Nativité de saint Jean‐Baptiste

A mon père Jean . A vous tous mes chers amis, une sainte et belle fête.
Je suis particulièrement attachée à ce saint depuis mon enfance.
Prophète, martyr, saint.
Ma question à Saint Jean-Baptiste :
Ô saint Jean Baptiste, sanctifié dès le sein de votre mère sainte Elisabeth, précurseur de Notre Seigneur Jésus-Christ, comment est-il possible que vous ayez perçu la présence de Dieu Incarné dans le sein de la Très Sainte Vierge Marie et tressailli d'allégresse ? Dès cette rencontre, vous avez été libéré du péché originel. Vous avez donné le baptême de pénitence dans les eaux du Jourdain, où vous avez baptisé Jean, André et Jésus lui même !

Un récit d'enfant :
Alors que j'étais seule dans ce salon,
je devais avoir 6 ans, la télé était restée allumée,
chose inhabituelle.
Un film était diffusé.
J'ignorais tout de la télé.
Je n'étais pas autorisée à la regarder.
Mes parents devaient être à l'étage!
Je m'étais assise en yogi à même le sol,
une position que j'aimais prendre.
Saint Jean le Baptiste ?
Je ne savais rien de lui.
Attirance immédiate.
Fascination pour cet être.
Sa parole était différente du commun des mortels.
J'ai ressenti de l'amour.
Incompréhension totale de Salomé!
La tête de Jean le Baptiste apparaît sur un plateau!
J'hurle de toutes mes forces!
Je pleure!
Mes parents arrivent ...
Je veux néanmoins continuer à regarder cette histoire ...
Le Christ apparaît !
Ce fut un choc !
"C'est Lui que je veux !"
Bien des années plus tard, j'ai pensé à cette scène dans les eaux réelles du Jourdain ...

La mémoire du Juste s'accompagne d'éloges, mais à toi,
Précurseur, suffit le témoignage du Seigneur, vraiment tu t'es montré en effet de tous les prophètes le plus grand,
aussi tu fus digne de baptiser dans les eaux celui qu'ils avaient annoncé; sur terre ayant lutté pour le vrai, jusqu'aux Enfers tu annonças, plein de joie, le Dieu manifesté dans la chair, qui enlève le péché du monde et nous accorde la grâce du salut.

Marie Bee

PRIONS.
"Seigneur Jésus‐Christ, vraie lumière, qui
éclairez tout homme venant en ce monde,
bénissez ce feu que, pleins de joie, nous avons
allumé en l'honneur de la Nativité de saint
Jean‐Baptiste, et faites que, illuminés par
votre grâce et enflammés de votre amour,
nous arrivions sûrement jusqu'à vous, que ce
saint précurseur a annoncé d'avance et montré
comme étant le sauveur du monde.
Qui vivez, etc."
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« Il s'appellera Jean », avait dit l'ange Gabriel (c'est-à-dire grâce, surabondance de grâce).
Ses parents insistent l'un et l'autre, malgré l'universel étonnement,
pour que ce nom lui soit imposé. Puis, au même instant,
Zacharie recouvre l'usage de la parole, qu'en punition de
son hésitation à croire aux promesses du messager céleste
et comme preuve de la vérité même de ces promesses, il
avait perdue depuis la vision du temple. L'émotion de la
troupe amie est au comble. On échange à l'envi les impressions que de si étonnantes choses font naître ; on se demande quelles seront bien un jour les destinées de celui dont la première apparition à la vie est environnée de tant de merveilles : « quis, putas, puer iste erit ? » « Que sera donc cet enfant ?»
Et c'est alors que Zacharie, pleinement inspiré de
l’Esprit-Saint « repletus spiritii sancto » au milieu des effusions de sa joie et de sa reconnaissance pour l'avènement désormais prochain du Messie, parle de son fils en ces termes magnifiques :
« Petit enfant, tu seras appelé le prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer
ses voies ;
« Pour enseigner à son peuple la science du salut, la
science qui conduit à la rémission des péchés ;
« Pour lui apprendre à connaître les miséricordes de
notre Dieu, au nom desquelles Celui qui se lève des profondeurs du ciel, nous visite ;
« Et se prépare à illuminer les âmes assises dans les
ténèbres, dans les ombres de la mort, et à conduire nos pas
vers les sentiers de la paix ! »
C'est le commentaire de ce que l'ange avait annoncé le
premier, d'un seul mot, quand il avait dit : « Son nom sera
Jean. » Pas une des indications prophétiques de Zacharie
qui ne se rattache et ne se ramène au nom prédestiné.
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Notre Seigneur a déclaré son précurseur le plus grand des enfants des hommes ; en effet il partage seul avec Jésus‐Christ et sa divine mère l'honneur d'avoir été annoncé au Monde par les Prophètes. L'un d'eux (Isaïe, XI, 3) le signale ainsi : « Voici la voix de quelqu'un qui crie dans le désert : préparez la voie du Seigneur ; rendez droits dans la solitude les sentiers de notre Dieu. » Sa naissance en outre est la seule avec celles de Jésus Christ et de sa très Sainte Mère, qu'on fête dans l’Église, tandis qu'on célèbre la mort des autres saints. Cette naissance avait été annoncée comme celle de son divin maître par l'ange Gabriel. Enfin Jean a proclamé le premier la divinité de Jésus : « Il a eu pour mission, dit l'Abbé Gorblet de montrer du doigt le Messie, que les autres prophètes n'avaient fait qu'entrevoir à travers le voile de l'avenir; il a versé sur la tête du Sauveur l'eau sacrée du Jourdain, emblème de cette eau mystique du baptême, qui devait régénérer le monde ; placé sur le seuil des deux testaments, il a été à la fois la dernière parole de l'ancienne loi et le premier sang versé de la nouvelle ! »
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Saint Luc est le seul des évangélistes qui raconte la naissance et qui parle des premières années de saint Jean-Baptiste. Saint Matthieu, saint Marc, saint Jean n'en disent rien. Quand ils introduisent le Précurseur sur la scène, il a trente ans. Il prêche et baptise près du Jourdain. Le terme de sa courte vie n'est pas éloigné : Hérode, la prison de Machéro, le martyre l'attendent.
Saint Luc, qui s'est imposé de prendre son récit aux sources mêmes, supplée à ces lacunes. J'ai eu, moi aussi, la pensée, après avoir exactement suivi toutes choses depuis les origines, de vous les raconter dans l'ordre où elles se sont accomplies, excellent Théophile, afin que vous reconnaissiez la vérité de ce qui vous a été enseigné. Il se fait l'historien, ou pour mieux dire, selon le mot gracieux et juste d'un auteur contemporain, le peintre de la suave aurore des Evangiles. Et telle est son exactitude, « assecuto omnia a Principio diligenter » qu'il commence par donner quelques détails sur les parents de l'enfant béni dont il se montre jaloux de protéger le souvenir.
C'est une belle et touchante introduction qu'avec Chateaubriand on peut trouver admirable, mais qu'il ne doit pas suffire d'admirer. Persuadons-nous que l'écrivain sacré ne l'a point ainsi placée au seuil de son œuvre pour l'unique agrément du lecteur, qu'elle renferme une part d'enseignements et de lumière. Toute Écriture inspirée de Dieu, affirme saint Paul, est utile pour instruire. Appliquons cette règle et disons : Puisque saint Luc nous parle de Zacharie et d'Elisabeth, c'est que vraisemblablement les dispositions, le langage, les actes de ces personnages édifiants méritent d'être étudiés ; et puisqu'il s'agit du père et de la mère de saint Jean-Baptiste, c'est qu'il doit se cacher sous les textes même discrets, sous les indications même voilées, quelque leçon profitable à l'adresse des parents chrétiens.
Voici le récit évangélique :
Il y avait du temps d'Hérode, roi de Judée, un sacrificateur nommé Zacharie, de la race d'Abia, et sa femme, aussi fille d'Aaron, s'appelait Elisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu, marchant sans reproches dans tous les commandements et toutes les lois du Seigneur.
Ils n'avaient point d'enfants, parce qu'Élisabeth était stérile, et qu'ils étaient l'un et l'autre avancés en âge.
Or il arriva qu'étant dans l'exercice de sa fonction devant Dieu, au rang de sa famille, Zacharie fut désigné par le sort, selon la coutume du sacerdoce, pour offrir les parfums dans le temple du Seigneur.
Et tout le peuple était dehors, priant à l'heure où l'on offrait l'encens.
Un ange du Seigneur lui apparut debout, du côté droit de l'autel des parfums, et Zacharie fut troublé à sa vue, et la frayeur s'empara de lui.
Mais l'ange dit : « Ne craignez point, Zacharie ; votre prière est exaucée; votre femme Elisabeth concevra un fils, et vous lui donnerez le nom de Jean. »
Et cet enfant vous mettra dans la joie et dans le ravissement, et la multitude se réjouira à sa naissance.
Car il sera grand devant le Seigneur... Il convertira plusieurs des enfants d'Israël au Seigneur leur Dieu... il préparera au Seigneur un peuple parfait !
Résumons et essayons de marquer les principaux traits, ceux qui peuvent être utiles pour instruire . Il y en a.
Zacharie et Elisabeth sont de famille sacerdotale, avantage de naissance dont ils n'ont pas le mérite, et qui leur crée des devoirs. Ces devoirs, ils les remplissent. Ils sont tous deux justes devant le Seigneur« ambo justi ante Deum » c'est-à-dire qu'ils ne se contentent pas d'une certaine correction extérieure de vie à laquelle s'arrête le regard des hommes, mais qu'ils vont plus outre, qu'ils réalisent la vraie et intime justice de l'âme. Prescriptions légales, ordres secrets de la conscience, tout est gardé, tout est observé courageusement. Point de lacune, point d'intermittence ni de contradiction, « sine querela » . C'est une religion complète et bien entendue.
Saint Luc ne le mentionne pas expressément, mais il est facile de le conclure de ce qui précède, et surtout de la première parole de l'ange : « exaudita est deprecatio tua » ; un des devoirs auxquels ils sont le plus fidèles est de prier pour l'avènement du Messie qu'ont annoncé et promis les prophètes. « Votre supplication est exaucée! » Quelle supplication? que demandent-ils? l'honneur de la paternité et de la maternité? les joies tardives d'un berceau? Non; ils savent quels insurmontables obstacles leur défendent cette ambition; ils n'y songent pas, ils n'y peuvent point songer. Seulement ils ont au cœur le dévorant souci de la gloire du Très-Haut, du salut de leur peuple, de leur propre salut, ils portent partout cette sollicitude, ils vivent de cet espoir, ils ne cessent d'en implorer du Ciel l'accomplissement.
Sainteté de vie, ardeur soutenue du désir de la gloire de Dieu, manifestement ils ont cela.
Or, sans aller jusqu'à dire qu'étant ce qu'ils sont, ils méritent la grâce extraordinaire de donner le jour au précurseur immédiat du Messie, n'est-il point permis de croire qu'entre une faveur si exceptionnelle et leurs dispositions, il y a bien quelque relation et rapport? Au moins faut-il leur reconnaître l'incontestable mérite de n'avoir opposé au plan divin aucun obstacle. Ce qu'il convenait, ce qu'il fallait qu'ils fussent pour que l'éternel dessein de Dieu s'accomplit, ils l'ont été jusque-là, ils le seront encore. L'enfant du miracle et des bénédictions choisies, Jean, peut leur être confié. C'est une vocation qui, pour ne leur être point due, au sens rigoureux des mots, ne se rattache pas moins à leur passé par voie de conséquence. Ils auraient pu la compromettre, ils ne l'ont pas compromise; au contraire, autant qu'il leur était permis, ils ont concouru à la préparer, et maintenant dans le ravissement de leur joie « gaudium et exultatio » les voilà prêts à l'entourer d'un inexprimable amour.
Nous pensons qu'il y a là de grands enseignements.
Saint Jean-Baptiste.
Etude sur le Précurseur. Par l'abbé Planus.

Defendente Ferrari, La naissance de Saint Jean-Baptiste
1505-1507,
Tempera sur bois transférée sur toile,
94 x 86,6 cm,
Musée de Brou, Bourg-en-Bresse