jean-yves macron

Exortation de Léon XII aux dissidents

EXHORTATION
aux Dissidents de France,
spécialement du Diocèse de Poitiers,
appelés communément Anti-Concordataires

LÉON XII, PAPE.


À l’occasion du jubilé que Nous accordons à l’Église entière, il est de Notre charge d’appeler au bercail les brebis qui s’en sont éloignées. S’il en est parmi elles qui Nous soient plus chères, ce sont, sans nul doute, celles qui, se croyant encore dans la vérité, ont été perfidement séduites et sont tombées dans un schisme déplorable autant que manifeste, sous le nom de Petite Église. Ô vous, jadis l’objet de l’admiration universelle, vous qui avez soutenu au prix de mille dangers et d’innombrables souffrances les droits de l’autel et du trône, voici que l’Église vous regarde aujourd’hui avec une stupeur mêlée d’indignation. Bien que vous soyez hors de la voie et de l’obéissance, Nous voulons vous considérer encore comme Nos très chers fils, car si vous êtes rebelles, votre révolte ne provient point de la perversité de votre cœur, mais de la trop grande confiance que vous avez accordée à des guides dangereux et qui ont abusé du nom et de l’autorité même de l’Église catholique.

Défiez-vous de ces conducteurs aveugles et souvenez-vous que là est l’Église où se trouve Pierre, que ceux-là n’auront pas de participation à l’héritage de Pierre qui ne gardent pas l’unité avec son siège indéfectible ou qui le déchirent par des divisions impies. (S. Ambr., in. ps. XL.)

Léon XII, dans son exhortation "PASTORIS ÆTERNI" datée du 2 juillet 1826, adresse un appel aux dissidents anticoncordataires de France, en particulier ceux du diocèse de Poitiers, qu'il désigne comme faisant partie de la "Petite Église".

Il leur rappelle leur éloignement de l’unité de l’Église catholique, soulignant que leur schisme ne possède pas les caractères d’une Église véritable, mais manifeste plutôt ceux d’une secte schismatique.

Il leur adresse un message de paix et de charité, leur demandant de revenir à l’obéissance envers le Siège Apostolique, en leur rappelant que "la Chiesa è là dove è Pietro" (l’Église est là où est Pierre) et que la véritable catholicité ne peut exister séparément du pape et de la communion avec Rome.

Léon XII insiste sur le fait que leur séparation est une rupture de l’unité de l’Église, et que leur schisme, s’il persiste, les éloigne de la véritable foi.

Il leur rappelle également que tous les évêques du monde catholique, y compris ceux de France, approuvent la légitimité des actes et des conventions de l’Église, notamment ceux de Pie VII, successeur de Pie VI, et que la "Petite Église" ne possède aucun des caractères d’une Église véritable.

Il met en garde contre les dangers du schisme, citant des textes de saints comme saint Cyprien et saint Augustin pour souligner que celui qui n’a pas l’Église pour mère ne peut avoir Dieu pour Père.

Léon XII leur demande de ne pas se laisser séduire par de faux guides, qui, sous prétexte de défendre la foi, fomentent la division et le schisme, et leur rappelle que la véritable foi et l’unité de l’Église sont essentielles pour leur salut.

Il leur propose de suivre l’exemple et l’autorité des évêques qui, dans le passé, ont su revenir à l’unité, et leur exprime sa confiance que, par la grâce divine, ils finiront par se réconcilier avec l’Église catholique.

En conclusion, il les exhorte à abandonner leur schisme, à revenir à la communion de l’Église, et leur assure de ses prières et de ses bénédictions, espérant qu’ils écouteront la voix de la charité et de la vérité pour retrouver la paix et l’unité dans la foi catholique.
1513
jean-yves macron

Léon XII, dans son Exhortation \"PASTORIS ÆTERNI" du 2 juillet 1826 écrit:
« Puisque vous vous êtes longtemps autorisés de l’exemple de quelques-uns de vos évêques, que leur soumission d’aujourd’hui détermine la vôtre. Vous vénérez, et à juste titre, la mémoire de Pie VI, mais la foi de Pie VII, son successeur, est-elle autre que la sienne, et son autorité différente ? Comment donc exalter-vous la conduite du premier pour blâmer plus sévèrement le second ? Quoi donc ! ce grand pontife dont la sagesse a mérité les applaudissements de l’univers entier, en des jours exceptionnellement difficiles, voici que vous le calomniez et que vous arrivez à cet excès d’audace de dire que c’est un des signes nécessaires de catholicité que de se séparer de sa communion ! Aucun siècle n’a jamais entendu pareil blasphème et c’est de vos lèvres sacerdotales qu’il tombe !.....
Mais, tout en déplorant avec amertume votre séparation de l’Église et les erreurs par lesquelles vous vous êtes jusqu’à ce jour laissés séduire, la grande confiance que Nous avons en votre docilité Nous donne l’espoir que vous écouterez religieusement les paroles de notre paternelle charité.....
Dans l’attente de votre retour, Nous prions instamment le Père des miséricordes qu’il rende Nos paroles également puissantes et efficaces pour votre consolation et votre salut, qu’il vous fortifie, dans sa bonté, contre les perfides séducteurs de vos âmes, afin que, brisant les liens d’un schisme malheureux qui vous enchaîne, vous puissiez accourir dans le sein de la meilleure des mères, qui est l’Église, et mériter ainsi vous-mêmes le très ample pardon du jubilé.
Concluons par ces paroles de saint Augustin : Si vous consentez à la paix de Jésus-Christ et à l’unité, nous nous réjouirons de votre changement : alors le sacrement du Fils de Dieu, dont vous êtes totalement privés, ou que vous ne recevez maintenant que pour votre condamnation dans le sacrilège du schisme, vous seront utiles et salutaires, lorsque, dans la paix catholique, vous aurez Jésus-Christ pour chef, dans cette Église où la charité couvre la multitude des péchés. (S. August. Epist. CXLI.) »