour le forfait ; mais il y avait plus de 300 docteurs. Plusieurs des motifs de la prétendue condamnation du pontife sont identiques à ceux de la prétendue condamnation de la pucelle : l’un et l’autre sont déclarés violateurs des saints canons, en révolte contre le saint concile, schismatiques, hérétiques, obstinés, etc. » (Père Jean-Baptiste-Joseph AYROLES, SJ, Jeanne d’Arc sur les autels et la régénération de la France, troisième édition, Paris 1886, p. 168).

Beaucoup de théologiens qui condamnèrent sainte Jeanne d’Arc eurent, en effet, une part prépondérante au conciliabule de Bâle, qui soutenait la supériorité du concile sur le pape (« conciliarisme ») et alla jusqu’à déposer le pape légitime Eugène IV :

• Guillaume Érard, qui avait attaqué violemment sainte Jeanne d’Arc, lança l’assemblée de Bâle dans la funeste voie du schisme ;

• L’abbé Loyseleur, qui avait simulé l’amitié pour arracher à la candide accusée les secrets de la confession et l’égarer par de perfides conseils, était sur la route de Bâle quand il mourut soudainement ;

• Midi le faussaire, qui avait rédigé les calomnieux douze articles contre Jeanne d’Arc, soutenait la schismatique assemblée bâloise devant le parlement de Paris ;

• Beaupère, qui avait interrogé Jeanne avec animosité, fut l’un des docteurs de Bâle ;

• Courcelles, qui fit un réquisitoire si partial que le tribunal en rejeta la partie la plus étendue, proposa de soumettre Jeanne à la question (contrairement au droit, qui défendait de torturer les femmes, les vieillards et les enfants) ; il fut l’âme du conciliabule de Bâle et l’apôtre du gallicanisme.

Sommée de rétracter ses (prétendues) erreurs, sainte Jeanne d’Arc, à plusieurs reprises, fit appel au pape. Mais ses juges, imbus de l’hérésie gallicane antiromaine, n’en tinrent aucun compte. Voici, à titre d’échantillon, un dialogue où Jeanne fit appel au pape de Rome, appel que ses juges refusèrent de transmettre par mépris du pape :

« Je m’en rapporte à Dieu et à notre Saint Père le pape »

Que répondirent les docteurs ?

« Cela ne suffit pas ; on ne peut aller quérir notre Saint Père si loin ; et aussi les ordinaires sont juges chacun en leur diocèse. C’est pourquoi il faut que vous vous en rapportiez à notre Mère la Sainte Église, et que vous teniez ce que les clercs et gens compétents disent et ont déterminé de vos dires et de vos faits » (Procès ordinaire, séance du 24 mai 1431)

En définitive, sainte Jeanne d’Arc fut menée au bûcher à cause du gallicanisme !

Cette violation du droit d’appel motiva l’annulation du procès par la papauté vingt-cinq ans plus tard :

« Vu les récusations, soumissions, appels et multiples requêtes par lesquels ladite Jeanne réclama que tous ses dits et ses faits fussent transmis au Saint-Siège apostolique et à notre très-saint Seigneur le souverain pontife, auquel elle se soumettait et soumettait tous ses actes […], nous déclarons que lesdits procès et sentences sont entachés de dol, calomnie, iniquité, mensonge, erreur manifeste de droit et de fait, […] nuls, invalides, inexistants et vains » (Jugement du procès de réhabilitation, 7 juillet 1456).

Ainsi se trouvait justifiée, à titre posthume, la confiance absolue de sainte Jeanne d’Arc en l’infaillibilité pontificale, exprimée lors de la séance du 2 mai 1431 :

« JE CROIS FORT BIEN QUE L’ÉGLISE MILITANTE NE PEUT NI ERRER NI FAILLIR ! »

De larges extraits des procès ont été publiés en français : Le Procès de condamnation et le Procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc traduits, présentés et annotés par Raymond OURSEL, Paris 1959.

Au cours de son procès, elle prophétisa :

« Vous ne me ferez pas ce dont vous me menacez sans en éprouver du dommage dans votre corps et dans votre âme. »

Voici ce qui arriva : à la mort de Jeanne un Anglais s’écria :

« Malheur à nous, nous avons brûlé une sainte ! »

Le duc de Bedford, qui commandait les troupes anglaises, mourut de honte et de chagrin de sa défaite militaire, en 1435, dans le château où Jeanne avait été enfermée. Pierre Cauchon fut frappé de mort subite pendant qu’on lui taillait la barbe en 1442. Ceux qui faisaient partie des juges n’eurent pas un meilleur sort : L’Oyseleur s’écroula mort soudainement dans une église à Bâle, Joseph d’Estivet fut trouvé mort sur un tas de fumier près de Rouen, Nicolas Midey périt de la lèpre. Henri VI d’Angleterre, au nom de qui fut prononcée la sentence, fut détrôné, incarcéré et enfin massacré par ses sujets en 1461.

Jeanne prophétisa aussi que les Anglais seraient chassés hors de France.

( voir Histoire apologetique de la Papauté. Mgr Justin Fevre. )
Marie Blanche colombe
Je répète que le but de mes articles sur GTV n'est pas de polémiquer ou de blesser des personnes. J'ai été moi-même un lefebvriste convaincu et militant, de la branche dure. J'interviens ici avec le désir d'aider mon prochain, surtout à l'heure de l'annonce d'un acte schismatique par la FSSPX. J'ai reçu une grâce de lumière vraiment inattendue et brusque. L'étude a fait le reste.
Je voudrai …Plus
Je répète que le but de mes articles sur GTV n'est pas de polémiquer ou de blesser des personnes. J'ai été moi-même un lefebvriste convaincu et militant, de la branche dure. J'interviens ici avec le désir d'aider mon prochain, surtout à l'heure de l'annonce d'un acte schismatique par la FSSPX. J'ai reçu une grâce de lumière vraiment inattendue et brusque. L'étude a fait le reste.
Je voudrai particulièrement défendre la parfaite orthodoxie du concile et de la nouvelle messe. Qui fait une étude vraiment sérieuse hors de la doxa lefebvriste ne peut faire autrement que de le reconnaître. Je deplais, j'en ai conscience et c'est pénible pour moi, mais mes intentions sont bonnes. La paix de Jésus-Christ.