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Irapuato
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Centenaire de la bataille de Verdun : visite guidée du nouveau mémorial. Busteomedia 15 février 2016. Après deux ans de rénovation, le mémorial de Verdun rouvrira ses portes ce samedi. De la première …Plus
Centenaire de la bataille de Verdun : visite guidée du nouveau mémorial.

Busteomedia 15 février 2016. Après deux ans de rénovation, le mémorial de Verdun rouvrira ses portes ce samedi. De la première ligne à l'arrière du front, le visiteur plonge dans la vie quotidienne des troupes. De nombreux témoignages ont permis d'en savoir un peu plus sur leurs conditions de vie. A Verdun,10 mois d'affrontements acharnés ont fait 300.000 morts.
Catholique et Français
La Contre-Réforme Catholique n'est pas une secte et beaucoup d'opinions y ont cours, étant sauves les Vérités absolues de la Foi. En ce qui concerne le Maréchal Pétain, et plus particulièrement l'intimité de son âme, toutes choses extrêmement complexes, subtiles et difficiles, les controverses y sont toujours restées ouvertes et même l'abbé de Nantes ne m'a pas repris lorsque j'ai émis devant …Plus
La Contre-Réforme Catholique n'est pas une secte et beaucoup d'opinions y ont cours, étant sauves les Vérités absolues de la Foi. En ce qui concerne le Maréchal Pétain, et plus particulièrement l'intimité de son âme, toutes choses extrêmement complexes, subtiles et difficiles, les controverses y sont toujours restées ouvertes et même l'abbé de Nantes ne m'a pas repris lorsque j'ai émis devant lui des opinions peu orthodoxes sur le Maréchal (particulièrement sur sa non-réponse aux Demandes impératives et capitales du Sacré-Coeur...). Enfin, sachez, cher ami, qu'à la CRC, j'ai même rencontré dans le passé des... gaullistes affichés; preuve, s'il en est besoin de notre ouverture d'esprit. Enfin, pour approcher les déchirements de l'âme complexe de Philippe Pétain, je conseille un excellent et très émouvant ouvrage : "Mazinghen ou La Vie Secrète de Philippe Pétain" par Louis-Dominique Girard.
Spina Christi 2
1°) Si le Maréchal avait un temps abandonné la Religion Catholique (ayant une maitresse -ou même je crois deux-, pouvait-il en être autrement ?), il semble évident qu'il y soit retourné dès les moments les plus difficiles de l'Histoire de France. Par simple manœuvre politique ? Je ne pense pas...
N'oublions pas cette Parole du Seigneur : "Si le méchant revient de tous les péchés qu'il a commis …
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1°) Si le Maréchal avait un temps abandonné la Religion Catholique (ayant une maitresse -ou même je crois deux-, pouvait-il en être autrement ?), il semble évident qu'il y soit retourné dès les moments les plus difficiles de l'Histoire de France. Par simple manœuvre politique ? Je ne pense pas...
N'oublions pas cette Parole du Seigneur : "Si le méchant revient de tous les péchés qu'il a commis, s'il observe toutes mes lois et pratique la droiture et la justice, il vivra, il ne mourra pas."
Oui, je crois, moi, que le Maréchal (re)devint à un moment de sa vie fervent catholique, et qu'il œuvra à (essayer de) rendre la France telle qu'elle était avant le vent maçonnique du libéralisme et "la séparation des Églises et de l’État".
2°) Qu'il ait été regardé comme digne d'éloges par Léon Blum ne fait pas du Maréchal un "ami" de la maçonnerie. Ce temps de "tolérance" d'ailleurs ne correspond-il pas à celui de son "errance" hors de la Religion ?
Le fait qu'il y ait eu dans son "entourage" un certain nombre de fm montre la tentaculaire puissance de la maçonnerie. Le Maréchal pouvait-il s'en défaire en un clin d'oeil ? La politique est trop complexe pour cela...
Sûrement y serait-il arrivé si le contexte ou le temps le lui avait permis.
Spina Christi 2
La Contre-Réforme Catholique :
"IV. L’Église et la Révolution nationale
LE 14 juillet 1940, rompant avec le laïcisme de règle sous la Troisième République, le maréchal Pétain emmena son gouvernement et le corps diplomatique à l’église Saint-Louis de Vichy, pour assister à la messe. À la consécration, le chef de l’État français s’agenouilla. Baudouin, son ministre des Affaires étrangères, …Plus
La Contre-Réforme Catholique :

"IV. L’Église et la Révolution nationale
LE 14 juillet 1940, rompant avec le laïcisme de règle sous la Troisième République, le maréchal Pétain emmena son gouvernement et le corps diplomatique à l’église Saint-Louis de Vichy, pour assister à la messe. À la consécration, le chef de l’État français s’agenouilla. Baudouin, son ministre des Affaires étrangères, note : « Il y a longtemps qu’un chef de l’État ne s’était pas mis dans cette posture. »
Un mois plus tard, le 15 août, la procession du Vœu de Louis XIII, interdite depuis 1900, parcourait les rues de la capitale provisoire de l’État français. (…)
Le malheur étant venu, le Maréchal voulait rendre à la religion toute sa place dans la société. Le dimanche 2 mars 1941, au Puy, il renouait avec la tradition immémoriale qui fait un devoir aux souverains de monter rendre hommage à la Reine de France en sa cathédrale. Une foule en liesse l’y accompagnait. (…)
Mgr Martin concluait son homélie par ces mots : « Comme Charles VII, vous êtes venu aux jours de peine. Après Jeanne et la prière maternelle [d’Isabelle Romée], il revint en des jours meilleurs. Ah ! puisse votre histoire et la nôtre ressembler à celle de Charles VII, le sauveur de l’unité française, jusqu’au bout ! »
À Lourdes, le dimanche 20 avril 1941, en présence d’une foule de pèlerins, Mgr Choquet accueillait le Maréchal en lui disant que Notre-Dame de Lourdes « le recevait chez elle ». Le 10 février précédent en effet, le domaine de la grotte avait été rétrocédé par l’État à l’Association diocésaine de Tarbes et Lourdes. (…)
On pourrait multiplier les exemples de manifestation publique de la foi du Maréchal et des marques de sa bienveillance envers l’Église. (…) Cette rupture délibérée avec le laïcisme de la Troisième République se concrétisait aussi dans la législation.

ROMPRE AVEC LE LAÏCISME
S’entretenant avec le cardinal archevêque de Lyon de la future loi fondamentale de la France, le chef de l’État déclarait : « Je puis vous donner l’assurance que la Constitution sera conçue dans un esprit véritablement chrétien. (…) »
La France, délivrée des institutions républicaines, était enfin libre de rendre un culte public à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à sa divine Mère.
Les lois anticléricales du début du siècle avaient interdit d’apposer des signes et des emblèmes religieux dans les lieux publics : mairies, écoles, hôpitaux. Rien de nouveau sous le soleil… Sous la Révolution nationale, des élus locaux, encouragés par l’exemple du Maréchal, prirent l’initiative de les y réinstaller. Ces initiatives ayant suscité quelques polémiques, deux circulaires du ministère de l’Intérieur, les 15 et 18 juillet 1941, posèrent en principe que, sur décision du conseil municipal, des emblèmes religieux pouvaient être placés dans les écoles ou dans les mairies. (…)
On comprend que, dans un climat si bienveillant, l’épiscopat français ait accordé dès le début un large soutien au maréchal Pétain.

UN CHEF PROVIDENTIEL
Dans la débâcle de mai-juin 1940, alors que l’administration civile se débandait à l’approche de l’ennemi, le clergé resta à son poste, protégeant les populations et organisant les secours, sous la conduite des évêques, véritables “ défenseurs de la Cité ”.
Ceux-ci se devaient aussi de prêcher la vérité à leurs ouailles, en leur indiquant les voies du salut. Ainsi l’évêque de Grenoble, Mgr Caillot, fut l’un des premiers à saluer l’arrivée au pouvoir du Maréchal. Du haut de la chaire, il s’écriait, le dimanche 23 juin :
« Voici que Dieu nous prend en pitié, en nous donnant à l’heure suprême l’homme providentiel qu’est le maréchal Pétain. »
Dans les semaines et les mois qui suivirent, toutes les voix épiscopales s’élevèrent, les unes après les autres, pour saluer l’avènement pacifique de ce chef humain, chrétien, sûr de sa légitimité, tout appliqué à atténuer le malheur de la Patrie et à relever ses ruines. (…) Pas un sermon ne fut prononcé, pas un mandement ne fut publié sans que les Pasteurs, tirant la leçon des tragiques événements, appellent à l’union et au sursaut national autour du chef providentiel. (…)

PÉTAIN, C’EST LA FRANCE !
Le premier à accueillir le chef de l’État en sa cathédrale, fut l’évêque de Clermont-Ferrand, Mgr Piguet, à l’occasion de la cérémonie aux morts du 11 novembre 1940. Comme plus de la moitié de ses collègues, Mgr Piguet était un ancien combattant de la Grande Guerre. C’est donc à son ancien chef qu’il s’adressait :
« Nous demandons à Dieu, monsieur le Maréchal, de bénir votre personne vénérée et respectueusement aimée, et de lui permettre de mener à bien son œuvre courageuse et magnifique de renouveau, pour le bonheur de la France, dotée une fois de plus par la Providence, au milieu de ses infortunes, de l’homme capable d’atténuer son malheur, de reconstruire ses ruines, de préparer l’avenir. »
Huit jours plus tard, le 19 novembre, c’était au tour du cardinal Gerlier d’accueillir le Maréchal à Lyon. (…) Le Primat des Gaulles improvisa ces mots :
« (…) Avez-vous remarqué, monsieur le Maréchal, que les appels vibrants de la foule, d’abord multiples, se sont fondus bientôt en deux seuls cris :Vive Pétain ! ” “ Vive la France !Deux cris ? Mais non : ils n’en font plus qu’un seul. Car Pétain c’est la France, et la France aujourd’hui, c’est Pétain ! Pour relever la patrie blessée, toute la France, monsieur le Maréchal, est derrière vous. » (…)

L’HÉRITAGE EMPOISONNÉ
La hiérarchie catholique voulut tempérer cet enthousiasme. Le 15 janvier 1941, les cardinaux et archevêques de la zone occupée se réunissaient à Paris afin de préciser leur ligne de conduite dans une lettre au pape Pie XII :
« Absolument décidés à nous tenir sur le plan religieux, nous entendons éviter tout agissement politique ou partisan et rester uniquement appliqués au bien spirituel des âmes et au soulagement des infortunes ; nous professons dans le domaine social et civique un loyalisme complet envers le pouvoir établi du gouvernement de la France; nous demandons à nos fidèles d’entretenir cet esprit. (…) »
Toutes choses excellentes en soi, mais pourquoi avoir émis cette réserve touchant l’engagement “ politique ” ou “ partisan ” – ce n’est pas la même chose, sauf en démocratie ! – et surtout pourquoi parler seulement de “ pouvoir établi ”, ce qui est faible, alors qu’au même moment, les évêques, dans leur diocèse respectif, reconnaissaient la pleine “ légitimité ” du pouvoir du maréchal Pétain ?
Il faut, pour comprendre leur mentalité, se rappeler les consignes données avant-guerre aux évêques français « de ne jamais faire de politique ». Leur jeunesse cléricale avait été certes marquée par les affrontements avec la République et l’inique séparation de l’Église et de l’État en 1905, mais la condamnation de l’Action française en 1926, renouvelant le ralliement à la République de Léon XIII, les avait détournés à jamais du combat politique, pour les enrôler dans le grandiose projet théodémocratique du Pape.
« L’Action catholique de Pie XI, explique l’abbé de Nantes, supposait d’abord l’acquiescement cordial donné aux institutions démocratiques, laïques et même maçonniques. (…) Les institutions politiques n’étaient plus nécessaires auPape des temps modernes ”. (…) »
Après 1926, on vit l’Action catholique commencer à former une hiérarchie parallèle, et sous couvert d’empêcher ses membres de militer sur le terrain de la (bonne) politique, en imposer une mauvaise : pacifiste, neutraliste, républicain et germanophile… tandis que les intellectuels, Maritain, Mauriac, Mounier, Bidault et consorts soutenaient résolument le Front populaire en France et les Brigades internationales en Espagne. Les évêques laissaient faire, par indifférentisme politique ! soucieux avant tout de favoriser leur Action catholique, devenue la prunelle de leurs yeux. En 1940, ils en étaient toujours là. (…)

LES DIRECTIVES DU NONCE
« Le nonce apostolique, Mgr Valerio Valeri, entretenait avec le maréchal Pétain et son entourage les meilleures relations personnelles, mais sa conviction profonde était que l’Église devait éviter de trop se compromettre avec ce régime qui n’était pas assuré de la durée. (…) » (J. Duquesne, p. 49)
Mgr Valerio Valeri se conformait aux directives de Pie XII et de quelques hauts prélats de la Curie : Mgr Maglione, secrétaire d’État, ancien nonce à Paris, et Mgr Montini, substitut. De plus, il existait à Rome un clan de Français, autour du cardinal Tisserant, très hostile au Maréchal. (…)
Une telle indifférence doublée d’une telle ingratitude laisse pantois. Comme si rien n’avait changé en 1940 ! (…) Il suffit de se pencher avec un peu d’attention sur ces années de “ Rénovation nationale ”, pour découvrir qu’il y eut alors en France un véritable renouveau de la vie catholique et apostolique, que le gouvernement du Maréchal soutint amplement, avant qu’un mauvais esprit ne le gâte et que la Révolution de 1944 ne le coupe brutalement de ses sources traditionnelles, au risque de le voir dépérir. (…)

LE NOUVEAU STATUT DES CONGRÉGATIONS
Entre les deux guerres, l’État républicain s’était avéré incapable de revenir sur les lois anticongrégationistes de 1901 et 1904, car le Parlement, en particulier le Sénat, gardien farouche des principes laïcs et républicains, s’y était toujours opposé. « La volonté réformatrice de Vichy, l’influence des catholiques dans les institutions et dans l’État, enfin, la suppression de la Chambre des députés et du Sénat offraient l’opportunité d’un nouveau statut des congrégations, qui ferait bénéficier 3 204 établissements des bienfaits du gouvernement de l’État français. » (Michèle Cointet,L’Église sous Vichy, 1998, p. 67)
La Grande Chartreuse entra la première par la brèche. Au mois de juin 1940, les Chartreux, exilés en Italie et obligés de repasser la frontière, (…) se faisaient ouvrir les portes du monastère.
Ce retour des fils de saint Bruno parut aux yeux de tous un signe de bénédiction, et nul ne s’étonna de voir paraître au Journal officiel, le 4 mars 1941, une loi portant reconnaissance légale, en France, de l’ordre des Chartreux. (…)
Le maréchal Pétain et ses ministres voulurent davantage en faveur des religieux : établir une loi générale qui reconnaîtrait l’existence légale de leurs congrégations. Cette loi fut promulguée le 14 avril 1942. (…)

L’ÉCOLE LIBRE ET LES MOUVEMENTS DE JEUNESSE
Dès le 3 septembre 1940, les lois interdisant l’enseignement aux membres des congrégations religieuses, étaient abrogées. (…)
Au printemps suivant, le chef de l’État (…) accordait de larges subventions aux écoles catholiques. (…)
Le budget de 1942 accorda à l’École libre 386 millions de francs, et celui de 1943 471 millions. « C’est la première fois, remarquait l’évêque d’Angers, que l’État français aide les catholiques à assurer la subsistance de leurs propres écoles. »
Quant aux mouvements de jeunesse contrôlés par l’Église, ils regroupaient 2 560 000 membres sur un total de 5 200 000 en France, (…) et bénéficièrent aussi d’un soutien sans précédent. (…)
Il n’y aurait pas non plus de « Jeunesse unique », comme le réclamaient les collaborationnistes de Paris. Le Maréchal y tenait : « Notre jeunesse doit être nationale, comme notre État lui-même, mais il ne saurait être question de créer une jeunesse d’État. »
En écho, l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France du 24 juillet 1941 lançait le mot d’ordre : « Jeunesse unie au service du Pays ? oui ; Jeunesse unique ? non ! » Là encore, il y avait concertation entre l’État français et l’Église catholique. (…)
Vichy s’occupa de promouvoir un théâtre de qualité, propre à développer le goût, à élever la pensée dans la « communion des fidèles ». Le Secrétariat général à la jeunesse subventionna l’association “ Jeune France ”, dont l’objectif était « d’unir les artistes au pays et de participer à une véritable renaissance de la civilisation française ». (…)

RÉVEIL DE LA CHARITÉ APOSTOLIQUE
« L’Église de France, libérée des soucis matériels par les bienfaits de l’État à l’égard de l’école et des mouvements de jeunesse, peut se consacrer à son œuvre sociale. La vocation sociale des catholiques français va enfin pouvoir s’épanouir », écrit Michèle Cointet (p. 278).
C’est un fait que, durant les quatre années de souffrance et de ferveur que connut alors la France, se produisit un réveil étonnant de la charité sous toutes ses formes : Secours national, Assistance sociale, Entraide familiale… Le salut vint souvent des sacrifices nés dans le malheur et des vocations généreuses qui s’y éveillèrent. (…)
L’Église faisait preuve d’une vitalité étonnante dans l’union étroite de tous ses membres. La division ne viendra qu’ensuite, à partir de 1944.
À l’appel du Maréchal, l’Église réelle, l’Église populaire répondit magnifiquement. Et l’Église officielle, l’Église des bureaux et ses hiérarchies parallèles ? « Elle se courba très bas, certes ! Mais aucune doctrine, aucun mysticisme, aucun apostolat, aucune force créatrice ne vint apporter à l’État nouveau le “ supplément d’âme ” qu’il requérait. » (CRC n° 106, p. 12) (…)

DU DÉSENGAGEMENT AU RENIEMENT
Une certaine désaffection pour le Maréchal commença à se faire sentir dans l’Église de France à partir de l’été 1941. Pour quelles hautes raisons ? Hélas ! c’est triste à dire, mais il semble que la principale raison ait été un refroidissement de l’opinion publique… Au lieu de la guider, la redresser et au besoin la réchauffer, plusieurs évêques préférèrent la suivre ou la flatter. Ainsi on note qu’au moment de l’invasion de la Syrie par les troupes anglo-gaullistes, seulement neuf archevêques ou évêques sur quatre-vingt-huit apportèrent un soutien franc et sans réserve à l’autorité du Maréchal.

SE GARDER DE TOUTE INFÉODATION…
Le cardinal Liénart, évêque de Lille, s’en excusait auprès de Du Moulin de Labarthète : « Les temps sont trop lourds pour que nous puissions engager notre troupeau (sic !) » Et, le 18 septembre 1941, le cardinal Suhard, archevêque de Paris, donnait comme consigne à ses prêtres réunis en retraite pastorale :
« Il ne s’agit pas de s’inféoder à un régime ni de se répandre en éloges démesurés sur les personnes ou sur leurs actes, mais purement de reconnaître, dans les dépositaires du pouvoir, l’Autorité. »
C’est alors qu’un sulpicien de Paris, M. Lesaunier, directeur au séminaire des carmes, publia un livret intitulé“ La conscience catholique en face du devoir civique actuel ”. C’était la réfutation de la thèse de René Cassin, conseiller juridique du général de Gaulle :
« Je reconnais sans réticence l’autorité et le gouvernement du maréchal Pétain, je ne suis ni gaulliste ni anglophile, je me soumets sans récriminer aux autorités occupantes : tout cela vous choque… Vous serez encore plus surpris quand je vous dirai que, chez moi, cette attitude est commandée par la plus pure doctrine catholique. Je devine votre trouble en m’entendant faire appel à la doctrine catholique en cette affaire. Eh oui ! mon cher ami, tous nos actes, quels qu’ils soient, sont soumis à la morale catholique, et il n’y a pas un seul instant de la vie du catholique qui puisse lui être soustrait : on ne peut agir d’un côté comme catholique et d’une autre côté comme citoyen ; on agit comme “ citoyen catholique ” ou comme “ citoyen non catholique ”. (…) »
En l’occurrence, un “ citoyen catholique ” devait obéir sans restriction au gouvernement légitime du maréchal Pétain et se garder de toute dissidence.
Les démocrates-chrétiens, qui relevaient la tête en cet automne 1941, dépêchèrent l’un d’entre eux, le Père Fessard, auprès de l’archevêque de Paris, dont les services avaient accordé l’imprimatur au livre de Lesaunier. Le cardinal Suhard chargea son visiteur de rédiger une étude contradictoire. Ce qui nous valut la théorie fumeuse du Prince-esclave, qui justifiera la rébellion et l’entrée en “ résistance ” des mouvements d’Action catholique : « Dans la mesure où il est Prince, c’est-à-dire qu’il défend l’être social de la nation et l’esprit de celle-ci, le gouvernement de Vichy dirige légitimement ; dans la mesure où il est Esclave et qu’il sacrifie l’esprit de la nation à une collaboration indigne, il devient illégitime. En conséquence, le peuple ( !) devient le juge suprême de l’obéissance à accorder ou à retirer au Prince. »
La passion démocratique se réveillait, étouffant le beau souci de l’ordre et la soumission salutaire, empêchant d’adhérer au “ mystère ” du Maréchal.

…TOUT EN COUVRANT LES CONTESTATAIRES
Quand, en décembre 1941, Gaston Tessier et Marcel Poimbœuf, anciens dirigeants de la Confédération française des travailleurs chrétiens, contestèrent les principes de la nouvelle Charte du travail, il était visible qu’ils n’avaient pas pardonné à Vichy d’avoir dissous leurs centrales syndicales ! Mgr Saliège de Toulouse les encouragea et le cardinal Liénart se fit leur défenseur, au cours de l’Assemblée des cardinaux et archevêques du 23 décembre 1941, réclamant « que le droit de libre association soit sauvegardé ». (…)
Au moment où le gouvernement s’évertuait à créer un cadre nouveau et pacifique, corporatif, inspiré de la doctrine des catholiques sociaux, et que le peuple au travail dans les usines résistait silencieusement à l’occupant, les “ sociaux-chrétiens ”, eux, ne songeaient qu’à la liberté ouvrière et au soulèvement des masses !
Le cardinal Suhard, de son côté, se laissait séduire par l’abbé Godin, de la J.O.C., qui prétendait que la paroisse constituait un obstacle pour le prolétariat. (…)
Ces novateurs se mettaient à l’école des jésuites de Fourvière, à Lyon, et des dominicains du Saulchoir, à Paris. (…)
Quant à Emmanuel Mounier, un des chefs de file de la démocratie-chrétienne des années trente, il tenta dans un premier temps d’infiltrer les institutions de Vichy, (…) mais il rejoignit rapidement les rangs de la résistance qu’il devait parer de ses chimères personnalistes.
Ce qui fut détestable dans la conduite de ces contestataires, c’est qu’ils firent flèche de tout bois : les juifs, le S.T.O., pour assimiler le régime de Vichy à l’occupant nazi et justifier leur rébellion sous les meilleurs prétextes : « France, prends garde de perdre ton âme ! » (premier cahier de Témoignage chrétien).

COMMENT SAUVER LES JUIFS ?
L’Église de France n’a pas de repentance à faire pour son attitude vis-à-vis des juifs durant l’occupation. Elle n’a fait preuve ni de lâcheté, ni de complicité active avec les crimes nazis. Quand le gouvernement de Vichy publia sa première législation restrictive, le 3 octobre 1940, nul n’était en droit de lui reprocher cette révision du statut des juifs dans la société française. De même pour la loi du 2 juin 1941, plus sévère encore, dont Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives et bon catholique, voulut s’assurer qu’elle n’était pas en contradiction avec la doctrine de l’Église. (…)
La politique de Vichy, qui rencontrait un large assentiment dans l’opinion, n’était en rien inspiré par l’antisémitisme allemand. Aussi, quand les Allemands organisèrent des rafles de juifs durant l’été 1942, le Maréchal approuva, en confidence, les protestations publiques des évêques de la zone sud (Saliège, Théas, Gerlier, Delay), protestations que Radio-Londres tenta d’exploiter en parlant de « la révolte épiscopale contre le régime de Vichy ».
« Il semble, indique Jean-Louis Clément, que la hiérarchie catholique ait conçu la protestation contre les déportations comme un moyen d’aider le gouvernement français à résister aux exigences allemandes. Le primat des Gaules eut la confirmation de l’effet positif de ces interventions de la bouche même du Maréchal : “ Votre lettre m’a rendu un grand service. Je ne vous dis pas de publier ce que je vous dis là, mais vous pouvez le dire de bouche à oreille. ” »
Toutefois, ni Rome ni l’épiscopat français ne voulurent soutenir le Maréchal dans ce moment difficile. (…)
En août 1943, sous la pression des Allemands, Laval prépara un projet de loi qui aurait retiré la nationalité française aux juifs naturalisés depuis 1927, entraînant la déportation de cinquante mille juifs. Aidé de Mgr Chappoulie, le Maréchal réussit à s’y opposer.
En réalité, l’Église agit plus qu’elle ne parla, c’était plus efficace ! Les actes de charité se multiplièrent dans le secret des évêchés et des couvents. On ne compte plus le nombre d’évêques, de curés, de religieux et de religieuses, même parmi les plus attachés au Maréchal, qui cachèrent, secoururent et sauvèrent des juifs, surtout les enfants dont les parents étaient déportés.
En zone nord, l’action la plus notable vint de la Congrégation de Notre-Dame-de-Sion, qui recueillit 443 enfants et réussit à les placer dans différents diocèses de l’Ouest. (…)

L’HEURE DU PLUS GRAND DANGER
En novembre 1942, après l’occupation de la zone sud par les troupes allemandes, le maréchal Pétain décida héroïquement de rester à son poste, afin de remplir sa mission jusqu’au bout. C’est le moment que choisit le cardinal Suhard, qui jamais ne voulait donner d’avis “ politique ”, pour lui conseiller de renoncer à l’exercice de ses fonctions et de se constituer prisonnier ! Le 1er décembre, il notait : « S’abstenir de toute déclaration sensationnelle d’attachement.Éviter de compromettre l’Église en l’inféodant à un tel pouvoir. » Quand bien même ce pouvoir légitime serait en péril ?
Lors de sa visitead limina, en janvier 1943, il fut conforté dans ses réserves par Pie XII. Le Pape lui dit son estime pour le Maréchal, mais aussi son souhait d’éviter « toute compromission ».
Au sein d’un épiscopat de plus en plus attentiste, quelques voix s’élevèrent. Mgr Du Bois de La Villerabel par exemple, qui tint à témoigner de sa sympathie ardente envers le Maréchal et dont le message fut publié le 21 novembre 1942 dansLa Croix. (…)

LE S.T.O. OU LE MAQUIS
La loi instituant le Service du travail obligatoire fut promulguée par le gouvernement français, sous la pression de l’occupant, le 16 février 1943. Elle imposait à tous les jeunes français d’aller travailler en Allemagne.
Les responsables des mouvements catholiques se divisèrent sur l’attitude à prendre vis-à-vis de cette loi. Ceux de la J.O.C., préoccupés de l’encadrement et du soutien à apporter aux jeunes travailleurs réquisitionnés, y virent là une bonne occasion d’apostolat. (…)
En revanche, les intellectuels de l’A.C.J.F. et de la J.E.C., conseillés par des “ théologiens anonymes ”, prônèrent la désobéissance par objection de conscience. (…)
Et la hiérarchie ? Par ses prises de position successives, le cardinal Liénart alimenta la controverse, en mars 1943. Après avoir déclaré que « le devoir de charité peut inciter à partir », il affirmait la semaine suivante : « Je ne dis pas que ce soit un devoir de conscience d’accepter le Service obligatoire du travail. Il s’agit d’exigences qui dépassent la limite de nos justes obligations. On peut donc s’y dérober sans péché. » (…)
La lettre des cardinaux et archevêques de France n’apporta pas l’apaisement souhaité. Il faut dire que la question était complexe. Il appartenait à chaque évêque de la résoudre au mieux. Mgr Piguet sut trouver, une fois de plus, les mots qui convenaient. Dans son sermon du 28 mars 1943, jour de la consécration de son diocèse au Cœur Immaculé de Marie, il déclarait :
« Notre chère classe ouvrière a été la première atteinte par la réquisition. Aujourd’hui c’est l’ensemble du pays qui est lui-même appelé. Cette contrainte, au regard de la conscience chrétienne, ne saurait prendre par elle-même un caractère de devoir ; mais au regard de l’union sociale et nationale, se dérober constituerait une surcharge évidente pour le prochain. C’est dans cet esprit d’union qu’au jour venu, nous demandons aux étudiants et parmi eux, à nos chers séminaristes, de comprendre le rôle fraternel qu’ils ont à remplir auprès des jeunes gens de toutes conditions sociales avec qui ils auront à travailler. » (…)
Certes, la loi imposant le S. T. O. était injuste. Mais le gouvernement français pouvait seul évaluer la limite de la résistance aux sollicitations du vainqueur. En prendre prétexte pour se révolter contre lui était criminel. « On ne jette pas un peuple entier dans l’aventure, déclarait le Père Forestier, aumônier général des Chantiers de jeunesse. Je ne sais s’ils y ont réfléchi ceux qui préconisent la dissidence ou le maquis. Ce qu’ils mettent en cause, c’est la souveraineté de l’État. S’ils étaient suivis, ce serait le retour aux grandes compagnies, ce serait la substitution d’une puissance étrangère à notre administration. »
Toujours est-il que le refus du S.T.O. jeta de nombreux catholiques dans la clandestinité et la résistance armée (Armée secrète), et ce fut un mal pire que celui qu’on prétendait éviter. (…)

LES PRÉMICES D’UNE RÉVOLUTION
Un vent mauvais soufflait sur la France. Des flammèches s’allumaient ici et là de manière alarmante. On aurait aimé voir alors l’ensemble de l’épiscopat faire bloc autour du Maréchal, comme certains le comprenaient, tel Mgr Serrand, évêque de Saint-Brieuc, qui déclarait dans sa lettre pastorale du 23 octobre 1943 : « Non, je ne renie pas ce que j’ai écrit en 1940 : j’en maintiens, au contraire, intégralement les termes. (…) »
Pendant ce temps, à Alger, le gouvernement provisoire de la République française, dirigé par de Gaulle, assisté des démocrates-chrétiens de Menthon et Teitgen, tenait à jour des listes d’ecclésiastiques à épurer et des évêques à “ bazarder ”.
C’est ainsi que l’abbé Sorel, curé de la Grâce-de-Dieu, fut abattu au revolver, le 20 décembre 1943, à la sortie de la cathédrale de Toulouse, où il venait de célébrer la messe. Membre du Conseil national, propagandiste de Radio-Toulouse, il était un conférencier redouté. À Périgueux, l’abbé Bonnet, chef local de la Légion, était assassiné le 15 mars 1944. C’étaient les premiers martyrs de la Révolution qui allait bientôt tout emporter, pire que celle de 1789. Nous vivons encore aujourd’hui sur son mensonge et ses crimes, comme nous le montrerons dans un prochain article.
Les hommes d’Église se rallièrent tous, ou presque, à l’Usurpateur et au Rebelle. Pas un n’osa s’élever publiquement contre l’inique condamnation du 15 août 1945. Cela rappelle le « Je ne connais pas cet homme. » Pourquoi ? Par manque d’imagination ou d’énergie, par lâcheté ou ignorance ? Non, par trahison pour les uns, plus démocrates que chrétiens, et pour l’immense majorité,par péché de ralliement. (…)
frère Thomas de Notre-Dame du Perpétuel Secours
Extraits de Il est ressuscité ! n° 32, mars 2005, p. 23-34"
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Spina Christi 2
La Question :
"Pétain : une « divine surprise » pour l’Eglise !
La revue Golias, que l’on ne présente plus, vient de publier un nouvel ouvrage ayant pour but de critiquer l’attitude des évêques pendant l’occupation. En effet, les évêques français qui s’efforçaient depuis quelques années – sous l’influence de Pie XI notamment – de rompre avec le conservatisme politique ambiant (la condamnation …Plus
La Question :

"Pétain : une « divine surprise » pour l’Eglise !
La revue Golias, que l’on ne présente plus, vient de publier un nouvel ouvrage ayant pour but de critiquer l’attitude des évêques pendant l’occupation. En effet, les évêques français qui s’efforçaient depuis quelques années – sous l’influence de Pie XI notamment – de rompre avec le conservatisme politique ambiant (la condamnation de l’Action française par le Vatican, par exemple), accueillirent comme la « divine » surprise la Révolution nationale du maréchal Pétain, gage d’une véritable restauration chrétienne ? D’aucuns pensent qu’ils ne pouvaient en être autrement ; d’autres, au contraire, s’insurgent contre ce ralliement et pensent que les évêques, sous Vichy, ont failli. La question est ouverte, sachant que l’attachement de l’Eglise de France à Vichy fut exprimé avec beaucoup de force par les plus hautes autorités du clergé, dont la proximité de l’Église catholique l’État français de Pétain ne saurait être mieux illustrée que par la célèbre formule prononcée dans son homélie par le cardinal Gerlier, le 18 novembre 1940 à Lyon : « Pétain, c’est la France et la France, aujourd’hui, c’est Pétain ».
En froid avec la République, beaucoup de catholiques ont adhéré ou sympathisé avec les idées de l’Action française de Charles Maurras, mais la condamnation du mouvement par le pape Pie XI en 1926 a détourné les catholiques de l’engagement politique anti-républicain au bénéfice d’un engagement dans les différentes formes de l’action catholique promue par le même Pie XI. Des membres du clergé ouvertement partisans de l’Action française seront souvent bloqués dans leur carrière. Au niveau de l’épiscopat, entre 1926 et 1939, les partisans de Maurras se trouvent progressivement remplacés par de jeunes prélats ambitieux et moins marqués politiquement.
Dés qu’ils prennent connaissance des grandes lignes de la révolution nationale que le nouveau chef de l’État propose aux français, les catholiques y reconnaissent leurs idées. « Travail, Famille, Patrie, ces trois mots sont les nôtres ! » proclame le cardinal Gerlier au congrès de la Ligue ouvrière chrétienne.
Pour la majorité des catholiques, Pétain fait rapidement figure d’homme providentiel et vénéré. À partir d’octobre 1940, les différents évêques ne se lassent pas des évocations les plus élogieuses vis-à-vis du maréchal. L’homélie de novembre 1940 du cardinal Gerlier n’est pas un cas isolé. En octobre 1940, l’archevêque d’Aix-en-Provence, Mgr du Bois de la Villerabel, le premier, exhorte ses prêtres à se serrer, sans hésitation autour de l’illustre maréchal. Le 11 novembre, Mgr Piguet, évêque de Clermont-Ferrand salue dans le chef de l’État, une chance pour la France « dotée par la Providence de l’homme capable d’atténuer ses malheurs… ». En cette fin de l’année 1940, les déclarations d’évêques en faveur du nouveau régime sont si nombreuses qu’en 1942, les services de propagande les réuniront dans une brochure largement diffusée.
De son côté, Pétain, catholique de formation, mais qui ne pratiquait pas et n’avait pas jugé utile de se marier religieusement avec Eugénie Hardon devenue sa femme en 1920, se tourne vers la religion, aimant à proclamer qu’« une bonne messe n’a jamais fait de mal à personne » et régularise son mariage en 1941. par ailleurs, l’expulsion en 1903 de 48 moines du monastère de la Grande Chartreuse est resté gravé dans les mémoires et a acquis un caractère symbolique. Le retour des trois premiers chartreux le 21 juin 1940 suit de près la nomination de Pétain comme président du conseil, et marque également les esprits, malgré la débâcle. Ainsi, l’écrivain catholique Paul Claudel écrit-il dans son journal à la date du 5-7 juillet 1940 : « […] La France est délivrée après soixante ans de joug du parti radical et anticatholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau Gouvernement invoque Dieu et rend la Grande Chartreuse aux religieux. Espérance d’être délivrés du suffrage universel et du parlementarisme […] »
Le résultat de la politique de Vichy, c’est que la Révolution Nationale a suscité un renouveau de la ferveur religieuse qui s’est marqué par une participation accrue des fidèles aux différentes formes de la pratique religieuse et par un afflux des futurs prêtres vers les séminaires."
Spina Christi 2
"Vichy et les francs-maçons" (Dominique Rossignol)
"L’ouvrage commence par une chronologie. Le 3 septembre 1939, l’Alsace ayant été en partie évacuée, les loges de Strasbourg ferment leurs portes. Le 14 juin 1940, peu après leur arrivée dans la capitale française, les Allemands prennent possession des locaux du Grand Orient, rue Cadet, et y installent le siège du service de contre espionnage …Plus
"Vichy et les francs-maçons" (Dominique Rossignol)

"L’ouvrage commence par une chronologie. Le 3 septembre 1939, l’Alsace ayant été en partie évacuée, les loges de Strasbourg ferment leurs portes. Le 14 juin 1940, peu après leur arrivée dans la capitale française, les Allemands prennent possession des locaux du Grand Orient, rue Cadet, et y installent le siège du service de contre espionnage dirigé par le lieutenant Moritz. Le 22 juin 1940, la Feldpolizei a pu saisir un matériel très important appartenant aux loges maçonniques en France. Le 7 août 1940, lettre d’Arthur Groussier, président du Conseil de l’ordre du Grand Orient adressée aux maréchal Pétain pour signaler la cessation d’activité du Grand Orient. Le 13 août 1940 : loi portant interdiction des associations secrètes et obligeant les fonctionnaires et agents de l’Etat à souscrire une déclaration à leur sujet. Le 19 août 1940 : décret constatant la nullité des associations « La Grande loge de France » et « Le Grand Orient de France ». 24 septembre 1940 : Première réunion clandestine de la loge « l’atelier de la Bastille », sous la présidence du Gauthier, ancien vice-président du conseil de l’ordre du GODF et organisée par Albert Kirchmeyer à son domicile à Paris. 4 octobre 1940 : publication dans la Bibliographie de la France, numéro du 28 juin-4 octobre 1940, de la liste Otto ». Ouvrages retirés de la vente par les éditeurs français ou interdits par les autorités allemandes parmi lesquels « Mein Kampf » et « Manuel d’histoire de la franc-maçonnerie » écrit par G. Martin. 28 octobre 1940, l’Orphelinat maçonnique fondé à Paris en 1862 est perquisitionné par les autorités d’occupation puis occupé par l’administration pénitentiaire qui y établit une maison de redressement. Octobre-novembre 1940 : Exposition au Petit Palais, à Paris, « La Franc-maçonnerie dévoilée ». 31 octobre : note allemande : les otages parmi les francs-maçons de haut grade serviront à d’éventuels représailles pour le cas où le baron de Lesdain, organisateur de l’exposition anti-maçonnique serait abattu. 12 novembre, une décision du chef de l’Etat charge M. Bernard Faÿ, administrateur de la Bibliothèque Nationale, de centraliser et d’inventorier les archives maçonniques. 27 novembre : circulaire du garde des sceaux, relative à la mise sous séquestre des sociétés civiles se rattachant aux associations secrètes et aux loges maçonniques. 28 novembre : Alfred Rosenberg, dans une allocation prononcée à Paris, donne un aperçu historique de la franc-maçonnerie, de son rôle dans la Révolution de 1789 et des « crimes » qui en découlaient, y compris celui de sa culpabilité pour la guerre de 1914-1918. 7 janvier 1941 : six francs-maçons se constituent en « Grand Conseil Provisoire de la Maçonnerie française » à l’effet d’aider à la libération du territoire, de restaurer les institutions républicaines, de reconstruire, sans distinction d’obédience, la franc-maçonnerie française. 31 janvier : l’opposition de la franc-maçonnerie est jugée naturelle par les Allemands tout comme celle des Juifs et de la haute finance. 27 février 1941, décret constatant la nullité de la « Grande Loge Nationale Indépendante », de la Fédération française du Droit Humain et de la la Société Théosophique de France. 11 mars, loi complétant celle du 13 août 1940. Cette loi ordonne la transmissions à la BN des documents et objets de caractère maçonnique. 30 avril, circulaire de la vice-présidence du conseil relative à la vérification des déclarations sur les sociétés secrètes et l’insertion des déclarations ou dossier personnel des intéressés. 1er mai 1941, lettre de Goering stipulant que la lutte conte les Juifs, francs-maçons et leurs alliés constitue l’une des tâches principales pendant la guerre. Il se déclare d’accord avec la nomination de Rosenberg comme chef de l’action anti-juive et antimaçonnique sur le plan culturel. Mai : le cabinet civil de Vichy fait appel au capitaine de frégate Labat pour constituer, avec Bernard Faÿ, un service des sociétés secrètes et un réseau de renseignement en zone sud. A Paris, il existe cinq services antimaçonniques : celui de Bernard Faÿ, 16 rue Cadet, celui de J. Marquès-Rivière, installé rue Greffuhle, le service du commissaire français Moerschel, 4 square Rapp (ancien siège de la société théosophique) responsable de la région parisienne dépendant de la préfecture de police, le centre d’action et de documentation de Henry Coston, 8 rue de Puteaux, ancien siège de la Grande Loge de France. Et enfin le service allemand du docteur Pfannstiel, situé 72 avenue Foch dans les locaux de l’ambassade du Canada.
11 août 1941 : loi sur les sociétés secrètes, ordonnant la publication au Journal officiel des noms des anciens dignitaires et leurs interdisant l’accès et l’exercice des fonctions et mandats énumérés à l’article 2 de la loi du 2/6/1941 portant sur le statut des Juifs. 12 août : décret portant dérogation sur la rupture de M. Peyrouton avec la franc-maçonnerie dès 1934 (Peyrouton a été ministre de l’Intérieur du 5 septembre 1940 au 25 février 1941). Discours de Pétain annonçant qu’il « faut détruire le complot maçonnique ». 17 septembre, décret chargeant B. Faÿ de rechercher, réunir, conserver et éditer tous les documents maçonniques en vue de l’application de la loi du 11 août 1941. 27 septembre, circulaire du ministre, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, relative à la création d’un « Service des sociétés secrètes ». 15 octobre, les Documents maçonniques, parution du 1er numéro. Revue mensuelle dirigée par Bernard Faÿ (dernier numéro 15 juin 1944). 29 octobre : numéro 1 du Bulletin d’information antimaçonnique publié par le Centre d’Action et documentation, hebdomadaire dirigé par Coston. 15 décembre : Arrêté du ministre, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, relatif à la création et à l’organisation d’un service de « Police des sociétés secrètes ». 21 juin 1942 : Loi plaçant dans les attributions du chef du gouvernement toutes les questions relatives aux sociétés secrètes. Arrêté portant délégation à un secrétaire d’Etat des pouvoirs du chef du gouvernement en matière de sociétés secrètes. Le délégué nommé est le vice-amrial Platon. 30 août : discours de Pétain à Clermont-Ferrand : « ... une secte bafouant les sentiments les plus nobles poursuit sous le couvert du patriotisme son oeuvre de trahison et de révolte... » 3 octobre, décret constituant le « Service des sociétés secrètes qui remplace tous les organismes existants. Le lieutenant-colonel d’aviation J. de Verchère assume la coordination de ce service. 15 janvier 1943, Pétain déclare à Bernard Faÿ : « Vous ne devez pas hésiter. La franc-maçonnerie est la principale responsable de nos malheurs; c’est elle qui a menti aux Français et qui leur a donné l’habitude du mensonge. Or c’est le mensonge et l’habitude du mensonge qui nous a amenés où nous sommes ». 28 fevrier 1943 : Exposition à Marseille : « Juifs et Maçons ». 9 mars : première projection du film « Forces occultes ». 4 juillet : ordonnance du « Comité français de la Libération nationale » concernant la réintégration des magistrats fonctionnaires et agents civils et militaires révoqués, mis à la retraite d’office, licenciés ou rétrogradés, modifiée par ordonnances du 5 août 1943 et du 27 janvier 1944. 10 août, Laval aurait, de sources allemandes, permis à nouveau l’ouverture des loges maçonniques en zone sud occupée, après le débarquement en Afrique du Nord. Il voudrait ainsi se dédouaner auprès des Américains.
2 septembre : ordonnance du « Comité français de Libération nationale » portant abrogation des actes dits « loi du 15 octobre 1940 » et « loi du 14 septembre 1941 ». Les groupements dissouts... sont réputés n’avoir pas cessé d’exister et sont remis en possession des biens dont ils ont été dessaisis. 22 octobre Ordonnance du « Comité Français de Libération nationale » relative aux conditions de réintégration des agents et employés des services concédés ou subventionnés, évincés en raison de leur qualité de Juif, de leur appartenance aux sociétés secrètes. 15 décembre ordonnance du « Comité français de Libération nationale » portant annulation de la loi du 13 août 1940 et des dispositions subséquentes relatives aux associations dites secrètes. 26 mars 1944 mort de Constant Chevillon, Grand Maître de l’Ordre Hermétique du Rite Memphis-Misraïm entre les mains de la police de Vichy. 9 août 1944 ordonnance rétablissant l’activité de la franc-maçonnerie. 19 août Arrestation de B. Faÿ dans son bureau de la BN. 14 septembre le GODF fait don à la BN de ses archives antérieures au 15 décembre 1851. La BN restitue aux loges le reste des archives que Vichy avait confisqué. 18 octobre adresse envoyée au chef du gouvernement provisoire de la République française, assurant le général de Gaulle de l’attachement de la « Maçonnerie de France » à la République. Signée par le GODF et la Grande Loge, cette adresse est demeurée sans réponse. 3 septembre 1945, B. Faÿ placé sous mandat de Dépôt à la prison de Fresnes. 25 novembre 1946, ouverture au Palais de Justice de Paris du procès du « Service des sociétés secrètes ». 5 décembre 1946 Faÿ est condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à la dégradation nationale, de même pour Robert Labat. René Coty gracie Faÿ en 1958.
Service des sociétés secrètes : bilan approximatif : 170 000 fiches de « suspects » établis, 60 000 fiches de francs-maçons, 6 000 francs-maçons inquiétés, 989 francs-maçons déportés, 540 fusillés ou morts en déportation.

Mars 1947 procès de Henry Coston. Il est condamné aux travaux forcés à perpétuité, gracié cinq ans plus tard par le président Vincent Auriol. 22 mai 1947, procès de Georges Moerschel, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.

L’anti-maçonnerie jusqu’en 1940

1 L’anti-maçonnerie stratification et thèmes

Dès juillet 1940, Vichy regarde la franc-maçonnerie comme l’expression d’un complot permanent. Dès le début du XIXè siècle, la franc-maçonnerie s’est identifiée à une institution qui combattait l’Eglise et l’obscurantisme. De là s’est répandue l’idée du complot. En 1877, avec la suppression de l’obligation de croire en dieu, le GODF a engendré une relative politisation. Pour discréditer la franc-maçonnerie, les anti-maçons la décrivent comme une religion anti-chrétienne qui défend la séparation de l’Eglise et de l’Etat et tend à promouvoir la démocratie et l’école publique. Le moteur de l’anti-maçonnerie reste le « secret ». Le mouvement anti-maçonnique apparaît avec la franc-maçonnerie moderne spéculative et ne sera violemement polémique en France que vers 1865. Les ennemis de la franc-maçonnerie se répartissent trois groupes :
Religieux : correspondant à l’instransigeance des Eglises, et plus particulièrement de l’Eglise catholique.
Politique : ceux qui voient dans la franc-maçonnerie un contre-pouvoir.
Socio-économique : l’exaspération relative à l’autorité exercée par un groupe de personnes.
Les pamphlets antimaçonniques sont écrits soit par d’anciens maçons soit par des théologiens, historiens. Dès 1723, la gazette anglaise, le Flying Post, dévoile les « honteuses » cérémonies des francs-maçons. En 1730 paraît la plus ancienne brochure connue : « The Masonery dissected » de Samuel Prichard. En France le discours anti-maçonnique se façonne dans sa cohérence entre 1880 et 1914. La presse de droite joue un rôle déterminant dans l’anti-maçonnerie avec des hebdomadaires et des quotidiens comme Candide, Je suis partout, l’Action française. L’anti-maçonnerie suit divers courants historiques : la première époque s’étend de la naissance de l’institution au début de la IIIè République. Les francs-maçons évoluent « à côté du pouvoir ». La seconde époque est celle où l’anti-maçonnerie se forge et devient militante, les francs-maçons participant au pouvoir. LA dernière époque affleure vers 1930 : la vogue anti-maçonnique atteint son paroxysme et son aboutissement avec la liquidation des loges en 1940. Au milieu du XIXè siècle la querelle rebondit avec l’orientation politique de l’institution. De nouveaux thèmes s’intègrent à celui de « complot », outre le « mythe politico-criminel », celui du « diable », des « Juifs » et enfin celui de « l’internationalisme » de l’Ordre. Après la première guerre mondiale, la franc-maçonnerie servirait de repaire aux agents du bolchévisme et à ceux de « L’intelligence service ». Responsable de la guerre de 1914, de 1940, elle le sera aussi de la défaite française. L’affirmation du secret constitue la pierre angulaire de l’anti-maçonnerie catholique dès 1738 avec la condamnation du pape Clément XII. Le secret recouvre celui des délibérations (ne pas révéler aux profanes ce qui se dit en loge) et celui d’appartenance, enfin le secret des rites qui consiste à ne pas révéler les symboles maçonniques. Les premières manifestations de l’anti-maçonnerie militante concordent avec la Révolution française. B. Faÿ a publié en 1935 un ouvrage intitulé « la franc-maçonnerie et la Révolution intellectuelle du XVIIIè siècle ». Pour lui la franc-maçonnerie prépare les révolutions et les continue. Les livres de l’abbé Barruel et de John Robison ont, en 1797-1798, un éclat retentissant sur le mythe du complot maçonnique et la Révolution. Ils préludent à la vaste campagne de dénigrement de l’Ordre. La franc-maçonnerie a été accusée d’être un Etat dans l’Etat au cours de la IIIè République. Au milieu du XIXè, un grand nombre de loges ont opté pour une participation active de sociétés de pensée et se sont muées en sociétés de réflexion politique. L’esprit républicain anticlérical se traduit par exemple dans le projet d’enseignement laïque élaboré par Jules Ferry, Maçon des loges « Clémente amitié » et « Alsace-Lorraine ». L’anticléricalisme dont est accusée la franc-maçonnerie atteindra son paroxysme avec la séparation définitive des Eglises et de l’Etat intervenue en 1905. Le scandale de l’affaire des fiches en 1904 offrira en outre des armes indiscutables aux ennemis de l’Ordre. Lorsque en 1940 le gouvernement de Vichy clouera l’institution au pilori, c’est d’abord, derrière elle, la République visera.
En 1884, le pape Léon XIII avec l’encyclique Humanum Genus avait divisé la race humaine en deux groupes. D’un côté, il y a l’Eglise catholique romaine, de l’autre, le royaume de Satan. A la fin du XIXè siècle, les aventures de Léo Taxil marquent une étape de l’anti-maçonnerie, tant ses élucubrations eurent de succès. Taxil avait été initié. D’abord anticlérical, il s’était rétracté en 1885 et l’Eglise l’avait montré en exemple. Dès lors, commence pour Taxil une carrière anti-maçonnique. La maçonnerie luciférienne est inlassablement reprise. Le 19 avril 1897, Taxil tient une ultime conférence publique où il affirme avoir dupé les crédules avec l’imposture de ses écrits. On trouvera l’écho de ses divagations jusqu’en 1940. Dans les dernières décénnies du XIXè siècle ressurgit un racisme latent. L’Eglise amalgame les francs-maçons aux Juifs dans la dénigration à la vindicte populaire. Le mot « judéo-maçonnerie » apparaît. A la notion de profit s’ajoute la notion d’entraide et d’internationalisme. L’internationalisme à base spirituelle auquel se rattache la franc-maçonneire rejoint le principe d’universalisme, partie intégrante de son système de pensée. L’union fraternelle des francs-maçons ne comporte pas de pouvoir central unique, pas d’unité de direction, en un mot, rien qui ressemble à un organisme politique international ou à une corporation religieuse. Mais la maçonnerie prête le flanc à l’idée de vaste « conspiration » ou « conspiration internationale ». Le thème « société secrète » a ainsi étrangement cristallisé les mystères de la synarchie en 1941 au point de susciter de vives discussions parmi les membres du gouvernement de Vichy chaque fois qu’il s’agira de donner une définition de l’ambigu terme « société secrète ». A l’origine, un groupe d’occultistes de la fin du XIXè siècle, Saint Yves d’Alveydre et ses disciples conçoivent, sous une forme encore imprécise, un système politique qu’ils nomment la « Synarchie » basé sur l’existence en Europe d’un ensemble de gouvernements semblablement initiés. A partir de 1934, la campagne anti-maçonnique, très politisée, ne cesse pratiquement plus. Pour les uns, la franc-maçonnerie est le paravent de la puissance anglaise manoeuvrée par l’Intelligence service. Pour d’autres, tout le commonwealth ne formerait que l’armature visible d’une maçonnerie super-occulte, visant à dominer le monde. La franc-maçonnerie représente aussi un danger du point de vue social, car « elle fraye la voie du communisme ». A partir de 1912 et jusqu’en 1939, Mgr Jouin fait paraître la Revue Internationale des sociétés secrètes. Il jette l’idée d’une ligue franc-catholique. Les anti-maçons des années 1940 retrouveront dans cette brochure le vocabulaire, la legislation et les mobiles qui dicteront leur action. B. faÿ dénoncera l’anti-fascisme de l’institution. Vichy, à l’origine, n’invoque pour liquider la franc-maçonnerie, que des raisons jugées fondamentalement anti-nationales.

2 un précédent, la répression anti-maçonnique en Allemagne.

Dans « Mein kampf », Hitler avait ébauché ses conceptions sur « le peuple et la race » et de la lutte contre les puissances supra-étatiques qu’incarnent la « juiverie, le bolchevisme et la franc-maçonnerie ». Anton Drexler avait donné à Hitler, en 1919, une brochure intitulée « Mon éveil politique, carnet d’un ouvrier allemand socialiste » dans laquelle il brocardait les Juifs et la franc-maçonnerie. Drexler pensait que la franc-maçonnerie internationale cherchait à soumettre le monde à environ trois cents banques et à le faire gouverner par des Juifs. Ceux-ci disposaient de 90% de la presse mondiale et de 80 % des biens nationaux, qu’ils mettaient au service de la franc-maçonnerie. Hitler eut assurément connaissance des « Protocoles des Sages de Sion », un faux monstrueux qui révélait un programme secret pour l’accomplissement d’un rêve millénaire des Juifs, qui est de régner sur toutes les nations du monde. Plusieurs chapitres des Protocoles établissent les liens étroits entre les Juifs et les francs-maçons.
En Allemagne, la propagation des « Protocoles des Sages de Sion » devait ouvrir la voie à la propagande hitlérienne dont ils deviennent le crédo. Ainsi se répand progressivement en Allemagne l’obsession de l’alliance souterraine des Juifs et des francs-maçons pour la conquête du monde. Rosenberg, théoricien du nazisme, auteur du « Mythe du XXè siècle », rédige plusieurs articles anti-maçonniques éloquents et le 28 novembre 1940, au Palais Bourbon, à Paris, au cours d’une allocution, il dénonce l’influence de la Maçonnerie en France depuis 1789. Les documents volés aux loges françaises devaient être transférés à l’Ecole supérieure de Francfort où des bâtiments étaient réservés à l’étude exclusive de la franc-maçonnerie. La tâche de cette école : « révéler la nature maléfique de la franc-maçonnerie, équivalente à celle du judaïsme.
En 1930, Rudolph Hess, secrétaire d’Hitler, avertit les chefs nazis que nul ne peut appartenir à l’institution maçonnique. En 1933, les loges cessent d’elles-mêmes leurs activités et le gouvernement réquisitionne leurs immeubles qui sont transformés en musée où l’ordre est ridiculisé.
Enfin, puisque dans l’esprit de Hitler et des leaders allemands les deux groupes des Juifs et des francs-maçons apparaissent inséparables, les lois à leur sujet seront les mêmes, et leurs sorts identiques.

La liquidation des sociétés secrètes (1940-1944)

A peine l’Etat français est-il institué qu’il se met à la recherche des « responsables ». Responsables de la guerre, de la défaite. Parmi eux se trouvent essentiellement les participants du Front populaire, les francs-maçons, les Juifs, les Anglo-Saxons et, plus tard, les bolcheviques. La lutte contre les francs-maçons et les « sociétés secrètes » connaît trois phases qu’incarnent trois lois, qui donnent trois images de la lutte contre les francs-maçons. En 1940, un général français, membre de la Cour suprême de Riom, demande au Service des sociétés secrètes un rapport pour démontrer la responsabilité de la franc-maçonnerie dans la guerre de 1939. La rédaction de ce rapport fut confiée à un ancien membre de la Grande Loge de France, travaillant au Service des sociétés secrètes sous le pseudonyme de Gaillaud ou Caillaud, et celui-ci conclut à la collusion de la franc-maçonnerie et du communisme, en vue de déclencher les hostilités. Il est certain que la lutte contre les sociétés secrètes aboutissait à diviser les citoyens et à rompre l’unité de la nation, ce que cherchent l’occupant, car cela favorisait ses desseins. La persécution anti-maçonnique commença dès avant la promulgation des lois de Vichy. Les Allemands étaient partis de cette idée que la Maçonnerie française et anglaise étaient liées contre eux. A leur arrivée à Paris, les Allemands apposent les scellés sur les portes du Grand Orient. De nombreux documents témoignent de l’attrait que les « trésors » maçonniques exercent sur les Allemands. L’intervention d’Otto Abetz est prépondérante dans la mise en place de la répression anti-maçonnique en France. Il examine l’opportunité de fournir le fichier complet des francs-maçons français à la presse en vue de leur publication. Le 10 juillet 1940 avec les pleins pouvoirs donnés à Pétain, la législation invalide la reconnaissance des « Droits de l’Homme ». Le délit d’opinion, le délit d’appartenance et l’effet rétroactif des lois sont réintroduits dans le droit français. L’action anti-maçonnique et anti sociétés secrètes suit trois phases : la loi du 13 août 1940 interdit les associations secrètes et oblige les fonctionnaires et agents de l’Etat à souscrire une déclaration. La loi du 11 août 1941 décide de la publication dans le Journal officiel des noms des dignitaires francs-maçons. La troisième phase débute avec le retour de Pierre Laval auprès de Pétain. La loi du 21 juin 1942, complétée de celle du 19 août 1942 légalise un transfert des pouvoirs : toutes les questions relatives aux sociétés secrètes sont désormais placées dans les attributions des chefs du gouvernement.

I l’ère de l’information

1 Loi du 13 août 1940 interdisant les associations secrètes


La loi du 13 août 1940 ne mentionne pas nommément les obédiences maçonniques. C’est le décret du 19 août 1940 qui met les choses au point en citant le GODF et la GLDF puis le décret du 27 février 1941 mentionne le Droit Humain et la Grande Loge Nationale Indépendante. La genèse de cette loi s’explique par la volonté de Laval de rencontrer Goering en ayant quelque chose à lui offrir avec une politique intérieure antisémite et antimaçonnique. Pourtant, dans ses mémoires, Laval a réfuté la thèse selon laquelle il aurait été l’instigateur et le rédacteur de cette loi du 13 août 1940. Pour Pétain, un Juif n’est jamais responsable de ses origines, un franc-maçon n’est toujours de son choix. Pourtant Otto Abetz avait écrit : « Un projet de loi soumis à Pétain, visant à interdire la franc-maçonnerie, n’a pas été approuvée par celui-ci, étant donné qu’il ne voulait éliminer aucun groupe de Français de la communauté nationale ». D. Rossignol révèle un document prouvant un complot de Pétain pour prendre le pouvoir avant la guerre appuyé sur Déat, Darlan et la Cagoule. D. Rossignol trouve cette hypothèse peu vraisemblable. Aucun discours n’élucide explicitement pourquoi le nom « franc-maçonnerie » est absent de tous les textes de loi. Il est remplacé par « société secrète » et ce vocable finit par s’imposer dans le langage courant. Les législateurs ont voulu cette confusion pour permettre à la répression de s’étendre à toutes les formes de groupements.

2 L’ordre maçonnique en 1940

Les obédiences maçonniques comptent environ 50 000 frères actifs dont 5 000 de hauts grades. En fait, la presse et les services de répression avanceront et propageront le chiffre de 100 000 maçons. Le Grand Orient compte 29 000 membres, le Suprême Conseil et la Grande Loge 16 000 membres, le Droit humain 3 000 membres, la Grande Loge Nationale Indépendante et régulière 1 500 membre, le Rite de Memphis Misraïm 1 500 membres et la Grande Loge de la Fraternité universelle 200 membres. Il existe plus de 400 fraternelles. Le groupement fraternel parlementaire comptait 200 membres à la Chambre des députés et 100 au Sénat. La franc-maçonnerie avait, selon la presse, des cercles d’influence comme le B’Nai Brith, le Congrès juif mondial, l’Alliance israélite universelle, la Ligue internationale contre l’antisémitisme mais aussi les spirites, les rose-croix, les martinistes, les naturistes, la Ligue des Droits de l’Homme, la Ligue de l’enseignement, la Libre pensée, l’Union rationaliste, la Société théosophique. Pour D. Rossignol, ces listes sont fantaisistes car l’empreinte maçonnique avancée comme certaine s’avère contestable. Le 7 août 1940, Arthur Groussier, grand-maître du GODF, avait écrit à *pétain : « Devant les malheurs de la patrie, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la franc-maçonnerie ». Cette attitude lui fut reprochée à la Libération.

3 La convention du 22 novembre 1940 signée entre B. Faÿ et les services du S.D.

Les Allemands ont apposé les scellés sur les principaux immeubles où se réunissaient les franc-maçons et disposent de collections maçonniques complètes et ont déjà perquisitionné chez la plupart des dirigeants de l’Ordre. Les démarches des Allemands à l’égard de la franc-maçonnerie soulèvent une interrogation. Leurs premières actions consistent, non à pourchasser les francs-maçons mais à collectionner avec soin tout le matériel des loges. Les Allemands recherchaient-ils réellement l’introuvable trésor maçonnique ? Légendaire patrimoine des templiers ou héritage fabuleux des cathares de Montségur ? En compensation des facilités accordées aux Allemands pour récupérer les fonds maçonniques, le 22 novembre 1940, B. Faÿ recevait de S. Schilling, délégué du chef de la Sûreté et du S.D. Pour la France et la Belgique, une lettre où étaient stipulées les conventions très strictes auxquelles il s’engageait. Il prenait la pleine responsabilité de l’immeuble du GODF rue Cadet et des personnes qui l’occupaient.
L’exposition sur la franc-maçonnerie au Petit palais en octobre 1940 inaugure la première manifestation d’information d’envergure sur les sociétés secrètes. La presse parisienne prépare l’événement. L’Illustration du 12 octobre est presque exclusivement consacré à l’Exposition. L’entrée est gratuite, un catalogue et un Petit Bottin des membres de la confrérie sont vendus. Jean Marquès-Rivière est l’auteur du catalogue. Il rédigera également le catalogue de l’exposition « Le Juif et la France » en 1941. Le spectateur découvre au cours de sa visite l’ambiance des lieux où se réunissent les frères. Les objets et les meubles enlevés dans les différentes obédiences de France ont servi à la reconstitution des temples. Le cabinet de réflexion, par son aspect lugubre et la présence d’un squelette, impressionne le néophyte. Il y aura plus d’un million de visiteurs. Elle circule à travers la France puis à Berlin en 1942. En 1943, une exposition de même caractère sera montrée au public japonais.

5 Otto Abetz et la presse française

Diriger politiquement la presse, la radio et la propagande dans la zone occupée et influencer par les moyens voulus l’opinion publique en zone occupée deviennent la mission d’Otto Abetz.

6 La Bibliothèque nationale

La BN se voit confier son administration à l’antimaçon B. Faÿ. Ensuite c’est elle qui recevra la charge de classer et recenser le matériel maçonnique réquisitionné par les polices françaises. Un département spécial, le « Centre d’histoire contemporaine », sera créé à cet effet. Les Allemands auraient souhaité voir disparaître des collections du département des Imprimés un certain nombre d’ouvrages qu’ils estimaient préjudiciables à la doctrine nazie ou hostiles à l’Allemagne et à l’Italie fasciste. La « Listte Otto » recense les livres mis à l’index par les Allemands. Elle comprend 11 000 titres. Les livres ne sont pas détruits mais « bloqués » par la BN.

7 Le centre d’histoire contemporaine

Le Centre d’histoire contemporaine a été créé en 1942. Il se compose de la bibliothèque d’histoire de la France contemporaine et des services cargés de classer les collections saisies aux sièges des sociétés secrètes. A l’audience de son procès en 1946; B. Faÿ apprécie que l’on retrace ses efforts de classement à la BN. Il aime moins qu’on lui fasse observer qu’il y vivait fort confortablement en compagnie de 42 officiers allemands qui avaient droit de regard dans tous les locaux. La Bibliothèque d’histoire de la France contemporaine naît donc en 1941 et se donne pour tâche de fournir une documentation originale et pratique aux personnes qui étudient l’histoire du XIXè et du Xxè siècle. Le Centre d’histoire contemporaine met aussi à la disposition d’un des bibliothécaires une camionnette qui entreprend une série de tournées de récupérations à travers la France, afin de prendre possession, dans les loges dissoutes, des archives et des objets dévolus à la BN. Les pouvoirs de B. Faÿ se révèlent étendus quand le général Huntziger le charge dès fin 1940 d’assurer la conservation des archives historiques dépendant du département de la guerre. C’est ainsi que le personnel en fonction dans les principales bibliothèques de Paris passe sous l’autorité de Faÿ.

III L’ère de la répression (mai 1941-juin 1942)

1 Loi du 11 août 1941 : 18 000 noms au Journal officiel


Cette loi impose la publication au JO des noms des anciens dignitaires des sociétés secrètes. L’accès et l’exercice des fonctions publiques leur est interdit. Dans un premier temps, seuls les dignitaires sont mis en cause, c’est-à-dire les francs-maçons initiés au grade de maître ou à un grade supérieur.

2 réactions de la presse

En trois mois, les noms d’environ 18 000 dignitaires francs-maçons ont été livrés au public. Plus de 1000 fonctionnaires hauts gradés ou officiers de loge ont été démissionnés, près de 150 fonctionnaires faux-déclarants révoqués et déférés aux tribunaux. Le Petit Journal voit un premier acte nécessaire à la salubrité publique tandis que l’Indépendant juge de première importance de faire connaître aux Français les hommes qui portent la lourde responsabilité de la défaite.. De source allemande, de nombreux journaux sont désireux de publier du matériel anti-maçonnique et la presse provinciale se fait l’écho de la presse parisienne. Les noms des dignitaires reproduits dans le JO sont, à la surprise de beaucoup, inconnus du grand public. D’où l’immédiate volte-face des anti-maçons confirmant en quelques mots l’évidente puissance occulte de la franc-maçonnerie. En réalité, ce que beaucoup refusèrent d’admettre c’est que les francs-maçons étaient, à quelques exceptions près, de modestes citoyens, souvent appréciés par leur entourage et dans leur travail. Les populations des villes et des villages de France, à la fois attentives et étonnées que l’on parle d’un des leurs, restèrent magré tout solidaires de leurs maire, instituteur, voire postier. Les publications au JO eurent des conséquences imprévues : le maréchal Pétain en vint à s’inquiéter de l’ampleur des démissions et de la soudaine désorganisation de son administration.

3 Le compte rendu allemand du 16/10/1941

Le 16 octobre 1941, le délégué du chef de la Police de Sûreté et du SD en France et en Belgique envoie au QG de Hitler un compte rendu détaillé de la situation politique française. Il y est écrit qu’il est possible de constater que les mesures visant à l’exclusion des francs-mçons des services de l’Etat prises conformément à la loi ont provoqué, même en zone occupée, un resserrement plus fort des liens entre anciens membres des loges. Le bruit selon lequel le voyage à Rome de Taylor, l’envoyé spécial du franc-maçon de haut grade Roosevel, aurait donné lieu à un accord secret ayant pour but la création d’un front de défense uni catholico-maçonnico-démocratique contre le nazisme.

4 Les dérogations

Marcel Peyrouton, ministre de l’Intérieur du 5 septebre 1940 au 25 février 1941 qui avait quitté la franc-maçonnerie en 1934 a obtenu une dérogation contre la loi du 12 août 1941. Marquès-Rivière également car il avait quitté la franc-maçonnerie dès 1930 et était un collaborateur zélé. De même pour paul Riche (alias Jean Mamy) auteur du film « Forces Occultes ». Des francs-maçons « non défroqués » travaillèrent pour Vichy comme Camille Chautemps, François Chasseigne et Ludovic Oscar Frossard.

5 Le service des sociétés secrètes

Le cabinet civil de Vichy crée le Service des sociétés secrètes en mai 1941. Il se divise en six secteurs dont le plus important est le « service de recherche » qui décèle les francs-maçons non encore connus, vérifie l’activité de ceux déjà fichés et signale les personnes qui n’appartiennent pas à la franc-maçonnerie mais qui sont suscpetibles d’en partager la doctrine.

6 Le service des associations dissoutes

Un « service spécial des associations dissoutes » en liaison permanente avec le « service des sociétés secrètes » dirigé sous contrôle allemand se charge des perquisitions, des enquêtes et des surveillances. Il se trouve dans l’ancien immeuble de la Société théosophique. Pendant l’année 1943, 322 personnes répondant aux convocations et 133 procès verbaux de perquisition avec inventaires des objets saisis seront effectués.

7 Le service des recherches, rue Greffulhe, à Paris

Le commandant Labat et J. Marquès-Rivière s’occupent de ce service

8 But et activités du service des sociétés secrètes

Ce service travaillait à éliminer les membres des sociétés secrètes des cadres de l’activité nationale, à renseigner le pays sur les agissements des sociétés secrètes. De nombreux directeurs, adjoints, délégués, se retrouveront dans les rangs de la Milice pour lutter contre la Résistance. Le service se conduisit avec une remarquable efficacité. Plus de 170 000 noms de suspects furent recensés. Les fiches sont de type policier. Même l’Armée du Salut et le Rotary club étaient surveillés. Le service recevait des lettres de délation. B. Faÿ a créé la revue « Les Documents maçonniques » avec J. Marquès-Rivière et Robert Valléry-Radot. Cette revue mensuelle est cautionnée par Vichy et Pétain lui-même. Le gouvernement en assure le financement. La censure est opérée par les Allemands. Ministres et personnalités du régime se succèdent à la tribune du journal. Le tirage de la revue, prévu à 80 000 exemplaires, baisse régulièrement et atteint moins de 15 000 exemplaires en juin 1944. Hitler, rapporte-t-on, se faisait lire les Documents maçonniques et y prenait un extrême plaisir.

9 Le Centre d’action et de documentation

Ce centre édite également une revue. Elle est dirigée par Henry Coston. Fervent nationaliste et journaliste antisémite et antimaçon. En 1930, il reprend la Libre Parole, le journal de Drumont. Le décret du franc-maçon Marchandeau interdit La Libre parole en 1939. Il cré, en 1941, le Centre d’Action et de Documentation antimaçonnique, installé dans l’ancien immeuble de la Grande Loge de France. Sa revue s’appelle le Bulletin d’information antimaçonnique. Il était proche des nazis dès 1935. Craignant que le Centre de Coston ne concurrence l’Institut pour l’étude de la question juive, le SD en ordonne la fermeture. Le CAD se transforme en officine de propagande.

10 Un tract de Vichy : « Pourquoi a-t-on condamné la franc-maçonnerie ? »

Le tract répond que la franc-maçonnerie est un club secret, politique, international, composé d’idéologues et de profiteurs. C’est Jacques Ploncard qui l’a écrit.

III L’ère de la confusion (juin 1942-Libération)

1 Le retour de Laval au pouvoir


Le 19 avril 1942, le maréchal Pétain s’adresse aux Français pour leur annoncer les modifications de son gouvernement. Il se retrouve avec Laval pour reprendre « l’oeuvre nationale et d’organisation européenne ».

2 Une « enquête mentalité »

En décembre 1942, une enquête mentalité est dirigée à l’intention de Laval. Cette enquête révèle une défiance croissante des Français envers Vichy et les nazis et une recrudescence de l’anglophilie.

3 Lois du 21 juin 1942 et du 19 août 1942

Le retour de Pierre Laval limite nettement l’étendue des exactions à l’encontre des francs-maçons. Le capitaine de Frégate Labat, chargé de constituer le « Service des sociétés secrètes » est révoqué le 27 mai 1942. La loi du 21 juin 1942 place dans les attributions du chef du gouvernement toutes les questions relatives aux sociétés secrètes. Le même jour, un arrêté donne délégation au vice-amiral Platon, secrétaire d’Etat, des pouvoirs du chef du gouvernement en matière de sociétés secrètes. La loi du 19 août 1942 modifie celle du 10 novembre 1941. Elle place sous l’autorité du chef du gouvernement la « commission spéciale » et prévoit par sa seule décision les suspensions éventuelles. Dans ses notes et mémoires, Laval avouait ne pas approuver les mesures prises contre les membres des sociétés secrètes qu’il voyait comme une manifestation de l’esprit réactionnaire et clérical. Il existait une police anti-maçonnique de même type que la police anti-juive. Elle dépendait
du SD. Dès fin avril 1942, Laval supprime cette police. Avec le retour de Laval, la commission spéciale des sociétés secrètes accorde 19 dérogation sur 20 demandes alors qu’elle n’en accordait qu’une sur 20 auparavant.

4 Les tracts

La démonstration de la connivence existant entre la franc-maçonnerie belliciste, gaulliste puis anglo-saxonne, juive, agent du bolchevisme, fournira les arguments essentiels contre l’institution dans les très nombreux tracts et brochures. Henry Coston déplore la funeste influence exercée par la franc-maçonnerie au moyen de la presse enfantine sur la jeunesse.

5 Le film « Forces occultes »

Dès juillet 1941, Jacques de Boistel, de retour d’Allemagne, est chargé par B. Faÿ de réunir les éléments d’un film de propagande anti-maçonnique. Jean Marquès-Rivière rédigera le scénarion. LE 9 septembre 1942, le premier tour de manivelle est donné dans les studios de Nova-film. Des séquences seront tournées au Palais Bourbon et dans les temples du GODF. Le film est présenté au public parisien le 9 mars 1943. Il dure 43 minutes. Marquès-Rivière présente le film. Il affirme que c’est un acte politique et révolutionnaire. L’utilisation méthodique d’un éclairage expressionniste rend compte du sens dramatique des scènes et met en évidence « l’atmosphère lourde et trouble des loges et les éléments mystérieux et angoissants du décor ». Le personnage principal est le député Avenel. On assiste à son initiation. Suit une liste détaillée des scandales de la IIIè République et des francs-maçons compromis. Quand Avenel se révolte contre la franc-maçonnerie, il est victime d’un attentat. Le mécanisme de la propagande a été expliqué par F. Chevessu (Image et son, novembre 1965). Il observe cinq étapes : 1. réaction affective, la défaite, 2 : fait vrai en soi : la France n’était pas préparée pour la guerre, 3 projection du spectateur sur un personnage : Pierre Avenel, honnête, ardent patriote et qui refusait cette guerre honteuse, 4 le personnage, donc le spectateur, victime des boucs émissaires, 5 condamnation instinctives des boucs émissaires.
Dans la production cinématographique sous l’Occupation, du sentiment de l’impréparation et de la défaite naît le double besoin de se décharger sur des responsables et de s’identifier à un personnage idéal (parlementaire patriote dans Forces Occultes) ou à une France épurée. Les responsabilités de l’Allemagne et du nazisme sont totalement escamotées de ces cérémonies incantatoires où la France se grandit en faisant savoir que les coupables n’étaient que des corps étrangers, au surcroît souvent reconnaissables par leurs caractéristiques physiques, et toujours par leurs particularismes sociaux. Forces occultes révèle des schémas classiques de la propagande totalitaire des « ultras » pro-nazis de Paris : à l’antimaçonnisme se superposent : l’anti-républicanisme et l’anti-parlementarisme, l’anti-bolchevisme. Assimilation des députés maçons aux députés socialistes et communistes qui siègent à leurs côtés, l’anglophobie et l’anti-américanisme (carte et portrait de Roosevelt). L’antisémtisme (les francs-maçons favorisent les intérêts judaïques), les deux triangles inversés du sceau de Salomon brillent à côté de l’équerre et du compas entrecroisés. L’anti-internationalisme (opposition entre les intérêts de la patrie, la France, et ceux du monde). Le film débute avec l’image du planisphère et s’achève sur celle du globe terrestre. La juxtaposition suggère l’internationalisme de l’emprise judéo-maçonnique, contraire aux intérêts nationaux. La franc-maçonnerie est aussi maîtresse des relations internationales puisqu’elle décide de la guerre. Cette diatribe reflète une certitude. Les francs-maçons pourchassés ont très tôt basculé dans la dissidence. Continuant à se réunir clandestinement, ils forment des foyers de résistance comme le groupe « Patriam Recuperare ». Forces occultes fut projeté au Grand Orient le 26 mai 1946. Le grand maître Francis Viaud déclara que de toute évidence, le profane Avenel cherchait tout de même quelque chose, il cherchait un idéal.

6 Les conférences

B. Faÿ a inauguré, le 29 novembre 1941, la série de dix sujets de conférences documentaires sur la franc-maçonnerie. L’auditoire était nombreux dans la salle des convents du GODF. Ces conférences sont éditées en un volume tiré à 5000 exemplaires. Après cela 250 conférences ont été données dans toute la France et relayées par la presse.
7 Le contexte d’après-guerre

Le 18 octobre 1944, le Conseil de l’ordre maçonnique en France, réuni pour réveiller ses loges, adresse au général de Gaulle, l’expression de sa profonde admiration pour son attitude courageuse et le remercier d’avoir abrogé les lois du pouvoir illégal de Vichy. L’ordre est profondément désorganisé. Le 25 novembre 1946, au Palais de Justice de Paris, s’ouvre le procès du Service des sociétés secrètes. Au cours de l’instruction de cette affaire, plus de 130 personnes sont mise en cause dont 115 pour intelligence avec l’ennemi. Les inculpés cherchent à éluder leurs responsabilités. B. Faÿ est condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à la dégradation antionale, Roger Labat, Jean de Verchère et Jacques de Boistel reçoivent la même peine allégée à 15 ans de travaux forcés. Les obsèques de B. Faÿ eurent lieu le 4 janvier 1979 en l’église de Saint Nicolas du Chardonnet, temple de l’intégrisme.

Conclusion

Les raisons d’une telle virulence anti-maçonnique durant cette période de l’histoire de la France tiennent à deux types de raisons

Des raisons de politique intérieure

Les partisans de l’Etat français veulent s’attaquer à ceux qui, selon eux, ont conduit la France à al défaite et se poser en régénérateurs du pays nouveau. Il s’en prennent à la IIIè République, au Parti radical et à la franc-maçonnerie qui apparaît pour eux comme un parti radical de l’ombre, société secrète toute puissante qui constitue le véritable gouvernement.

Des raisons de politique étrangère

Le retour constant des accusations qui relient la franc-maçonnerie aux Internationales « Bolchevique », « juive » et à l’ »impérialisme anglo-saxon » signifie : le véritable ennemi de la France n’est pas son actuel occupant allemand, qui, au contraire, lui a permis de se délivrer d’un régime politique « pourri » et dévastateur. Par conséquent, les francs-maçons sont des agents de l’étranger. On peut donc parler d’un phénomène d’attraction-répulsion des principaux persécuteurs de la franc-maçonnerie : horreur pour le contenu philosophique, démocratique, égalitaire, fraternel de l’association, mais admiration secrète pour son incontestable efficacité et sa réussite politique. Pour Vichy, l’institution est inquiétée pare que jugée anti-nationale. Pour les Allemands, le franc-maçon est avant tout un Juif, harcelé comme tel. Par ailleurs, les Allemands s’intéressent peu aux initiés et bien davantage aux éventuels trésors des sociétés secrètes. Dans les faits, les milliers de persécutions anti-maçonniques ont été sans commune mesure avec celles intentées contre les Juifs, qui elles, se chiffrèrent par dizaine de milliers. Les francs-maçons surveillés ne furent pas arrêtés et déportés en tant que tels, mais en raison généralement de leur appartenance à la Résistance."
Catholique et Français
Cher "Spina Christi 2", si Philippe Pétain était certainement, à titre personnel, "anti-maçon", secrètement ou très discrétement jusqu'en 1940, ouvertement ensuite, le qualificatif de "farouchement" est très excessif et ne correspond pas à la réalité, du moins selon ce que j'ai tiré de mes recherches et de mes lectures. C'est d'ailleurs également pour cette raison que le Maréchal s'est vu …Plus
Cher "Spina Christi 2", si Philippe Pétain était certainement, à titre personnel, "anti-maçon", secrètement ou très discrétement jusqu'en 1940, ouvertement ensuite, le qualificatif de "farouchement" est très excessif et ne correspond pas à la réalité, du moins selon ce que j'ai tiré de mes recherches et de mes lectures. C'est d'ailleurs également pour cette raison que le Maréchal s'est vu confié par la III° République, dans l'entre-deux-guerres, de très hautes responsabilités, y compris politiques (1934...). A titre d'exemple, un individu comme le socialiste Léon Blum, l'un des principaux responsables du désastre de 1940, ne tarissait pas d'éloges sur le Maréchal, juste avant la catastrophe. Croyez-vous qu'il aurait dit et écrit ce qu'il a écrit si Pétain avait été "farouchement" anti-maçon ? En revanche, ce qui est parfaitement exact, c'est qu'à Vichy (qualifiée de "pétaudière" par certains), plusieurs membres de l'entourage du Chef de l'Etat Français étaient "farouchement" anti-maçons, comme le rappellent vos citations (origine ?). Ces personnes ont saisi l'occasion de la défaite et la "Divine Surprise" de l'arrivée au pouvoir du Maréchal pour s'attaquer aux racines de l'effondrement de la France, en commençant, évidemment, par les sectes maçonniques. A contrario, on pourrait vous objecter que plusieurs membres du Gouvernement de Vichy étaient restés tranquillement maçons pendant toute l'Occupation, sans parler des individus qui grenouillaient autour du Maréchal. Il y avait, parmi eux, de nombreux frères trois-points...
Irapuato
Spina Christi 2
"L’anti-maçonnisme a été un phénomène très virulent entre 1900 et 1945.
Il a atteint son apogée sous le Régime de Vichy et avec le Maréchal Pétain.
C’est en juin 1940 que le Gouvernement de Vichy sera installé.
Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que la répression, la chasse aux francs-maçons commencent de façon immodérée.
La Franc-Maçonnerie n’a jamais été une société secrète …
Plus
"L’anti-maçonnisme a été un phénomène très virulent entre 1900 et 1945.

Il a atteint son apogée sous le Régime de Vichy et avec le Maréchal Pétain.
C’est en juin 1940 que le Gouvernement de Vichy sera installé.

Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que la répression, la chasse aux francs-maçons commencent de façon immodérée.

La Franc-Maçonnerie n’a jamais été une société secrète, mais discrète, étant donné qu’elle est une association régie par la Loi 1901.

Il était donc très facile d’obtenir la liste de ses membres, et c’est ce que fit mettre en place le Maréchal Pétain dès Août 1940, avec la Loi du 13 Août 1940.

Le Maréchal Pétain déclarait ainsi que :

Un Juif n’est jamais responsable de ses origines, un franc-maçon l’est toujours de son choix .

Ainsi, pour lui, la lutte antimaçonnique devint une vraie obsession personnelle.

Il fit promulguer le 13 août 1940 une fameuse Loi de Vichy qui devait dissoudre les « sociétés secrètes » et, quelques jours plus tard, sont déclarées nulles les associations dites de la Grande Loge de France, et du Grand Orient de France, en métropole et dans l’empire.

C’est ainsi que le 19 août 1940, le Journal Officiel publie le décret de dissolution du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France, les autres obédiences seront, elles, dissoutes le 27 février 1941.
En application de la Loi du 13 août 1940, les mandats politiques, les postes de l’administration publique et beaucoup de corps de métiers seront alors interdits aux francs-maçons.
Les francs-maçons sont pourchassés et livrés à la vindicte populaire avec des listes de noms publiés dans les journaux collaborationnistes. Ils sont très souvent chassés de leur emploi s’ils sont fonctionnaires ou chargés d’une mission publique..."
Spina Christi 2
Je n'invente rien cher Catholique et Français, mais je m'appuie sur des documents qui montrent toute l'énergie du Maréchal contre la secte maçonnique. En voici quelques-uns...
Arthur Groussier, président du Conseil de l'Ordre, au maréchal Pétain. 7 août 1940.
A M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français
Monsieur le Maréchal,
Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir …
Plus
Je n'invente rien cher Catholique et Français, mais je m'appuie sur des documents qui montrent toute l'énergie du Maréchal contre la secte maçonnique. En voici quelques-uns...

Arthur Groussier, président du Conseil de l'Ordre, au maréchal Pétain. 7 août 1940.

A M. le Maréchal Pétain, chef de l'Etat français

Monsieur le Maréchal,
Devant les malheurs de la patrie, tous les Français doivent consentir les plus grands sacrifices ; mais en est-il de plus douloureux que celui de détruire l'oeuvre à laquelle on a donné le meilleur de sa pensée et de son coeur ? Si pénible que celà nous soit, nous croyons accomplir notre devoir présent en nous soumettant à la décision du gouvernement français concernant la Franc-Maçonnerie du Grand-Orient de France, tout en vous présentant, en raison des mensonges répandus sur cet Ordre philosophique, une déclaration aussi solennelle que respectueuse.
Dans l'impossibilité absolue de réunir l'Assemblée ou le Conseil qui détiennent les pouvoirs statutaires en cette matière, mais nous appuyant sur la confiance qui nous a maintes fois été accordée et prenant l'entière responsabilité de notre charge, nous déclarons que le Grand-Orient de France cesse son fonctionnement et que toutes les Loges qui en relèvent doivent immédiatement renoncer à poursuivre leurs travaux, si elles ne l'ont déjà fait.
Sans doute, comme toutes les institutions humaines, la Franc-Maçonnerie française a eu ses faiblesses, mais durant ses deux siècles d'existence, elle compte à son actif de belles pages d'histoire depuis les encyclopédistes jusqu'au maréchal Joffre, vainqueur de la Marne. Elle a brillé par sa grandeur morale, elle ne peut rougir ni de son idéal ni de ses principes. Elle succombe victime d'erreurs à son endroit et de mensonges, car dans son essence elle a le respect de la pensée libre, des convictions et des croyances sincères. Elle a toujours honoré le travail. Son but suprême est l'amélioration morale et matérielle des hommes dont elle voudrait poursuivre l'union par la fraternité. Elle a conscience, dans les événements douloureux que la France vient de traverser, de n'avoir failli ni à sa tradition, ni au devoir national. A de nombreuses reprises, elle a fait appel aux bons offices du président Roosevelt dans le but de maintenir la paix entre les peuples et c'est le coeur saignant qu'elle a vu se déchaîner l'effroyable conflit.
Combien d'hommes politiques et autres a-t-on prétendu être Francs-maçons qui ne l'ont jamais été. Et comme l'on se trompe facilement en affirmant que le Grand-Orient de France, dans les vingt dernières années, a été le maître du pouvoir ou son serviteur.
Il n'a jamais non plus subi une direction étrangère, notamment celle de la Grande-Loge d'Angleterre avec laquelle il n'a aucun rapport, ni officiel ni officieux depuis 1877. En sens contraire, il n'a jamais cherché à influencer aucune puissance maçonnique d'autre pays, qui ont toujours eu le haut souci de leur indépendance nationale.
Si, actuellement, nous ne pouvons donner personnellement la preuve de nos affirmations, puisque nos archives ont été saisies au siège et à nos domiciles par les autorités d'occupation, il doit exister en France non occupée une documentation qui peut sans conteste en démontrer la véracité.
On insinue que nous sommes aux ordres de la finance internationale. Les signataires de cette lettre qui figurent parmi les plus hauts dignitaires de l'Ordre maçonnique sont restés de situation modeste ; la simplicité et la dignité de leur vie, faciles à contrôler, leur permettent de dédaigner une si déshonorable imputation.
La Banque de France est le seul établissement bancaire, avec les chèques postaux, où le Grand-Orient de France possède un compte courant. Des titres, au reste bien modestes, sont des titres français : rentes sur l'Etat et Bons de la Défense nationale.
Enfin, le principal grief qui est fait, c'est d'être une société secrète, ce qui est encore inexact au sens légal du mot. Le 3 janvier 1913, le Grand-Orient de France devenait une association déclarée, ayant personnalité civile en déposant ses statuts et en renouvelant tous les ans, à la préfecture, le dépôt des noms de ses trente-trois administrateurs. Il suffit du reste de consulter l'annuaire universel Didot-Bottin-Tome Paris pour trouver aux "Professions" à la rubrique "Franc-Maçonnerie" toutes les indications du Grand-Orient de France avec les noms et professions des membres du Bureau.
Le Grand-Orient de France comptait parmi les forces spirituelles qui composaient notre nation. Sa fermeture suffira t'elle à apaiser certaines haines ? Puisse-t-elle au moins aider au rapprochement de tous les Français qui, avec des tempéraments différents, ont l'intention de travailler loyalement au redressement moral et à la prospérité de la France.

Nous vous prions, Monsieur le Maréchal, de vouloir bien agréer l'assurance de notre profond respect..."
Catholique et Français
Philippe Pétain, Vainqueur de Verdun, Maréchal de France : "Mon cœur se serrait quand je voyais aller au front de Verdun nos jeunes gens de vingt ans, songeant que, avec la légèreté de leur âge, ils passeraient trop vite de l’enthousiasme du premier engagement à la lassitude provoquée par les souffrances, peut-être même au découragement devant l’énormité de la tâche à accomplir. Du perron …Plus
Philippe Pétain, Vainqueur de Verdun, Maréchal de France : "Mon cœur se serrait quand je voyais aller au front de Verdun nos jeunes gens de vingt ans, songeant que, avec la légèreté de leur âge, ils passeraient trop vite de l’enthousiasme du premier engagement à la lassitude provoquée par les souffrances, peut-être même au découragement devant l’énormité de la tâche à accomplir. Du perron de la mairie de Souilly, mon poste de commandement si bien placé au carrefour des chemins conduisant vers le front, je leur réservais ma plus affectueuse attention quand ils montaient en ligne avec leurs unités. Cahotés dans les inconfortables camions ou fléchissant sous le poids de leurs appareils de combat quand ils marchaient à pied, ils s’excitaient à paraître indifférents par des chants ou des galéjades et j’aimais le regard confiant qu’ils m’adressaient en guise de salut. Mais quel découragement quand ils revenaient, soit individuellement comme éclopés ou blessés, soit dans les rangs de leurs compagnies appauvries par les pertes. Le regard insaisissable semblait figé par une vision d’épouvante. Leur démarche et leur attitude trahissaient l’accablement le plus complet. Ils fléchissaient sous le poids de souvenirs horrifiants. Ils répondaient à peine quand je les interrogeais et, dans leurs sens troublés, la voix goguenarde des vieux poilus n’éveillait aucun écho."
apvs
Le général Pétain s'est illustrer dans la bataille de Verdun notamment en organisant la "Voie sacrée" qui était pilonnée le jour, et reconstruite chaque nuit, et par sa science du commandement et sa connaissance des hommes qui lui faisaient confiance. Par la suite, sur le front de l'Aisne, le général Nivelle eut l'idée fumeuse et sotte qu'il suffisait de sortir des tranchées pour courir sus …Plus
Le général Pétain s'est illustrer dans la bataille de Verdun notamment en organisant la "Voie sacrée" qui était pilonnée le jour, et reconstruite chaque nuit, et par sa science du commandement et sa connaissance des hommes qui lui faisaient confiance. Par la suite, sur le front de l'Aisne, le général Nivelle eut l'idée fumeuse et sotte qu'il suffisait de sortir des tranchées pour courir sus à l'ennemi, et qu'on pourrait ainsi facilement le vaincre, sans même que l'artillerie ait besoin de fournir un appui préalable : il envoya à la boucherie 200 000 hommes, au fameux "chemin des dames", face aux mitrailleuses allemandes... D'où les mutineries fort compréhensibles des pauvres poilus, qui n'en pouvaient plus d'être ainsi sacrifiés pour rien ( La chanson de Craonne ). Nivelle fut limogé ( et l'histoire l'a oublié ), et remplacé par le général Pétain qui devint commandant général des armées, et regagna la confiance des hommes en leur assurant que l'artillerie serait désormais la première à "parler" avant toute offensive... C'est alors que son aura atteint le paroxysme, déjà vainqueur de Verdun, puis, suppléant aux erreurs stupides de Nivelle, remettant l'armée française d'aplomb... ( rappelons qu'à Verdun, il y eut de chaque côté environ 300 000 morts et autant de disparus, mais alors, on se défendait... Cela avait donc un minimum de sens au milieu de tout ce non-sens ... )
Que Dieu dans sa miséricorde reçoive dans son Royaume éternel les soldats morts en chrétiens dans Son amour au cours de cette guerre cruelle, tant allemands que français, anglais et américains...
Qu' Il nous rende digne dans sa Bonté infini de la mémoire de tels hommes, jeunes pères de famille pour la plupart, sans qui le monde est bien différent aujourd'hui...
Puisse Dieu accorder la paix à son monde déchiré, théâtre de tant d'injustices et de souffrances sans nombre...
Ô Dieu, augmentez en nous la foi, l'espérance et l'amour !
Amen +
Catholique et Français
Le fervent et authentique catholique du Commandement français de la Grande Guerre était le Général de Castelnau, futur chef de la Fédération Nationale Catholique qui a fait trembler la république corrompue au milieu des années 20. C'est d'ailleurs à cause de sa Foi profonde et publiquement affichée que Castelnau n'a pas reçu un Bâton de Maréchal de France largement mérité, de l'avis unanime,…Plus
Le fervent et authentique catholique du Commandement français de la Grande Guerre était le Général de Castelnau, futur chef de la Fédération Nationale Catholique qui a fait trembler la république corrompue au milieu des années 20. C'est d'ailleurs à cause de sa Foi profonde et publiquement affichée que Castelnau n'a pas reçu un Bâton de Maréchal de France largement mérité, de l'avis unanime, entre autres pour son extraordinaire défense de Nancy. Pendant ce temps, un incapable notoire comme Joffre ou un furieux comme Foch recevaient leurs Bâtons...
saint nilus prier pour nous
Surtout n'écouter pas l'Histoire narrée par les gochos pour eux il n'y a que leur" vaillance" qui est valable ,aujourd'hui aux enfants on peut leur faire gobé touts les mensonges ,les parents et les enfant des années 1930 viennent a passer ,il n'y a plu Mr SANGUINETTI fervent GAULLISTE pour leurs tenir la dragée haute.
Catholique et Français
Je suis désolé de vous décevoir et de vous contredire, cher Spina Christi, mais il est hélas pour le moins très excessif d'affirmer que Pétain était un "fervent catholique". C'était très loin d'être le cas, malgré ses origines et même s'il n'était pas du tout opposé au catholicisme et s'il a eu une fin très pieuse et édifiante. Par ailleurs le Maréchal n'était pas non plus, hélas, "…Plus
Je suis désolé de vous décevoir et de vous contredire, cher Spina Christi, mais il est hélas pour le moins très excessif d'affirmer que Pétain était un "fervent catholique". C'était très loin d'être le cas, malgré ses origines et même s'il n'était pas du tout opposé au catholicisme et s'il a eu une fin très pieuse et édifiante. Par ailleurs le Maréchal n'était pas non plus, hélas, "farouchement" anti-maçon", ce qui est bien regrettable...
Spina Christi 2
Philippe Pétain était fervent catholique et farouchement anti-maçon !
De plus, il en fallait une belle paire pour gouverner une France sous occupation, en toute connaissance du risque de se voir jugé et condamné par l'Histoire...
Et quand on sait qui la (ré)-écrit ...
Catholique et Français
Ces gens qui tiennent les medias modernes sont bas, mesquins et petits en tout ! Rappelons tout de même que nous ne sommes pas ici en 1940-44 mais en 1916... C'est certain qu'avec de telles falsifications de l'histoire, les petits Francais de notre temps ne peuvent pas comprendre pourquoi en 1940 40 milions de leurs ancêtres étaient "pétainistes" !
apvs
Effectivement, Catholique et Français... C'est une revisite bien curieuse, je comprends votre indignation.
Catholique et Français
C'est marrant, les radios et TV pourries réalisent ce tour de force de parler de la terrible Victoire de Verdun sans évoquer le nom de Philippe Pétain. Un peu comme si on racontait Bouvines ou Austerlitz sans jamais citer Philippe Auguste ou Napoléon ! Seule exception, une longue émission où la seule chose notable pour le narrateur était que le futur Maréchal se préoccupait, en pleine bataille …Plus
C'est marrant, les radios et TV pourries réalisent ce tour de force de parler de la terrible Victoire de Verdun sans évoquer le nom de Philippe Pétain. Un peu comme si on racontait Bouvines ou Austerlitz sans jamais citer Philippe Auguste ou Napoléon ! Seule exception, une longue émission où la seule chose notable pour le narrateur était que le futur Maréchal se préoccupait, en pleine bataille, plus de ses conquêtes féminines et de son cheptel de 40 femmes que des combats ! Bande de guignols !
Irapuato
Irapuato