Psaume 62
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Le Christ Jésus instruit Judas Iscariote à propos du péché d’orgueil et du suicide (extrait des écrits de Maria Valtorta)

Extrait des écrits de Maria Valtorta :

Jésus : « Mais laisse-moi te répondre à ce que tu demandais pour que tu ne dises pas que tu es resté dans l'erreur par ma faute. Il est vrai que le suicide est un véritable meurtre : qu'il s'agisse de notre vie ou de celle d'autrui, c'est un don de Dieu et à Dieu seul qui l'a donnée est réservé le pouvoir de l'enlever. Qui se tue avoue son orgueil, et l'orgueil est haï de Dieu. »

Judas : « Avoue l'orgueil ? Je dirais plutôt le désespoir. »

Jésus : « Et qu'est-ce que le désespoir, sinon de l'orgueil ? Réfléchis Judas. Pourquoi quelqu'un désespère-t-il ? Parce que les malheurs s'acharnent sur lui et que lui, par ses propres moyens, n'en peut venir à bout. Ou parce qu'il est coupable et qu'il juge que Dieu ne peut lui pardonner. Dans l'un et l'autre cas, n'est-ce pas peut être l'orgueil qui le domine ? L'homme qui ne veut se fier qu'à lui-même n'a plus l'humilité de tendre la main au Père et de Lui dire : "Je ne puis, mais Toi, tu le peux. Aide-moi, car c'est Toi qui donnes tout ce que j'espère et attends ". Cet autre homme qui dit: "Dieu ne peut me pardonner", il le dit parce que mesurant Dieu à son aune, il sait que quelqu'un, offensé, comme il l'a offensé, ne pourrait pas pardonner. [ = Projection trompeuse du pécheur de son propre état d’être sur l’être parfait et saint de Dieu - Note personnelle ]

Là aussi c'est de l'orgueil. L'humble compatit et pardonne même s'il souffre de l'offense qu'il a reçue. L'orgueilleux ne pardonne pas. Il est orgueilleux aussi parce qu'il ne sait pas courber le front et dire : "Père j'ai péché, pardonne à ton pauvre fils coupable". Mais ne sais-tu pas, Judas, que tout sera pardonné par le Père, si le pardon est imploré d'un cœur sincère et contrit, humble et désireux de résurrection dans le bien ? »

Judas : « Mais certaines crimes rendent impossible le pardon. Ils ne peuvent pas être pardonnés. »

Jésus : « C'est toi qui le dis, et ce sera vrai parce que l'homme l'aura voulu. Mais en vérité, oh ! en vérité Je te dis que même après le délit des délits, si le coupable accourait aux pieds du Père - Il s'appelle Père pour cela, ô Judas, c'est un Père d'une perfection infinie - si, en pleurant, en suppliant de lui pardonner, il s'offrait à l'expiation, mais sans désespoir, le Père lui donnerait le moyen d'expier pour qu'il mérite le pardon et sauve son esprit. »

Judas : « Alors, tu dis que les hommes cités par l'Écriture comme s'étant donné la mort ont mal agi. »

Jésus : « Il n'est pas permis de faire violence à personne et non plus à soi-même. Ils ont mal agi. Dans leur imparfaite connaissance du bien, ils auront en certains cas obtenu encore la miséricorde de Dieu. Mais quand le Verbe aura éclairé toute vérité et donné la force aux esprits avec son Esprit, à partir de ce moment, il ne sera plus pardonné à qui meurt dans le désespoir, ni à l'instant du jugement particulier ni après des siècles de Géhenne, ni au jugement général, ni jamais. Dureté de Dieu, cela ? Non, justice. Dieu dira : "Tu as jugé, toi créature douée de raison et de science surnaturelle, créée libre par Moi, pour suivre le chemin que tu as choisi et tu as dit : 'Dieu ne me pardonne pas. Je suis pour toujours séparé de Lui. Je juge que je dois me faire justice pour mon délit. Je quitte la vie pour échapper aux remords" sans penser que les remords ne t'auraient plus atteint si tu étais venu sur mon sein paternel. QU'IL EN SOIT FAIT SELON TON JUGEMENT. JE NE VIOLENTE PAS LA LIBERTÉ QUE JE T'AI DONNÉE ».

Jésus : « C'est cela que dira l'Éternel à celui qui se sera tué. Penses-y Judas : la vie est un don que l'on doit aimer. Mais quel don est-il ? Un don saint. Et alors, il faut l'aimer saintement. La vie dure tant que la chair résiste. Puis commence la grande Vie, l'éternelle Vie. De béatitude pour les justes, de malédiction pour ceux qui ne le sont pas.

La vie est-elle un but ou un moyen ? C'est un moyen. Elle est ordonnée à une fin qui est l'éternité. Et alors donnons à la vie ce qu'il faut pour qu'elle dure et pour servir l'esprit dans sa conquête. Continence de la chair en tous ses désirs, en tous. Continence de la pensée en tous ses désirs, en tous. Continence du cœur dans toutes les passions humaines. Que sans limites au contraire soient les passions qui viennent du Ciel : amour de Dieu et du prochain, volonté de servir Dieu et le prochain, obéissance aux paroles divines, héroïsme dans le bien et dans la vertu. »

Jésus : « Je t'ai répondu Judas. En es-tu persuadé ? L'explication te suffit-elle ? Sois toujours sincère et demande si tu n'es pas encore suffisamment instruit, je suis ici pour être le Maître de l'enseignement. »

Judas : « J'ai compris et cela me suffit. Mais... c'est très difficile de faire ce que j'ai compris. Toi, tu le peux parce que tu es saint. Mais moi... je suis un homme, jeune, plein de vie... »

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Autre extrait, avant le suicide de Judas :

« Il court vers la petite porte qui donne sur le Cénacle. Il l'ouvre. Il entre. Un beau soleil entre par les fenêtres grandes ouvertes. Judas pousse un soupir de soulagement. Il entre. Ici, tout est calme et silencieux. La vaisselle est encore comme on l'a laissée. On comprend que pour le moment, personne ne s'en est occupé. On pourrait croire qu'on va se mettre à table.

Judas va vers la table. Il regarde s'il y a du vin dans les amphores. Il y en a. Il boit avidement à l'amphore elle-même qu'il soulève à deux mains. Puis il se laisse tomber assis et appuie sa tête sur ses bras croisés sur la table. Il ne s'aperçoit pas qu'il est assis justement à la place de Jésus et qu'il a devant lui le calice qui a servi pour l'Eucharistie. Il s'arrête un moment jusqu'à ce que s'apaise l'essoufflement causé par sa longue course. Puis il lève la tête et voit le calice, et il reconnaît où il s'est assis.

Il se lève comme possédé. Mais le calice le fascine. Il y a encore au fond un peu de vin rouge et le soleil, en frappant le métal (qui paraît de l'argent) fait briller ce liquide. "Du sang ! Du sang ! Du sang ici aussi ! Son Sang ! Son Sang !..." Faites cela en mémoire de Moi !... Prenez et buvez. Ceci est mon Sang... Le Sang du nouveau testament qui sera versé pour vous..." Ah ! Maudit que je suis ! Pour moi il ne peut plus être versé pour la rémission de mon péché. Je ne demande pas pardon car Lui ne peut me pardonner. Hors d'ici ! Hors d'ici ! Il n'y a plus d'endroit où le Caïn de Dieu puisse connaître le repos. À mort ! À mort !..."

Il sort. IL SE TROUVE EN FACE DE MARIE, debout à la porte de la pièce où jésus l'a quittée. Elle, entendant du bruit, s'est montrée espérant peut-être voir Jean qui est absent depuis tant d'heures. Elle est pâle comme si elle avait perdu son sang. Elle a des yeux que la douleur rend encore plus semblables à ceux de son Fils. Judas rencontre ce regard qui le regarde avec la même connaissance affligée et consciente dont Jésus l'a regardé en route, et avec un "Oh !" effrayé il s'adosse au mur.

"Judas !" dit Marie, "Judas, qu'es-tu venu faire ?". Les paroles mêmes de Jésus, et dites avec un amour douloureux. Judas s'en souvient et pousse un cri.

"Judas" répète Marie "qu'as-tu fait ? À tant d'amour tu as répondu en trahissant ?" La voix de Marie est une caresse tremblante.

Judas va s'échapper. MARIE L'APPELLE D'UNE VOIX QUI AURAIT DÛ CONVERTIR UN DÉMON. "Judas ! Judas ! Arrête-toi ! Arrête-toi ! Écoute ! Je te le dis en son nom : repens-toi, Judas. Lui pardonne…".

Judas s'est enfui. La voix de Marie, son aspect ont été le coup de grâce, ou plutôt de disgrâce car il résiste. Il s'en va précipitamment. »
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