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À propos du séminaire Saint Joseph - par Jean-Pierre cardinal Ricard Archevêque de Bordeaux

Il y a un an, le second cycle de notre Séminaire Saint Joseph n’avait pas pu ouvrir à cause de la faiblesse de ses effectifs.

Nous avions pensé que la proposition de l’Année Simon Pierre (pour des jeunes en recherche de vocation) et celle de l’année de propédeutique (l’année Saint André) permettraient à un certain nombre de candidats d’entrer dans le premier cycle du Séminaire.

Or, les effectifs n’ont pas été au rendez-vous : deux pour l’Année Simon Pierre et trois pour l’année de propédeutique. À cette époque de l’année, les effectifs pour le premier cycle n’excèderaient pas selon toute vraisemblance le nombre de cinq à la rentrée. Cela ne permet pas d’offrir à ces jeunes en formation une vie communautaire de qualité, malgré la présence d’une équipe d’animateurs et d’enseignants appréciée.

Ce n’est pas sans un pincement de cœur que je prends cette décision de fermeture du premier cycle mais le bien des séminaristes et le souci de leur formation doivent primer sur toute autre considération.

Cette décision s’inscrit sur l’horizon de la réflexion nationale concernant l’implantation des séminaires en France. Il y a trop de maisons avec de tout petits effectifs. Selon les normes romaines récemment promulguées, l’effectif minimum pour la vie d’un séminaire serait entre 15 et 20 séminaristes. Les séminaristes du diocèse de Bordeaux rejoindront ainsi le Séminaire Saint Cyprien de Toulouse ou le Séminaire français de Rome.

L’année de propédeutique (Année Saint André) reste pour l’instant ouverte. Son fonctionnement dépendra du nombre de candidats. Le chiffre de cinq me paraît être le minimum requis pour maintenir cette ouverture.

Cette fermeture du premier cycle du Séminaire Saint Joseph est une délocalisation de la formation et non pas la fin d’une filière. Le diocèse de Bordeaux a aujourd’hui dix séminaristes en formation et deux seront ordonnés diacres (en vue du sacerdoce) le 30 juin prochain. Nous serons attentifs à ce que chacun puisse garder un lien avec le diocèse et avoir une communauté paroissiale d’accueil.

Depuis des années, beaucoup de diocésains se sont mobilisés pour soutenir les séminaristes (bridge pour le Séminaire, kermesse). Ce n’est pas le moment d’arrêter, les séminaristes ont besoin, aujourd’hui plus que jamais, de leur soutien moral et financier. Qu’ils en soient profondément remerciés !

Je souhaite également dire un grand merci au Père Geoffroi GARDAIR, Supérieur, et à toute l’équipe de formation du séminaire, de leur présence et de leur investissement : ils n’ont pas ménagé leur peine pour fournir aux séminaristes une formation de qualité.

Cette décision, prise à quelques jours de la Journée mondiale de prière pour les Vocations, nous invite à prier plus intensément encore « le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Mt 9, 38). Il y a là un appel à la mobilisation de toute notre Église diocésaine.

À Bordeaux, le 17 mai 2019

+ Jean-Pierre cardinal RICARD Archevêque de Bordeaux