Angelo Roncalli est né le 25 novembre 1881 à Sotto Il Monte dans un village de campagne, dont la population est près de 4300 habitants. Ce village est situé dans le nord de l’Italie en Lombardie dans la province de Bergane. Il porte aujourd’hui le nom de « Sotto Il Monte Giovanni XXIII »
____________________________________________________Le père d'Angelo est Giovanni Battista Roncalli né en 1854 et décédé en 1935. Il était cultivateur. Sa mère, Mariana Bielia, est née en 1854 et décédée en 1939. Angelo est le quatrième d’une famille de 13 enfants et l’aîné des garçons. Il est issu d’un milieu très modeste.
En 1893, à l'âge de 12 ans, il entre au séminaire de Bergame pour faire son cours classique. Un de ses oncles et un prêtre du nom de Giovanni Morlani lui viennent en aide. De là, il est transféré à Rome au séminaire Dell’Apollinare, (séminaire romain de grande réputation) où il termine ses études avec succès et obtient un doctorat en théologie.
En 1895, il débute un journal qu’il tiendra jusqu’à sa mort. En 1901, il fait son service militaire au 73e régiment d’infanterie. Angelo fait la demande d’anticipation du service militaire. Ainsi il se sacrifie pour son frère Zaverio qui est plus habile que lui pour le travail aux champs. Même si cette période est un vrai purgatoire pour Angelo, il écrit : « Je sens Dieu avec toute sa sainte Providence près de moi. »
Le 10 août 1904, il est ordonné prêtre dans la basilique « Santa Maria in Montesanto » située à Rome sur la Piazza del Populo.
De 1905 au 22 août 1914, il est secrétaire personnel de l’évêque de Bergame Giacomo Radini. Durant cette période, il enseignera l’histoire de l’Église au séminaire de Bergame.
En 1915, il est appelé à la guerre. Il a le grade de sergent et sert pour l’armée royale italienne comme aumônier militaire. Après la guerre, il revient au séminaire de Bergame avec la fonction de directeur spirituel.
En 1921, le pape Benoit XV le nomme à la curie romaine avec la fonction de prélat domestique et il reçoit le titre de Monseigneur. Il travaillera dans la future Congrégation (Propaganda Fide)pour l’évangélisation des peuples. Il vit alors à Rome dans un logement avec deux de ses sœurs.
En 1925, le pape Pie XII le nomme évêque. Il est envoyé en Bulgarie comme délégué apostolique et cumule la fonction d’évêque titulaire d’Areopoli. Il connaîtra un ministère ardu dans une terre orthodoxe. Il ponctuera son ministère par de multiples visites dans les communautés notamment des visites dans l’hôpital catholique qui soigne des malades de toutes confessions. Il dira quand même "Je suis béni d’être à l’écart de l’Italie durant la dictature fasciste".
De 1935 à 1944, il reçoit une affectation de délégué apostolique de Mesembria à Istanbul en Turquie et est promu archevêque. La situation est difficile car il a un double rôle de diplomate et d’oecuméniste. Dans un régime laïc, il est obligé de se déplacer en habit civil, il dira: « On est prêtre aussi bien en pantalon qu’en soutane». Cette période de la vie de Mgr Roncalli coïncide avec la Seconde Guerre Mondiale.
Dès 1940, il est prévenu des persécutions nazies par l’arrivée de réfugiés polonais. On se souviendra particulièrement de son travail en faveur des Juifs fuyant les pays d'Europe occupés par les nazis. On se souviendra particulièrement de ses interventions auprès du roi de Bulgarie, de sa complicité et du support apporté aux religieuses Notre-Dame de Sion et de son intervention auprès du Vatican.
Suite à son intervention, le Vatican diffusera le message suivant: " Toute aide à des juifs est considérée comme un acte de miséricorde". Son travail d’intervention et de diplomatie aurait réussi à sauver plus de 20 000 juifs.
Avant de quitter la Turquie, il prophétisera dans une de ses homélies, "J'ai le rêve de voir se faire un jour un concile oecuménique".
En 1944, le pape Pie XII le nomme Nonce apostolique de Paris. L'Archevêque Roncalli négociera avec succès un problème avec les évêques sous le régime de Vichy et procédera à une épuration qui résulta en une réduction du nombre des évêques.
Le 12 janvier 1953 à 72 ans, le pape Pie XII l’élève au rang de cardinal et le nomme Patriarche de Venise. Ce cadeau devait être la fin d’une carrière couronnant une vie de bon diplomate et de bon pasteur. Il organise quand même un synode diocésain. Afin de démontrer son caractère jovial et près du peuple, il utilise les transports en commun et les gondoles. Il dira :«Je veux être votre frère aimable et compréhensif ».
Suite au décès de Pie XII, un conclave est organisé avec la participation de 51 cardinaux. Après 3 jours de conclave et 10 jours de scrutin infructueux, Angelo Roncalli est élu Pape à 77 ans. Son intronisation fut effectuée le 4 novembre 1958.
Pour certains détracteurs, on voyait sa nomination comme une catastrophe et pour d’autres, on le désignait comme un saint. Plusieurs croyaient qu’il serait un pape de transition et ne ferait que le maintien de la curie romaine. Cependant à la grande surprise de plusieurs, il deviendra un Pape rempli d’énergie et d’esprit de réforme.
Il sera le premier pape depuis Pie X à sortir de l’enceinte du Vatican après son élection. Il effectue des visites dans les paroisses de Rome, dans la basilique Saint-Jean de Latran, dans les hôpitaux et même dans les prisons, rompant ainsi avec la tradition.
Pour se situer dans l’histoire, le premier concile oecuménique, convoqué par Pie X eut lieu du 8 décembre 1869 au 20 septembre 1870 où il fut brusquement interrompu suite à la prise de Rome par les troupes de Victor Emmanuel II. Vatican I sera donc considéré comme un concile inachevé.
Le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoque le XXIe concile oecuménique du Vatican appelé aussi concile Vatican II. Ce concile se vivra dans un esprit de modernisation .
Le 17 mai 1959, le pape annonce la création d’une commission anté-préparatoire.
Le 5 juin 1960, la phase préparatoire est officiellement inaugurée. Durant l’été 1962, le pape énonce la liste des sept premiers schémas qui seront discutés.
Le 11 octobre 1962, après 3 ans de préparation, c’est l’ouverture du concile.
IL Y AURA ALORS 2500 PARTICIPANTS REPRÉSENTANT 135 NATIONS.
DISCOURS D'INAUGURATION« L’humble successeur du Prince des apôtres qui vous parle, le dernier en date, a voulu en convoquant ces importantes assises donner une nouvelle affirmation du magistère ecclésiastique toujours vivant et qui continuera jusqu’à la fin des temps.
Par le Concile, en tenant compte des erreurs, des besoins et des possibilités de notre époque, ce magistère sera présenté aujourd’hui d’une façon extraordinaire à tous les hommes qui vivent sur la Terre. (…) Ce qui est très important pour le Concile oecuménique, c’est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et présenté d’une façon plus efficace. »
Il y aura quatre sessions plénières du concile de 1962 à 1965: - la première du 11 oct. au 8 déc.1962 - la deuxième 29 sept. au 4 déc. 1963 - la troisième du 14 sept. au 21 nov. 1964 - la quatrième à l'automne 1965
En septembre 1962, le pape est atteint par un cancer d’estomac et de la prostate. Malgré sa maladie, il s’efforcera de permettre au concile de progresser.
Deux mois avant son décès, le 11 avril 1963, il promulgue une encyclique
Pacem in terris. w2.vatican.va/…/hf_j-xxiii_enc_…Ce sera perçu comme son testament spirituel. Cette encyclique est adressée à tous les hommes et femmes de bonne volonté et ce, au-delà du monde catholique. Il affirme que la guerre ne peut être un instrument de justice et que ce devrait être la loi morale qui prédomine.
Le 11 mai 1962, il reçoit le prix Balzan pour son engagement en faveur de la paix.
SAINT JEAN XXIII, PRIEZ POUR NOUS.