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Bénédicte LIOGIER
Merci pour cette excellente vidéo.
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À propos de la 2ème partie, les Abbés Castelain et Pagès sont très décevants. Leurs arguments sont des sophismes qui ne tiennent pas la route. Il serait intéressant que l’un et l’autre acceptent un débat avec vous.
Concernant le Magistère Ordinaire et Universel dont il est question à 1h17, vous avez très justement rappelé qu’il est aussi infaillible les …Plus
Merci pour cette excellente vidéo.

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À propos de la 2ème partie, les Abbés Castelain et Pagès sont très décevants. Leurs arguments sont des sophismes qui ne tiennent pas la route. Il serait intéressant que l’un et l’autre acceptent un débat avec vous.

Concernant le Magistère Ordinaire et Universel dont il est question à 1h17, vous avez très justement rappelé qu’il est aussi infaillible les définitions ex cathedra.

A/ Concernant l'universalité :

Le pape exerce toujours un magistère universel
, soit ordinaire, soit ex cathedra (différence de solennité mais non pas d’objet).

Cette universalité peut se prendre :

1/ Du côté du sujet qui exerce le magistère : le pape seul, en raison de sa primauté, a une autorité ordinaire et universelle immédiate sur tous les chrétiens, brebis et pasteurs, sur chacun d’eux et sur l’ensemble du troupeau.
Les évêques unis à lui n’ajoutent rien à l’universalité de son autorité car les évêques lui sont subordonnés.

Plus une autorité est élevée, plus son champ d’exercice est étendu.

Aucun évêque n’a une autorité ordinaire et universelle, ni quand ils sont dispersés (autorité ordinaire non universelle : chacun sur son troupeau et jamais les uns sur les autres), ni même quand ils sont réunis en Concile par le pape (autorité universelle mais extraordinaire, qui ne leur est pas propre mais participée de celle du pape).

2/ Du côté de l’objet du magistère pontifical : il s’étend aussi loin que le dépôt révélé lui-même, à toutes et chacune des vérités relevant de la foi et de la morale et aux vérités qui leurs sont connexes.

Plus les vérités ont rapport à la cause 1ère ou à la fin dernière, plus elles peuvent juger des vérités plus éloignées qui, tout en gardant une certaine autonomie, ne peuvent les contredire. L’histoire des papes ne peut contredire le dogme de l’infaillibilité pontificale.

3/ Du côté du destinataire qui reçoit l’enseignement du magistère. Cela rejoint la considération du sujet du magistère.
Le destinataire du magistère pontifical est universel.

Tout chrétien, brebis ou pasteur, doit obéir au pape qui a une autorité ordinaire et immédiate sur chacun d’eux et sur l’ensemble du troupeau.
Même quand le pape s’adresse à une église particulière, il le fait en vertu de principes universels appliqués à cette église. Il peut y avoir une adaptation mais pas une hétérogénéité de principes entre les églises.

Chaque chrétien doit en outre obéir à son propre pasteur dans la mesure où (autant que, pas plus que) ce dernier est uni au pape.

B/ Concernant la solennité :

Le magistère pontifical réclame toujours une adhésion de foi divine et catholique.
Son objet est toujours le même, la révélation divine, mais l’Église l’enseigne d’une manière ordinaire dans son "Magistère ordinaire et Universel" (MOU) et solennelle dans ses "définitions ex cathedra" ("jugement solennel").

Le mot "définition" indique une différence d’explicitation des vérités contenues dans l’unique dépôt révélé. On définit ce qui a toujours fait implicitement partie du dépôt révélé mais n’était pas explicitement connu comme tel.

Comme l’Église a horreur des nouveautés, n’est-il pas normal d’entourer de plus de solennité une vérité qui, sans être nouvelle, est nouvellement connue.

Cette vérité, qui pouvait être disputée jusque-là, doit désormais être tenue par tous : Roma locuta, cause finita.