M. l'abbé Girouard, M. l'abbé Fox, M. l'abbé Scott, M. l'abbé Dardis, M. l'abbé Salenave, M. l …

M. l'abbé Girouard, M. l'abbé Fox, M. l'abbé Scott, M. l'abbé Dardis, M. l'abbé Salenave, M. l'abbé Pinaud, M. l'abbé Koller... :

que faire ? Où est la volonté de Dieu ?

Lisez le blog Avec l'Immaculée
Source : Un évêque s'est levé

Le forum Un évêque s'est levé nous communique une triste nouvelle... Nous remercions Tom et Gentiloup de cette information qui nous amène à réfléchir un peu. Voici tout d'abord un extrait de l'article du forum :

Nouvelles de l'abbé Girouard

"Voici les faits Chronologiques:

Dimanche 10 mars:
Lors des annonces en chaire, il informe les paroissiens des dernières nouvelles de la résistance au ralliement : il parle du Carmel en Allemagne, de Dom Raphael OSB expulsé par Dom Cyprien de son couvent, de la "Lettre des 37" (le contenu et les conséquences). En expliquant les nouvelles il déclare son soutien. Il expose aussi la " Brève réflexion sur le préambule doctrinal ". Il termine en disant que Langley est la seule paroisse de la FSSPX en Amérique du Nord, voire au monde, où les fidèles ont reçu toute la vérité sur ces choses, vu que la guillotine de Menzingen ne cesse de faire rouler les têtes des prêtres (et évêque) qui osent s'opposer au changement de position de Menzingen. Il compare cela au Chapitre Général de 2006 (changement officialisé par le Chapitre Général de 2012). Il termine en disant qu'il sait qu'il va devoir en payer le prix, mais qu'il n'a qu'une seule âme, et qu'il ne veut pas la perdre en se faisant complice par son silence."

Commentaire d'Avec l'Immaculée :
Monsieur l'abbé, vous avez fait là un acte héroïque. Nous vous en remercions. Nous sommes d'accord avec vous à 100%.

L'article du forum continue :

"13 mars:
L'abbe Wegner (Supérieur du District du Canada) lui dit au téléphone qu'il est transféré au siège du district près de Montréal (à St-Césaire), à 4500 km (j'ai vérifié), et qu'il doit y être le 28 mars, cela, dit-il, "afin de pouvoir vous surveiller de près". Il reçoit l'ordre formel: pas de discussion ! Un prêtre viendra des USA (de Post Falls) pour le remplacer à la grand messe du 17 mars à 10h00.

14 mars: L'abbé Wegner change la date pour le 24 mars, et informe l'abbé Girouard qu'il n'y aura plus aucune tolérance pour des critiques envers les supérieurs. Le futur ministère de l'abbé Girouard, ainsi que son accès au cellulaire et à Internet dépendront de son attitude future. De plus, dans sa lettre aux prêtres Canadiens au sujet du transfert, l'abbé Wegner dénonce le contenu de courriels et conversations privés de l'abbé Girouard survenus après le 10 mars, ce qui montre qu'à St-Césaire ses moindres paroles seront analysées et condamnées si elles expriment une opposition aux positions des autorités.

17 mars: Des fidèles décident d'assister à la messe basse de l’abbé Girouard à 08:15, avant la prise en main du prieuré par le district. 45 personnes, soit la moitié de la paroisse, sont présentes, puis accompagnent l'abbé à un repas d'adieu dans une salle réservée. Ce premier jour de suspension de prédication est le 1er dimanche de la Passion, et aussi le 50eme anniversaire de naissance de l'abbe Girouard. C'est donc une nouvelle vie qui commence. Apres le repas, l'abbé Girouard retourne à la chapelle et salue les autres paroissiens. Accueil plutôt froid. La chapelle est divisée entre ceux qui suivent Mgr Fellay les yeux fermés, et ceux qui étudient les faits et les documents.

21 mars: Après plusieurs jours de paquetage et d'entreposage, incluant un voyage de deux jours à une de nos missions, l'abbé Girouard prend la route dans sa voiture personnelle. Vu la distance, il ne peut arriver à St-Césaire avant le mardi 26, au mieux. Plus probablement le 27, donc bien après la date butoir. Or nous avons appris que c'est l'abbé Wegner lui-même qui ira à Langley le 25 mars pour s'occuper de la Semaine Sainte.

Rumeurs:
En attendant que l'abbé Girouard nous informe lui-même, nous ne pouvons que spéculer sur son futur. Nous savons depuis le printemps 2012 qu'il n'a pas l'intention de se soumettre à la loi du silence, sa conscience le lui interdisant. Nous savons aussi qu'il a reçu plusieurs demandes de fidèles de la Résistance à travers le Canada et aux USA pour desservir leurs petits groupes. Il paraît même que ses anciens fidèles de Langley voudraient former leur propre chapelle autour de lui. De plus, la communauté de l'abbé Joe Pfeiffer, au Kentucky, lui ouvre aussi ses portes.
Qu'en sera-t-il ? Que décidera l'abbé Girouard ? Se rendre à St-Césaire pour ne pas perdre sa sécurité matérielle et sa réputation ?
Ou bien s'en remettre à la Providence et prendre charge d'un groupe de Résistance ?
Que fera l'abbé Wegner ?
Nous espérons le savoir tout cela dans quelques jours. En attendant, profitons des grâces de ces jours saints pour prier pour l'abbé Girouard et tous les autres membres de la Résistance au Ralliement."


Commentaire d'Avec l'Immaculée :
Nous n'avons rien dit depuis juillet dernier à propos des prêtres qui se faisaient sanctionner et réduire au silence. Nous n'avons pas voulu parler tout haut jusqu'à présent de la conduite de ces prêtres... Il nous semble que le moment est venu maintenant. Nous voulons ainsi tenter d'aider nos abbés qui souffrent ainsi que ainsi que les futurs prêtres qui seront sanctionnés...

La question est la suivante :

les abbés doivent-ils ou non se soumettre à la punition, sachant que la punition comporte toujours un ministère réduit et une exigence de silence... Ces prêtres doivent-ils aller à leur procès canonique si on leur en fait un ?

Réunissons déjà les éléments que nous connaissons : L'abbé Rioult a choisi de ne pas se soumettre aux sanctions. Les abbés Pinaud et Salenave ont choisi d'aller au procès. On ne sait pas pour l'instant s'ils se soumettront aux sanctions de leur procès, mais dans l'immédiat, ils se sont soumis aux sanctions d'exil et de surveillance de Menzingen, antérieures au procès.

Que choisira l'abbé Girouard ? Pour l'instant, il semble obéir à ses supérieurs. C'est aussi pour lui que nous écrivons cet article, afin de pouvoir l'aider si possible. Il est dans nos prières tout particulièrement.

L'abbé Dardis s'est laissé enlever tout ministère, aux dires de l'abbé Chazal.

L'abbé Scott, après avoir failli être muté au Zimbabwe est resté finalement au Canada (croyons-nous nous rappeler) mais est étroitement surveillé avec un ministère réduit. De même, à notre connaissance pour l'abbé Fox et l'abbé Koller, chacun à leur place.

D'autre part, ne pas obéir et refuser d'aller en exil ou au procès, c'est signer son arrêt d'expulsion de la Fraternité.

1) Examinons les avantages de l'obéissance à Menzingen :

Au plan matériel :
Le prêtre reste dans la Fraternité et continue à percevoir son traitement mensuel. Il a un toit, il ne manque de rien.

Au plan tactique : le prêtre peut considérer qu'en restant à l'intérieur de la Fraternité, il est une épine dans le pied de Menzingen. Par sa présence silencieuse, il empêcherait, lui et ses confrères qui souffrent comme lui, Mgr Fellay d'aller trop loin.

Au plan spirituel : il offre ses brimades en union avec celles que le Christ a souffertes, pour la Fraternité. Il s'offre en victime.

2) Examinons les inconvénients de l'obéissance à Menzingen :

Au plan santé physique et nerveuse :

Il est éprouvant pour certains prêtres d'être brimés et surveillés sans cesse. Certains sont mis dans des milieux accordistes où l'on essaye de les endoctriner. S'ils ne sont pas très solides, ils peuvent tomber malades.

Au plan doctrinal :
Ceux qui sont mis dans des milieux accordistes hostiles à leurs idées peuvent se faire "retourner" et changer d'avis. Il y a donc un danger sur ce plan.

Au plan spirituel et moral :
Ils ne peuvent plus prêcher contre les erreurs. Ils ne peuvent plus avertir le troupeau du danger. Ils ne peuvent plus mettre les fidèles en garde contre leur principal ennemi : Mgr Fellay. Ils peuvent certes encore critiquer un peu Vatican II, au moins pour certains. Mais ils ne peuvent pas avertir les gens contre celui qui veut les mettre sous la coupe des idées de Vatican II. Ils ne peuvent donc plus protéger efficacement les brebis du loup et ne remplissent plus complètement leur rôle de prêtre.

3) Examinons les inconvénients de la désobéissance à Menzingen :

Au plan matériel :

Le prêtre se retrouve à la rue sans le sou.

Au plan santé :
Il perd son aisance matérielle, ce qui peut l'éprouver physiquement et nerveusement.

Au plan spirituel :
Cette désobéissance est-elle bien dans l'esprit du Christ qui s'est fait obéissant jusqu'à la mort et la mort de Croix ? L'accord n'étant pas signé, y a-t-il une assez forte raison pour quitter maintenant la Fraternité ? Cette désobéissance est-elle bien conforme à la volonté de Dieu ?

4) Examinons les avantages de la désobéissance à Menzingen et du refus de se plier aux sanctions :

Au plan santé :
Le prêtre peut s'exprimer librement et n'a plus le stress permanent de la surveillance et de l'espionnage. Il peut parler librement sans contrainte, ce qui est équilibrant.

Au plan doctrinal :
Le prêtre peut sans contrainte prêcher la vérité et n'est plus dans un milieu accordiste. Il ne met donc plus en danger sa foi car il la vit quotidiennement, en toute liberté.

Au plan spirituel :
Il fait son travail et son devoir de prêtre et peut prêcher autant qu'il le veut à temps et à contretemps. Il peut faire entendre sa voix, non seulement auprès de ses ouailles mais aussi sur internet. Il peut donc toucher des centaines, voire parfois des milliers de personnes et être plus efficace.

Quelle est la volonté de Dieu ? Comment s'y retrouver ?

La boussole est dans le principe et fondement donné par la sainte Vierge à St Ignace :


Pourquoi l'homme est-il sur terre ? Réponse : l'homme a été créé pour louer, honorer et servir Dieu et par ce moyen sauver son âme.

Sachant cela, quelle est l'option qui va me permettre de louer le plus Dieu, de le servir le plus, de sauver le plus facilement mon âme, de sauver le plus facilement possible les âmes des fidèles ?

a) N'est-il pas évident que je servirai Dieu davantage en parlant qu'en me taisant sur les dangers que court la foi avec Mgr Fellay ?
b) N'est-il pas évident que je sauverai plus sûrement les âmes des fidèles en faisant mon devoir de prêtre et en disant la vérité sur les places publiques au lieu de la taire à moitié ou de la dire confidentiellement ?
c) Ne sauverai-je pas mon âme davantage en suivant ma vocation de prêtre qui est de dire la vérité à toutes les âmes et à toutes les nations?

Répondons aux autres options spirituelles :

1. Pourquoi ne servirais-je pas davantage les âmes et la mienne en étant une victime silencieuse ? Le prêtre ne doit-il pas tendre à être une victime ?

C'est un point de vue intéressant à considérer. Mais ce principe nous éclaire : la fin ne justifie pas le moyens. Si je deviens une victime volontaire tout en faisant un péché par omission et en n'avertissant pas bien les âmes qui me sont confiées, en ne remplissant pas la mission que Jésus m'a confié, je suis une fausse victime. Ma souffrance n'est pas dans l'ordre car je me mets volontairement dans une situation qui m'empêche de faire mon devoir d'état.

D'ailleurs, le fait d'être chassé de la Fraternité et les conditions de vie difficiles que cela va engendrer me donneront amplement à souffrir et donc je pourrai être ainsi une victime. Mais je pourrai l'être tout en faisant mon devoir de prêtre qui est de dire la vérité pleine et entière. Donc je ne perds rien au plan spirituel, au plan de la souffrance, car je souffrirai autant si ce n'est plus, mais la souffrance sera dans l'ordre voulu par Dieu, car je ne serai pas empêché de dire la vérité.

2. L'accord n'étant pas signé, y a-t-il une assez forte raison pour quitter maintenant la Fraternité ? Cette désobéissance est-elle bien conforme à la volonté de Dieu ?
Que l'accord soit signé ou non ne change rien dans l'immédiat pour les prêtres. Le problème se pose ainsi : ont-ils toujours dans la Fraternité le moyen de remplir leur vocation de prêtre qui est de sauver le plus possible d'âmes, par la messe, la prédication et les sacrements ?

Réponse : Il est encore possible pour ce prêtre de donner la messe et les sacrements bien que la messe et les sacrements soient cependant menacés, puisque Mgr Fellay considère que la Nouvelle messe a été légitimement promulguée et que les sacrements de l'Eglise conciliaires sont tous valides sans aucune distinction... Ce qui pose un problème notamment pour les sacrements de confirmation et d'ordre...
Par contre, dès maintenant, le prêtre au sein de la Fraternité ne peut plus prêcher la doctrine comme il le veut et comme il le faudrait. Il ne peut plus dénoncer l'erreur comme il l'entend (cf. par exemple l'abbé de Cacqueray qui s'est fait reprendre à propos de son article sur Assise III). Il ne peut plus non plus dénoncer les fauteurs d'erreur, c'est à dire, en premier lieu, celui qui nous touche de plus près : Mgr Fellay. On peut vraiment sans exagération appeler Mgr Fellay un fauteur d'erreur quand on considère l'interview de CNS du 11 mai 2012 et la déclaration doctrinale du 15 avril 2012.
Donc son ministère ne pouvant plus être exercé correctement dans la Fraternité, le prêtre peut ainsi justifier sérieusement sa désobéissance, même si aucun accord n'est signé.

Conclusion sur le plan spirituel : c'est l'option de la désobéissance aux sanctions de Menzingen qui est la meilleure. Car c'est la seule option qui permet de préserver la vocation du prêtre de la Fraternité. C'est la seule façon qu'il lui reste d'exercer complètement son devoir d'état.

Examinons les autres options doctrinales :

Le prêtre a-t-il le droit de se laisser placer au milieu d'autres confrères accordistes, et ainsi de mettre en danger sa foi ?

Non. C'est présumer de ses forces. Il ne doit pas se croire assez fort pour résister. Il se met en occasion de tomber, comme sont tombés tous les prêtres ralliés qui acceptent à présent l'inacceptable en ne prêchant même plus contre la nouvelle messe par exemple.

Et s'il peut aller en cachette sur internet ?
Le danger est moindre, mais il existe cependant, car la foi vient ex auditu. Et donc se faire laver le cerveau en permanence par des confrères accordistes risque fort peu à peu de l'affadir, car il recevra passivement, sans pouvoir se défendre ni compenser par des paroles, son poison quotidien.

Il vaut mieux ne pas se mettre en occasion de péché, quand on peut faire autrement, même si c'est dans l'intention de convertir ses confrères. La sainte Vierge nous enseigne cette règle, aux exercices de St Ignace : on ne dialogue pas, on ne discute pas avec le démon. C'est à dire qu'on doit fuir les occasions de péché, en se défiant de soi-même.

Examinons les autres options matérielles :

Une chose est sûre : si on fait la volonté de Dieu en quittant la Fraternité, les paroles du Fils de Dieu s'appliqueront alors : Ne vous préoccupez pas de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez car votre Père y pourvoira... Vous valez mieux qu'une multitude de passereaux.

Donc le problème matériel n'est pas à considérer. Ce qui est à considérer, c'est ce que Dieu veut. Si Dieu le veut, le matériel sera assuré car il n'y a aucune épreuve au dessus-de nos forces... sauf celles dans lesquelles ont se place parfois sans que ce soit la volonté de Dieu.

Examinons ce qui est le mieux pour la santé du prêtre :

Il en va pour la santé, comme pour le matériel. Il faut faire la volonté de Dieu et c'est cette option qui sera la meilleure pour la santé du prêtre. A lui d'organiser sa vie avec prudence et mesure pour pouvoir, selon ses forces, tenir sur le long terme.

Examinons le plan tactique :

Qu'est-ce qui est le mieux pour sauver le plus possible d'âmes ? Rester en silence dans la Fraternité comme un reproche silencieux et souffrant ou bien clamer la vérité à tous vents, en dehors de la Fraternité; laissant ainsi toute latitude à Mgr Fellay pour se rallier et rallier avec lui la masse endormie ?
Qu'est-ce qui est le plus efficace ? Facile à voir, il suffit de considérer l'histoire : a-t-on jamais entendu dire dans l'histoire mondiale qu'on a réussi à sauver une structure en danger en restant silencieusement à l'intérieur ? Jamais. Car la passivité est moins efficace que l'action de l'ennemi. Le cardinal Siri et le Coetus internationalis ont-ils réussi à sauver l'Eglise par leur passivité et leur silence ? Jésus est-il resté passif et silencieux au milieu des pharisiens ? A-t-il prêché des demi- vérités pour ne pas les froisser ni se faire injurier et crucifier? Les saints sont-ils restés passifs, silencieux et discrets devant les hérésies?

Si tous les bons partent, Mgr Fellay va donc être libre de se rallier. Nous lui laisserons le champ libre...
Cet argument doit être examiné en effet. Nous pensons pour notre part que Mgr Fellay serait davantage gêné par 50 sermons ou articles publiés chaque semaine sur internet que par une présence silencieuse et souffrante. C'est l'agere contra ("l'agir contre", cf. Exercices de st Ignace) qui gêne l'ennemi, ce n'est pas notre passivité. Par contre, si les prêtres quittent mais ne se manifestent pas publiquement régulièrement, Mgr Fellay aura en effet le champ libre. Donc il faut quitter, mais en même temps que l'on quitte, il faut communiquer le plus possible par les médias : faire des vidéos, audios, articles, bulletins, etc.

Sauver la Fraternité, ce n'est pas sauver une structure juridique dont la tête est déjà ralliée, mais continuer à la faire vivre, dans l'esprit du fondateur. La Fraternité, avant d'être une structure est d'abord une vocation et une mission particulière. Quitter la Fraternité n'est pas abandonner la Fraternité. C'est au contraire se libérer pour pouvoir pleinement continuer l'oeuvre de Mgr Lefebvre.
Et si un jour miraculeusement apparaît un bon Chapitre qui élit un bon supérieur pour la Fraternité, les deux structures pourront collaborer fructueusement, en se partageant l'apostolat, comme les dominicaines de Saint Pré ont collaboré avec celles de Fanjeaux.

Mais si nous quittons, nous leur laissons tout le patrimoine immobilier que les fidèles ont payé à la sueur de leur front, n'est-ce pas scandaleux ?
Oui, c'est vrai que c'est une injustice criante que devront subir les fidèles et c'est un vol scandaleux de la part de Menzingen. Mais replaçons ce drame à la lumière du principe et fondement. Pourquoi les fidèles généreux ont-ils fait cela ? Pour faire la volonté de Dieu, pour sa gloire et pour le salut des âmes. Ces fidèles généreux ne perdront rien dans l'éternité, Dieu leur rendra tout ce qu'ils ont donné au centuple. Leurs bonnes actions ne sont pas perdues pour eux et elles ne sont pas perdues non plus pour toutes les âmes qu'ils ont déjà contribué à sauver.

Par contre si l'on s'interdit de prêcher la vérité entière pour garder des bâtiments et des biens matériels, on perd de vue la conséquence du principe et fondement qui est : tous les biens de la terre ne sont que des moyens qui doivent nous aider à aller au ciel. Si donc, pour garder la jouissance de ces biens matériels, qui ne sont que des moyens, on compromet le salut des âmes, ce n'est plus dans l'ordre : le bien matériel devient alors une fin et n'est plus considéré comme un moyen. On fait là une erreur d'optique : on ne voit plus les choses comme Dieu les voit, c'est-à-dire comme devant être utilisées uniquement comme moyens de salut, mais ne devant jamais devenir une fin en elles-mêmes.

Que penser de l'option d'aller au procès pour tenter de convertir Menzingen et/ ou pour pouvoir dire : ce n'est pas moi qui ai quitté la Fraternité, ce sont eux qui m'en ont chassé...
Menzingen lit régulièrement tous les articles des sites de résistance et a lu également les dizaines de lettres de protestation des différents laïcs, prêtres et évêques. Il est donc illusoire et dangereux de chercher à convertir des personnes de mauvaise volonté, qui mentent, qui s'enferrent dans leurs erreurs et qui ne sont pas de bonne foi.
Pour pouvoir dire aux confrères et aux fidèles que ce n'est pas nous qui avons quitté la Fraternité mais Menzingen qui nous en a chassé, on s'expose à se faire retourner pendant la période d'isolement à laquelle on est soumis et de plus on se fait réduire au silence pendant un temps indéterminé. A-t-on le droit de prendre ce risque pour pouvoir affirmer que l'on s'est fait chasser ? Cela nous semble imprudent, dangereux et en attendant, cela fait un bon prêtre de neutralisé qui pourrait faire du bien aux fidèles et qui n'en fait pas... Donc à notre avis, c'est l'option du refus de procès qui est la plus prudente et la meilleure... Ce qui ne nous empêche pas de prier pour tous les prêtres qui ont pris l'option contraire, afin qu'ils ne succombent pas à la tentation, qu'ils soient forts et qu'ils sortent sans tarder de ce guêpier...

Conclusion
La meilleure tactique est de parler le plus fort possible et au grand jour. Il nous semble que c'est une erreur de se soumettre aux sanctions de Menzingen et de se laisser volontairement réduire au silence, comme des victimes que l'on mène à l'abattoir. La vraie persécution arrivera bien assez tôt et là, nous n'aurons plus le choix. A présent, il y a encore le choix de parler ou non, de faire son devoir de prêtre ou non, de combattre ou non, de sauver le plus possible d'âmes ou non. Saisissons l'occasion, nous devons profiter du répit que Dieu nous laisse en étant le plus actifs possible, pour sa plus grande gloire et le salut des âmes.