LE MODERNISME DANS L'ÉGLISE CATHOLIQUE

L'époque actuelle
La troisième phase de la parabole moderniste se caractérise par la consolidation du pouvoir des progressistes, suivie de l'ostracisme des traditionalistes et de leur persécution ouverte. L'Église catholique glisse de plus en plus rapidement vers l'abîme infernal, tandis que le troupeau est livré à lui-même, à la merci des loups ou, pire encore, poussé vers l'abîme dans la confusion de l'esprit (doctrine) et du cœur (liturgie). L'apostasie de l'Église, à partir de son sommet, devient de plus en plus manifeste, avec le renversement des valeurs et le renoncement à remplir ses devoirs, en particulier la tâche que lui a assignée son Fondateur au moment de son Ascension au Ciel ("allez proclamer la Bonne Nouvelle jusqu'aux extrémités de la terre, en baptisant toutes les nations au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit"). Résumons brièvement l'évolution du phénomène moderniste au sein de l'Église catholique dans cette troisième phase.Sous les pontificats de Wojtyla et de Ratzinger, nous étions devenus quelque peu somnolents, distraits, face au danger de l'assaut moderniste contre l'Église catholique. Cela était dû au grand charisme de Karol Wojtyla et à sa lutte courageuse contre le bloc communiste soviétique, une lutte victorieuse, surtout grâce à l'aide décisive de la Très Sainte Vierge Marie, à laquelle JP II était dévoué.

Après la mort de Karol le Grand (comme on le surnommait), le pontificat de son grand ami et collaborateur, le théologien Joseph Ratzinger (ancien expert moderniste de CV II), devenu Benoît XVI, a été caractérisé par un certain assouplissement du modernisme d'assaut des années 1960 et 1970, par quelques pas en arrière sur la rigueur progressiste (il suffit de penser à l'affaire dite "de l'église") et par un certain manque de rigueur dans l'enseignement de la théologie. "Ceci, cependant, sans ignorer la persistance de traits modernistes incontestables dans le Magistère de Ratzinger, tels que la rencontre interreligieuse d'Assise 2 (en 2011), le refus de répéter la consécration douteuse de la Russie au Cœur Immaculé de Marie la Très Sainte (comme demandé par les voix des fidèles), le refus de révoquer la consécration du Saint-Siège au Cœur Immaculé de Marie la Très Sainte. (réclamée par les Fatimites), le refus des demandes (de cinq cardinaux) de proclamer le cinquième et dernier dogme marial (Marie corédemptrice, médiatrice de toutes les grâces et avocate des nôtres) comme l'avait demandé la Vierge à Amsterdam dans les années 1950, par l'intermédiaire de la voyante Ida Peerdeman (un refus motivé par le fait qu'une telle proclamation entraverait le dialogue œcuménique avec les protestants et les anglicans).

Face à tout cela, les forces ultra-progressistes de l’Église (et aussi du Collège des Cardinaux) poussèrent un cri d'alarme : leurs efforts pour la mise en œuvre intégrale de CV II risquaient d'être réduits à néant, leur objectif risquait de reculer de plus en plus (Martini avait même demandé l'ouverture d'un Concile Vatican III, car il n'était pas satisfait de la débâcle provoquée dans l’Église et dans la société par CV II). S'ensuivit l'assaut des loups sur le trône pétrinien, pour reprendre le langage utilisé par Ratzinger lors de son investiture ("priez pour moi, afin que je ne m'enfuie pas devant l'assaut des loups", avait-il dit de manière prophétique dans l'homélie de la messe pontificale). L'écho des scandales est amplifié, notamment celui de la pédophilie dans le clergé américain (mais aussi les scandales financiers dans la gestion de l'IOR, la banque du Vatican). Le coup de grâce est ensuite venu avec la fuite d'informations confidentielles et le scandale Wikileaks. Poussant aujourd'hui, poussant demain, les pouvoirs forts ont contraint le pape Benoît à se retirer, laissant le champ libre aux forces ultramodernes bien organisées et structurées. Dans les derniers jours de son pontificat, la rumeur une rumeur de plus en plus persistante annonçait la mort du pape pour la fin du mois de février 2013. Un tuyau de son entourage médical ? La possibilité d'une tentative d'assassinat du Pape, comme ce fut le cas en 1981 pour le Pape JP II ? Qui aurait pu avoir intérêt à répandre une telle nouvelle ? Un avertissement, une menace voilée ? La possibilité d'un second cas Luciani ? Le journal "Tempi" a publié un article faisant état de rumeurs selon lesquelles le pape mourrait dans l'année ; ce qui est frappant dans cet article, c'est la date de sa publication : le 11 février 2012. Exactement un an plus tard, Benoît XVI annonçait sa démission, fixant la fin de son pontificat au 28 février 2013. Le bon Ratzinger a dû prendre cette menace rampante très au sérieux, puisque peu avant l'expiration de l'ultimatum, il a pris la décision historique de démissionner. Il s'agit là d'un fait plus unique que rare dans l'histoire de l'Église, d'un vulnus dans la maison bâtie sur le roc, d'une brèche dangereuse dans la barque déjà fragile de saint Pierre. Contrairement à ce que fit Célestin V en son temps, Benoît XVI ne s'est pas retiré dans un couvent, il n'a pas disparu de la circulation, mais est resté au Vatican en tant que "pape émérite", portant la robe papale, créant ainsi une nouvelle fonction ecclésiastique, après celle d'"évêque émérite" introduite dans l'Église par Paul VI. Cette situation anormale rappelle une célèbre prophétie de la bienheureuse Katharina Emmerick (auteur d'une des quatre biographies de la Vierge actuellement en circulation), dans laquelle la religieuse augustinienne parle d'une époque où l'Église aurait deux papes, une période très peu propice à la chrétienté, comme nous le verrons dans un instant.

Enfin, petit clin d'œil : le 11 février est une date très importante, puisque c'est la fête de Notre-Dame de Lourdes. Un voyant avait rapporté avoir reçu une locution de Notre Seigneur disant que le jour d'une importante solennité mariale, il y aurait un événement grave au Vatican, annonçant un grand malheur pour l'Église. Certains exorcistes ont ensuite rapporté qu'au cours de certains exorcismes pratiqués en 2012, l'entité présente dans les personnes possédées a été forcée de confesser qu'en 2013 et 2014, les forces des ténèbres lanceraient une attaque majeure contre la papauté. Des histoires ésotériques, discutables si l'on veut, mais qui apportent de l'eau au moulin de ceux qui soutiennent la thèse selon laquelle la démission de Joseph Ratzinger avait des motifs obscurs, non portés à la connaissance du public.

Joseph Ratzinger : fuir "devant les loups", une décision douloureuse et pénible

Une fois Benoît XVI retiré, le Collège des cardinaux, désormais à majorité moderniste, a fait porter son choix sur un homme à la foi progressiste certaine, l'Italo-argentin Jorge Mario Bergoglio, qui a pris le nom de pape François, en référence au pauvre d'Assise (et non, comme je l'avais d'abord cru, à saint François-Xavier, cofondateur, avec saint Ignace de Loyola, de la Compagnie de Jésus, à laquelle Bergoglio appartient). Les rumeurs d'accords pré-conclaves, de conditions imposées à Bergoglio, d'irrégularités de procédure (hypothèse avancée par le journaliste catholique Antonio Socci) vont bon train. Depuis ses débuts au balcon du palais apostolique, Bergoglio a surpris tout le monde avec son "Bonsoir !" au lieu du traditionnel "Loué soit Jésus-Christ", puis a explicitement déclaré qu'il ne voulait pas bénir la foule de la place Saint-Pierre pour ne pas heurter la susceptibilité des non-croyants (une autre invitation à la conversion !), et c'est à partir de là qu'a commencé la série de ses fameux "bonjour, bon déjeuner, bon soir, bonne nuit". En outre, dès ses premiers pas, il a précisé qu'il avait "l'ambition de mettre pleinement en œuvre le CV II". Quelque temps plus tard, interrogé par ceux qui s'étonnaient de ses initiatives "non orthodoxes", il a répondu : "Je dois faire ce que les cardinaux m'ont demandé de faire" (certainement pas Burke et Caffarra, bien sûr, mais ceux qui l'ont placé à la barre de la barque de Pierre). Ainsi, avec le pontificat du pape François, l'assaut final des néo-modernistes sur le peu qui reste du catholicisme dans l'Église du Christ a explosé dans toute sa virulence : purges et destitutions de cardinaux pro-traditionalistes (Piacenza, Burke) ; commissariat et destruction d'ordres religieux florissants, accusés de sympathies préconciliaires (frères franciscains et religieuses de l'Immaculée Conception) ; ouverture totale, sans invitation à la conversion, au repentir et au changement de vie, à des anticléricaux endurcis (Pannella, Scalfari, les leoncavallini des centres sociaux) ; actes personnels de Bergoglio : insultes et martelage continu, dans les homélies de St. Marta, aux catholiques, à ceux qui prient intensément, qui défendent les valeurs dites non négociables ; les prières interreligieuses avec les leaders musulmans, les patriarches orthodoxes, le primat anglican (avec des actes évidents de soumission, comme le baiser des mains), les visites aux mosquées (priant face à la Mecque), aux temples bouddhistes, les bénédictions demandées aux pasteurs protestants, la suspension de tout jugement sur les pires perversions sexuelles .... la liste est longue, mais elle pourrait être considérée comme excessive, aussi est-il préférable de s'arrêter là. La dernière bataille des modernistes contre l'Église catholique, véritable " assaut à la baïonnette ", est menée avec les armes traditionnellement utilisées par l'Église, mais cette fois-ci utilisées à l'envers, contre elle-même : la miséricorde, l'accueil, le dialogue, le pardon : on s'entête dans les utopies et on combat la Vérité ; on fait ainsi passer les défenseurs de cette dernière pour des monstres, des étouffeurs de liberté, des "rigides", en les excluant a priori du dialogue, de l'accueil, du pardon, alors que de l'autre côté on accepte tout : l'anarchie, la violence, les perversions, toutes les croyances religieuses (y compris les animistes, les chamans, etc.). ). Un obscurcissement croissant des esprits et des cœurs se répand dans les masses, catholiques, anti-catholiques, athées, non-chrétiens, qui acceptent sans sourciller n'importe quel propos provocateur et profanateur du "cher leader" italo-argentin, lui vouant un culte de la personnalité à faire pâlir les dirigeants soviétiques d'autrefois.

L'objectif inavoué des modernistes de la dernière heure (Braz de Aviz, Madariaga, Kasper, Marx, etc.), tous portés à des postes de direction dans l'Église par le pape François, semble être d'entraîner l'Église catholique dans une nouvelle religion mondiale unique de type maçonnique, une sorte d'ONU des religions, où l'identité catholique, ou même simplement chrétienne, se dissout dans une sorte d'ONG planétaire, une mélasse boniste d'humanitarisme social laïque. Une demande en ce sens a déjà été faite par le leader israélien Simon Peres à Bergoglio : se mettre à la tête d'une véritable ONU mondiale des religions. D'ailleurs, à Berlin, la construction d'un temple sacré dédié "à l'Unique" a déjà commencé, où les trois grandes religions monothéistes (dites "religions du livre") pourront célébrer ensemble. Victoire du syncrétisme et du relativisme ? Il est trop tôt pour le dire. Ce qui est certain, c'est que depuis 1958, le pouvoir de la franc-maçonnerie au sein de l'Église catholique s'est accru de manière disproportionnée, ce qui soulève de sérieuses questions quant à la survie même de cette institution religieuse.

Enfin, nous ne pouvons nous empêcher de citer quelques passages des visions de la bienheureuse Katharina Emmerick, dans lesquelles l'auteur de la vie de Notre-Dame parle de l'époque de l'Église des deux papes. Voyons-les donc :
"L'Église est en grand danger. Nous devons prier pour que le pape ne quitte pas Rome, car il en résulterait d'innombrables maux. Maintenant, on exige quelque chose de lui. La doctrine protestante et celle des Grecs schismatiques doit se répandre partout. Je vois maintenant qu'ici, l'Église est minée avec tant de ruse qu'il reste à peine une centaine de prêtres qui n'ont pas été trompés. Tous travaillent à la destruction, même le clergé. Une grande dévastation approche.
J'ai vu une fois de plus l'Église de Pierre, minée par un plan conçu par la secte secrète, alors que les tempêtes l'endommageaient...
"J'ai vu aussi les relations entre les deux papes... J'ai vu combien les conséquences de cette fausse église seraient néfastes. Je l'ai vue s'agrandir ; des hérétiques de toutes sortes entraient dans la ville (de Rome). Le clergé local devint tiède, et je vis une grande obscurité....
"Je vois le Saint-Père dans une grande détresse. Il vit dans un autre palais qu'auparavant et n'admet qu'un nombre limité d'amis proches de lui. Je crains que le Saint-Père ne subisse encore de nombreuses épreuves avant de mourir.
"Ensuite, j'ai vu que tout ce qui concernait le protestantisme prenait peu à peu le dessus et que la religion catholique tombait dans une décadence complète. La plupart des prêtres étaient attirés par les doctrines séduisantes mais fausses de jeunes enseignants, et tous contribuaient à l'œuvre de destruction.J'ai vu que de nombreux pasteurs s'engageaient dans des idées dangereuses pour l'Eglise. Ils construisaient une grande Église, étrange et extravagante... Tous devaient y être admis pour être unis et avoir des droits égaux : évangéliques, catholiques et sectes de toutes dénominations, une véritable communion de laïcs, il devait y avoir un seul berger et un seul troupeau. Il devait aussi y avoir un pape, mais un pape qui ne possédait rien... Telle devait être la nouvelle Église... Mais Dieu avait d'autres plans.

En ces jours, la Foi tombera très bas, et ne sera préservée que dans quelques endroits, dans quelques maisons et quelques familles que Dieu a protégées des désastres et des guerres. Ils (certains membres du clergé) construisaient une grande église, étrange et extravagante. des évangéliques, des catholiques et des sectes de toutes dénominations. J'ai vu une église étrange construite contre toutes les règles... Il n'y avait pas d'anges qui surveillaient les opérations de construction. Il n'y avait rien dans cette église qui vienne d'en haut...

Il n'y avait que division et chaos. Il s'agit probablement d'une église de création humaine, suivant la dernière mode....
J'ai revu cette étrange grande église. Elle n'avait rien de saint ....., elle avait quelque chose d'orgueilleux, de présomptueux et de violent, et elle semblait avoir beaucoup de succès".

Comment ne pas s'étonner de tels propos, de telles visions, malheureusement confirmées par le chaos actuel au sein de l'Église catholique ? Et surtout par le fait qu'il y a deux papes, tous deux en habits pontificaux, résidant au Vatican, l'un qui ne s'est pas défait de ses habits pontificaux, qui ne s'est pas caché, et l'autre qui, ne voulant pas se déclarer ouvertement pape, mais seulement "évêque de Rome", abuse des pouvoirs pontificaux avec arrogance et intolérance. Devant ce panorama désolant, je me suis demandé à plusieurs reprises ces derniers temps "mais que se passe-t-il dans l'Église ? Où ces pasteurs veulent-ils nous conduire ?", trop éloigné, contradictoire, l'enseignement actuel de l'Église (même s'il ne se fait passer que pour pastoral et non doctrinal) par rapport à ce que m'enseignait dans les années 50 un prêtre strictement en soutane, muni du catéchisme de St Pie X, et à qui je servais aussi la messe en latin. Une trop grande révolution a eu lieu après la mort du pape Pacelli, Pie XII, pour ne pas se poser de questions ; et comme nous ne faisons pas confiance aux réponses du clergé moderniste (ce n'est pas grave, la doctrine n'a pas changé, c'était juste une mise à jour pastorale), à leur "herméneutique de la continuité" (de CV II par rapport aux vingt conciles précédents), nous avons décidé de faire une petite enquête dans le temps, pour remonter aux origines de ce renversement des valeurs et de la doctrine qui semble affecter la Sainte Église Romaine aujourd'hui, pour comprendre ce qui se passe et où l'on va à ce rythme-là.

Ce bref excursus sur la parabole moderniste au sein de l'Église catholique s'arrête en 2017, année du centenaire de l'apparition de la Vierge à Fatima, dont les messages pour le salut de l'Église catholique et de l'humanité tout entière n'ont pas encore été pleinement réalisés, comme l'a affirmé le pape Benoît XVI lors de son voyage à Fatima en 2010.

Source Stilum Curiae