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Le Vatican récompense les traîtres et punit les fidèles

Le cardinal Joseph Zen de Hong Kong ne craint pas une église schismatique créée par les communistes chinois parce qu'elle s'effacera avec l'effondrement du régime : "Mais une église schismatique avec la bénédiction du pape sera horrible".

Zen qualifie le récent entretien du secrétaire d'État du Vatican Pietro Parolin de "dégoûtant" dans une note récente sur son blog.

Il accuse Parolin, qui affirmer vouloir porter "le baume de la miséricorde" en Chine, de "remuer le couteau dans la plaie" des catholiques persécutés en récompensant les traîtres et en punissant les fidèles.

Image: Joseph Zen, © michael_swan, CC BY-ND, #newsLgrorqyjac
Jean de Roquefort
Arrière Satan au Nom Très Saint de Jésus et de Marie, vas au pied de la Sainte Croix.
Ne nous laissez pas sucomber
@Jean de Roquefort ,un vielle adage dit "qui sent sens sent prend "sa conscience doit le titillez .
Spina Christi 2
Journal "La Croix" du 2 janvier 2017 :
Plus de 350 délégués de l’Église catholique officielle chinoise se sont réunis à Pékin du 27 au 29 décembre, sous la direction de responsables gouvernementaux.
En quoi a consisté la réunion de Pékin ?
La « IXe Assemblée nationale des représentants catholiques » a réuni du 27 au 29 décembre à Pékin 365 délégués de l’Église officielle chinoise, dont …Plus
Journal "La Croix" du 2 janvier 2017 :

Plus de 350 délégués de l’Église catholique officielle chinoise se sont réunis à Pékin du 27 au 29 décembre, sous la direction de responsables gouvernementaux.

En quoi a consisté la réunion de Pékin ?
La « IXe Assemblée nationale des représentants catholiques » a réuni du 27 au 29 décembre à Pékin 365 délégués de l’Église officielle chinoise, dont 59 évêques, à l’appel de Front uni, l’instance gouvernementale qui veille sur les religions reconnues en Chine. Ils avaient pour tâche de désigner les dirigeants de l’Association patriotique des catholiques chinois et de l’épiscopat « officiel » chinois, réuni en un « Conseil des évêques catholiques de Chine » qui n’est pas reconnu par le Vatican.

Cette réunion est bien « une institution voulue et dirigée par le gouvernement chinois », analyse Églises d’Asie, l’agence de presse des Missions étrangères à Paris. Sur les huit évêques ordonnés sans l’aval de Rome, six figurent désormais parmi les instances dirigeantes du Conseil des évêques et de l’Association patriotique.
Quel message Pékin cherche-t-il à délivrer ?
Les catholiques doivent « mieux s’intégrer dans la société », « combiner le patriotisme à leur ferveur pour l’Église », et « s’unir pour contribuer à la construction du socialisme à caractéristiques chinoises », a martelé au cours de cette réunion Yu Zhengsheng, haut responsable du régime communiste et président du « Comité national de la Conférence politique consultative du peuple chinois » (CPCPC), cité par l’agence officielle Chine nouvelle. L’Église chinoise « doit adhérer au principe de l’administration autonome, s’occuper elle-même des affaires religieuses de façon indépendante et pousser les fidèles à adhérer au processus de “sinisation” de la religion », a-t-il ajouté.
« Derrière ces deux notions d’indépendance et de sinisation se trouve l’idée qui est à la base de la politique religieuse du Parti communiste, à savoir que les religions en Chine n’ont droit de cité que si elles sont autonomes par rapport à toute puissance étrangère », explique Églises d’Asie. La Chine « espère que le Vatican pourra adopter une approche plus flexible et pragmatique afin de créer les conditions favorables à une amélioration de nos relations, au travers d’actions concrètes », a insisté cette semaine Wang Zuo’an, responsable du gouvernement pour les cultes, appelant à « un dialogue constructif » avec Rome.
Comment le Vatican réagit-il ?
Le Vatican n’avait pas, hier, officiellement réagi à ces déclarations. Mais dans une déclaration rendue publique dix jours plus tôt sur la situation de l’Église catholique en Chine, le Saint-Siège avait souligné que « tous les catholiques en Chine attendent avec impatience des signaux positifs ».
Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Greg Burke, avait dit attendre les déclarations de la IXe Assemblée nationale des catholiques chinois, témoignant ainsi de la bonne volonté du Saint-Siège. « Le Saint-Siège attend de juger sur des faits prouvés », avait-il souligné.
Où en sont les relations diplomatiques entre Pékin et le Vatican ?
Les nouvelles déclarations de Pékin viennent clairement contrecarrer les tentatives de rapprochement multipliées par le Vatican ces derniers mois. Officiellement, le Vatican et la Chine n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1951. Depuis son élection, le pape François a multiplié les gestes envers la Chine, en faisant l’une des priorités diplomatiques de son pontificat. Depuis janvier 2016, des émissaires de Pékin et du Vatican se sont rencontrés au moins à quatre reprises pour tenter de s’entendre sur l’épineuse question des nominations d’évêques. Selon le Wall Street Journal, une proposition d’accord aurait même été soumise au pape à son retour de Suède, début novembre, prévoyant l’approbation par Rome de huit évêques de l’Église officielle non encore reconnus par Rome.
Début décembre ont émergé de nouvelles crispations après la participation, imposée par le régime communiste, de Mgr Lei Shiyin à deux ordinations épiscopales approuvées par Rome. Or, Mgr Lei Shiyin est un évêque « officiel » illégitime ordonné en 2011 sans autorisation du pape, et donc théoriquement excommunié.
Spina Christi 2
Le 4 juillet 2011, la Salle de presse du Saint-Siège a rendu publique une déclaration informant du fait que le Saint-Siège avait excommunié le P. Lei Shiyin, ordonné illicitement – car sans le nécessaire mandat pontifical – évêque du diocèse de Leshan le 29 juin dernier. Quant aux sept évêques – qui tous étaient reconnus comme tels par Rome –, ayant pris part à la cérémonie, ils se sont …Plus
Le 4 juillet 2011, la Salle de presse du Saint-Siège a rendu publique une déclaration informant du fait que le Saint-Siège avait excommunié le P. Lei Shiyin, ordonné illicitement – car sans le nécessaire mandat pontifical – évêque du diocèse de Leshan le 29 juin dernier. Quant aux sept évêques – qui tous étaient reconnus comme tels par Rome –, ayant pris part à la cérémonie, ils se sont exposés d’eux-mêmes aux « graves sanctions canoniques » prévues par le droit de l’Eglise en pareille circonstance, précise la déclaration.
Rédigé en quatre points, le texte du Saint-Siège, bref dans la forme et ferme par son contenu, ne constitue pas une surprise dans la mesure où le Vatican avait, par une déclaration du 11 juin dernier, précisé les sanctions encourues en cas d’ordination épiscopale illicite (2). Il n’en demeure pas moins le premier à être ainsi rendu public. Selon les observateurs, on peut penser qu’il aurait même pu être publié très rapidement après l’ordination illicite du 29 juin mais que Rome a préféré attendre après le 1er juillet, jour où Pékin célébrait avec faste le 90ème anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, pour ne pas apparaître comme désireux de provoquer les autorités chinoises. Ce point mis à part, la déclaration du Saint-Siège ne s’adresse qu’aux membres de l’Eglise qui ont pris part à l’ordination, sans mentionner ou faire allusion aux autorités chinoises. « Il s’agit d’une affaire totalement ecclésiale », a par ailleurs précisé le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, à l’agence I-Media (3).
Le premier point concerne le P. Lei Shiyin lui-même. Du fait d’avoir accepté une ordination sans mandat pontifical et « donc illégitime », le P. Lei n’a pas autorité pour gouverner son diocèse et « le Saint-Siège ne le reconnaît pas comme évêque du diocèse de Leshan ». La sanction canonique prévue au canon 1 382 du Code de droit canonique s’applique donc de fait, à savoir l’excommunication latae sententiae, et il est précisé que le P. Lei « avait été informé, il y a quelque temps, qu’il était inacceptable en tant que candidat à l’épiscopat, et ce pour des raisons très graves et attestées ».
Le deuxième point a trait aux sept évêques qui ont imposé les mains au P. Lei lors de la cérémonie d’ordination du 29 juin. Il est écrit que ces prélats « se sont exposés d’eux-mêmes » à la même peine d’excommunication latae sententiae, mais il est aussi fait mention à cet égard de la déclaration vaticane du 11 juin dernier. Dans ce document, le Conseil pontifical pour les textes législatifs expliquait que l’excommunication ne s’appliquait pas dans les cas où les personnes intervenant dans le rite le faisaient sous le coup d’« une peur grave » ou d’« une menace physique », étant entendu qu’il appartenait à chacune de ces personnes d’expliquer après coup à Rome la réalité des menaces et autres contraintes qui avaient pesé sur elles. On peut donc penser que ceux des sept évêques qui ont agi de leur plein gré se sont exposés à l’excommunication et qu’il appartiendra à ceux qui ont été contraints à prendre part à l’ordination du 29 juin de faire remonter à Rome les raisons de leur présence à la cérémonie, à charge pour le pape d’accepter ou non ces explications.
Le troisième point porte sur la dimension ecclésiale du geste posé par le P. Lei Shiyin le 29 juin lorsqu’il a accepté l’épiscopat sans mandat pontifical. Une telle ordination « s’oppose directement au rôle spirituel du Souverain pontife et nuit à l’unité de l’Eglise ». Elle est « un acte unilatéral » facteur de « divisions » au sein de la communauté catholique en Chine. Dans une Eglise dont l’unité s’articule autour de la personne du pape, « la doctrine et la discipline de l’Eglise doivent être respectées », sauf à ce que l’Eglise en Chine ne soit plus catholique, est-il encore écrit.
Le quatrième et dernier point souligne « la profonde peine » ressentie par le pape à l’annonce de l’ordination illicite de Leshan et se conclue par « une parole d’encouragement et d’espérance » de Benoît XVI « aux bien-aimés fidèles qui sont en Chine » pour les inciter « à prier et à être unis ». En filigrane, note les observateurs, le Saint-Siège compte sur les fidèles de l’Eglise de Chine pour ramener dans le giron de l’Eglise les prêtres et les évêques qui cèdent, par facilité ou par choix, aux pressions exercées sur eux par les autorités chinoises. Par la déclaration du 11 juin, Rome avait souhaité rappeler publiquement les sanctions prévues par le droit canon en soulignant que l’effet de celles-ci était moins répressif que thérapeutique : l’excommunication est automatique en cas d’atteinte grave à l’unité de l’Eglise mais le retour dans la communion ecclésiale est possible et encouragé, même si celui-ci ne peut se faire qu’entre les mains du pape. Selon des sources proches de Rome, l’ordination illicite de Chengde, en novembre dernier, a ainsi entraîné, pour les évêques consécrateurs, une excommunication latae sententiae, mais celle-ci a sans doute été levée pour les évêques qui ont expliqué au pape les contraintes auxquelles ils ont été soumis pour prendre part à cette ordination (4). La nouveauté, avec l’ordination de Leshan, est que désormais Rome indique sur la place publique les conséquences des actes de ceux qui agissent en-dehors de la communion ecclésiale. Sur le terrain, en Chine, on constate que désormais les fidèles n’hésitent plus à dire leur refus de travailler avec des prélats qui sont illégitimes.
Par ailleurs, dans le diocèse de Handan, qui devait être doté le 29 juin d’un nouvel évêque en communion avec Rome mais qui a vu la cérémonie d’ordination annulée de force par les autorités, les pressions du gouvernement se poursuivent. Celui qui devait être ordonné évêque, le P. Sun Jigen, est toujours maintenu au secret par la police. Le 2 juillet, le chancelier du diocèse, le P. Huai Jianting, a été interpellé par des officiels et, quelques heures plus tard, c’était au tour d’un autre responsable de la curie diocésaine, le P. Liu Xiuhua, d’être arrêté. Selon des sources ecclésiales locales, les catholiques de Handan n’ont pas hésité à manifester pour demander la remise en liberté immédiate du P. Sun Jigen et des deux autres prêtres.
Sylvanus
@dvdenise Merci de votre post, qui permet de rétablir la vérité face à fr.news qui, comme bien souvent, désinforme. Bon carême. Sylvanus
dvdenise
VATICAN 31 janvier 2018
Nous reprenons l’entretien accordé à S.Em. le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté, parue aujourd’hui sur le site Internet d’information religieuse du quotidien italien La Stampa, Vatican Insider.
Entretien avec S.Em. le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté, qui réplique également aux accusations faites au Saint-Siège en ce …Plus
VATICAN 31 janvier 2018
Nous reprenons l’entretien accordé à S.Em. le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté, parue aujourd’hui sur le site Internet d’information religieuse du quotidien italien La Stampa, Vatican Insider.
Entretien avec S.Em. le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté, qui réplique également aux accusations faites au Saint-Siège en ce qui concerne les contacts en cours avec la République populaire de Chine. « Nous faisons confiance dans le fait que les fidèles chinois, grâce à leur esprit de foi, sauront reconnaître que notre action est animée par la confiance dans le Seigneur et qu’elle ne répond pas à des logiques mondaines.
de Gianni Valente
Différents signaux – y compris des opérations opaques, de véritables manipulations politiques, des sabotages – indiquent que, dans les contacts entre le Saint-Siège et le gouvernement de la République populaire de Chine, pourraient s’enregistrer des développements importants. Le moment est propice pour écouter une parole autorisée qui aide à accueillir la réalité de ce qui est au cœur du Pape et du Saint-Siège, et, en pensant surtout aux frères chinois, aide à dissiper des soupçons et des brumes artificielles, pour contempler le coeur ecclésial de toute la question, en dehors des narrations politisées. C’est pour cette raison que le Vatican Insider a interrogé S.Em. le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat de Sa Sainteté.

Éminence, que pouvez-vous nous dire à propos du dialogue entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine ?


« Comme chacun sait, avec l’avènement de la « Nouvelle Chine », il y eut, pour la vie de l’Eglise dans ce grand pays, des moments de graves contrastes et de souffrances aiguës. A partir des années 1980 cependant, des contacts ont été pris entre des représentants du Saint-Siège et de la Chine populaire, qui ont connu différentes saisons et des cours et recours. Le Saint-Siège a toujours conservé une approche pastorale, en cherchant à surmonter les contradictions et en se rendant disponible à un dialogue respectueux et constructif avec les autorités civiles. Le Pape Benoît XVI a bien représenté l’esprit de ce dialogue dans la Lettre aux catholiques chinois de 2007. « la solution des problèmes existants ne peut être recherchée à travers un conflit permanent avec les Autorités civiles légitimes ». Au cours du pontificat du Pape François, les tentatives en cours ont lieu exactement sur cette ligne de conduite : ouverture constructive au dialogue et fidélité à l’authentique tradition de l’Eglise ».

Qu’attend concrètement le Saint-Siège de ce dialogue ?


« Je poserais tout d’abord un préambule. En Chine peut-être plus qu’ailleurs, les catholiques ont su conserver, même au travers de nombreuses difficultés et souffrances, le dépôt authentique de la foi, en conservant fermement le lien de communion hiérarchique entre les Évêques et le Successeur de Saint Pierre, en tant que garantie visible de la foi elle-même. En effet, la communion entre l’Évêque de Rome et tous les Évêques catholiques touche au coeur de l’unité de l’Eglise. Il ne s’agit pas d’une question privée entre le Pape et les Évêques chinois ou entre le Siège apostolique et les autorités civiles. Ceci dit, la finalité principale du Saint-Siège au sein du dialogue en cours est justement celle de sauvegarder la communion au sein de l’Eglise, dans le sillon de l’authentique tradition et de la constante discipline ecclésiastique. Vous voyez, en Chine, il n’existe pas deux Eglises mais deux communautés de fidèles appelés à accomplir un chemin progressif de réconciliation vers l’unité. Il ne s’agit donc pas de maintenir une conflictualité pérenne entre principes et structures opposés mais de trouver des solutions pastorales réalistes qui permettent aux catholiques de vivre leur foi et de poursuivre ensemble l’œuvre d’évangélisation dans le contexte spécifique chinois ».

La communion dont vous avez parlé met en cause la question délicate de la nomination des Évêque, qui suscite tant de polémiques. Une entente éventuelle sur ce point permettra-t-il de résoudre de manière juste les problèmes de l’Eglise en Chine ?

« Le Saint-Siège connaît et partage les graves souffrances de nombreux catholiques en Chine et leur témoignage généreux de l’Evangile. De nombreux problèmes subsistent pour la vie de l’Eglise et ceux-ci ne peuvent être résolus tous ensemble. Cependant, dans ce cadre, la question du choix des Évêques est cruciale. D’ailleurs, nous ne pouvons pas oublier que la liberté de l’Eglise et la nomination des Évêques ont toujours constitué des thèmes récurrents dans les rapports entre le Saint-Siège et les Etats. Certes, le chemin entrepris avec la Chine au travers des contacts actuels est progressif et encore exposé à de nombreux imprévus, comme à de possibles nouvelles urgences. Personne, en conscience, ne peut dire d’avoir des solutions parfaites à tous les problèmes. Il faut du temps et de la patience pour que les nombreuses blessures personnelles infligées réciproquement à l’intérieur des communautés puissent se cicatriser. Malheureusement, il est certain qu’existeront encore des incompréhensions, des fatigues et des souffrances à affronter. Cependant, nous nourrissons tous l’espérance qu’une fois considérée de manière adéquate le problème de la nomination des Évêques, les difficultés restantes ne devraient plus être telles qu’elles empêchent les catholiques chinois de vivre en communion entre eux et avec le Pape. C’est la chose qui importe, tant attendue et désirée déjà par Saint Jean Paul II et par Benoît XVI et aujourd’hui poursuivie avec clairvoyance par le Pape François ».

Quelle est alors la véritable attitude du Saint-Siège envers les autorités chinoises ?

« Il est important de le réaffirmer : dans le dialogue avec la Chine, le Saint-Siège poursuit une finalité spirituelle, celle d’être et de se sentir pleinement catholiques et, dans le même temps, authentiquement chinois. Avec honnêteté et réalisme, l’Eglise ne demande rien d’autre que de professer sa foi avec plus de sérénité, en mettant définitivement un terme à une longue période d’oppositions, pour ouvrir des espaces de plus grande confiance et offrir la contribution positive des catholiques au bien de l’ensemble de la société chinoise.
Certes, il existe de nombreuses blessures encore ouvertes aujourd’hui. Pour les soigner, il faut utiliser le baume de la miséricorde et si à quelqu’un est demandé un sacrifice, petit ou grand, il doit être clair à tous que cela n’est pas le prix d’un échange politique mais rentre dans la perspective évangélique d’un plus grand bien, le bien de l’Eglise du Christ. L’espérance est celle d’arriver, lorsque le Seigneur le voudra, à ne plus devoir parler d’Évêques légitimes et illégitimes, clandestins et officiels au sein de l’Eglise en Chine mais de se rencontrer entre frères, en apprenant de nouveau le langage de la collaboration et de la communion. En l’absence de cette expérience vécue, comment l’Eglise en Chine pourrait-elle relancer le chemin de l’évangélisation et porter aux autres la consolation du Seigneur ? Si l’on n’est pas prêt à pardonner, cela signifie malheureusement qu’il existe d’autres intérêts à défendre, mais cela ne constitue pas une perspective évangélique ».

Si telle est l’attitude, n’existe-t-il pas le risque d’effacer, d’un coup d’éponge, les souffrances du passé et aussi celles du temps présent ?

« C’est justement le contraire. De nombreux chrétiens chinois, lorsqu’ils célèbrent leurs martyrs qui ont souffert d’injustes épreuves et persécutions, se souviennent qu’ils ont su avoir confiance en Dieu, même dans leur humanité fragile. Maintenant, la meilleure manière d’honorer ce témoignage et de le rendre fécond dans le temps présent est de confier au Seigneur Jésus la vie actuelle des communautés catholiques en Chine. Cependant, cela ne peut se faire de manière spiritualiste et désincarnée. Cela se fait dans un choix de fidélité au Successeur de Saint Pierre, dans un esprit d’obéissance filiale, même lorsque tout ne semble pas immédiatement clair et compréhensible. En revenant à votre question, il ne s’agit pas ici de donner un coup d’éponge qui ignore ou, presque par magie, annule le parcours plein de souffrance de tant de fidèles et de pasteurs mais d’investir le capital humain et spirituel de ces nombreuses épreuves pour construire un avenir plus serein et fraternel avec l’aide de Dieu. L’Esprit, qui a protégé jusqu’ici la foi des catholiques chinois, est le même qui les soutient aujourd’hui sur le nouveau chemin entrepris ».

Existe-t-il un conseil, une requête particulière qu’en ce moment le Siège apostolique peut adresser aux fidèles chinois ? A ceux qui sont contents des possibles nouveaux développements mais aussi à ceux qui sont confus ou ont des objections ?

« Je voudrais dire en toute simplicité et clarté que l’Eglise n’oubliera jamais les épreuves et les souffrances passées et présentes des catholiques chinois. Tout cela constitue un grand trésor pour l’Eglise universelle. Dès lors, aux catholiques chinois, je dis avec une grande fraternité : nous sommes proches de vous, non seulement par la prière mais également par un engagement quotidien visant à vous accompagner et à vous soutenir sur le chemin de la pleine communion.
Nous demandons donc à ce que personne ne s’agrippe à l’esprit d’opposition pour condamner son frère ou n’utilise le passé comme prétexte pour fomenter de nouveaux ressentiments et fermetures. Au contraire, nous souhaitons que chacun regarde avec confiance à l’avenir de l’Eglise, au-delà de toute limite humaine ».

Éminence, croyez-vous réellement que cela soit possible ? Sur quoi se fonde votre confiance ?

« Je suis convaincu d’une chose : la confiance n’est pas le fruit de la force de la diplomatie ou des négociations. Elle se fonde sur le Seigneur qui conduit l’histoire. Nous espérons que les fidèles chinois, grâce à leur sens de la foi, sauront reconnaître que l’action du Saint-Siège est animée par cette confiance, qui ne répond pas à des logiques mondaines. Il appartient en particulier aux Pasteurs d’aider les fidèles à reconnaître, dans la conduite du Pape, la référence sûre permettant d’accueillir le dessein de Dieu dans les circonstances actuelles ».

Le Pape est-il informé de ce que ses collaborateurs font dans le cadre des contacts avec le gouvernement chinois ?

« Oui, le Saint-Père suit personnellement les contacts actuels avec les autorités de la République populaire de Chine. Tous ses collaborateurs agissent de concert avec lui. Personne ne prend d’initiatives privées.
Sincèrement, tout autre type de raisonnement me semble hors de propos ».

Ces derniers temps, des expressions critiques sont apparues, y compris au sein de l’Eglise, à cause de l’approche adoptée par le Saint-Siège dans le dialogue avec les autorités chinoises, considérée par certains même comme une véritable reddition liée à des raisons politiques. Qu’en pensez-vous ?

« Je pense tout d’abord qu’au sein de l’Eglise, il existe pleinement le droit de ne pas être d’accord et de faire état de ses critiques, le Saint-Siège ayant le devoir moral de les écouter et de les évaluer avec attention. Je suis par ailleurs convaincu que, parmi les chrétiens, les critiques devraient viser à construire la communion et non pas à susciter des divisions. Franchement, je vous dirai : je suis également convaincu qu’une partie des souffrances vécues par l’Eglise en Chine n’est pas tant due à la volonté des personnes qu’à la complexité objective de la situation. Dès lors, il est légitime d’avoir des opinions différentes sur les réponses les plus opportunes à fournir aux problèmes passés et présents. Cela est totalement raisonnable. Ceci dit, je pense qu’aucun point de vue personnel ne saurait être considéré comme interprète exclusif de ce qui est bien pour les catholiques chinois. Dès lors, le Saint-Siège oeuvre afin de trouver une synthèse de vérité et une voie praticable pour répondre aux attentes légitimes des fidèles, au sein et hors de l’Eglise. Il faut plus d’humilité et d’esprit de foi pour découvrir ensemble le dessein de Dieu sur l’Eglise en Chine. Il faut plus de prudence et de modération de tout un chacun pour ne pas tomber dans des polémiques stériles qui blessent la communion et nous volent l’espérance d’un avenir meilleur ».

Qu’entendez-vous par là ?

« Je veux dire que nous sommes tous appelés à distinguer de manière plus adéquate la dimension spirituelle et pastorale de la dimension politique. Commençons par exemple par les mots que nous utilisons tous les jours. Des expressions telles que pouvoir, trahison, résistance, reddition, affrontement, fléchissement, compromis devraient faire place à d’autres telles que service, dialogue, miséricorde, pardon, réconciliation, collaboration, communion. Si l’on n’est pas disposé à changer cette approche, intervient un grave problème, celui de penser à agir seulement selon une logique politique. A cet égard, le Saint-Siège espère pour tous une sincère conversion pastorale inspirée par l’Evangile de la miséricorde permettant d’apprendre à s’accueillir entre frères, comme l’a rappelé tant de fois le Pape François ».

Que diriez-vous aujourd’hui aux responsables chinois ?

« Ecoutez, à ce propos, je voudrais, une fois encore, me référer aux paroles de Benoît XVI dans sa Lettre aux catholiques chinois. Il enseigne que la mission propre de l’Eglise n’est pas celle de changer les structures ou l’administration de l’Etat mais d’annoncer aux hommes le Christ, Sauveur du monde, en s’appuyant sur la puissance de Dieu. L’Eglise en Chine ne veut pas remplacer l’Etat mais désire offrir une contribution sereine et positive pour le bien de tous. Dès lors, le message du Saint-Siège est un message de bonne volonté, dans l’espoir de poursuivre le dialogue entrepris pour contribuer à la vie de l’Eglise catholique en Chine, au bien du peuple chinois et à la paix dans le monde ».
GChevalier
Cet article de Zen remet les choses en place d'une manière magistrale, sauf que la finale détruit tout, comme on peut en juger par le détail ici : Où l'Antéchrist roule le cardinal Zen (finale) : terrifiant !
Ne nous laissez pas sucomber
@AveMaria44 les Catholiques pas ceux affiliez au Vatican .
AveMaria44
Mais les schismatiques modernistes, oecuménistes......ne font plus partie de l’Église. La preuve que l’Église est occupée, c'est justement cette inversion, de même pour les FFI.......seuls les catholiques sont persécutés.