L’un des plus terribles accidents est le feu !... En vain, disons-nous ailleurs, les héroïques pompiers travaillent à se rendre maîtres du feu, si Dieu ne seconde leur vaillance. Marie semble vouloir signaler sa puissance souveraine, en arrêtant les flammes sur la terre, comme elle en tempère les ardeurs pour ses enfants dans le Purgatoire.
Dans le district de la Chine, une bonne chrétienne, mariée à un misérable païen buveur d’opium, brutal et jaloux, n’avait pour soutien qu’une mission par an, et un Scapulaire qu’elle changeait à l’époque de la visite du prêtre. Un jour on la voit accourir dans une chrétienté voisine, sollicitant un second Scapulaire ; le missionnaire l’interroge : « - As-tu donc quitté celui que je t’ai donné ? - Non, Père. - À qui l’as-tu donné ? - Je vais vous dire, Père. Je suis logée chez un païen au fond d’une cour remplie de sorgho. L’autre nuit, nous sommes réveillés par une grande lueur, la maison du païen et toute la cour étaient en feu ; mes pauvres enfants ne pouvaient traverser ce brasier de sorgho, mon mari jurait et criait comme un fou ; je me jette à genoux, j’arrache mon Scapulaire et le lance attaché à une pierre au milieu des flammes. Aussitôt la flamme tourne, le feu s’arrête et épargne notre pauvre logis avec tout ce qui nous appartenait. Le lendemain, les chrétiens et moi nous avons cherché partout le saint Scapulaire, il est sous les décombres (cette femme de foi n’admettait pas qu’il fût brûlé), mais ne l’ayant pas trouvé, je suis bien vite venue en demander un autre. »
Combien de fois, quand l’incendie Se répandait comme un torrent, On vit cette étoffe bénie Éteindre le brasier ardent ! CHANTÉ, ici :Cantique du saint habit du Scapulaire