Contre les hérétiques de ce temps....
Je réponds que le pontificat suprême est clairement exprimé par l’Apôtre en ces mots : « c’est lui qui a donné quelques-uns comme apôtres ». Et plus clairement (1 Cor12) : « Il a placé d’abord dans l’Église les apôtres, en second lieu les prophètes ». Le pouvoir ecclésiastique suprême n’est pas donné seulement à Pierre, mais aussi aux autres apôtres. Tous pouvaient dire ces paroles de saint Paul : « Mon angoisse quotidienne, mon souci de toutes les Églises (2 Cor 11) ». Mais à Pierre, il a été donné comme à un pasteur ordinaire qui aurait des successeurs, aux autres comme à des pasteurs spéciaux qui n’auraient pas de successeurs. Car, il fut nécessaire au tout début de l’Église, pour répandre rapidement la foi par toute la terre, qu’aux premiers prédicateurs et aux fondateurs de l’Église fussent concédés le pouvoir suprême et la pleine liberté. Mais, après la mort des apôtres, l’autorité apostolique demeura dans le seul successeur de saint Pierre. Aucun évêque, à part celui de Rome, n’eut jamais la charge de toutes les églises; et il est le seul à être appelé par tous pontife apostolique. Le seul dont le siège porte le nom d’apostolique, et dont la charge soit celle d’un apôtre. Nous donnerons quelques témoignages qui le démontrent......
Et en ce qui a trait à la plénitude du pouvoir, je réponds que le pontife suprême, si on le compare au Christ, n’a pas la plénitude du pouvoir, mais seulement une portion de ce pouvoir, selon la mesure du don du Christ. Car, le Christ régit la totalité de l’Église : celle qui est dans le ciel, au purgatoire et sur la terre, ainsi que celle qui fut depuis le début du monde, et qui sera jusqu’à la fin du monde. Et c’est pour cela qu’il peut, à son gré, faire des lois, instituer des sacrements, communiquer la grâce même sans sacrements. Le pape, lui, ne régit, pendant qu’il vit, que l’Église de la terre. Il ne peut pas changer les lois du Christ, ou instituer des sacrements, ou remettre des péchés sans sacrement. Mais si nous comparons le souverain pontife aux évêques, on a raison de dire qu’il possède la plénitude du pouvoir, parce que les autres président sur des régions délimitées, et possèdent un pouvoir qu’ils ne peuvent exercer que dans leur territoire limité. Le pape, lui, c’est sur toute la terre qu’il préside, et il possède la plénitude et la totalité du pouvoir que le Christ a laissé sur la terre, pour l’utilité de son église. ...Saint Robert Bellarmin Les Controverses de la Foi Chrétienne contre les Hérétiques de ce Temps Disputationes de controversiis christiniæ fidei adversus hujus temporis hæreticos. TROISIÈME CONTROVERSE GÉNÉRALE
LE SOUVERAIN PONTIFE CHAPITRE 9
Et en ce qui a trait à la plénitude du pouvoir, je réponds que le pontife suprême, si on le compare au Christ, n’a pas la plénitude du pouvoir, mais seulement une portion de ce pouvoir, selon la mesure du don du Christ. Car, le Christ régit la totalité de l’Église : celle qui est dans le ciel, au purgatoire et sur la terre, ainsi que celle qui fut depuis le début du monde, et qui sera jusqu’à la fin du monde. Et c’est pour cela qu’il peut, à son gré, faire des lois, instituer des sacrements, communiquer la grâce même sans sacrements. Le pape, lui, ne régit, pendant qu’il vit, que l’Église de la terre. Il ne peut pas changer les lois du Christ, ou instituer des sacrements, ou remettre des péchés sans sacrement. Mais si nous comparons le souverain pontife aux évêques, on a raison de dire qu’il possède la plénitude du pouvoir, parce que les autres président sur des régions délimitées, et possèdent un pouvoir qu’ils ne peuvent exercer que dans leur territoire limité. Le pape, lui, c’est sur toute la terre qu’il préside, et il possède la plénitude et la totalité du pouvoir que le Christ a laissé sur la terre, pour l’utilité de son église. ...Saint Robert Bellarmin Les Controverses de la Foi Chrétienne contre les Hérétiques de ce Temps Disputationes de controversiis christiniæ fidei adversus hujus temporis hæreticos. TROISIÈME CONTROVERSE GÉNÉRALE
LE SOUVERAIN PONTIFE CHAPITRE 9