Que penser des vidéos de Mgr Huonder ?

Il y a quelques jours (juin 2023) des fidèles belges se sont entretenus avec Mgr de Galarreta après une cérémonie de confirmation à Bruxelles. Les fidèles lui ont fait part de leur inquiétude au sujet de Mgr Huonder qui est désormais devenu comme le quatrième évêque de la FSSPX. Mgr de Galarreta s’est voulu rassurant en insistant sur le fait que les autorités de la FSSPX ne font pas n’importe quoi et que Mgr Huonder s’était expliqué dans des vidéos sur la position et que celles-ci semblaient satisfaisantes.

Nous avons donc écouté les vidéos en question. La conclusion n’est pas du tout rassurante.


Sur les vidéos de Mgr Huonder

On y trouve quelques paroles assez fortes au sujet de la crise, par exemple lorsqu’il dit que l’abolition du rite traditionnel est une « injustice, un abus de pouvoir ». Mais il y a bien des éléments qui montrent qu’il est loin d’adhérer au combat de la foi que nous voulons mener dans le sillage de Mgr Lefebvre. Quelques exemples :

- Il est très bienveillant envers Benoît XVI. Il se trompe d’ailleurs quand il prétend que ce pape a « levé l’excommunication injuste de Mgr Lefebvre et des évêques de la Fraternité » : l’excommunication n’était pas seulement injuste, mais invalide ; et Benoît XVI n’a pas parlé de Mgr Lefebvre (ni de Mgr Castro Mayer).

- Au sujet d’Assise, il emploie les expressions de « choc » et de « perte de confiance », mais il ne semble pas voir qu’il s’agit d’abord et surtout d’un blasphème contre Notre-Seigneur.

- Il reconnaît qu’il porte un « regard nouveau » sur ce qui s’est passé dans l’Eglise depuis quelques dizaines d’années, mais il ne fait aucune allusion à son propre passé d’évêque très conciliaire, très oecuméniste. Il est par exemple à l’origine du dies judaïcus, le « jour du judaïsme », institué en Suisse en 2011 et adopté ensuite par d’autres pays. Ses vidéos ne constituent pas une profession de Foi comme celle de Mgr Lazo en 1998 ou comme la célèbre déclaration de Mgr Lefebvre en 1974. Monseigneur y affirmait clairement son « refus catégorique d’acceptation de la réforme ».

- Pour Mgr Huonder, la position de Mgr Lefebvre sur le Concile est beaucoup plus nuancée : elle se résume dans une lettre de Monseigneur où il acceptait le Concile « interprété dans le sens de la Tradition ». C’est vrai que Monseigneur avait employé cette formule, mais il faut se souvenir du contexte : c’était à la fin 1978, juste après l’élection de Jean-Paul II, qui avait fait naître un certain espoir après les quinze années désastreuses du pontificat de Paul VI. Mais Monseigneur en était vite revenu, et il avait émis des jugements beaucoup pus sévères sur Vatican II.

- J’ai remarqué dans les vidéos plusieurs habitudes caractéristiques des ralliés : Mgr Huonder cite le texte du concile sur la liturgie pour critiquer la messe de Paul VI, alors que Paul VI est inséparablement le pape du Concile et le pape de la nouvelle messe, et que la nouvelle messe est la messe du Concile. Il se réfère au nouveau code de droit canon. Il évoque « les prêtres qui, pour des raisons de conscience, voulaient rester fidèles à la liturgie traditionnelle », ce qui n’est pas faux mais très incomplet, puisqu’il faudrait dire « pour des raisons de foi ». Il insiste sur le droit à la messe traditionnelle, qui est bien réelle mais qui n’est pas l’essentiel : nous refusons la nouvelle messe parce qu’elle est mauvaise, dangereuse et empoisonnée. D’une manière générale, Mgr Huonder insiste davantage sur la loi que sur la Foi.

- Un dernier point très important : il explique qu’en janvier 2015 Rome lui a demandé de faire le lien avec la Fraternité, en vue…d’une reconnaissance canonique. On sait par ailleurs qu’il a été impliqué dans le « cadeau » du pape fait à la Fraternité en 2015 : la juridiction pour les confessions. Il affirme également s’être installé dans une maison de la Fraternité avec la bénédiction de Rome. Et à la fin de la troisième vidéo, il avoue franchement : « j’ai rempli ce mandat (du St Siège), et je suis toujours en train de le remplir ». Voilà qui est clair : Mgr Huonder travaille, aujourd’hui encore, à l’intégration de la Fraternité dans l’Eglise conciliaire, intégration qui ne peut aboutir qu’à une désintégration. On peut craindre que « l’affaire Huonder » ne soit pas terminée, et que d’autres « paliers » se préparent.

Prions pour la Fraternité, qui est de plus en plus en grand danger, et demandons au Saint-Esprit de nous donner la lucidité et la force : la lucidité pour y voir clair, la force pour marcher droit.
juristecatholique
Le nouveau rite du sacre est douteux et non pas invalide comme le disent faussement les sédévacantistes (schismatiques)