Faux. D’abord parce que le péché suppose d’avoir conscience de mal agir et d’agir contre sa droite conscience ou conviction. « Mais celui qui a des doutes, s'il mange, il est condamné, parce qu'il n'agit pas par conviction; tout ce qui ne procède pas d'une conviction est péché. » (Romains 14.23) Or, étant donné que cette problématique matérielle dépend en partie de la subjectivité et du conditionnement culturels et non pas d’une obligation morale évidente qui s’imposerait de soi-même aux consciences féminines au même titre que les interdits du vol et du mensonge par exemple - lesquels interdits appartiennent à la loi morale universelle accessible à toute conscience humaine - les filles et les femmes de notre époque, en particulier d’Occident, ne sont par conséquent pas censées devoir obéir à cet interdit prétendu. En revanche, elles sont toutes censées devoir obéir à l’obligation de se vêtir avec dignité et modestie - lesquelles peuvent s’incarner différemment selon les cultures, les sociétés et les époques - et à l’obligation de ne pas chercher à susciter volontairement des désirs impurs chez leurs prochains.

Ces paroles de l’Ancien Testament « Une femme ne portera point un habillement d’homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel, ton Dieu » ont été communiquées dans une société où les hommes portaient des tuniques ou robes ainsi que les femmes. Le caractère soit féminin, soit masculin ne tenait donc pas au type de vêtement, qui était le même pour les hommes et les femmes, mais à leurs formes et à leurs styles propres. Il s’agissait donc au travers de ce commandement divin de respecter et d’aimer son identité sexuée respective, telle que Dieu l’a créée dans Sa bonté et Sa sagesse.

A notre époque, il existe des pantalons de forme et de style soit féminin soit masculin, en sorte qu’une femme peut avoir une allure plutôt féminine en portant des pantalons. D’autre part, le port d’un pantalon peut être décent alors que le port d’une robe ou d'une jupe peut ne pas l’être (cf. la photo infra), sans même évoquer l’exemple bien connu de sainte Jeanne d’Arc ou la nécessité en notre temps pour une fille dans la rue ou dans les transports en commun de se protéger davantage contre de possibles agressions sexuelles en portant un pantalon plutôt qu'une jupe ou une robe.

Pour élargir la problématique, remarquons que le jugement moral sur les tenues vestimentaires peut s’avérer être éminemment subjectif. Entre autres exemples, la tenue d’un Louis XIV portant perruque frisée, chemisier de dentelles, culotte et bas de soie avec jarretière, chaussures à talons (rouges) avec des noeuds de soie, pourrait très bien être jugée à notre époque comme celle d’un "queer" efféminé, de même que la subtile sophistication colorée de certaines robes à dentelles traditionnelles d’ecclésiastiques…